37 - Sentiments et appréhensions

Jersey PDV

La dernière chose que j'aimerais vraiment faire de toute ma vie, je crois bien que ce serait de devoir avouer mes sentiments. Parce que déjà je n'aurais aucune idée de comment les dire et les décrire clairement pour que la personne comprenne. Et puis, parler de ce que je ressens, ce n'est certainement pas mon fort. Niall s'en rend bien compte que j'ai quelques difficultés à parler de moi et à m'ouvrir aux autres. Mais alors il ne s'imagine même pas à quel point parler de ce que je ressens, de ce que j'ai ressentis et donc de tout ce qui est dans l'ordre des émotions et des sentiments. Je ferme les paupières alors qu'il ne devrait pas tarder à arriver.

Les garçons sont en pause pendant 5 jours et Niall a demandé à ce que l'on puisse se voir pendant le temps qu'il rend visite à ses parents et le reste de sa famille. Je me voyais mal lui refuser mais je dois avouer que j'avais déjà quelques appréhensions et que maintenant, c'est encore pire. J'appréhende de plus en plus le moment fatidique où l'on va se revoir enfin en chaire et en os. C'est dur d'être éloigner de lui, mais j'ai l'impression que c'est encore plus difficile d'être proche de lui. Parce que derrière un message, je peux facilement cacher mes mimiques et mes sentiments amoureux à son égard. Je peux contrôler tout cela, mais devant lui, je doute qu'une telle chose puisse être possible.

J'appréhende et je stresse tellement que je n'en ai les mains moites et le cœur qui bat la chamade. Mon estomac se tord alors que ce n'est qu'une question d'heures et de minutes avant que je ne le revois en chaire et en os. Je rouvre les paupières et me mords la lèvre inférieure parce qu'il n'avait pas envie que je sois là à la sortie de l'aéroport de peur que les paparazzis ne me foutent plus la paix après. Il sait que j'ai déjà du mal à vivre avec le peu de contact humain que j'ai, alors si la Terre entière connaît ma tête et que le moindre de mes faits et gestes est prit en photo, je ne le supporterais pas. Il a pensé à moi avant lui-même, parce qu'apparemment il avait envie de me revoir le plus rapidement possible. Et moi aussi, mais j'ai peur. Je flippe et je ne suis pas sûre que ce soit aussi son cas, ou alors aussi fortement.

J'ai peur de ce qu'il pourrait se passer lorsque nous serons face à face. Parce que déjà, on a apprit à sa connaître via des messages et je doute qu'on ait vraiment un sujet de conversation en tête-à-tête. Enfin, si ça ne tenait qu'à moi puisque comme d'habitude, il sera dès plus à l'aise et arrivera à me rendre à l'aise et à avoir de la conversation. Je m'humecte les lèvres, ne cessant pas devenir sèche toutes les trente secondes. Je ne sais pas ce que je pourrais bien faire ou dire lorsque je serais devant lui. Je ne sais pas comment je devrais me comporter. Je ne sais pas comment nous nous dirons bonjour, simplement serrer la main ou se faire la bise. Je n'en sais strictement rien et puis, je ne sais pas non plus qu'elle sera ma réaction. Je doute qu'elle puisse être positive, surtout qu'il est tactile et c'est quelque chose que je ne suis pas du tout.

Je me commence à me ronger les ongles sans m'en rendre compte au début. J'éjecte ma main gauche de ma bouche, essayant de le caler sous le coussin que j'ai sur les genoux pour ne pas recommencer à en ronger les ongles. Je n'arrive pas à me calmer et mes pieds tapent frénétiquement sur le sol. Nous avons fait un petit programme à la con, assez stupide et simple. Lorsqu'il atterrit en Irlande, il va d'abord chez sa famille pour déposer ses affaires même s'il a déjà une maison dans le coin. Il compte passer du temps avec ses parents et le meilleur moyen, c'est bien de dormir chez eux et de faire des activités avec eux. Puis après avoir passé du temps avec eux durant la matinée et avoir manger aussi, il se repose un peu puisque le décalage horaire l'aura probablement anesthésié pendant quelques heures. Et en fin d'après-midi, on va se voir.

Et putain ce que j'appréhende ce moment, parce qu'il est 13h00 et que je n'ai toujours aucun message de sa part hormis celui qu'il m'a envoyé pour bien me dire qu'il avait atterrit et que j'ai reçu à passer 3 heures du matin. Dans seulement quelques heures où ce n'est probablement qu'une question de secondes et de minutes avant que je ne puisse les compter sur les doigts d'une seule main, je vais le revoir. C'est fou comment une personne peut devenir excessivement importante du jour au lendemain. C'est fou comment une simple personne, un humain comme les autres, peut devenir cette personne dont nous avons besoin pour vivre. C'est fou comme les choses peuvent changer grâce à une paire de mots, un regard et un accident.

Dois-je avouer que je n'étais clairement pas prête à l'irruption de cet homme dans ma vie ? Je pense bien que je n'ai même plus besoin de le faire, parce que ça se lit sur mon visage. J'ai à la fois tellement envie de le revoir, mais en même temps je ne peux pas m'empêcher de penser aux conséquences, à ce qui pourrait ou non se passer. J'ai peur, et je suis aussi toute excitée. Le contraste entre ses deux émotions me coupe littéralement l'appétit et me retourne de l'intérieur. Si bien que je n'ai toujours rien avalé depuis que je me suis réveillée. Enfin, si seulement on compte mes quelques minutes et heures de sommeil comme le fait d'avoir dormit.

Est-ce seulement normal et humain d'avoir si peur et d'être si enthousiaste à la fois, en même temps ? J'en doute fortement, permettez-le moi. Au risque de paraître anormale et inhumaine, mais je ne suis pas vraiment habituée à ressentir des émotions et des sentiments et surtout s'ils sont positifs. Je me suis toujours murée dans une vie sans émotions, sans sentiments, sans aucune once de positivité. Et maintenant je regrette un peu parce que cela aurait probablement rendu la tâche moins difficile pour Niall et moi d'apprendre à se connaître. Sauf que je ne crois pas qu'il serait encore là si j'étais facile, si je n'étais pas aussi compliquée et complexe. Surtout à comprendre, à supporter, à cerner. Parce que peut-être qui nous sommes, on est tous un peu masochiste puisque généralement les choses qu'on aime le plus sont souvent les choses qui nous font le plus de mal. Et en avançant cela, je suis sûre que très peu de personnes ne vont me contredire.

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Musique ; Lone Ranger - Rachel Platten

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