Somewhere in the Space

Bonjour !

J'ai un petit talent pour m'ennuyer. Et pour écrire à partir de rien. Et comme je ne suis pas seule, jordaanbane a fait ce défi avec moi. J'avais fait la cover il y a quelques semaines, alors que je m'ennuyais au lycée, et on a écrit dessus parce qu'on s'ennuyait pendant nos vacances.

On a utilisé les mêmes personnages et la même contrainte, une liste de 10 mots. Le texte de Jordan est sur son compte, avec la même cover. (profitez en pour regarder le reste de ses histoires)

La liste de mots : vitre, forme, bougie, glacial, montre, livre, étoile, manteau, fleur, flemme.

Bonne lecture ! 

.

Son réveil sonna, l'énervant dès qu'elle ouvrit les yeux. S'il y avait bien une chose que Naomi détestait plus que tout, c'était que son réveil sonne. Et il sonnait tous les matins. Elle appuya sur le bouton pour qu'il arrête de biper puis elle se retourna et rabattit sa couette sur elle. Si elle se rendormait, ça ne serait pas si grave. Après tout, elle avait déjà deux années de retard sur ses camarades de classe, elle pouvait bien arriver en retard un matin de temps en temps. Elle se rappela qu'elle était déjà arrivée en retard les quatre derniers jours. Elle soupira, retira la couette. Et elle se remit immédiatement dessous. L'air de la chambre était glacial. Elle se força à se lever, et marcha jusqu'au système de chauffage. Elle passa sa main devant, mais aucun souffle chaud ne sortait de l'appareil. Elle soupira. Encore une fois, l'internat de l'école était défectueux. Elle se dirigea vers sa porte et appuya sur l'interrupteur pour allumer la lumière. Sans succès. Ici, dans la Base Internationale Spatiale, la BIS comme on disait plutôt, la lumière était essentielle. A toute heure de la journée. Elle soupira encore. Ce genre de disfonctionnement arrivait régulièrement. L'internat était véritablement la partie de la BIS la moins entretenue.

Naomi récupéra une bougie sur son armoire et l'alluma. C'était le seul moyen d'avoir de la lumière alors elle s'en contenterait. Elle s'habilla. Jeans et sweat comme toujours. Elle avait toujours eu la flemme de faire des efforts vestimentaires. Et toujours plus lorsqu'il s'agissait d'aller en cours. Elle ajouta son manteau, à cause du froid, et mit sa montre, qui trainait encore sur la table de chevet. La plupart du temps, elle oubliait de la mettre. C'était pourtant obligatoire dans la BIS. La montre donnait plus que l'heure, elle permettait de se repérer dans la base, était équipée d'un système d'alerte, et transmettait les informations les plus importantes. Enfin, la montre était supposée faire tout cela. Celle de Naomi était capricieuse et ne fonctionnait que lorsque ça l'arrangeait.

La jeune femme se dirigea vers la minuscule fenêtre de sa chambre. La vitre n'était pas aussi transparente qu'elle avait pu l'être autrefois mais elle pouvait encore voir au travers. Son regard se porta sur les étoiles. Vu de la BIS, le ciel n'avait rien à voir avec le ciel terrien qu'elle observait avec ses parents lorsqu'elle était gamine. Elle replongea dans ses souvenirs d'enfance. Ses parents lui manquaient, mais ce n'était rien comparé à sa petite sœur. Lillia devait avoir douze ans maintenant. Ou treize ? Naomi soupira. Elle espérait pouvoir la retrouver bientôt. Mais pour cela elle devait finir ses études, et au vu de sa présence en cours, elle était bien partie pour une année supplémentaire. Elle récupéra son sac pour y mettre ses livres de cours. Elle n'avait pas envie d'y aller... Absolument aucune envie. Tout était dur. Les leçons. Les profs qui ne l'appréciait guère. Les élèves qui la détestait et se moquait, même si cela, c'était en grande partie de sa faute. Il n'y avait qu'un garçon qui lui semblait être un peu plus sympa. Mais il lui faisait un peu peur. Plusieurs élèves avaient visité l'infirmerie après avoir parlé avec lui. Mais peut-être qu'elle devrait lui parler ? Cela faisait plusieurs mois qu'ils étaient dans la même classe après tout... mais elle n'avait pas retenu son nom. Etienne ? C'était peut-être ça.

Sa montre bipa pour indiquer le début des cours.

"Je suis en retard, génial."

Elle quitta sa chambre, bien décidée à aller parler à cet Etienne aujourd'hui, qui ne s'appelait probablement pas Etienne après réflexions...

Elle arriva dans le couloir de l'internat. Elle marcha instinctivement vers les serres de botanique. Elle avait choisi cette matière parce que c'était la seule qui l'intéressait. Et qu'elle comprenait. Les fleurs, les plantes, voilà qui était facile pour elle. Elle arriva devant la porte sur laquelle le blason en forme d'étoile à cinq branches de la BIS avait été peint. La salle était déserte.

"Bah ? On est bien vendredi, murmura-t-elle. J'ai botanique le vendredi."

Son communicateur, plus souvent appelé comm par les adolescents, vibra dans sa poche.

"Mademoiselle Naomi Meija, votre professeur de langues vous note absente de son cours ce matin à 9H. Si vous êtes malade, il serait judicieux de prévenir l'infirmerie. Dans le cas contraire, rejoignez votre salle de classe dans les plus brefs délais."

"Langues ? marmonna-t-elle. Genre langues avec M. Burgess ? Oooooh on est jeudi."

Elle soupira et se dirigea en courant vers sa salle. A peine arrivée, elle frappa à la porte, et entra.

"Excusez moi pour mon retard M. Burgess. Je croyais être vendredi...

— Allez vous installez, Naomi. Il reste une place à côté d'Eden."

Elle se dirigea rapidement vers cette place. Le garçon s'appelait donc Eden, et non Etienne.

"Salut, chuchota-t-elle.

— Mmh, répondit-il. C'est quand la dernière fois que t'es arrivée à l'heure toi ?"

Naomi soupira.

"Sur Terre. Avant de commencer à ne rien comprendre aux cours, et à ne plus vouloir y venir.

— Pourquoi tu ne veux pas venir ? demanda Eden.

— Personne m'apprécie, et je comprends rien. Donc l'intérêt est limité. A part pour la botanique, parce que je veux apprendre ça.

— Comment ça, personne t'apprécie ?

— T'as jamais remarqué ? On se moque tout le temps de moi.

— J'ai jamais dû faire attention je suppose."

Naomi eu un rire nerveux.

"Logique. T'es trop occupé à taper sur ceux qui viennent te parler.

- Eh ! C'est pas vrai ! Ils viennent se moquer déjà. Et je les frappe pas."

Elle lui lança un regard interrogateur.

"Pas à chaque fois, ajouta-t-il.

— Au moins tu te défends, soupira Naomi. Moi je peux pas, à chaque fois c'est moi qui prend."

Le professeur les interrompit.

— Naomi ! Cessez de déranger votre camarade de classe. Si vous venez pour ça, ne venez pas."

La jeune femme soupira.

"Tu vois ? Même les profs..."

Elle ne parla pas plus, songeant qu'il n'était pas nécessaire de se faire encore plus remarquer.

Durant tout le cours, elle recopia ce que M. Burgess notait sur le tableau. Elle s'ennuya surtout. Elle ne comprenait pas cette langue qu'on les forçait à apprendre. Il n'y avait qu'à la BIS qu'on la parlait, et pourtant tout le monde parlait déjà l'anglais.

Lorsqu'enfin les montres de toutes les personnes présentes annoncèrent que le cours était fini, Naomi fut la première à sortir.

Eden la rejoignit.

"C'est étrange quand même non ? On est dans la même classe depuis le début de l'année, mais on n'a jamais parlé.

— Ouais. Peut-être parce que j'ai arrêté de parler aux gens, proposa Naomi avec sarcasme.

— Eh ! Je t'ai rien fait, tu peux parler gentiment.

— Deux options, soit je sais pas faire, soit les gens en ont rien à foutre quand j'essaie. A chaque fois ça revient au même. Maintenant, tu m'excuseras, ajouta-t-elle froidement, je voudrais aller à l'observatoire, ça fait des années que je cherche Cassiopée."

Elle s'éloigna en soupirant. Naomi Meija, c'est la dernière putain de fois que tu dis de la merde comme ça. Qu'est-ce qui m'a pris encore ? J'aurais pu avoir un ami. songea-t-elle.

Elle marcha jusqu'à l'observatoire, et s'assit face à l'immense vitre. Les étoiles ne ressemblaient toujours pas à celle vues de la Terre. Elle chuchota :

"Tu les vois toi Lillia ? Ou est-ce que papa ne te les a pas montrées pour que tu ne veuilles pas partir comme moi ?"

Elle laissa un silence qui fut rompu presque aussitôt.

"A qui tu parles Naomi ?"

Elle se leva rapidement et se tourna vers la voix.

"Eden ? Qu'est-ce que tu fiches ici ?

— Je me disais qu'on pouvait peut-être parler, parce que tout à l'heure t'avais pas l'air d'être celle que les autres disent. Mais en fait, ils ont peut-être raison."

Il ne semblait plus gentil comme pendant le cours de langues. Plus déçu ou quelque chose comme ça. Naomi soupira.

"Bah bien sûr. Et toi c'est pareil. T'es le voleur qu'ils disent ?"

Elle leva les yeux au ciel, sentant la colère monter en elle.

"NON ! s'écria Eden. Je suis pas ma mère ok ?

— Ah si tu l'dis hein ! Moi je sais pas mais les autres le disent, se moqua-t-elle. Et comme ils ont peut-être raison..."

Il s'avança vers elle.

"Tais toi !

— Bah... non."

Elle haussa les épaules.

"Si on écoute les autres, je suis une idiote sans cervelle et t'es un voleur. C'est parfait non ?"

Elle le provoquait. Ca l'amusait, et au moins, le sujet de Lillia était mis sur le côté.

"Tais-toi, répéta Eden. Madame-je-parle-dans-le-vide."

"T'as volé quoi récemment ? continua Naomi pour ne pas avoir à parler de sa sœur. Si ça se trouve c'est toi qui vole les pièces qui permettrait de réparer le chauffage de l'internat."

"Non, répondit-il en s'avançant encore vers elle."

Elle ne recula pas, mais elle réalisa à ce moment là qu'elle aurait peut-être dû se taire. Et pourtant elle continua.

"Je te crois pas, voleur."

Il leva sa main pour la frapper, et elle fut sûre d'une chose. Les gens avaient raison sur elle, elle était stupide, et elle le savait.

Elle se prit le coup, alors qu'elle allait reculer. Elle eut un demi-sourire et murmura :

"ça aussi les autres le disent..."

Il la frappa une deuxième fois alors elle cria.

"OKAY, OKAY, OKAY ! On arrête tout. T'es pas un voleur, je suis bien placé pour savoir que les gens disent-"

Elle n'eut pas le temps de finir qu'on troisième coup s'écrasa sur sa joue.

"... que ce qu'ils veulent croire... et ça les arrange que tu sois rien d'autre qu'un voleur, parce que comme ça, ils se sentent supérieurs."

Eden recula un peu.

"Mmh.

— T'as fini ?"

Naomi passe sa main à l'endroit où le garçon l'avait frappé.

"Je sais que je l'ai cherché, mais tu frappes fort quand même.

— Désolé. Tu m'as énervé.

— Je sais."

Elle se rassit face à la vitre, et il vint à côté d'elle.

"Je n'aime pas ces étoiles, commença-t-elle. Je me sens perdue. Sur Terre c'était différent...

— Tu es née sur Terre ?

— J'y ai vécu longtemps tu sais, je suis là que pour le lycée et les études après... ça fait cinq ans que je suis là."

Elle grimaça et se mit à lui raconter son histoire. Ils restèrent ainsi tout deux à parler des heures durant face aux étoiles.

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