Chapitre 5
Stiles se réveilla en sursaut et faillit crier mais se retint au dernier moment. Il ouvrit puis ferma les yeux à plusieurs reprises avant de se pincer : il était bien réveillé. Le soulagement ne l'envahit pourtant qu'à moitié. C'était encore trop frais pour qu'il puisse apprécier sa délivrance quant à son cauchemar. Ce n'était pas l'habituel, le récurrent, mais il n'était pas forcément mieux. La peur le prenait aux tripes, il fallait qu'il se lève, qu'il s'aère un peu. Il en avait besoin là, maintenant, tout de suite. Ni une ni deux, il repoussa la couette d'un geste brusque et se leva, courut pour sortir au plus vite de la chambre. Tant pis si sa fuite plus que soudaine réveillait Derek. Dans son état, Stiles n'en avait rien à faire. Au pire, il se rendormirait et tout irait bien.
C'est en boxer et en t-shirt que Stiles déboula sur le balcon du loft, à l'étage du dessous. La fraîcheur de la nuit le prit en tenaille et le parcourut de part en part. Il faisait vraiment froid mais Stiles s'en foutait royalement. Il devait reprendre pied dans la réalité, convaincre son cerveau que ce n'était qu'un cauchemar comme les autres. Un simple cauchemar. Une partie de lui savait pertinemment qu'il fallait juste qu'il se calme tandis que l'autre partie le poussait à paniquer, à sombrer dans les limbes de l'angoisse. Non seulement c'était mauvais de base, mais ça ne l'était qu'encore plus du fait qu'il était chez Derek. Il ne fallait pas que le loup le voie dans cet état, pantelant, livide, nauséeux, prêt à vomir.
Faible.
Stiles s'accrocha comme il le pouvait à la rambarde et respira bruyamment. Il était au bord de la crise de panique alors même qu'il se répétait mentalement que c'était juste un mauvais rêve. Juste ça. Mais son esprit était fatigué d'être sans cesse malmené la nuit alors il mettait toujours plus de temps avant de fonctionner à nouveau correctement. En attendant, Stiles tremblait de tous ses membres et peinait à rester debout. Il s'était dit que s'aérer et laisser l'air particulièrement frais de la nuit fouetter sa peau pourrait l'aider à reprendre ses esprits, à se calmer. C'était sans compter sur son cerveau d'hyperactif qui pensait encore et encore, ne cessait jamais son activité. Son corps ne l'aidait pas. Chacun de ses membres lui donnait l'impression de pouvoir se briser à n'importe quel moment, en particulier ses jambes. Cette sueur froide, particulièrement présente au niveau de ses tempes et de son front, changeait totalement sa perception de la température. Il n'arrivait pas à savoir s'il avait chaud ou bien froid. Ou alors un mélange des deux. C'était si singulier qu'il ne savait pas quoi penser. De toute manière, se fixer sur une pensée particulière était impossible dans son état. Stiles eut même du mal à compter ses doigts. Il y voyait tellement flou que c'était encore plus compliqué que d'ordinaire et pourtant, il réussit. Il ne rêvait bel et bien pas, mais son corps n'avait pas encore l'air prêt à se calmer. Pourtant, il le fallait. Il était chez Derek, il ne pouvait pas...
- Stiles, qu'est-ce que tu fous là ?
La voix de Derek était bizarre, un peu plus grave que d'ordinaire malgré la surprise marquant son ton. Il mâchait ses mots aussi. Stiles mit un peu de temps, mais il finit par comprendre qu'il s'agissait de la voix du matin du loup, reconnaissable entre mille. Il ne l'avait pas entendu arriver et pourtant, semblait enfin ouïr le léger bruit de ses pieds nus sur le béton, les quelques pas qu'il fit. Il était derrière lui.
Et Stiles avait tout, sauf envie de se retourner. Ce n'était pas le moment pour lui de se retrouver face au loup, en plein moment de faiblesse.
Enfin, plus que d'ordinaire.
Stiles inspira et expira à plusieurs reprises, cherchant un minimum de souffle pour pouvoir répondre correctement. Ses doigts se resserrèrent sur la rambarde jusqu'à ce que ses phalanges blanchissent. Stiles voulut paraître un peu plus digne. Il désira arrêter de trembler, mais c'était impossible.
- Rien d'important. Tu peux retourner dormir.
Les mots étaient claqués sèchement non pas parce que Stiles était en colère, plutôt parce qu'il avait énormément de mal à parler dans son état. Il faisait ce qu'il pouvait et avait saisi la chance de sortir quelque chose sans trembler. C'était chose faite. Maigre consolation, sa voix, bien qu'un peu trop rauque, n'avait pas tremblé. Tout le contraire de son corps, qu'il tentait tant bien que mal de maîtriser.
- Tu vas pas bien, rétorqua Derek, sur le ton du constat.
- Ca va, répondit un peu vite Stiles. J'ai juste besoin... De prendre l'air.
- Depuis dix minutes ? S'étonna l'autre.
Si Stiles s'était retourné, il aurait posé son regard vacillant sur Derek et l'aurait ainsi vu froncer largement les sourcils. Il aurait aussi notifié sa tenue de nuit plus que légère, uniquement composée de son boxer gris anthracite. Il aurait été gêné, parce qu'il se serait rendu compte que Derek le voyait, à peine plus vêtu que lui, posant les yeux sur ce corps qu'il avait longuement baisé quelques heures plus tôt. Si Stiles s'était retourné, il aurait eu honte et se serait empressé de recouvrir son corps avec les premiers vêtements qu'il aurait trouvés.
Là, il allait beaucoup trop mal pour s'en soucier. Dire qu'il avait l'impression d'être là depuis quelques secondes seulement... Sa perception du temps était un tantinet déformée.
La suite ne fut rien d'autre qu'un brouillard épais pour le jeune homme qui ne faisait plus vraiment attention à grand-chose. Il basculait dans un état second, état qui le déconnectait de tout.
Stiles ne faisait même plus attention à Derek.
xxx
Il était près de dix heures du matin lorsque Stiles s'éveilla, l'esprit embrumé. A cette heure-ci, les rayons du soleil traversaient les rideaux, l'aveuglant un tantinet. Il se redressa, se frotta doucement les yeux et constata qu'il était seul dans le lit. Une aubaine. Ainsi, il se leva sans craindre quoi que ce soit et s'empressa d'enfiler ses vêtements de la veille tout en évitant soigneusement d'égarer son regard dans le miroir de la chambre. Son réveil laissait peu de place à la réflexion. A vrai dire, il était tellement habitué à cauchemarder qu'il ne se posait pas vraiment de questions. Il n'avait pas non plus envie d'être complètement éveillé, parce que lorsque ce serait le cas, il se rappellerait de son semblant de discussion avec Derek et ça le gênerait. Personne ne devrait avoir à être témoin de sa faiblesse intime. Personne n'avait besoin de savoir.
Tranquillement et sans vraiment se douter de ce qui l'attendait, Stiles sortit de la chambre et descendit. Il constata alors que les lumières étaient allumées malgré le fait qu'il faisait jour. Peut-être était-ce parce qu'il faisait mauvais temps et que le soleil peinait à percer les épais nuages de ses rayons lumineux.
- Salut.
Stiles manqua de sursauter, mais se retint au dernier moment. Il se retourna alors et vit Derek, simplement vêtu d'un bas de jogging, à l'entrée de la cuisine. Les bras croisés sur son torse nu, loup le regardait avec un air indescriptible, presque... Complètement impassible.
- Salut, répondit Stiles en forçant un semblant de sourire.
Sa tentative n'adoucit guère l'expression de Derek, ni son attitude. Un frisson désagréable parcourut alors l'intégralité du corps de Stiles. Avait-il fait quelque chose qui avait déplu au loup ? Leur partie de jambe en l'air de la veille ne lui avait-elle pas plu ? Regrettait-il d'avoir couché avec lui ? Vu son physique, c'était compréhensible. Ou alors... Peut-être le fait d'avoir dormi avec lui l'avait soulé ? S'il ne voulait vraiment pas partager son lit, il aurait dû ne pas insister et soit laisser Stiles partir, soit le faire dormir sur le canapé. Ça lui aurait convenu aussi. Concernant ce genre de sujets, Stiles n'était pas très difficile. Alors pourquoi Derek semblait-il aussi... Mécontent ? Au bout d'un bon moment et après un sacré froncement de sourcils, Stiles céda à sa curiosité :
- Bon, crache le morceau, qu'est-ce que t'as à me regarder comme ça ? J'ai un truc sur le visage ? J'ai fait quelque chose qui t'a dérangé ? Si c'est le cas je suis désolé, mais j'avoue que si tu me le disais ça serait vachement plus simple. Non parce que, vois-tu, c'est plus facile de se comprendre quand on communique. Pour communiquer, faut parler. Donc, si tu me disais ce qui ne va pas ?
Voilà que l'hyperactif croisa les bras sur son torse, comme pour ponctuer son mini-monologue. Il était si sérieux et curieux que le sarcasme était à peine présent ou en tout cas, pas assez pour donner envie à Derek de lui hurler dessus. Stiles avait beau coucher avec lui, cela ne lui donnait pas pour autant un passe-droit qui lui permettait de trop titiller le loup : bien au contraire, il lui fallait faire un peu plus attention. C'était tout nouveau, il fallait qu'il s'acclimate de cette situation avant de ne plus se poser de question concernant ce qu'il pouvait faire et ne pas faire en sa présence.
Le seul changement chez Derek fut sa position. Il décroisa les bras et fit un pas, puis deux en direction du jeune homme, qui s'empêcha de déglutir.
- C'est plutôt à toi de me dire ce qui ne va pas, rétorqua le loup sur un ton qui n'appelait aucune opposition.
Stiles haussa sincèrement les sourcils, son visage se teintant d'une surprise tout sauf feinte.
- De quoi tu parles ? S'enquit-il.
- De cette nuit, répondit le lycanthrope.
Un éclair de compréhension frappa l'adolescent. Nous y voilà. Stiles n'avait pas voulu y penser et avait appliqué sa philosophie de vie habituelle : ignorer le problème jusqu'à ce que celui-ci disparaisse. Cependant, Derek n'était pas du genre à laisser les soucis fleurir sans les régler. Autant dire que c'était loin d'être une aubaine pour l'hyperactif.
- Eh ben... Quoi ? Fit innocemment Stiles.
- Tu sais très bien, soupira le lycan.
Le pire dans tout ça, c'était son regard. Jamais il ne le lâchait. Il le fixait sans arrêt avec une intensité qui ne plaisait pas à l'adolescent. Pas parce qu'il n'aimait pas voir ces beaux yeux posés sur lui, simplement... Derek donnait l'impression de pouvoir lire en lui comme dans un livre ouvert, comme si les voiles qui dissimulaient les secrets de Stiles n'existaient pas. Comme si un regard suffisait à le mettre à nu. L'hyperactif en avait, des choses à cacher et son but n'était pas qu'un mec bougon tel que Derek devine tout ce qu'il y avait à savoir sur lui d'un simple regard appuyé.
- Tu t'es levé, commença Derek en haussant les sourcils.
Il l'aidait, comme c'était charmant. Le loup lui tendait la perche pour qu'il parle... Mais dans quel but ? En quoi ça l'intéressait ? En tous les cas, le fils du shérif se devait de clore cette conversation au plus vite pour éviter de faire durer le malaise qui grandissait en lui.
- La nuit, j'ai la bougeotte et parfois besoin de prendre l'air, éluda Stiles, l'air de rien.
- Oui, c'est sans doute pour ça que t'étais pâle comme un mort et que ton cœur battait plus vite que celui d'un petit lapin stressé.
Derek qui s'essayait au sarcasme ? Intéressant, mais ce n'était pas ce dont Stiles avait besoin à cet instant. Alors, le garçon joua cartes sur table, histoire d'en finir au plus vite avec cette conversation dont la tournure risquait de lui déplaire.
- Je sortais d'un cauchemar, finit par avouer honteusement l'adolescent, espérant que le loup le laisserait tranquille avec cette information.
- Et t'as fini par t'évanouir, termina Derek.
Cette fois, Stiles ne put le contredire ni chercher une excuse... Tout simplement parce qu'il n'avait aucun souvenir de cette partie-là de la nuit, si bien qu'il eut l'air songeur. Il porta sa main vers son visage et se gratta le menton en réfléchissant. Bon, peut-être que Derek avait raison, peut-être qu'il s'était effectivement évanoui. Stiles mit automatiquement ce fait sur le compte de son manque de sommeil : se réveiller la plupart du temps en plein milieu de la nuit, c'était fatigant.
- Je devais être crevé, lâcha Stiles de manière nonchalante.
Son cœur n'eut aucun raté, parce qu'il croyait réellement en ce qu'il disait, néanmoins... Ca n'expliquait pas cet intérêt soudain de Derek pour sa personne. Pourtant, il ne posa aucune question, du moins, pas tout de suite. Plus tard, peut-être, mais pas là.
Il devait rentrer.
Derek sembla se contenter de cette réponse puisqu'il hocha la tête et ne l'empêcha pas de partir. Cependant, son regard le suivit jusqu'à son départ.
xxx
Stiles ne savait pas pourquoi il réagit de la sorte en s'affalant sur son lit. Son père travaillait ce jour-là et il était donc parti bien avant son retour. Son message de la veille avait donc dû lui permettre de ne pas s'inquiéter. Nous étions samedi et Stiles n'avait aucun devoir, pouvait se permettre de rêvasser toute la journée et jouer aux jeux vidéos.
En somme, Stiles devrait être de bonne humeur. C'était loin d'être le cas. C'était comme si un stress qu'il n'avait pas conscience de ressentir se mettait d'un coup à déferler sur lui.
Il s'était évanoui. En pleine nuit. Chez Derek et devant Derek. Pouvait-on faire plus pathétique ? Pas étonnant qu'il l'ait regardé étrangement ce matin. Il avait dû se faire la réflexion que l'hyperactif était bien plus pitoyable qu'il ne l'avait imaginé. Et pourtant, c'était difficile de faire pire, tant il excellait dans les bourdes et les gaffes. Celle-là en était une belle. Stiles couchait avec le plus beau mâle de Beacon Hills, mâle aussi bien bâti que grognon, et il trouvait le moyen de se donner en spectacle. C'était à se demander si ça tentative pour sauver les meubles ce matin avait été réellement utile.
Un soupir passa la barrière de ses lèvres alors qu'il se frotta paresseusement les yeux. Pourrait-il un jour dans sa vie faire quelque chose de bien ? Paraître normal ? Ne causer de soucis à personne ? Pour en revenir à cette nuit, Stiles avait bien une idée pour que cette situation n'arrive plus : il suffisait qu'il ne dorme plus avec Derek. Encore mieux. Qu'il ne s'endorme plus chez lui. Oui, c'était plus simple. Si Stiles cauchemardait ou avait besoin de se lever, il n'embêterait personne. Voilà une bonne décision. Parce qu'il n'avait certainement pas envie que ses petites entrevues avec le loup ne cessent à cause de ce désagrément. Lorsqu'ils échangeaient leurs fluides, c'était les seuls moments où Stiles s'échappait des rouages destructeurs de son propre esprit : il oubliait son corps, les horreurs et souvenirs qu'il représentait. Il oubliait sa vie, ses échecs, sources de tant de déceptions pour son père. Il s'oubliait, lui. Il n'était plus Stiles, ce garçon torturé et hyperactif qui agaçait tout le monde. Il était simplement... Ailleurs, dans une bulle qui provoquait chez lui un plaisir inédit. Pas de problème, le loup savait y faire. Il savait tout autant user de ses mains que de ses charmes pour l'envoyer au septième ciel et lui faire voir des choses qu'il croyait ne jamais connaître un jour.
Cet homme serait parfait si son caractère était un peu moins... Meh. Des qualités, il en avait, c'était certain. Disons seulement qu'il les cachait bien. Stiles savait que c'était à cause de son passé qu'il avait tendance à se montrer dur et inaccessible. Savoir que son ex timbrée avait fait brûler sa maison avec, cerise sur le gâteau, sa famille à l'intérieur... Oui, il y avait de quoi être froid comme la glace. Il avait beaucoup perdu et c'était ce qui faisait sa force aujourd'hui. Mis à part lorsqu'il avait s'agi de cette pétasse de Jennifer Blake, Derek faisait toujours attention et sans doute cet épisode lui avait permis de comprendre qu'il se devait de rester sur ses gardes.
Avec Stiles, il n'en avait pas besoin mais bon, c'était Derek. Avant qu'il se relâche, Stiles avait le temps de se faire de vieux os.
D'horribles vibrations soudaines le sortirent un peu brusquement de ses réflexions. Après avoir sursauté comme un idiot, l'hyperactif sortit son téléphone portable de sa poche et s'en alla consulter le message qu'il venait de recevoir. Il haussa un sourcil.
« Tu ne m'as toujours pas dit ce que tu voulais. » - 11h46.
Un message froid et concis, typique de Derek Hale, le loup le plus grincheux de la meute.
Stiles avait déjà oublié. La matinée l'avait tant perturbé qu'il avait bel et bien zappé qu'il n'avait effectivement toujours pas fait part de sa requête à ce canidé mal léché. A vrai dire, il pensait qu'il oublierait, mais après l'esclandre du lendemain de leur première nuit ensemble... Finalement, le fait que Derek s'en rappelle n'avait rien d'étonnant. Il devait vouloir éviter une nouvelle crise de la part de l'adolescent. Compréhensible. Stiles réprima ses émotions, qu'il savait être négatives. Sa si faible estime de lui-même lui pesait toujours plus chaque jour, à tel point que de nombreuses pensées parasites venaient presque sans arrêt s'immiscer dans la moindre de ses réflexions.
C'était seulement avec Derek qu'il arrivait à se vider la tête.
Alors que pouvait-il lui dire ? Qu'au vu de son physique et de son attitude, il avait eu envie de lui demander de l'aider à avoir confiance en lui ? Qu'il avait naïvement cru que Derek pourrait essayer de l'aider à aller mieux ? Non, Derek n'était pas un thérapeute. Ce n'était pas parce qu'il puait l'assurance et la tranquillité qu'il pouvait aider Stiles à faire de même à côté de leurs parties de jambes en l'air, très appréciées par ailleurs.
Non, Stiles ne pouvait définitivement pas dire ça.
« Me vider la tête. » - 11h48.
C'était une réponse simple et inhabituellement courte de sa part. Stiles aimait s'étaler, même par écrit : son hyperactivité se ressentait à tous les niveaux et il ne pouvait pas la réfréner, pas plus que ne le faisait déjà son traitement. Néanmoins, il avait tout de même été honnête avec Derek. Ce qu'il avait tapé, c'était une partie de la vérité. La seule qu'il était capable de révéler pour l'instant. Se vider la tête, il en avait terriblement besoin et s'il s'écoutait, il serait déjà retourné au loft pour en profiter et s'oublier, encore et encore. Sauf que c'était une mauvaise chose et pour lui, et pour Derek. Chacun avait sa vie et ce pacte n'était que temporaire, le temps que la saison passe et que le loup puisse être plus calme sexuellement : il ne fallait pas en abuser ou bien l'hyperactif pourrait finir par ne plus s'en passer et le sevrage n'en serait que plus dur. C'était comme l'alcool. Bien, mais avec modération.
Nouvelle vibration.
« Pourquoi ? » - 11h50.
Aucune hésitation.
« J'en ai juste besoin. » - 11h50.
C'était la vérité et Stiles ne comptait pas épiloguer là-dessus, considérant cette réponse comme amplement suffisante à la compréhension du loup. A bien y réfléchir, cet aveu n'était pas forcément l'idée du siècle et sans doute le regretterait-il plus tard. En attendant, c'était ce qu'il avait trouvé de plus juste à répondre et il était conscient qu'en laissant Derek sans réponse, Stiles risquait de le voir apparaître un peu plus tard à sa fenêtre. Comme la fois dernière.
« Et qu'est-ce que tu veux faire pour ça ? » - 11h51.
Un peu plus et Stiles pourrait croire que Derek était en train de devenir sympathique. C'était limite s'il semblait s'inquiéter réellement de ce qui pourrait l'aider. Il avait d'ailleurs eu la décence de ne pas forcer pour connaître la raison de cette demande aussi simple que spéciale. Stiles avait presque envie de le remercier mais pour éviter d'étaler sa faiblesse ou en tout cas plus qu'il ne le faisait déjà, il se retint. A la place, il tapa ceci :
« Ce qu'on fait déjà, ça suffit. » - 11h51.
Et puis il lâcha son téléphone, décidant d'allumer son ordinateur pour jouer un peu. De l'énergie, il en avait à revendre et il comptait bien essayer de faire quelque chose pour s'évader un peu. Cela ne serait sans doute pas aussi efficace que les étreintes intimes qu'il partageait avec Derek mais au moins, ça lui permettrait de moins se focaliser sur ses pensées parasites.
C'était la meilleure chose à faire, tant qu'il le pouvait encore.
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