Chapitre 1
Derek Hale grogna de frustration en se rhabillant dans la salle de bain. Il n'avait pas été capable de se retenir. Sa colère était telle qu'il faillit déchirer son t-shirt en voulant le mettre un peu trop vite. Foutu Stiles. Foutue proposition. Foutu cul rebondi. Foutues hormones. Celles de Stiles allaient très bien, c'était Derek qui avait déconné, même si l'adolescent avait tout de même sa part de responsabilité dans cette histoire. Néanmoins, c'était Hale avait laissé parler son loup, cet animal en manque de sexe. En même temps, il avait de quoi avoir faim : des mois, presque un an qu'il n'avait rien fait, ni touché personne. Pour un loup-garou, tenir autant de temps sans toucher de près ou de loin au sexe tenait du miracle. Alors forcément, en ce début de saison de chaleur pour les loups, Derek avait cédé à la facilité, à cette opportunité qui s'est présentée à lui.
Il avait baisé Stiles, ni plus, ni moins.
Et le pire... C'est qu'il avait non seulement aimé, mais qu'il en avait encore envie. C'était peut-être ça qui le mettait en colère il ne devrait pas vouloir recommencer, surtout avec cet adolescent insupportable. C'était une erreur, à oublier. Et pourtant... Pourtant c'était là. Il devait dégager Stiles de chez lui et lui faire promettre de ne parler de cet écart à personne, quitte à le menacer de lui arracher la gorge avec ses dents, comme toujours. Complètement rhabillé et décidé, Derek sortit en trombe de la salle de bain et débarqua sans crier gare dans sa chambre, où il avait laissé Stiles après en avoir fini avec lui.
La vision qu'il avait sous les yeux fit basculer toutes ses convictions en une fraction de secondes.
Stiles, en cet instant, était un appel à la luxure. Puisque Derek l'avait débarrassé de ses vêtements au rez-de-chaussée avant de l'emmener à l'étage, l'hyperactif avait chipé l'un de ses t-shirts pour être un minimum couvert. Un t-shirt bordeaux dans lequel il flottait, mais qui lui allait paradoxalement extrêmement bien. L'adolescent, dont les cheveux complètement ébouriffés encadrait ses petites joues rougies, regardait son reflet dans le miroir plain-pied à côté du lit. Et putain, il était magnifique, avec ses yeux couleur miel vitreux comme jamais, perdus dans la contemplation de sa personne. Ses jambes dépassant du t-shirt de Derek semblaient interminables, si bien que le loup eut la brusque envie de mordre cette peau laiteuse parsemée de grains de beautés. Il en avait partout, c'était incroyable et autant dire que ça faisait partie de son charme. Derek se mordit la lèvre inférieure. Stiles était beau et il en était conscient, c'était à se demander s'il n'en jouait pas, surtout lorsqu'il leva les bras pour s'étirer, faisant ainsi légèrement remonter le bout de tissu qui cachait ses parties intimes ainsi que son intimité. Cependant, voir le début de courbure de ses fesses termina de faire craquer Derek qui se jeta sur lui et l'embrassa à pleine bouche, sans crier gare. L'absence de répulsion de la part de Stiles l'encouragea à continuer et lorsque l'adolescent finit par répondre au baiser, le loup se colla brusquement à lui et le fit sien, encore et encore.
xxx
- T'as intérêt de parler de ça à personne, cracha presque Derek, le lendemain matin.
Ayant décidé de profiter de Stiles jusqu'aux environs de quatre heures du matin, l'hyperactif s'était tout naturellement endormi dans le lit de Derek, à ses côtés. Hors de question qu'on chasse ceelui-ci de son propre lit alors il avait lui aussi sombré, à une distance raisonnable de l'adolescent.
Le réveil aux alentours de sept heures avait piqué, bien sûr, mais Stiles devait bien se lever, il ne fallait pas qu'il soit en retard en cours. Derek avait grogné, bien sûr. Se réveiller aussi tôt après une nuit pareille était loin d'être quelque chose d'agréable. Et les voilà tous les deux dans le salon, au rez-de-chaussée. Il était sept heures trente et Stiles ajustait sa chemise entrouverte sur son t-shirt tandis que le lycan le fusillait du regard... Que l'hyperactif lui retourna.
- C'était pas mon intention, rassure-toi, grommela Stiles en mettant son sac sur son épaule.
Sans même penser à déjeuner quelque chose car il avait tout sauf faim, l'hyperactif se dirigea vers la porte. Il était en colère mais ne le montrait pas. Il se maîtrisait tellement bien que Derek ne pouvait sans doute pas déceler cette émotion dans son odeur et tant mieux.
- Concernant ta proposition... J'y réfléchirai, dit toutefois le loup.
Alors qu'il posait sa main sur la poignée, Stiles se retourna vivement et ne put s'empêcher de laisser transparaître un peu de ce qu'il ressentait. La colère de s'être fait rouler en beauté.
- J'ai déjà fait ma part, lâcha seulement Stiles.
- Je n'ai jamais accepté, rétorqua Derek, le regard assombri.
Le loup fut toutefois surpris de la virulence qu'il lisait dans le regard de l'adolescent qui lui faisait face tout autant qu'il lui tenait tête. Il avait toujours connu l'hyperactif assez combatif et arrogant, dans le sens où il n'écoutait jamais mais là, c'était quelque chose.
- Tu as accepté lorsque tu t'es jeté sur moi, énonça froidement Stiles. Par conséquent, j'attends que tu sois honnête et que tu remplisses ta part du marché.
Sur ce fait, Stiles sortit brutalement du loft, sans laisser le temps à Derek de répondre quoi que ce soit. S'il était resté ne serait-ce qu'une minute de plus, nul doute qu'il aurait laissé son hyperactivité prendre le dessus, enchaînant ainsi monologues sur monologues, qui auraient achevé de détruire le semblant de patience du brun aux yeux bleu-vert. Loup qui lui aurait sauté à la gorge pour le faire taire. En s'installant au volant de sa voiture, Stiles eut un rictus mauvais. Qu'il crie n'avait pas semblé le déranger. Qu'il se plie à ses envies non plus. N'allez pas croire que Stiles avait fait des choses contre sa volonté. Oh oui, bien sûr qu'il avait eu envie de Derek et que le faire avec lui était quelque chose qui le tentait depuis longtemps. Seulement... Il attendait quelque chose en retour, c'était d'ailleurs en partie pour cela qu'il s'était donné à lui lorsque Derek s'était jeté sur lui. L'envie d'être là, possédé par le loup, être serré dans ses bras... Oui, Stiles avait apprécié.
Ce qu'il aimait moins, c'était cette impression de s'être fait rouler et d'avoir simplement servi de jouet. Autant dire que c'était très mauvais quand on n'avait pas confiance en soi.
Parce que c'était bien ça le problème. Stiles n'avait aucune confiance en lui et savoir que le loup s'était tout simplement joué de lui pour obtenir ce qu'il voulait le mettait en rage et continuait de briser le peu de certitudes qu'il avait encore. Certitudes qui lui laissaient penser qu'il n'était pas si nul que ça, qu'il n'était pas si moche, pas si mauvais, pas si faible... Quelqu'un de passable. Mais non, il ne fallait pas rêver. Il fallait croire que rien n'avait changé ni ne changerait, Stiles resterait le pauvre petit humain de bas étage, coincé avec son hyperactivité qui faisait chier tout le monde. Si l'on ajoutait à cela son inutilité complète en ce qui concernait les missions de la meute sur le terrain... Stiles soupira et mit le contact. Ruminer ne servait à rien. Il devait aller en cours.
Cours qu'il ne suivit absolument pas... Parce qu'il ruminait, justement. Cette nuit, mélange de magie et de remords, le hantait. Il revoyait Derek, la peau luisante de sueur, le malmener, encore et encore. Il avait adoré, ça c'était sûr. Mais il n'oubliait pas à quel point il avait dû se mentaliser et prendre sur lui lorsque le loup avait commencé à le déshabiller. Disons que Stiles ne supportait pas vraiment son corps et le montrer était une épreuve. Rien que le fait de se changer dans les vestiaires le rendait presque malade tant il avait peur que l'on se moque de son corps et tant il détestait celui-ci. Car même si Stiles faisait un peu de sport et que la crosse en faisait partie, il n'avait pas la chance de voir ses muscles se développer. Il restait le Stiles habituel, frêle. Parfois, il lui arrivait même de frôler la crise de panique, si bien que Scott devait parfois le prendre à part pour qu'il se calme. Oh, il savait bien que Stiles complexait, mais lui disait sans arrêt que ça allait passer.
Sauf que ça ne passait pas. C'était même pire depuis que la meute s'était agrandie, se remplissant uniquement de femmes superbement proportionnées et de jeunes hommes aux corps tous plus magnifiques que les uns que les autres. Sans hésiter, Derek était le plus beau de tous, il avait réellement un physique à se damner et c'était sans doute en partie pour ça qu'il avait longtemps été son fantasme. Fantasme qui avait fini dans son lit.
Et puis il y avait Stiles Stilinski, brindille professionnelle dont le corps de lâche montrait une faiblesse qui n'était plus à prouver depuis longtemps et qui avait pour seule arme un sarcasme aussi agaçant que légendaire.
Bien sûr que Stiles était surpris que Derek l'ait touché. Il n'avait rien pour plaire ou pas grand-chose et son affligeante banalité ne faisait pas souvent mouche. Si l'on ajoutait à cela son hyperactivité et jean-sarcasme, autant dire qu'il était loin d'être le coup d'un soir idéal, au niveau physique. En termes de performance, il n'en savait rien. Néanmoins, Stiles réfléchissait plutôt froidement et en était venu à la conclusion que le fait que Derek ait jeté son dévolu sur lui avait une explication toute simple. Stiles savait que la saison des amours avait une très grande influence sur les loups et les poussait à agir selon leurs pulsions sexuelles cette influence était d'autant plus forte concernant les lycanthropes célibataires ou sans partenaires réguliers. Et Stiles savait de source sûre que Derek n'avait eu personne depuis longtemps : si Hale pensait que personne n'avait remarqué sa frustration depuis plusieurs mois, il avait tort. Stiles avait vu et après avoir longuement réfléchi quant à ses problèmes, il avait pesé le pour et le contre et s'était décidé.
« Je te donne quelque chose que tu veux et en échange, tu m'aides pour un truc. »
Voilà ce qu'avait lâché Stiles à Derek. Au départ, ce n'était pas à donner son corps qu'il pensait, mais il avait effectivement envisagé cette possibilité, sans pour autant y songer sérieusement. Jamais il n'aurait imaginé que Derek le toucherait ni même oserait poser son regard sur son corps. Pourtant, au fond, ce n'était pas si surprenant que ça. C'était ses pulsions qui avaient parlé et il avait saisi l'occasion qui s'était présentée à lui.
« Tu ne peux pas me donner ce que je veux. »
« Et pourquoi pas ? »
Peu importe le corps, songea Stiles, un trou est un trou. Et c'était triste mais c'est de cette manière qu'il se voyait actuellement. Juste un trou, quelque chose servant juste à vider ses couilles. Oh, il avait bien rempli sa fonction et maintenant il repartait bredouille. Il aurait dû s'en douter quelle idée aussi de faire cette proposition ! Il n'avait rien gagné à part une réputation de pute auprès de Derek, assurément et une piètre impression de lui-même. Autant dire que Stiles se sentait encore moins bien et n'avait pas gagné une once de confiance en lui.
Cette impression ne le quitta pas et ne fit d'ailleurs qu'augmenter lorsqu'il reçut un message de Derek, deux heures plus tard. Discrètement, après s'être assuré que son professeur était bien en train d'écrire au tableau, Stiles le lut en fronçant les sourcils.
« Viens chez moi après tes cours » - 10h47
Sa réaction fut aussi vive que silencieuse il rangea rageusement son téléphone dans sa poche sous le regard surpris de Scott, au bureau à sa droite. Stiles ne fit aucunement attention à son « ça va ? » muet. Son regard d'ordinaire miel était noir. Oui, il regrettait. Derek le prenait déjà pour sa pute. Il serra les poings. Il ne voulait pas être vu de cette manière, il ne le supporterait pas. Ainsi, il se décida à répondre tout de suite de manière discrète, pour être débarrassé.
« Non. » - 10h48.
Autant être clair directement.
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