21 - Réaliser
Jersey PDV
Je sais qu'on perd la plupart de notre temps de toute notre existence avec les mauvaises personnes, celles qui n'en valent pas la peine. Je sais qu'on passe le plus guère de notre temps à essayer de comprendre le comment du pourquoi et le pourquoi du comment parce que l'humain déteste ne pas savoir, déteste se faire prendre pour un con. Je sais qu'on essaye de comprendre des choses et qu'on se pose les mêmes questions depuis des milliers et des milliers d'années. Je sais qu'on se tape sur la gueule et qu'on s'entretue après encore déjà plus de 5000 années de guerre et de coups de bourrins et de balles. Je sais que la race humaine n'est pas la plus intelligente, mais qu'elle n'est pas non plus la plus conne. Sauf que là, j'ai l'impression d'avoir été l'humaine la plus conne jusqu'à ce jour. D'avoir été celle qui a le plus merdé en un temps record.
Parce que oui, j'ai merdé. J'ai énormément merdé, plus que jamais je ne l'ai fais de toute ma vie. J'ai laissé ce magnifique irlandais me filer entre les doigts. Et je m'en veux terriblement parce que pour une fois que quelqu'un s'intéresse à moi. Nous sommes peut-être diamétralement opposé, forcément j'ai envie de rajouter sarcastiquement, mais nous nous entendions bien quand même pour les quelques paroles qu'on a pu s'échanger. Je sais que je ne suis pas la fille la plus remplie de qualités, mais plutôt celle la plus remplie de défauts. J'ai du mal avec les relations humaines et à cause de cela, j'ai sûrement raté une putain de perle rare que pouvait être cette superstar.
J'ai du mal à l'avouer, mais c'est grâce à Jérold que je l'ai compris. C'est à cause de cet imbécile et de sa théorie quant au fait que j'ai l'air –et que je le suis aussi- plus heureuse et légère lorsque j'ai quelqu'un dans ma vie. Je suis une femme qui ne supporte pas les humains et les contacts humains mais qui en a littéralement éternellement besoin. C'est complètement contradictoire, mais c'est ainsi que les choses fonctionnent chez moi et il m'a fallut au moins 20 ans de vie, quelques paroles échangées avec ces deux irlandais pour comprendre. Moi qui était l'une des meilleures de ma classe, je l'ai bien dans le cul d'avoir mit autant de temps pour le comprendre.
Il m'a fallut plus 20 ans de ma vie pour comprendre que le manque constant que j'avais en moi, que le vide qui obstruait mon cœur était dû à cause de cela. Je suis presque allergique à la race humaine mais je ne peux pas me passer de l'amour d'une personne envers moi. J'ai besoin de quelqu'un auprès de moi, j'ai besoin de savoir que je compte pour quelqu'un. Et c'était pourquoi je me suis toujours sentie mieux auprès de mes ex que dans la solitude. Les mots m'apportaient un réconfort dont je ne voulais pas, de peur que ça dégénère. Je suis complètement folle et un amas de contradiction.
Mon cellulaire dans les mains, j'hésite à appeler ou envoyer un autre message à l'irlandais parce que s'il ne m'a toujours pas répondu, c'est qu'il n'a rien à dire ou simplement parce qu'il n'a plus envie de me répondre, qu'il est passé à autre chose et ça, je crois que je ne me le pardonnerais jamais. Je ne le supporterais pas qu'il soit passé à autre chose au moment où je réalise que j'ai enfaite besoin de lui-même au plus petit minimum. Je déteste les humains, mais j'ai besoin de lui et je sais que je m'embrouille de mes sentiments et émotions, mais ce n'est pas possible autrement. J'ai besoin de son sourire, de ses yeux pétillants et de sa voix pour me sentir encore mieux qu'avec les mots et le silence. Croyez-moi ou non, mais c'est difficile à avouer. Je tape un message à la va vite pour ne pas m'y attarder plus longtemps puisque la boule se forme déjà dans ma gorge.
Jersey : Je suis désolée Niall d'agir de cette façon. Je suppose que tu vois parfaitement où je veux en venir, même plus que parfaitement parce que tu te retrouves en plein milieu de la cible. Je suis ce que je suis, avec mes défauts multiples et mes quelques qualités quasiment inexistantes. Mais je ne t'envoi pas un message, ici, pour me plaindre de ma propre personne, sache-le. C'était juste pour te mettre au courant que je merde constamment, que je ne sais pas mettre un pied devant l'autre sans m'emmêler les pinceaux. Je vais être franche avec toi, je ne suis pas habituée au contact humain –tu devais sûrement t'en douter- mais c'est plus grave que tu ne le penses. Je me suis enfermée dans une bulle où seuls les mots arrivent à m'apaiser. Je me suis enfermée dans un monde où seules mes pensées arrivaient à filtrer. Je ne veux pas te faire de mal, ce n'est pas dans mes attentions, mais si tu veux apprendre à me connaître, sache que tu vas devoir mordre sur ta chique et prendre sur toi parce que tu vas être blessé plus d'une fois. Tu vas sûrement en prendre plein à la gueule, parce que je suis plus difficile que le monde entier. Je suis sûrement la personne qui pourrait te faire le plus de mal sur cette planète et c'est déjà bien que je te l'avoue parce que me connaissant, je ne l'aurais jamais fais. Je n'ai pas besoin de ta pitié, mais de ton sourire. Je n'ai pas besoin de ta haine, mais de ton rire. Je n'ai pas besoin de ton mépris, mais de ta présence. Je ne veux pas te faire mal, mais sache que si tu trouves que j'en vaux assez la peine que pour souffrir jusqu'à la moelle de tes os ; ma porte est entrouverte. Je suis navrée si je t'ai encore volé de ton temps alors que tu avais sûrement autre chose à foutre de ta journée, mais voilà, j'avais besoin de t'envoyer ce message. Passe une bonne journée, en espérant que tu n'essayais de faire ta nuit ou de la terminer plus tard dans la journée, peu importe où tu es sur cette planète. Je suis allergique à la race humaine, mais pas à toi ; bizarrement.
J'envoie le message et ferme les yeux en prenant une grande inspiration. Je m'affale à nouveau sur ma chaise de bureau, posant le téléphone sur un coin. Je passe les mains sur son visage, lasse de tout ceci. Le roman que j'ai devant moi me tends les bras, et c'est le même que toute à l'heure. Je me mords la lèvre inférieure et reprends le chapitre depuis le début pour être sûre de ne rien rater du tout. Je recommence ma lecture depuis le début, avec le cœur et les épaules plus légères. Je souris inconsciemment, parce que jamais je ne m'étais sentie aussi bien. Parce que j'ai les mots, et que peut-être que l'irlandais voudra bien de moi, à ses risques et périls.
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Musique ; I Bet My Life - Imagine Dragons
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