45 - Claque

Jersey PDV

Vous savez ce que ça fait de se prendre une claque, mais pas au sens littéral du terme ? Et bien je viens juste de m'en prendre une à cause des paroles de Niall. Il vient de m'en mettre une donc je ne me remettrais sûrement jamais. Et je ne peux pas lui en vouloir pour avoir dit ses paroles, à sa place je suppose que j'aurais fais pareil. À sa place, je suppose que j'aurais réagis de la même façon. Parce que lui, il se laisse adonner au bonheur pendant que je me le refuse pour ne pas avoir encore plus mal après l'avoir connu lorsque je reviendrais à la douleur.

Ça fait moins mal de rester constamment dans la douleur plutôt que de goûter un peu au bonheur. Parce qu'après, on en devient accro. Dès qu'on l'a goûté une seule fois, on ne peut plus s'en passer –et c'est pire qu'une drogue-, sauf que la vie n'est pas heureuse et toute rose alors le bonheur, il n'est pas illimité comme les réseaux des téléphones portables de nos jours. Je me mords la lèvre inférieure alors que les larmes dégoulinent sur mes joues doucement. Ça fait encore plus mal d'entendre de la bouche de quelqu'un d'autre –surtout si on l'aime- qu'on n'accepte le bonheur que de se le dire dans sa tête ou encore à voix haute. Tellement plus mal.

-Tu ne sais pas de quoi tu parles ! M'écriais-je, essayant de contenir le surplus d'émotions que j'ai dans le corps depuis qu'il a posé ses lèvres sur les miennes.

Niall fronce les sourcils, ne comprenant sûrement pas une nouvelle fois encore où je voudrais en venir. Nous avons tous les deux des visions tellement différentes l'une de l'autre que c'en est déconcertant. Il voit avec simplicité et facilité, ne se posant pas plus de questions que cela. Alors que moi, de mon côté, je trie toutes les questions et je vois tout sous un angle complexe et douloureux. Je regarde là où personne n'ose poser les yeux.

Je regarde là où les humains préfèrent fuir plutôt que d'y porter trop d'attention de peur de louper la chance de leur vie ou de simplement avoir mal. Je suis comme la douleur, je ne regarde que ce que les autres n'osent plus voir parce qu'ils n'ont plus envie d'avoir mal alors qu'une vie sans douleur n'est pas une vie. La vie, ce n'est pas utopique ni le monde des Bisounours. La vie c'est la vie et ce n'est pas la peine d'essayer de la changer en un paradis, parce que c'est ainsi qu'elle deviendra encore plus dure à supporter.

Je sais que nous sommes jeunes, que nous sommes cons, que nous avons le temps devant nous, que nous n'avons presque rien à perdre, qu'il y a une part d'amour sincère là-dedans mais je refuse catégoriquement d'aimer. L'amour, c'est pour les personnes qui sont bien, qui ont besoin de quelqu'un d'autre. Alors que moi, je n'ai pas besoin d'amour mais simplement d'une personne pour qui je compte. Sauf que comme une conne, je suis tombée amoureuse de cet irlandais qui m'est totalement inaccessible puisqu'il a sa vie et j'ai la mienne ; je serais plus un fardeau qu'autre chose pour lui, j'en suis sûre et certaine même s'il hurle le contraire.

-Je ne sais pas de quoi je parle ? Jersey, moi aussi pendant tout un temps je refusais d'aller bien de peur de chuter à nouveau. Mais sache que cela ne rime à rien, à rien du tout. Il y a plus important dans la vie que de se faire du souci de chuter après avoir été bien. Il y a tellement plus important, mais ça tu ne le vois. La chute, tu en auras toujours. Personne ne peut y échapper, mais laisse-toi emporter par les bons moments parce que tu regretteras de ne pas avoir assez vécu, s'exprima-t-il avec une lueur nostalgique dans les yeux.

Je le regarde dans les yeux et même si je vois parfaitement où il veut en venir, je ne sais pas pourquoi il me dit cela. Un jour, lui aussi n'a pas voulu connaître le bonheur ? Et bien moi, c'est mon quotidien. J'ai compris que cela ne servait à rien de courir après le bonheur lorsqu'il n'était pas fait pour vous. Les seuls souvenirs que j'ai encore de bons sont ceux que j'ai construis avec Nina, Nael, mes ex et quelques moments par-ci par-là mais je n'ai clairement pas de quoi remplir un album photo. Contrairement à lui. Je n'ai pas envie de lui faire du mal, alors je préfère le préserver de tout ce que je pourrais lui faire. Je l'avais déjà prévenu une fois, mais là on rentre vraiment dans les mauvaises terres, les endroits miteux où il y a plus de chance de se faire tuer que de rester au milieu des flammes ou d'inspirer un gaz neurotoxique.

- Niall, va-t'en ! Va t'en avant que je ne te détruise ! Criais-je à son attention.

Sauf qu'il ne bougea pas d'un poil, les premières secondes. Mais ensuite, il s'approcha de moi. Il vient se placer à quelques centimètres de moi et même s'il n'est pas aussi grand qu'Harry, je me sens quand même petite par rapport à lui. Je me mords la lèvre inférieure alors que ses lèvres à lui me tentent énormément. Mais il faut que je résiste, non pas pour moi, mais pour lui. Il ne faut pas que je le détruise parce qu'il a encore tellement à vivre et pour lui –comme pour tous les hommes- je suis comme le venin mortel d'un serpent. À petit feu il va mourir entre mes mains et je n'ai pas envie qu'une telle chose arrive à Niall parce que je l'aime vraiment, je suis vraiment amoureuse de lui. Je pourrais faire cela à tous les hommes de la Terre s'il le faut mais pas à Niall. Pas à Lui.

-Et si je n'en ais pas envie ? S'enquiert-il malicieusement.

Je me retrouve dans une impasse, je le sais. Parce que maintenant, tout dépend du fait qu'il soit convaincu ou non par mes paroles. Tout dépend de cela et uniquement cela. Sauf qu'il est plus borné qu'un gosse dans un magasin de jouet qui en aimerait deux et pas un et où ses parents finissent pas craquer. Je ne peux pas rivaliser avec lui sur ce point-là parce qu'il est plus convaincu sur le fait que je mérite de connaître le bonheur que moi sur le fait que c'est moins douloureux de rester dans la douleur plutôt que de connaître le bonheur et de chuter ensuite.

-Niall, je vais te détrui-..., commençais-je.

Pour me couper la parole, il y arrive parfaitement en plaquant ses lèvres sur les miennes. Même s'il n'a même pas du se passer 30 minutes entre le premier baiser et celui-ci, je dois avouer quand même que j'étais en manque de ses lèvres. En manque du sentiment d'importance qu'elle me procure. Je presse mes lèvres contre les siennes alors qu'on dirait qu'elles ont été faites pour s'emboîter les unes aux autres, qu'elles ont été faites pour s'embrasser l'une l'autre.

-Chut, et laisse-moi t'aimer et te faire connaître le bonheur, murmura-t-il contre mes lèvres.

***

Musique ; Kiss You - One Direction

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