Chapitre 9

Derek lâcha la bride. Une fois la chambre dans la pénombre, il se jeta sur Stiles, dont il discernait à peine la silhouette, mais c'était largement suffisant. Leurs lèvres entrèrent en contact avec violence, tant leur envie respective avait été longuement réprimée. Empressé comme jamais, Derek faillit déchirer les vêtements de Stiles au lieu de simplement les lui enlever et il dut faire appel à sa volonté pour se retenir. Encore un peu, et il pourrait accéder au graal, ce bijou qu'était le corps de l'hyperactif. Ce dernier n'était pas en reste. Sans quitter les lèvres pleines du loup, il caressait avidement ses abdominaux bien taillés sous son t-shirt. Le toucher était toujours exquis, c'était... Et puis s'il les voyait... Quel bonheur ce serait. Plus vite, plus vite ! Stiles voulait sentir Derek nu, Derek sur lui, Derek en lui. Alors, il sépara leurs lèvres, coupant court à leur baiser empressé. Très vite, les vêtements de l'un et de l'autre finirent à terre. Ne leur restait plus que leur boxer respectif. Dès qu'il fut dévêtu, Derek se colla contre Stiles, toujours debout et pressa ses mains dans le creux de ses reins pour le maintenir contre lui. Stiles hoqueta : l'érection du loup, il la sentait, très bien d'ailleurs. Et elle réveilla la sienne.

Sans qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, Derek le porta puis l'allongea rapidement sur le lit avant de s'étaler sur lui de toute sa longueur et de l'embrasser, longuement. C'était moins violent, mais toujours particulièrement passionné. Parce que c'était délicieux et, bordel, qu'est-ce que ça lui avait manqué ! Comment avait-il pu se passer de Stiles durant cette longue, si longue semaine ? Il descendit s'occuper de son cou et suçota sa peau sans vergogne, son loup décidant de laisser une petite trace de son passage. Perdu dans les limbes du désir et de l'oubli, Stiles n'y fit pas attention et mit sa main dans les cheveux de Derek en gémissant, complètement concentré sur les sensations qui l'assaillaient et faisait jaillir son membre qui ne demandait qu'une chose : la libération de de ce carcan qu'était son boxer. L'obscurité l'aidait à profiter, à se laisser toucher sans crainte. De sa main libre, il agrippa la fesse de Derek et la malaxa de ses longs doigts. Elle était à la fois ferme et malléable, il adorait ça. Mais lorsqu'il l'entendit gémir, Derek arrêta tout mouvement et lui demanda de faire moins de bruit, au cas-où.

- Mon père n'est pas là, je peux faire tout le bruit que je veux, souffla Stiles, mécontent de cette pause forcée. Continue, bordel...

Dans le noir, Derek sourit et chuchota, la bouche frôlant son oreille :

- Alors comme ça on en veut plus ?

Le souffle sensuel fit frissonner Stiles de désir. Son odeur, c'était l'excitation à l'état pur.

Malgré l'obscurité, la vision lupine de Derek lui permit de discerner l'expression frustrée barrant le visage de son amant humain. Stiles soupira, excédé et impatient.

- Touche-moi, recommence, souffla-t-il toutefois, presque en gémissant.

Il avait besoin de plus, c'était carrément palpable. Un sourire mutin étirant ses lèvres, Derek reprit son exploration du corps de l'hyperactif et se mit en premier à suçoter sa peau, un peu partout. Son loup mourrait d'envie de laisser des traces de son passage. Mais ce dont il avait toujours besoin, ce à quoi il rêvait, c'était bien plus que ça. Il devait le posséder, le plus tôt possible, le faire sien pour toute la nuit.

Quelques minutes plus tard, deux boxers sombres atterrirent sur le sol et deux membres fièrement érigés se frottèrent l'un contre l'autre dans un concert de gémissements plaisants. Derek s'était tant retenu que sa voix rauque retentissait de temps en temps, pour le plus grand plaisir de Stiles qui se retrouvait complètement électrisé par la voix de son amant dont il s'empara de la bouche sans aucune timidité. Envolé, le Stiles peu sûr de lui. Dans le noir, c'est comme s'il était quelqu'un d'autre, une meilleure version de lui-même. Il oubliait son corps, ses nombreux défauts, ses peurs... Et s'abandonnait au plaisir bienvenu.

Après une longue et belle exploration du corps offert à lui, Derek se redressa et après une légère lubrification de son membre brûlant littéralement de désir contenu, Stiles sentit l'imposant se presser contre son antre et il l'arrêta, quelque peu paniqué.

- Non, pas déjà, tu...

- T'inquiète pas, le rassura Derek d'une voix rendue profonde par son désir. Tu n'auras pas mal, je te le promets.

Le bêta prit alors la main de Stiles dans la sienne et le pénétra d'un coup sec. Au même moment, ses veines se teintèrent de noir.

Ce qui suivit fut un concert de gémissements. Complètement submergé par le plaisir mêlé au désir qui l'assaillait, Stiles ne se retenait pas et se cambrait mieux que jamais. Après une semaine d'abstinence à se torturer l'esprit, il n'avait pas le cœur à filtrer ses démonstrations de plaisir. Il en était de même pour Derek qui, d'ordinaire, était plus ou moins silencieux. La voix de l'un était un concert, une symphonie pour l'autre et alimentait la passion comme les coups de reins toujours plus forts, toujours plus profonds, toujours plus agréables. La lumière de la lune éclaira vaguement des stries foncées zébrant la peau du dos de Derek, malmené par les ongles de Stiles qui ne pouvait pas se contrôler. C'était dur, c'était brut, c'était animal. Le loup et l'humain se défoulaient, libéraient cette frustration longuement gardée en eux. Les positions s'enchaînèrent, ils vinrent plusieurs fois mais semblaient ne jamais vouloir s'arrêter tant c'était bon, torride.

Et ils continuèrent jusqu'à s'écrouler de fatigue et se glisser sous les draps, les jambes entremêlées, collés l'un contre l'autre. Derek passa un bras autour de la taille de Stiles et s'endormit rapidement, agréablement épuisé et sa tension, évacuée. Stiles, cette fois-ci complètement mort de fatigue, céda à l'appel du sommeil bienvenu à peine après avoir posé sa tête sur le torse de Derek.

xxx

L'instinct de Derek le réveilla au beau milieu de la nuit, aux alentours de trois heures et demi du matin. C'était comme un sentiment d'alerte qui le tiraillait et qui l'obligea à ouvrir les yeux. La pénombre permettait à sa vue lupine de discerner la forme de tous les meubles de la chambre. A priori, il n'y avait rien d'anormal et Stiles était toujours là, blotti contre lui. C'était étrange de sa part et pouvait donner l'impression qu'ils étaient intimes, plus encore que l'était leur relation. Néanmoins, Derek ne l'éloigna pas de lui, sa chaleur était agréable. En regardant un peu mieux son visage aux traits détendus, le loup vit qu'il semblait dormir profondément, à tel point que le loup se fit la réflexion qu'il était vraiment épuisé. Tout de même fatigué, Derek ne se posa pas beaucoup de questions quant à l'état toujours mystérieux de l'adolescent, son cerveau étant encore embrumé. S'il n'y avait rien d'anormal dans la chambre, pourquoi ne se rendormait-il pas ? Parce que la petite alarme au fond de lui ne s'éteignait pas. Elle redoubla même d'intensité.

Et c'est alors qu'il l'entendit.

Ce cœur qui battait. Ce cœur qui n'était ni le sien, ni celui de Stiles.

Rapidement et tout en essayant de se faire discret, Derek se décolla de Stiles et se leva. Après avoir enfilé son boxer qui traînait par là, il alla jeter un coup d'œil à la fenêtre. Elle donnait sur l'espace privé de la maison des Stilinski avec les deux places de parking. La Jeep de Stiles était garée sur la première, mais la seconde était vide de la voiture de son père, ce qui signifiait donc qu'il n'était pas rentré. Mais alors, si ce n'était pas Noah... Le sang de Derek ne fit qu'un tour. Sans se soucier de sa tenue légère, il sortit de la chambre de Stiles et referma la porte derrière lui sans un bruit. Malgré sa fatigue, Derek était désormais parfaitement réveillé et étendit ses sens lupins à leur maximum. Dans la maison plongée dans la pénombre de la nuit mais dont les rayons lunaires éclairaient des pans de pièces, Derek n'y voyait pas trop mal. Et surtout... Il entendait très bien le palpitant étranger, dont il commençait à sentir l'odeur. Pour sûr, ce n'était pas celle du shérif, qu'il connaissait déjà un minimum. Il descendit les escaliers en faisant le moins de bruit possible, parce qu'il entendait les pas de l'individu, qui se trouvait au rez-de-chaussée.

En réalité, il ne se passa rien de plus car Derek eut beau faire le tour de la maison, ses sens fatigués l'empêchèrent de savoir à quel moment l'inconnu était parti. Et pourtant, Derek avait tourné un long moment au rez-de-chaussée. Lorsqu'il sentit que le rythme cardiaque supplémentaire n'était plus, le loup ne chercha pas plus longtemps mais vérifia que toutes les portes et fenêtres étaient bel et bien verrouillées et retourna à l'étage, qu'il fouilla tout de même au préalable par excès de paranoïa. Il n'avait pas rêvé, il le savait mais n'était pas assez en forme pour pister l'intrus. Cette semaine avait été éprouvante et ses sens ne lui serviraient à rien.

C'est toutefois inquiet qu'il se rallongea à côté de Stiles qui se colla d'instinct contre son corps chaud. Le jeune homme semblait complètement insouciant, inconscient de l'intrusion nocturne qui avait eu lieu. Instinctivement, Derek entoura l'hyperactif d'un bras et ne dormit que sur une oreille, se réveillant au moindre bruit.

xxx

Stiles se retourna et son nez rencontra une barbe courte et bien taillée, ce qu'il n'identifia pas comme tel tout de suite. A vrai dire, il était doucement en train d'émerger et la seule pensée qui l'habitait à l'heure actuelle, c'était une constatation. Il avait si bien dormi ! Fait assez rare pour le souligner. Et quel plaisir c'était. Pas une coupure n'avait eu lieu, son sommeil avait été complet, linéaire et vide de tout cauchemar.

Toutefois, eh bien, il y avait un bémol. En fait, il commençait tout doucement à avoir un peu chaud. C'était parfois comme ça le matin, son corps semblait se réchauffer et écarter la couette était quelque chose qu'il faisait automatiquement. Sauf que... La couette ne voulait pas s'en aller, pour la simple et bonne raison... Que ce n'était pas juste une couette. Hein ? Perplexe quant à sa constatation intérieure, Stiles ouvrit les yeux et ses joues devinrent tout de suite rouges. Derek était si près de lui et l'enlaçait d'une manière tellement intime... Et pourquoi était-il là, d'ailleurs ? Il avait passé la nuit avec lui. Mais... Pourquoi ? Puis, Stiles se rappela de leur longue séance de sexe et il comprit. Il était vrai qu'ils s'étaient tous deux mis à rude épreuve et qu'enchaîner les parties de jambes en l'air dans une même soirée, c'était fatiguant. Stiles fut ébahi devant l'air profondément endormi du loup. Le fait qu'il se soit réveillé avant lui était d'ailleurs étonnant, il avait toujours cru Derek matinal. En se retournant dans ses bras, Stiles attrapa son téléphone posé sur la table de nuit et l'alluma. Onze heures ? Ah oui, quand même. L'hyperactif n'imaginait pas avoir dormi tant de temps, c'était... La première fois depuis bien longtemps. Mais quel était donc ce miracle ?

Stiles sortit de ses pensées en sentant les bras de Derek le serrer contre lui. S'étant retourné, l'hyperactif avait le dos contre le torse musclé du loup, qui dormait toujours profondément, comme s'il était endormi tardivement ou qu'il avait, lui aussi, du sommeil à rattraper. Sans doute cette semaine d'abstinence forcée l'avait-elle privé de quelques heures de dodo. Stiles se sentait moins seul, même si ce n'était pas la même chose. Profitant du fait que Derek dormait, l'hyperactif resta tranquille, reposa son téléphone et referma les yeux. Endormi, Derek ne pouvait pas voir son corps et ça lui allait, Stiles pouvait profiter encore un peu de cette présence chaude et rassurante. Il pouvait encore attendre, s'habiller n'était pas vraiment pressant. Tant que son partenaire ne se réveillait pas, il avait le champ libre pour flâner sans penser.

La température était cette fois-ci parfaite et il n'avait plus envie de se débarrasser de la chaleur.

Toutefois, Stiles finit quand même par se lever discrètement quelques minutes plus tard, ses peurs reprenant un peu le dessus. Derek pouvait se réveiller et le surprendre en boxer à tout moment et ça, c'était loin d'être acceptable pour Stiles. S'ils baisaient dans le noir, ce n'était pas pour rien. Stiles voulait éviter que Derek voie son corps au grand jour. Il le touchait et semblait ne pas se rendre compte de ses nombreuses imperfections et c'était tant mieux. Cependant, l'hyperactif était certain que son avis sur lui changerait s'il le voyait. C'était fou comme il ne s'aimait pas et avait honte de presque chaque centimètre carré de sa peau.

Enfilant son pyjama large ainsi qu'une veste, l'hyperactif décida de descendre dans la cuisine pour se préparer un petit truc à grignoter et, par la même occasion, sortir quelque chose pour son invité imprévu. Pas qu'il avait particulièrement faim, mais il savait que manger était nécessaire. Déjà qu'il n'avait que la peau sur les os et que son physique était tout sauf avantageux, autant ne pas abuser, ni aggraver la situation.

Stiles était, quand il le voulait, un fin cordon bleu et se dit que, puisqu'il n'était pas loin de midi, autant bien déjeuner pour ne pas avoir à cuisiner après. Cela lui économiserait du temps et il aurait moins de choses à nettoyer. C'est tout naturellement que l'hyperactif fit cuire du bacon et des œufs au plat, en assez grande quantité. Il savait que la nature lupine de Derek lui conférait un appétit énorme. Par conséquent, il lui rendait service. Stiles, de son côté, ne se contenterait que de quelques tranches. Puisqu'il n'avait rien à faire de la journée, l'hyperactif songea à la possibilité de faire un petit quelque chose cet après-midi, un gâteau, une pâtisserie, quelque chose qui lui prendrait du temps mais qui en même temps, ferait plaisir à son père ou à la meute, il ne s'était pas encore décidé. Il verrait bien le moment venu.

Stiles entendit des bruits de pas derrière lui, mais ne se retourna pas, n'eut pas peur. Le jour, il se savait plus ou moins en sécurité, contrairement à la nuit.

- Bien dormi ? Demanda-t-il sans se retourner.

- Ouais, répondit la voix rocailleuse du matin de Derek, dont il avait deviné la présence.

Stiles, de dos à son invité, esquissa un léger sourire que l'autre ne vit pas. En fait, il était secrètement content qu'il ne soit pas parti comme un voleur et ait pris le temps de descendre, ça lui faisait plaisir. En fait, ça le rassurait carrément. Derek lui prouvait ainsi petit à petit qu'il n'était pas qu'un cul à baiser à ses yeux. Il comptait, au moins un peu. Autrement, il serait parti à peine son affaire conclue, sans demander son reste.

- J'espère que t'as faim, continua Stiles en déposant une dernière tranche de bacon dans une assiette.

Pour lui, il s'en était gardé cinq avec un œuf au plat. Il avait mis tout le reste dans l'assiette qu'il avait réservée à Derek, avec trois œufs. Derek ne partirait pas le ventre vide. Lorsqu'il se retourna pour déposer les assiettes sur la table, Stiles faillit faire tout tomber mais se rattrapa de justesse et assura la sécurité des deux plats. Après qu'ils furent mis sur la table en bois, Stiles toussa nerveusement avant d'essayer de reprendre un air normal. Mais ses joues restaient rouges. Savoir que Derek s'était levé était une chose, le voir vêtu d'un simple boxer au milieu de la cuisine en était une autre. Et son corps, mon dieu... Stiles en avait presque des chaleurs. C'était vraiment cet apollon qui couchait avec lui ? Il savait bien évidemment que oui, mais oubliait parfois à quel point celui-ci était magnifiquement bien bâti. C'était presque un miracle qu'il l'ait accepté lui, l'adolescent chétif et faible, comme partenaire sexuel pour un temps donné. Ce rappel de l'origine de leur pacte commençant déjà à le miner, Stiles préféra tout de suite se mettre à penser à autre chose, tout comme il fit de son mieux pour ne pas penser à son propre corps qui le déprimait.

- T'as fait à manger pour un régiment, s'étonna Derek, l'air pas tout à fait réveillé.

Il bailla un coup et Stiles ne put s'empêcher de penser que c'était mignon.

- Tu es un régiment à toi tout seul, rétorqua-t-il en mettant les couverts.

- Tu me surestimes, dit Derek.

- Eh, je t'ai vu à la dernière réunion de meute, t'as bouffé toute la paëlla à toi tout seul, lâcha Stiles, l'air de rien. Isaac s'est plaint parce qu'il voulait en manger. Heureusement qu'on avait fait les courses pour trente personnes... On avait de la réserve.

Derek sourit gauchement en se rappelant de ce fait. Effectivement, Stiles n'avait pas tort. Mais son ignorance ne le rassura pas vraiment. Il semblait si innocent... Si inconscient.

- T'as bien dormi, cette nuit ? Demanda-t-il distraitement.

- Extrêmement bien, je crois que je n'avais pas aussi bien dormi depuis des semaines, avoua Stiles à demi-mots, sans se douter de la portée de cette information.

C'était étrange, parce qu'il sentait à ses battements de cœur que c'était sincère. Etrange également parce qu'il sous-entendait mal dormir depuis un bon moment. Au lieu de penser à tous les détails qu'il devrait emmagasiner pour faire le point par rapport à son réveil nocturne, Derek se détendit un peu. Il restait préoccupé, mais l'aveu partiel de Stiles lui faisait plaisir. Il n'avait plus l'air fâché contre lui et pour être honnête, ça lui faisait du bien. Il n'aimait pas être en mauvais termes avec lui et appréciait d'autant plus qu'il commence à lui parler un peu de lui. Il ne put s'empêcher de laisser s'échapper un petit rire de sa gorge lorsque l'hyperactif s'assit face à lui en grimaçant. S'il n'avait pas eu l'air d'avoir mal en marchant, c'était différent pour s'assoir, semblait-il.

- Te moque pas, maugréa Stiles en s'installant aussi confortablement que possible.

- Je n'ai rien dit, dit Derek, tentant vainement de masquer un sourire moqueur.

Stiles lui lança un regard qui se voulut noir mais qui était plus mignon qu'autre chose. Surpris par sa propre pensée, Derek décida de se concentrer sur la nourriture qui n'attendait rien d'autre que lui. Comme l'avait deviné Stiles, il n'en laissa pas une miette. Lui non plus, d'ailleurs. Finalement, son estomac s'était un peu réveillé et il avait trouvé la force de tout finir. Puis de toute façon, le bacon trouvait toujours le moyen de l'amadouer et l'aidait à ne pas se concentrer sur le corps magnifique face à lui. Stiles se leva pour débarrasser et commença à laver les assiettes à la main. Inutile d'encombrer le lave-vaisselle alors qu'il pouvait vite s'en débarrasser. Deux assiettes, deux verres et quatre couverts, ce n'était franchement pas la mort. De plus, ça l'aiderait à ne pas penser à Derek, dont il commençait déjà à avoir envie. Il ne savait pas quand celui-ci allait partir mais au cas-où, il lui dit qu'il se chargeait de ranger la cuisine et qu'il pouvait remonter dans sa chambre s'il le voulait.

- Ou bien partir, hein, parce que je ne te retiens pas, ajouta-t-il en continuant sa besogne. Après tout, t'es majeur et libre de faire ce que tu veux. Enfin je dis ça mais je sais que tu sais, t'es forcé à rien et...

Un baiser dans son cou stoppa sa tirade avec une efficacité inégalable. Les mains qui se posèrent sur ses hanches puis qui dérivèrent sur son ventre ne l'aidèrent pas à retrouver la parole. Bordel, il avait chaud. Il avait chaud depuis qu'il avait vu ce corps musclé face à lui, dans cette cuisine. Il soupira de bien-être. Pourquoi le contact des lèvres de Derek sur sa peau le mettaient-il dans un tel état ?

- Je te fais de l'effet on dirait.

La voix de Derek était rauque tant son désir était grand. Stiles se retint de gémir tant ce son était sexy à ses oreilles.

- Je vois pas de quoi tu parles... Tenta-t-il toutefois sans avoir lui-même l'air convaincu.

- Ton odeur, est très parlante. Je t'excite.

Stiles serra les dents alors que les mains de Derek passaient déjà sous sa veste et son t-shirt. Le loup jouait avec ses nerfs, il savait qu'il en avait envie. L'odeur et chacune de ses nuances n'avait aucun secret pour les créatures lupines.

- Et tu m'excite aussi, lui avoua Derek en lui mordillant gentiment le cou. Je sais pas ce que tu m'as fait, mais à chaque fois que je te vois, mon loup se réveille et a envie que je te prenne.

Sa voix si basse couplée à ces mots fit craquer Stiles, qui se retourna dans la pseudo-étreinte de Derek et fondit sur sa bouche avec une étonnante assurance. Comment pouvait-il avoir autant envie de lui de si bon matin ? Derek avait beau dire, c'était lui qui lui avait fait quelque chose et non l'inverse. Il avait tout pour plaire et dégageait quelque chose qui le charmait et anesthésiait les parties trop actives de son cerveau.

Derek était la drogue de Stiles, et Stiles était la drogue de Derek.

Sans aucune difficulté, le loup souleva l'hyperactif et l'assit sur le plan de travail avant de l'embrasser avec passion et de laisser ses mains se balader à sa guise sur la peau cachée par les vêtements. Ces derniers le gênant dans son exploration, il essaya de les enlever mais il sentit l'odeur de l'hyperactif changer alors même que ses petites mains agrippèrent ses poignets pour le retenir.

- Pas ici, souffla Stiles.

Mais ce qu'il voulait dire, c'était plutôt « pas à la lumière ». Ni une ni deux, Derek porta Stiles comme une princesse – l'hyperactif poussa un petit cri indigné – et l'emmena directement dans cette chambre qu'ils avaient déjà bien souillée cette nuit. Une fois la porte fermée et son petit corps déposé sur le sol, Stiles ferma ses rideaux sombres sous le regard de Derek, qui ne comprenait pas bien son manège assez répétitif. Surtout que l'odeur de Stiles ne changea pas.

- Qu'est-ce qui te stresse ? Finit-il par demander en le voyant regarder la fenêtre d'un air embêté.

Il désirait certes ardemment faire Stiles sien pour la énième fois, mais il restait perplexe quant à sa manie de faire les choses dans le noir. Et son odeur... Pourquoi devenait-elle aussi âcre ? C'était à chaque fois qu'il...

- C'est la lumière, je... Enfin, j'imagine que ça devrait aller, finit par répondre l'adolescent.

Il le vit fermer les yeux un instant comme s'il réfléchissait et en fait, il entendait presque les rouages de son cerveau tourner. Pour être honnête, ça l'inquiéta un peu. Décidant de mettre les souvenirs de cette nuit de côté, il se rapprocha et fit lentement descendre la fermeture éclair de la veste de l'hyperactif. Déjà qu'il était stressé, il valait mieux ne pas l'inquiéter inutilement. L'inconnu, il en ferait son affaire plus tard. Il vit tout autant qu'il sentit Stiles se tendre.

- Tu as un problème avec ton corps ? Demanda-t-il soudainement.

Parce qu'il n'était pas bête et commençait à faire le lien : Stiles ne se déshabillait jamais complètement devant lui et lorsqu'il le faisait, c'était dans le noir, ils pratiquaient leur activité torride dans le noir, et cachait toujours son corps avec des vêtements sombres et trop larges, des habits qui ne lui allaient pas. Il ne se mettait pas en valeur et pourtant... Pourtant il était à croquer. Son visage était beau, ses yeux mutins le charmaient, ses lèvres étaient extrêmement douces. Et le reste... C'était tout simplement un appel à la luxure. Jamais Derek n'avait eu d'amants ou d'amantes qui lui donnaient tant envie. Stiles était le premier dont il n'arrivait pas à se passer.

Et alors que le loup imaginait déjà l'hyperactif nier ou trouver une parade, il le vit simplement éteindre la lumière et tirer correctement les rideaux, ce qui plongea la chambre dans une pénombre toute relative, cependant apparemment suffisante puisque Stiles se tourna vers Derek et se pressa contre lui. Le loup grogna de contentement lorsqu'il sentit l'érection du plus jeune à travers son large pantalon de pyjama. Par un réflexe animal, il agrippa d'instinct ses fesses rebondies entre ses grandes mains calleuses.

- Stiles, insista-t-il toutefois.

Son désir était puissant, mais largement contrôlable grâce à leur nuit d'hier. Il voulait savoir. Etonnamment, le côté âcre de l'odeur de Stiles diminua en intensité. Sans doute trouvait-il la pénombre suffisante à son goût ?

- Si tu me baisais, plutôt ? S'enquit l'adolescent en posant sa main sur son torse dont il apprécia lentement chaque muscle.

- Stiles, je veux savoir. Si tu as un problème, que ce soit avec ton corps ou autre chose, il faut que je le sache.

Stiles soupira mais n'en démordit pas.

- Baise-moi et après on parlera.

Son assurance ainsi que sa main qui descendait graduellement vers son boxer déformé par la vigueur de son membre eurent raison de la résistance de Derek qui parvint cette fois-ci à le déshabiller complètement et l'allongea sur le lit avant de s'enivrer de lui tout entier. Stiles voulait qu'il le prenne maintenant ? Pas de problème, mais qu'il n'imagine pas que Derek avait oublié la deuxième partie de sa phrase. Lorsqu'ils auraient tous les deux jouis, la discussion viendrait et Stiles ne pourrait pas y échapper.

En attendant, il s'attela à le faire gémir avec une extrême application et s'abreuva tout autant de ses bruits que de ses yeux voilés par l'envie et le désir.

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