32 - Rumeurs
Niall PDV
Les rumeurs volent, batifolent, brisent des cœurs, brisent des couples, piétinent des gens, écœurent des âmes. Les rumeurs, on aime bien en rire, les entendre, les répandre mais personne n'apprécie vraiment d'en être la victime. Et moi en premier. Quelques photos de moi complètement bourré font la une des magazines devant moi. Ils n'ont pas tardés à en faire toute une affaire, dîtes donc. Pourtant, il y avait des choses beaucoup plus importantes à témoigner, à mettre à la une des tabloïds mais non ; on a préféré mettre une photo de moi saoule plutôt que les dégâts de la famine en Afrique. C'est con, complètement con.
-Niall, tu m'expliques ? S'enquiert Simon soudainement, me tirant littéralement de mes pensées.
Enfin, j'utiliserais plutôt le terme d'éjection mais ce serait peut-être un peu trop exagéré. Je me pince les lèvres entre elles et passe mes mains sur mon visage. Cette vie de célébrités, même si elle a des bons côtés, j'en ai parfois vraiment marre, comme maintenant. Ce serait trop demander de ne pas faire la une des magazines simplement parce que j'ai pris une bière de trop histoire d'oublier que je ne pourrais probablement jamais embrasser la femme que j'aime plus que tout au monde ? Les sentiments que j'ai envers Jersey ne cessent jamais de s'accroître et j'en deviens presque fêlé. Je n'ai besoin que d'elle, mais j'ai presque l'impression qu'on m'empêche d'être avec elle simplement parce qu'elle n'est pas comme les autres et que mon milieu n'est probablement pas fait pour elle. Je pousse un long soupire, et prends la parole après m'être racler la gorge.
-J'ai bu un coup, c'est tout, me justifiais-je malgré mon mal de crâne qui ne veut pas se faire la malle.
-Juste un coup ?!? S'écrie Simon plus que visiblement en colère.
Je ferme les yeux et encaisse le choc de sa voix puissante dans mes tympans. J'ai encore plus mal à la tête maintenant. Déjà qu'elle continue de stagner, celle-là et qu'elle ne veut pas me laisser tranquille il ne manquait plus qu'elle s'amplifie. Les traits du visage de notre manager se figent, se durcissent et ne cessent pas de paraître encore plus autoritaire à chaque seconde. Il est comme le fait passer les médias ; dure, autoritaire, méchant, sadique, égoïste, odieux, intransigeant. Je n'aime pas du tout lorsqu'il est dans cet état-là, surtout à cause de moi parce que dans ces moments-là, on a toujours l'art de s'en prendre plein à la gueule. Et lorsqu'on s'en prend plein à la figure venant de Simon Cowell, vaut mieux se faire tout petit et ne pas être fragile psychologiquement ou dans un état second.
-Bon, pourquoi as-tu bu « un coup » ? Demanda-t-il plus posément, les mains jointes sur son bureau après avoir imiter les guillemets avec ses doigts.
Je remue un peu les lèvres, cherchant l'explication adéquate. Il ne sait pas que je suis amoureux. Que je suis amoureux de Jersey, une simple irlandaise banale qui travaille en tant que lectrice dans une grande maison d'édition irlandaise et que j'ai rencontré dans un parc l'autre jour grâce à Louis. Il ne le sait pas et je ne tiens à ce qu'il le sache non plus parce qu'il en ferait toute une histoire. Et probablement qu'il n'arriverait pas à tenir sa langue et comme il compte déjà me passer un sérieux savon, là ce sera encore pire et je n'ose pas imaginer le « pire » d'un sermon venant de Simon.
-Charlotte..., marmonnais-je dans ma barbe mal rasée.
Simon lève les yeux au ciel et sort un second magazine –le même que j'ai déchiré hier matin sous les yeux d'Harry- et le fout sous mon nez. Je détourne directement le regard, parce que cette femme me donne la nausée et que je n'ai plus du tout envie de voir son visage. Et malheureusement pour moi, en se servant de ma notoriété, elle est devenue le mannequin la plus en vogue du moment. Donc je vais probablement la voir partout d'ici très peu de temps.
-Qu'est-ce qu'elle a encore fait ? Tu veux que je démantèle les affirmations qu'elle a faites sur votre couple ? Questionne-t-il directement en voyant ma réaction face à son visage sur le papier.
Je secoue vigoureusement la tête en affirmant que oui, je veux qu'il démantèle ses propos. Parce que je ne peux pas et ne veux pas me montrer en publique avec elle. Plutôt crever que de me montrer en sa compagnie et d'entendre sa voix une seule fois de plus. Je n'ai rien contre les mannequins à la base, c'est juste un métier qui se base sur la beauté d'un corps, mais envers Charlotte... C'est autre chose. Et Louis et tout à fait de mon avis et mon côté aussi, surtout depuis qu'il connaît le véritable jeu de Vanessa qu'il continue encore d'aimer malgré tout. Ça m'attriste de le voir comme ça pour une femme qui n'en vaut pas la peine, mais ça doit être triste aussi de me voir entrain de patauger et de ramer avec une femme que j'aime et qui en vaut la peine mais qui ne ressentira probablement jamais les mêmes sentiments que moi j'ai pour elle à mon égard.
-Ne serais-tu pas amoureux ? S'enquiert soudainement Simon, me tirant de mes pensées pour la quantième fois depuis que je suis dans son bureau.
-Qu'est-ce qui te fait dire ça ? Rétorquais-je directement, du tac-au-tac.
Simon hausse les sourcils, sûrement parce que ma réaction a été trop vite que pour qu'elle passe inaperçue. Je me suis auto-grillé et je crois que sur ce point-là, je suis décidément abattable. Je m'humecte les lèvres parce que d'un seul coup, elles sont très sèches. Je baisse les yeux pour fixer mes mains et mes doigts avec lesquels je commence à jouer. Mais aussi rapidement, mon manager se racle la gorge et me ramène à la réalité, me dérobant de la contemplation attractive de mes doigts. Je remonte le regard vers lui et le vois avec un sourire sur les lèvres. Il est satisfait d'avoir tiré dans le mile.
-Je suppose que c'est de cette femme qui est venue à la répétition la dernière fois, non ? Renchérit-il ensuite.
J'acquiesce parce que je sais qu'il fait allusion à Jersey et que de toute manière, je suis déjà cuit. Il m'a déjà cramé et je ne peux pas détourner son attention sur un autre sujet. Je ne peux pas nier, et encore moins tout en bloc. Il a remarqué que mon attitude avait changé depuis qu'elle est dans ma vie, depuis qu'elle l'embellit malgré quelques bas. Elle me manque énormément et j'ai hâte de la revoir à nouveau parce que, putain, les messages et les appels ne sont plus suffisants à mes yeux. Et c'est sûrement aussi le cas aux siens. J'ai besoin de la revoir, de la toucher à nouveau. Et que cette Charlotte aille se faire voir ailleurs si je n'y suis pas !
***
Musique ; Wild Thing - Alessia Cara
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