33 - Lui parler

Jersey PDV

Je souris doucement, regardant des enfants jouer au loin. Ils tapent dans un ballon et ça me rappelle Louis et Niall il y a un peu plus de deux semaines. Le temps où ce n'était pas encore le bordel. Parce que maintenant, je sais de quelle Charlotte il parlait. Charlotte Monningan, un mannequin de renommée internationale –surtout grâce à lui- et la plus demandée du moment –encore une fois grâce à lui. C'était clair que sans lui, elle n'en serait pas arrivée là. Je peux vraiment être méchante parfois et cette femme sans trop savoir pourquoi parce que je ne lui aie jamais adressé la parole, mais je ne la porte déjà pas dans mon cœur. Je crois que je suis jalouse. Je suis jalouse parce qu'elle pourrait se montrer à côté de lui sans problème et qu'en plus, elle est bien mieux payée que moi et bien plus belle aussi. Je contracte la mâchoire deux secondes et essaye de me convaincre que j'ai plus d'importance à ses yeux que cette Charlotte quelque chose. Justement, lorsqu'on parle du loup, il pointe le bout de son nez.

Niall : Je suis désolé pour hier soir. Merci de m'avoir empêché de me ridiculiser encore plus que je ne le suis déjà.

Je souris parce que je sais très bien que c'est vrai. Il était déjà bien entamé lorsqu'il m'a appelé. Je n'ai même pas essayé de savoir pourquoi que je l'ai déjà remballé et je suppose que c'est vraiment grâce à moi qu'il fait la une que de la moitié de toutes les une. Si je n'étais pas passée par là, probablement qu'il ferait la couverture de toutes les une qui existent. Même quelqu'un au fin fond de la cambrousse saurait qu'il aurait bu comme un trou hier soir. Et je suis contente pour lui qu'il n'ait pas été encore plus incendié qu'il ne l'est déjà par les médias. Parce que la situation aurait pu être tellement pire qu'elle ne l'est déjà.

Jersey : Ce n'était rien. J'ai fais ce qui me paraissait normal.

Je m'humecte les lèvres et lève légèrement les yeux vers le ciel pour voir deux oiseaux se poser sur l'une des branches de l'arbre. Je suis toujours au parc, alors qu'il est déjà l'après-midi bien commencé et que chez lui, il ne doit même pas encore être midi. Je pense que ce sont des geais moqueurs les oiseaux au-dessus de moi. Tout ce que j'espère, c'est que je ne les dérange pas mais qu'ils ne vont pas me chier sur la tête non plus. Ce serait vraiment ma vaine, alors. Je reporte mon attention sur mon cellulaire qui vibre au creux de ma paume. Je souris en voyant son nom sur mon écran.

Niall : Je voudrais que tu me dises ce que j'ai bien pu te dire parce que je sais pour les messages mais je ne me souviens plus de ce que j'ai pu te dire lorsque je t'ai appelé. D'ailleurs, je tiens à m'excuser que le premier appel que j'ai fais avec toi ce soit passé dans de telles conditions. Alors, qu'est-ce que j'ai bien pu te dire en étant tellement bourré que je ne m'en souviens plus du tout ?

Le sourire que j'avais sur les lèvres se fane tout de suite. Je ne m'attendais pas à ce qu'il me pose la question. Enfin si, mais je préfère qu'il évite parce que je ne sais pas comment je pourrais lui expliquer la situation. Je me pince les lèvres entre elles et relève les yeux vers les oiseaux de moi. Je les concerte mentalement et ils piaffent pour me répondre. Je retrouve le sourire et me dis que le meilleur serait que je lui dise exactement ce qui s'est passé. Je ne vais pas commencer à lui mentir encore plus alors qu'on a pourtant bien commencé. Ce serait con de gâcher quelque chose si facilement alors que c'était pourtant partit du bon pied.

Jersey : Tu m'as appelé et j'ai finis par décrocher. Tu venais à peine de m'envoyer quatre messages à la suite dont le dernier en disait long sur ton état. Lorsque j'ai décroché, je n'étais même pas étonnée d'entendre parler en étant bien entamé. Tu as prononcé mon prénom et je t'ai répondu par un « Oui ? ». Ensuite tu m'as demandé si je savais que j'étais belle. Je t'ai reproché que tu étais bourré et tu m'as rétorqué que même l'alcool tu me trouvais belle. Je t'ai supplié pour l'amour du ciel d'arrêter de boire et d'aller te coucher. C'est à peu près ce qui c'est passé.

J'envoie le message et soupire, cognant ma tête contre l'arbre. Sauf que je m'en fous de la légère douleur qui s'empare de l'arrière de mon crâne. Ce n'est pas grave, parce qu'il y a pire encore. Il y a Niall. Il y a Niall qui avait tellement bu qu'il ne se souvenait même pas ce qu'il m'avait dit lorsqu'il m'avait téléphoné. Et il y a Niall qui s'excuse que notre premier appel ce soit passé dans de telles conditions, comme si cela avait vraiment de l'important, comme si j'avais de l'importance à ses yeux. Et j'en ai, mais je ne pensais pas qu'il mettrait autant d'importance dans notre tout premier appel. Depuis que je le connais, j'ai l'impression d'être devenue plus niaise que jamais je n'ai pu l'être et ça me fait peur parce que je ne suis pas amoureuse de lui. Une vibration dans ma main gauche me fait redescendre sur terre.

Niall : Désolé pour ce que je t'ai dis. J'espère que tu ne m'en veux pas et que tu ne m'en voudras pas plus si je te dis que je le pense encore. Jersey, tu es belle. Tu es une magnifique femme qui ne le sait pas et ça, crois-moi si tu veux, c'est encore plus beau et ça te rend encore plus belle. Je sais que tu n'aimes pas les compliments mais j'en avais envie et puis, un compliment de temps à autre, ça ne fait jamais de mal à personne.

Je lève les yeux au ciel parce que ça fait très fleur bleue son message mais j'apprécie d'une certaine manière. Pour une fois, j'aime bien un compliment. C'est le tout premier compliment de toute ma vie que j'apprécie, que j'aime. C'est le tout premier et Niall devrait recevoir une palme d'or, un césar, un oscar et un grammy juste pour cela. Une médaille en or ne serait clairement pas suffisante. Je me mords la lèvre inférieure en souriant parce que même si c'est niais, guimauve et fleur bleue ; j'aime. C'est presque si ce n'est pas totalement cliché, mais j'apprécie quand même. Cet irlandais réussit à me faire apprécier que je n'aime pas vraiment auparavant. Il me change positivement.

Jersey : Merci, Niall.

***

Musique ; Good For You - Selena Gomez

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