50 - Se retrouver

Niall PDV

Je fixe mon cellulaire avec attention, attendant une réponse de la part de Jersey que je n'aurais probablement jamais. J'ai l'impression qu'elle me fait la gueule depuis presque 24 heures. J'ai répondu à son dernier message qui s'excusait de ne pas avoir le temps de me parler mais maintenant que nous ne sommes plus au petit matin mais en fin d'après-midi presque en début de soirée, je me demande si elle va vraiment me répondre. Parce qu'on ne peut pas être occupé si longtemps, si ? Je dois avouer que je suis quand même mal placé pour parler, mais je pense avoir une vie plus chargée que la sienne. Enfin dans le sens où je dois courir partout alors qu'elle doit faire des allers et retours.

Liam me regarde avec attention alors que je balance mon téléphone sur notre lit. Je tire une cigarette de mon paquet, sors mon briquet pour allumer le bout de ma clope et remets le paquet dans ma poche, le briquet remis dedans. Je sors sur le balcon après avoir pris une première latte de ma clope. Je tape sur le mégot pour faire tomber quelques cendres dans le cendrier au passage avant de m'adosser à la rambarde. Liam me suit de près, faisant presque exactement les mêmes gestes que moi. Nous fixons tous les deux droits devant nous, parce qu'il n'y a rien d'autre à faire que de se taire lorsqu'il n'y a plus rien à dire.

-Pourquoi tu ne l'appelles ? S'enquiert le brun à ma gauche, tournant la tête vers moi.

Je tourne lentement la tête vers lui et lui lance un regard tellement froid qu'il glousse et regarde à reporte son regard sur l'horizon. Je sais qu'il veut bien faire, mais je n'ai pas envie qu'il se mêle de mes affaires, de ce qui ne le regarde pas. Il a ses problèmes de cœur et j'ai les miens. Je sais qu'il veut m'aider mais je n'ai pas besoin de son aide. Je m'en sors très bien tout seul. Quoique je m'en sors très mal mais disons que ça n'a pas beaucoup d'importance le fait que je sois ou non aidé parce que ce qui pose un problème est du côté de Jersey et c'est donc elle qui doit être aidé.

Je termine rapidement ma clope et en consume une seconde directement parce que cela faisait quand même déjà quelques heures que je n'avais pas touché à une clope de la journée. J'aime énormément Jersey mais si elle ne veut pas se faire aimer, je ne peux pas l'obliger. Je ne peux pas l'embrasser de force et la faire m'aimer de force non plus. Je n'ai pas le droit de la faire tomber amoureuse de moi si elle n'en a pas envie, si elle ne le désire pas. Si elle m'aime, elle reviendra et acceptera que nous formions un couple. Je le sais, mais tant qu'elle ne fait pas le dernier pas, rien ne changera puisque ce n'est pas à moi de le faire étant donné que je suis déjà arrivé à la grande limite.

On toque à la porte, j'écrase mon mégot sur le sol et pars ouvrir. Liam reste sur le balcon en agitant légèrement de désapprobation. Sauf que je m'en fous de ce qu'il pense, ou peut penser. Parce que cela ne regarde que lui et non moi. Je suis peut-être le centre de ses pensées mais ce n'est pas pour autant que j'en suis concerné. Tout ce qui compte maintenant n'est pas ce que les autres pensent de moi mais plutôt ce que Jersey compte faire pour faire avancer les choses. J'ouvre la porte et tombe nez à nez avec la dernière personne que je croyais voir là maintenant. Jersey. J'en ai le souffle coupé et les pupilles qui se dilatent sans oublier les yeux qui sortent des orbites et mes prunelles qui s'écarquillent.

-Qu'est-ce que tu fous là ? M'écriais-je, complètement sonné de la voir devant moi.

-Je suis venue te voir, répondit-elle simplement en haussant les épaules.

Je m'écarte de la porte pour la laisser passer. Jersey tire sa valise derrière elle qu'elle cale contre le mur et dont elle descend la manche. Elle pose ensuite son dos sur le lit, retirant les deux hanses du sac de ses épaules comme elle le peut. Et puis, elle croisa le regard de Liam qui est toujours sur balcon avec la même tête que moi il y a quelques minutes. Il ravale difficilement sa salive, fait la bise rapidement à la brunette s'éclipse aussitôt de la chambre, rejoignant sûrement un des autres gars pour ne pas nous déranger et je l'en remercie mentalement de l'avoir fait sans même que je n'ai eu besoin de lui demander ou de lui faire un signe de tête. À moins que cela se voyait à travers mon regard ? Je n'en sais rien et je suis toujours sur cul d'avoir Jersey juste devant.

-Pourquoi es-tu là ? Demandais-je en me mordant la lèvre inférieure.

-Je suis là pour toi, rétorqua-t-elle en croisant les bras sous sa poitrine.

Pour moi ? C'est une première, putain. Une très bonne blague. Elle ne va pas me faire gober qu'elle a prit l'avion de l'Irlande jusqu'à Houston, qu'elle a trouvé l'hôtel dans lequel je me trouvais, qu'elle s'est risquée à se faire prendre en cherchant après le numéro de la chambre que j'occupais et qu'elle s'est encore risquée en venant jusqu'ici juste pour ? Si ? Le pire c'est que me le disant mentalement, ça me paraît totalement normal, totalement plausible, totalement réaliste. Pourquoi serait-elle venue jusqu'ici alors, si ce n'était pas pour moi ? Sûrement pas pour un autre des garçons, puisque je suis le seul à vraiment m'intéresser à elle. Je passe ma main dans mes cheveux alors qu'elle me toise du regard.

-Pour moi ? Réellement ? M'exclamais-je.

-Oui, juste et uniquement pour toi, répliqua-t-elle en décroisant ses bras.

J'écarquille légèrement les yeux face à l'assurance dont elle fait preuve. Je ne m'attendais surtout pas à la retrouver devant moi, mais alors ainsi, encore moins. Je me mords la lèvre inférieure alors que tout ce dont j'ai envie, c'est de la prendre dans mes bras pour ne plus jamais la lâcher ensuite. Au risque de faire dans le cliché et les paroles guimauves, je ne peux vraiment pas me passer d'elle. Jersey c'est comme ma dose de nicotine, je ne peux faire sans elle. Je ne peux pas vivre sans elle. Je ne peux plus vivre sans elle. Je me rapproche d'elle et pose mes mains sur épaules et les descend ensuite légèrement sur ses bras et me stoppe. Toute la peine qui passe dans son regard à ce moment-là me met une boule acide dans la gorge dont je n'arrive pas à me défaire.

Puis soudainement, sans prévenir, elle vient se blottir dans mes bras. D'abord surpris, je suis raide comme un poteau mais lorsque je réalise qu'elle enlace ma taille de ses petits bras et qu'elle serre son corps contre le mien, je passe mes bras autour de son corps et pose mes mains sur ses hanches pour ensuite les faire passer dans son dos. Je la serre contre moi et dépose un chaste baiser sur sa tête. Si elle a fait tout ce chemin pour moi, ce n'est pas uniquement pour me regarder et ensuite me faire un câlin, je le sais pertinemment mais je préfère lui laisser du temps pour qu'elle commence. Sauf que sans prévenir, elle prend mon visage en coupe et m'embrasse passionnément.

-Je ne peux plus me passer de toi, Niall James Horan, rends-moi heureuse et fais-moi ressentir tout l'amour que tu peux me donner, mais surtout, fais-moi apprécier la vie, murmure-t-elle contre mes lèvres avant de m'embrasser à nouveau.

***

Musique ; Hideaway - Plastiscines

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