43 - Danse improvisée
Niall PDV
Nous arrivons chez elle et vu l'allure de l'immeuble à appartements dans lequel elle vit, nous ne vivons pas tous les deux dans les mêmes conditions. J'ai des biens meilleures conditions de vie, je le sais et franchement, je n'ai pas vraiment envie de m'en vanter parce que cela n'a aucun intérêt. Du jour au lendemain, je pourrais très bien tout perdre. Je ferme un instant les yeux alors que nous devons montés trois ou quatre séries de marches. Je me mords la lèvre inférieure lorsque nous arrivons enfin devant sa porte, parmi quelques autres totalement identiques hormis le chiffre doré du numéro de l'appartement qui y est accroché.
-Je suis désolée si c'est le bordel, me prévient-elle.
Je dois avouer que je m'en fous un peu. Son appartement pourrait ressembler à une décharge publique que je n'en aurais rien à faire. Ce n'est pas cela qui compte à mes yeux. Je ne vais pas essayer d'être en couple avec quelqu'un juste pour la tenue que son appartement, son habitation plutôt, peut avoir. Je hoche simplement la tête, ne voulant pas m'attarder sur un tel sujet. J'ai même hâte de découvrir le milieu dans lequel elle vit, parce que l'air de rien, mais la décoration d'une pièce en dit plus long sur notre personnalité que la manière qu'on emploie pour se décrire. Elle ouvre la porte doucement, pénétrant la première et retirant ses chaussures à l'entrée. Je fais de même, la suivant. Puis je découvre le salon.
Il est magnifique et si simple. C'est un véritable contraste avec la complexité qu'elle est. C'est vrai, je n'ai jamais connu de femme aussi compliquée que Jersey et pourtant je crois bien qu'elle a le salon le plus simplet du monde. On ne peut pas faire plus simple au niveau de la décoration et je me doute bien que c'est parce qu'elle n'a pas trop d'argent mais aussi que c'est parce qu'elle n'a pas vraiment le temps ni l'opportunité de faire de belles choses avec dans son appartement. Puis elle vit seule, alors pourquoi se casser le cul pour faire un salon magnifiquement parfait si c'est pour être le seul à le voir et à pouvoir en profiter ? Je la comprends, si j'étais à sa place, j'aurais sûrement fait encore plus dans la simplicité.
-C'est joli, la complimentais-je.
-Merci, répliqua-t-elle en faisant disparaître la grimace qu'elle avait sur le visage. Les toilettes sont dans la pièce du couloir, la première porte à droite si tu as besoin, m'informa-t-elle. Puis, la cuisine, c'est juste derrière et la salle à manger, et bien elle n'existe pas, continua-t-elle. Et pour ce qui est de la salle de bain, elle est juxtaposée à ma chambre donc pour y aller il faudra passer par ma chambre, termina-t-elle un peu mal à l'aise.
Je lui souris pour la rassurer, parce qu'elle a déblatéré ses paroles à une vitesse hallucinante, comme si elle avait peur qu'une information ne puisse lui échapper. J'emmagasine le tout et fait un signe de tête pour savoir si je peux prendre place dans le canapé. Elle acquiesce silencieusement, elle prend place à ma gauche à l'autre bout du canapé. Je n'aime pas la distance qu'elle met entre nous. Elle est chez elle et j'aimerais vraiment qu'elle s'y sente à l'aise comme d'habitude. À moins qu'elle ne s'y sent pas chez elle ? C'est une éventualité qu'il faut considérer mais je ne sais pas si je devrais la prendre dans mon équation que j'ai nommée depuis peu « Jersey » parce que je ne vois pas comment je pourrais l'appeler autrement.
Mais je pense que je vais rapidement oublier cette idée d'équation pour arriver à la comprendre, parce que c'est de la psychologie et non de la mathématique que je dois faire et comme je suis une merde dans le second, ce serait mieux de vite passer à autre chose. Jersey n'est pas une solution mathématique à déchiffrer en deux temps et trois mouvements. Jersey n'est pas une série de chiffres et d'inconnues qu'il faut résoudre.
Non, Jersey est tellement plus que cela. Jersey est une humaine avant tout ; constituée comme moi d'organes, de cellules, d'atomes, de molécules, de chaire, de peau, de systèmes et plein d'autres termes scientifiques ; et elle est aussi une personne, et une personne vaut toujours tellement plus que de simple chiffres et inconnues. La vie d'un être humain ne devrait pas se limiter à quelques secondes de sa vie où il aurait probablement commit une erreur et donc un être humain ne devrait pas se limiter à ce dont il est capable et ce dont il est incapable. Un humain, c'est tellement plus que ce que l'on peut voir et franchement, c'est grâce à Jersey que j'ai compris cela.
-Aimes-tu danser ? Demandais-je soudainement, me surprenant moi-même.
-Tu rigoles j'espère. Je ne sais pas danser, répondit-elle en riant légèrement.
-Et bien tant mieux parce que moi non plus. Allez viens, dansons, s'enquis-je en me levant et en lui tendant la main.
Jersey la prend avec hésitation, peu sûre d'elle et me suit sur une sorte de piste de danse improvisée entre le canapé et la cuisine ouverte. Je sors mon cellulaire de la poche et met la chanson « Gold » de Jamie Scott et Christina Perri. J'adore cette chanson depuis que Liam le l'a faite découverte et comme nous avions chantés deux chansons lors de la répétition à laquelle la brunette y a assisté de ce chanteur, je me disais que ce serait amusant de danser sur une autre de ces chansons qu'il a fait en duo avec une autre. Je mets le volume au maximum et pose l'objet technologique sur l'accoudoir du canapé et me place en face de Jersey.
Je pose ma main droite sur sa hanche gauche tandis que l'entrelace nos doigts ensembles pour ce qui est de ma main gauche et sa dextre. Et sa main gauche vient se poser sur mon torse, comme si c'était un réflexe. Je me laisse bercer par les premières notes de la chanson et puis, je me mets en marche. Enfin, je fais quelques petits pas de danse et elle suit le rythme. Nous faisons une valse, commençant doucement avant que cela ne devienne un véritable pas de danse. Je la regarde droit dans les yeux et elle aussi.
La chanson tourne en boucle, comme je l'ai fais exprès en mettant le mode « boucle » sur mon cellulaire. Au milieu de ce qui doit être la troisième fois que la chanson est jouée, quelque chose m'attire à elle et quelque chose l'attire à moi. C'est l'alchimie, sûrement. Et sans qu'il n'y est un maudit oiseau cette fois-ci pour nous interrompre, nos lèvres se plaquent doucement l'une à l'autre, m'électrisant sur place et faisant frissonné le corps de la belle brunette. Nous nous embrassons, ô putain.
***
Musique ; Olly Murs ft. Demi Lovato - Up
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