44 - Une erreur
Niall PDV
On s'est embrassé. Et alors que nos lèvres se décollent doucement tandis que nos pupilles sont dilatées, que nos orbes sont écarquilles, que l'étonnement et le plaisir embellissent nos traits faciaux. Je n'arrive pas à croire que je l'ai embrassé. Je croyais que cela relevait du rêve et en réalité ce n'était pas le cas. Je croyais au plus profond de moi que ce n'était pas possible que je puisse un jour poser mes lèvres sur les siennes. J'avais presque l'impression que si j'essayais, il y aurait une sorte de champ électromagnétique qui m'en empêcherait mais en réalité, ce n'était que mon imagination.
Parce que j'en ai été capable, j'en suis capable et j'en serais encore capable éternellement tant qu'elle ne me rejette pas. Je m'apprêtais à l'embrasser une nouvelle fois lorsqu'elle pose les deux mains sur mon torse et m'écarte doucement d'elle avec une grimace peint sur le visage. Je fronce les sourcils ne comprenant pas son changement de réaction si contrastant avec le premier parce que putain, elle avait répondu à mon baiser. Je ne comprends vraiment rien du tout. Pourquoi elle réagit comme ça, putain ? Et comme si elle était dans mes pensées et avait entendu ma question, elle se pince les lèvres entre elles et prends la parole.
-C'était une erreur, Niall, dit-elle.
Mon cœur se pince comme jamais et pour une fois, mon nom ne sonne pas beau avec sa voix. Pour une fois, pour la toute première fois, l'entente de mon prénom avec sa voix me rend mal. Je la regarde complètement perdu, parce que le fait qu'elle me dise que c'est une erreur ne m'avance pas de beaucoup. Enfin si, mais ce n'est clairement pas suffisant. J'ai besoin de plus d'informations mais elle n'a pas l'air de vouloir m'en donner. Seigneur, mais qu'est-ce qui peut bien se passer dans sa tête ? Je n'ai jamais autant désiré me retrouver dans la tête de quelqu'un de toute ma vie, jusqu'à présent. L'incompréhension ne quitte toujours pas mon visage alors que le sien est clairement indescriptible. Je n'arrive pas à lire ce qu'elle ressent, même une infime chose.
-Jersey, qu'est-ce qu'il y a ? En quoi c'est une erreur ? S'enquiers-je avec la voix cassée et les larmes qui me montent aux yeux.
Parce que oui, jusqu'à présent j'arrivais à ravaler ces foutues perles salées puisque je n'avais pas encore pris la parole et rendu la situation encore plus réelle. Mais elle est réelle, très réelle puisqu'elle se passe au moment même. C'est dur de ne pas pleurer lorsque notre cœur est tellement compressé qu'on a l'impression qu'il n'est pas plus grand qu'un grain de sable. Il s'est ratatiné sur lui-même, tellement que je me demande s'il arrive encore à battre ou s'il va me lâcher d'une seconde à l'autre. Je la regarde dans les yeux pendant que je vois que les siens commencent aussi à s'humidifier et moi qui ne voulais jamais savoir ce que cela ferait de la voir pleurer, et bien je suis mal placé.
Lorsque je tente de m'approcher d'elle ne serais-ce que d'un seul pas, elle recule de deux. La distance entre nous grandit et je finis par m'arrêter comprenant que cela ne sert strictement à rien de continuer ainsi. Je la regarde probablement avec toute la peine du monde tandis que la chanson d'amour sur laquelle on dansait il y a quelques minutes encore ne s'est toujours pas arrêtée de jouer. Moi qui croyais que cette chanson allait devenir ma préférée puisqu'elle serait liée à ce baiser, maintenant il y a aura l'image du refus de Jersey qui sera aussi liée à cette chanson. J'espère qu'une plus belle encore viendra se superposer à tous ces souvenirs et être la dernière.
-C'était une erreur, Niall, répète-t-elle mot pour mot. Nous n'en avons pas le droit. Ce n'est pas juste. Tu es une célébrité et je suis une femme banale, on n'a pas le droit de s'aimer. C'est contre la nature. Puis, est-ce vraiment de l'amour ou une simple alchimie utopique ? Complète-t-elle ensuite.
Je crois que je vais devenir fou. Elle n'a pas le droit de me faire ça. Elle n'a pas le droit de me laisser comme ça après avoir eu un avant-goût de la douceur de ces lèvres et de leurs saveurs fruitées. Je dirais que c'était de l'orange. Elle n'a pas le droit de me laisser en plan comme ça, pas après tout ce que j'ai fais pour apprendre à la connaître un minimum et pas à après tout ce qu'on a accomplit ensemble. Elle n'a pas le droit de m'envoyer péter après tous les avancements qu'elle a fait dans sa vie ! Elle n'en a pas le droit, c'est clair et net, c'est même définitif.
-Mais, Jersey ? N'as-tu donc pas compris ? Si je t'ai embrassé, ce n'est pas parce que je t'apprécie. C'est presque je ressens tellement fortes que de l'amitié ou de l'appréciation. C'est tellement plus fort que je n'ai pas de mots et, oh putain, tu ne peux pas me laisser comme ça merde ! Tu n'as peux le droit, après tout ce qu'on a fait ensemble et tous les pas qu'on a fait vers l'avant ; de tout détruire en quelques paroles. Je suis un gars normal qui a un boulot anormal, c'est tout. Et tu n'es pas banale, Jersey, sinon il faudrait revoir la définition entièrement. Même, faire l'échange des définitions entre banale et extraordinaire, spéciale et importante. Jersey, tu n'es pas uniquement la meilleure rencontre de toute ma vie. Tu es aussi la personne la plus importante de toute ma vie, merde ! M'exclamais-je avec les lacrymales qui dégoulinent sur mes joues mais aussi sur les siennes.
Jersey pleure elle aussi, ne sachant plus vraiment où se mettre. Et même si ça me brise le cœur de l'avouer, elle est magnifique même lorsqu'elle pleure. Je n'arrive pas à détacher mon regard de sa beauté naturelle constamment présente, qui ne la quitte pas comme si cette dernière lui collait à la peau. Je me mords la lèvre inférieure alors qu'une boule se forme dans ma gorge. Elle s'accroît et j'essaye tant bien que mal de la ravaler parce que putain, ce n'est clairement pas le moment de la voir arriver et de devoir la supporter celle-là.
-Niall, on n'en a pas le droit putain ! S'exprima Jersey. Ce n'est pas bien, pas normal, pas juste. Je ne te mérite pas. Je ne nous mérite pas. Je ne mérite rien, bordel de merde ! S'extasia-t-elle ensuite.
-Jersey, merde, tu as le droit d'être heureuse , comme tout le monde et même plus que tout le monde, nonobstant le fait que tu ne veux pas l'accepter, lâchais-je sans réfléchir et c'était les bonnes paroles, apparemment.
***
Musique ; Three Days Grace - Fallen Angel
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