Chapitre 26
Si l'on demandait à Stiles ce qu'il préférait dans l'univers, sans doute répondrait-il sans hésiter : « le contact de Derek ». Pourquoi ? Les raisons, multiples, étaient de moins en moins dénombrables tant il y en avait. Nu comme un ver, sous les draps et contre ce loup qu'il appréciait bien plus qu'on ne l'imaginait, Stiles profitait du moment sans se soucier de quoi que ce soit, mis à part de leur plaisir à tous les deux. Du côté de Derek, c'était à peu près la même chose : s'il jouissait sans vergogne, il faisait attention à ce que Stiles ne soit pas en reste. Il tenait à ce que la réciprocité règne en maître dans leur relation quelque peu... Particulière. Elle avait cela d'unique qu'elle n'était rien de précis. Impossible de leur coller l'étiquette d'un couple, ni même d'un plan cul tant ils partageaient de caractéristiques des deux concepts. Ce qu'ils faisaient était un peu plus que du simple sexe. Dans une certaine mesure, ils n'étaient pas contre le fait de passer du temps avec l'autre, de s'accorder une confiance plus profonde qu'au départ.
Derek, de son côté, continuait de se surprendre à vouloir aider son amant. S'il avait senti son odeur et entendu ses mots avant que les choses ne dérapent naturellement, il avait décidé de ne pas le brusquer. Car très vite, leurs regards s'étaient enflammés et l'envie de s'unir s'était faite sentir. De discussion, il y en aurait une – plus tard, Derek ne sentait pas l'urgence. Puis il avait cet instinct particulier qui lui soufflait de combler Stiles au plus profond de lui avant de tenter de lui soutirer quelque aveu que ce soit.
Et comme toujours, ce fut terrible. Terrible de naturel, terrible de plaisir, terrible d'alchimie. Le genre d'union qui donnait ensuite envie, à l'un comme à l'autre, de se prélasser dans le lit et de ne rien faire d'autre que de profiter de l'instant présent sans se soucier du reste. Alors voilà, les corps luisants ne se décollaient pas, aucune main ne cherchait à rallumer la lumière. Si ce fait rassurait Stiles, de son côté, Derek n'avait pas besoin d'une meilleure luminosité : la pénombre n'était pas assez forte pour le rendre aveugle à la vision de ces courbes qu'il commençait sérieusement à bien connaître et qui n'avaient peut-être déjà plus aucun secret pour lui.
Dans la chambre, seuls leurs souffles quelque peu erratiques s'entendaient – chacun le reprenait à son rythme. Car ils avaient tout donné – s'étaient tout donné. Pourtant, au départ, aucun des deux jeunes hommes n'était parti pour ça et tous deux se rendaient compte d'à quel point leur attirance l'un pour l'autre, quel que soit sa nature précise, était indéniable.
- J'ai des devoirs à faire, maugréa Stiles, le nez dans le cou de Derek, ses doigts traçant des dessins approximatifs au milieu de son dos.
Et pourtant, il y pensait si peu en réalité. Râler, c'était une façon pour lui de combler le silence bienheureux de l'après-sexe car même s'il était agréable, Stiles continuait de ne pas l'apprécier à sa juste valeur. A ses yeux, seul le bruit, les mots rassuraient. Ils témoignaient de la vie, de l'action, d'un fonctionnement qu'il jugeait comme totalement normal.
- C'est vrai que tu as l'air pressé, nota Derek avec ironie et paresse.
Un mélange qui lui allait étrangement bien.
- Ne me pousse pas à procrastiner plus que je ne le fais déjà, soupira Stiles.
Derek esquissa un rictus qui s'accentua lorsqu'il se rappela du fait que l'humain ne pouvait pas le voir.
- Et pourquoi pas ?
Stiles l'amusait malgré lui, d'autant plus que même s'il n'avait pas menti, lesdits devoirs semblaient tout, sauf urgents. En d'autres termes, l'humain essayait de trouver une raison de se lever, de mettre fin à une étreinte qu'il n'avait lui-même pas envie de quitter. Il était rempli de paradoxes, dont celui-ci.
Stiles soupira tout en se pelotonnant contre lui.
- Tu seras responsable, si je finis par être en échec scolaire.
Derek pouffa : comme s'il était possible que Stiles, intelligent et débrouillard, rate son année.
La suite fut cependant un peu moins légère puisque vint un moment, tardif, où Stiles trouva la motivation de faire quelque chose de moins agréable mais de bien plus constructif que de se laisser câliner par son amant des heures durant. Ainsi, il s'habilla aussi efficacement que possible dans cette pénombre qui ne l'aidait pas mais qui le rassurait. Car Stiles ne s'imaginait pas la puissance de la vision que pouvait avoir un loup. Pour lui, Derek ne devait pas distinguer grand-chose, mis à part peut-être sa silhouette – et encore. Il était bien loin du compte.
La lumière rallumée et un Derek en train de se rhabiller face à lui, Stiles reçut un appel de son père qui l'informa de son absence pour la soirée qui arrivait doucement : une nouvelle affaire quelque peu sanglante requérait sa présence et toute son attention. Au moment précis où il reçut cette information, Stiles regarda Derek, qui décela aisément l'étincelle malicieuse qui avait instantanément pris place dans ses orbes ambrées. Le loup-garou ne put s'empêcher d'esquisser un rictus. S'il n'était pas contre l'idée de ce sous-entendu qu'il percevait sans problème tant Stiles était transparent, le voir ainsi l'amusait tout autant que le reste.
Ainsi, il ne fut pas le moins du monde étonné lorsque l'hyperactif lui proposa – presque timidement – de rester un peu. De manger avec lui, d'éventuellement... Passer la nuit, si le cœur lui en disait. De cette façon, ils auraient tout le temps qu'ils voulaient s'ils décidaient de continuer, ou... Si Derek avait juste envie de le voir un peu plus longtemps. Car si Stiles ne croyait pas réellement en ses propres mots et s'il se souvenait parfaitement de ceux de Scott, il essayait réellement de passer outre autant que faire se peut. Cette fois-ci, il refusait de se laisser abattre et mettait tout en œuvre depuis son retour à la maison pour ne pas donner d'importance aux paroles – sans doute déclamées innocemment – de son meilleur ami.
Parce que c'était plus facile pour lui, Stiles faisait en sorte de lui trouver des excuses et d'enlever toute méchanceté consciente de ses propos. Autrement, les choses seraient bien plus compliquées à traiter et à analyser.
Et il n'avait pas la moindre intention d'en toucher un mot à Derek. Répéter ce que lui avait dit Scott, ce serait donner trop d'importance à son avis – et c'était ce qu'il avait fait la fois dernière. S'il y avait des choses qui, de son côté, ne changeraient pas, il y avait au moins ce point-là qui avait évolué. Stiles avait été si mal, si pitoyable qu'il ne comptait pas réitérer l'expérience.
Le soutien de Derek lui avait été, dans un sens, salvateur. Très agréable également, mais l'hyperactif était d'avis qu'il ne fallait pas en abuser. Ainsi, il se persuada qu'il avait totalement digéré le poison de Scott et que les effets de celui-ci ne se sentiraient pas au travers de son odeur.
Et même si c'était plus ou moins vrai, penser que Derek n'y ferait pas attention serait presque une insulte à leur relation – si proche que Stiles ne pouvait plus nier le fait que Derek lui accordait une certaine importance. Il était loin de se douter d'à quel point c'était vrai.
Car en plus d'accepter de passer la soirée et la nuit chez son amant, Derek gardait en lui un objectif tout particulier dont la teneur était aussi secrète que le sujet. Si passer du temps avec Stiles lui était fort agréable, il avait à cœur de creuser ce qu'il n'avait fait qu'effleurer la dernière fois où il avait eu la chance de s'endormir entre ses draps.
La malchance de s'y réveiller en pleine nuit, avec la certitude d'entendre un cœur intrus battre dans la maison.
Derek se promit de réagir plus vite s'il percevait la même chose... Parce qu'il était hors de question que la maison Stilinski se retrouve souillée par la présence d'un indésirable dont les intentions ne pouvaient être pures.
Ça, c'était quelque chose dont il n'avait jamais parlé à Stiles et il ne comptait pas le faire tant que ses griffes ne se trouveraient pas aux abords de la gorge de cet intrus. Pourquoi inquiéter l'hyperactif alors qu'il le savait déjà légèrement préoccupé ? Derek s'efforça de ne pas y penser lorsqu'il finit par se retrouver à manger en tête à tête avec Stiles, pour lequel il fit au mieux pour ne pas être de mauvaise compagnie.
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