42 - Nuée de papillons
Jersey PDV
Je me suis confiée sur des sujets qui me tenaient à cœur et me prenaient littéralement au cou. Je n'arrive vraiment pas à y croire, c'est clair, je tiens vraiment à lui. Je dois vraiment être littéralement et éperdument amoureuse de Niall que pour être capable de parler de ce genre d'éléments de ma vie. Je me mords ma lèvre inférieure alors qu'il émet une légère pression sur ma main, ce qui fait que je relève la tête vers lui. Son regard triste me submerge et je ne sais plus comment réagir putain. Je ne sais plus comment on fait pour respirer et c'est tellement déroutant que je manque d'avaler ma salive de travers.
-Je suis si désolé pour toi, Jersey, même si je sais que tu n'avais probablement envie d'entendre ces paroles je tenais quand même à te les dire. Sache que maintenant, tu n'es plus seule pour porter un tel passé –enfin plutôt un tel fardeau- sur tes épaules frêles et fragiles. Je suis là, me murmura-t-il doucement.
J'aime toute cette attention qu'il m'apporte. J'aime toute cette tendresse qu'il me donne. J'aime toute cette importance qu'il me fait sentir. J'aime toute cette douceur qu'il fait passer dans ses mots. J'aime tous ces mélanges d'émotions qui passent sur son visage tout le temps. J'aime tout chez lui, de son regard bleu comme l'océan jusqu'à le fausse blondeur de sa chevelure. J'aime tout de son sourire jusqu'à sa petite taille. Parce que déjà que je suis toute petite, mais vu qu'il est à peine plus grand que moi, je n'ose même pas imaginer la taille qu'il fait réellement. Il ne doit pas dépasser le mètre septante/soixante-dix de beaucoup.
-Merci, dis-je dans un murmure à peine audible mais qu'il a quand même entendu.
J'ai à peine eu le temps de me demander comment ça se faisait qu'il avait entendu mon si petit murmure que je me rends compte que nous sommes extrêmement proches. Je glousse comme une poule et le rouge me monte rapidement aux joues. Comment suis-je censée réagir maintenant ? Je lui ais dis des choses que je n'avais encore jamais dis à presque personne et il m'assure qu'il sera là pour moi, et puis maintenant nous sommes limite plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre avec nos mains toujours enlacées. Et ça doit bien faire deux heures que nous sommes à cette table. Je suppose que je devais m'y attendre mais après l'épisode sous l'arbre avec ce maudit piaf, je ne sais plus vraiment comment je dois me comporter lorsque nos corps sont si proches.
-Est-ce que je peux te confier quelque chose ? S'enquiert-il en se reculant légèrement.
J'acquiesce et me recule un peu, à contrecœur bien évidemment. Nous avons perdu un peu de notre proximité, mais ce n'est pas pour autant que nous ne sommes plus dans notre bulle où on a l'impression d'être seuls au monde. Que le monde tout autour de nous n'existe plus, que le temps a arrêté de tourner et que nous sommes les survivants d'une apocalypse sentimentale. Il se racle la gorge et me regarde pendant quelques secondes dans les yeux. Il a cette habitude de regarder les personnes avec qui il parle dans le blanc des yeux et je dois avouer que c'est sûrement la première personne que je rencontre qui tient vraiment à voir son interlocuteur et que lui le regarde. Je suppose qu'on l'a éduqué de cette manière à regarder les personnes avec qui il discute, peu importe qui c'est.
-Tu es la meilleure rencontre de toute ma vie, lance-t-il comme une fleur dans l'air.
J'écarquille les yeux, et probablement qu'elles ressemblent à deux boules de billard. Je ne m'attendais pas à ce qu'il me sorte une chose pareille en voulant se confier à moi. Ne pourrait-il pas, juste l'histoire d'une petite minute, ne pas être adorable ? Ça n'a pas fait partie de son éducation de se montrer méchant ou autoritaire avec les autres, leur montrer qu'il nous casse un brin les couilles ? Il a été trop bien éduqué, je pense. Comme moi, mais disons que j'ai plus l'habitude de montrer mon exaspération que lui. Sauf que là, je ne suis pas exaspérée mais étonnée. Et littéralement sur le cul aussi, et pas que dans le sens figuré.
-Ah bon ? Ne réussisses-je pas à m'empêcher de réagir.
-Oui, répondit-il tout naturellement.
J'avale difficilement ma salive et le regarde avec toujours autant d'étonnement peint sur la face. Je n'arrive pas à encaisser le choc, surtout que je suis amoureuse de lui et entendre la personne qu'on aime, dont on est amoureuse nous dire qu'on est sa meilleure rencontre ; ça fait quelques chose dans le ventre. Et moi qui croyais que ce n'était que dans les romans d'amour, mais en faite non. Les papillons dans le ventre, ça existent bien. Et là, j'en ai une nuée de plus d'une centaine qui virevolte dans mon estomac de ces insectes que j'appelais les « pipallons » lorsque je ne savais pas encore très bien parler. Je réprime une grimace et essayer de reprendre une attitude à peu près normale.
-Je... Je, commençais-je.
-Je sais que tu ne t'y attendais pas et que tu n'en as pas l'habitude qu'on te dise ce genre de chose. Mais sache qu'avec moi, tu devras t'y faire, me coupa-t-il.
J'opine de la tête alors que son regard intense analyse chaque parcelle de mon visage et j'ai l'impression qu'il a tendance à s'attarder sur mes yeux et mes lèvres –si je ne me trompe pas et ne me fais pas de film. Je souris doucement et il me le rend immédiatement, plus grand encore. Cet homme est vraiment un souffle nouveau dans ma vie. Il est arrivé comme une brise de printemps mais a fait voler tout mon monde en éclat pour le reconstruire en quelques secondes. J'en suis encore toute retournée de la première fois qu'il a posé ses yeux sur moi. Il était inquiet parce que je m'étais pris une balle en pleine gueule.
-Merci d'être entré dans ma vie, s'enquis-je soudainement.
Niall fronce les sourcils jusqu'à ce qu'il se rend compte de ce que je viens de dire. Il ne s'y attendait pas non plus, comme moi il y a encore quelques minutes. Comme quoi, chacun à son tour d'étonner et de foutre l'autre sur le cul. Ça ne peut pas être tout le temps moi qui doit me comporter ainsi, lui aussi doit un peu subir cette étonnement et j'espère qu'il a lui aussi cette putain de nuée de papillons dans l'estomac. Parce qu'elle a la fois positive et douce, agréable même mais il y a un côté frustrant et dérangeant. Ce dernier le côté, c'est dans le fait que la personne qui nous donne cette volée de papillons, pourrait très bien ne pas en avoir une grâce à nous.
-Et bien, de rien, renchérit-il un peu hésitant. Ça te dirait de sortir dehors et d'aller quelque part ? Demanda-t-il avec un sourire en coin.
-D'accord, pas de problème. On va chez moi ? Proposais-je contre toute attente puisque les mots sont sortis plus vite que ma pensée.
-Ok, allons chez toi, répondit-il avec un sourire sincère et des yeux pétillants.
***
Musique ; Cashmere Cat ft. Ariana Grande - Adore
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