Niall PDV

Et la pluie tombe en rafale contre les carreaux de la vitre de notre chambre d'hôtel à New-York à Liam et moi. Lui, il n'en a rien à foutre parce qu'il fume à l'intérieur et joue à un jeu sur son cellulaire tandis que je fixe pensivement la pluie avec ma guitare sur les genoux. La nuit commence doucement à ne plus apparaître et à laisser pleinement la place au jour.

Nous avons une interview toute à l'heure et encore après, ce soir, un concert à guichet fermé comme toujours. Ça ne change pas de l'habitude, juste que comparé aux premières salles, nous sommes maintenant dans des plus grandes. Et à la prochaine tournée, ce sera encore des salles plus grandes et ça continuera ainsi jusqu'à ce nous arrivons jusqu'aux stades.

-Tu penses à quoi ? S'enquiert Liam qui relève les yeux trois secondes de son jeu pour me regarder.

Je tourne la tête vers lui mais déjà ses yeux regardent fixement à nouveau l'écran de son cellulaire dont les reflets sont apparents dedans. Je pense qu'il doit jouer à un jeu dans le style des mah-jongs. C'est fortement semblable et ça ne m'étonne même pas que l'anglais joue à un jeu pareil parce que c'est clairement dans ses capacités intellectuelles très développer –en tout cas plus que les miennes.

Parce que même si Harry serait le plus intelligent du groupe, et bien, Liam n'est pas mal non plus dans son genre puisqu'il le talonne vraiment. Et puis moi, je crois que je suis très bas en-dessous. En tout cas, une chose qui ne changera pas, depuis sa menace d'hier de me mettre son pénis dans mon cul ; je me méfie de lui. Même que j'ai dormis face à lui au lieu de dos comme d'habitude et cela l'a fait bien rire.

-A ton avis ? Lançais-je pour savoir s'il saurait lire dans mes pensées.

Liam met son jeu en pause et relève les yeux vers moi. Il hausse les deux sourcils et me laisse un regard emplit de défi. Il prend ça comme un jeu, comme une sorte de pari ou de défi. Un challenge ou je-ne-sais quoi alors que j'aimerais juste savoir s'il sait lire dans mes pensées parce que ce n'est clairement pas un jeu, un défi, un concours, un challenge ou quoique ce soit d'autre à mes yeux. Ce n'est même pas un test, ou peut-être que si ? Je n'en sais rien enfaite mais j'aimerais savoir s'il arrive à lire dans mes pensées pour demander ensuite à ce que j'échange de chambre pour ne pas me faire démasquer encore et encore.

Liam continue de me fixer alors que la pluie se superpose au visage de Jersey qui se superpose à l'image de notre agenda de la journée bien remplit qui se superpose encore à la tête de Liam qui essaye me percer à jour, encore affalé dans le lit. Tout se mélange dans mon esprit et je me mords la lèvre inférieure en signe de nervosité. Je crois que j'aurais mieux fait de simplement dire au brun ce à quoi je pensais plutôt que de l'inciter à le deviner parce que maintenant il me scrute de toute part avec des yeux interrogateurs et pour une fois dans ma vie, ça me gêne vraiment.

Et le pincement au cœur de la manière dont est partie Jersey l'autre jour et revient et c'était comme si la scène se déroulait de nouveau sous mes yeux. Mais heureusement, l'anglais me sauve en prenant la parole et donc, en me sortant de mes songes et de mes pensées farfelues et quelque peu douloureuses avec ces mots qui me clouent sur le cul, forcément :

-Tu penses autant à moi parce que ça te saoule que je te perce à jour, qu'à la pluie, qu'à ce qu'on va devoir encore faire aujourd'hui et puis tu penses forcément –comme tout le temps puisqu'elle ne sort pas de ta tête- à la belle et douce Jersey, répondit-il avec un sourire en coin qui signifie bien qu'il est content d'avoir gagner la partie.

-Oh c'est bon, râlais-je en tournant la tête pour voir la pluie tombée et plus sa tête de victorieux.

Je regarde les gouttes provenir d'un nuage quelconque et atterrir contre le carreau en triple vitrage au moins pendant quelques secondes alors que l'anglais se racle la gorge près de moi. Il s'est avancé et s'accroupit juste devant moi. Ma guitare sur mes genoux, je joue quelques notes avant qu'il ne vienne stopper mes doigts. Je relève la tête vers lui et croise son regard. Vu l'inexistence d'un sourire sur sa belle gueule d'anglais, il doit se faire du souci à cause de l'air mélancolique que j'avais quelques minutes et secondes plutôt sur la face.

-Elle ne t'a toujours pas répondu ? Demande-t-il visiblement sincèrement inquiet.

Une boule se forme dans ma gorge, parce que oui, Jersey n'a toujours pas répondu à mon message. Je n'ai plus aucun signe de vie d'elle depuis la dernière fois que je l'ai vu, en chair et en os alors qu'elle quittait la répétition sans même m'adresser un dernier signe de main et un dernier regard. Je sais, c'est complètement stupide, j'aurais du comprendre dès cet instant-là au lieu de m'accrocher une fois de plus encore plus fort chaque jour. Parce que j'aurais dû voir dès ce jour-là que ça ne le ferait pas, qu'elle partirait sans jamais revenir contrairement au boomerang de l'espoir que je me prends en pleine face et où c'est douloureux.

Je fais signe de la tête négativement et Liam me regarde avec peine, parce qu'il déteste me voir dans un état pareil –surtout pour une fille parce que je m'attache toujours trop aux gens et je finis couramment déçu- comme je déteste le voir dans un pareil état. Louis s'en remet doucement de sa rupture avec Vanessa pendant que je reste déçu par le manque de réponse de la part de ma belle irlandaise. Je l'ai cherché sur tous les réseaux sociaux, mais je n'ai trouvé personne qui correspondait à elle. Pas même un ancien compte maintenu durant l'adolescente et qui est resté inactivé depuis si longtemps. Et c'est presque comme une pure coïncidence, un peu hasard mais lorsqu'on parle du loup, il arrive. Liam me tend mon téléphone qui était resté sur le lit où le nom de Jersey suivit de l'éternelle phrase « You have 1 message » juste en-dessous.

Jersey : Je suis désolée de ne te répondre que maintenant, mais je n'avais pas vu ton message auparavant. Je ne suis pas une addicte des téléphones donc je n'ai que très peu près de moi. En ce qui concerne le fait de se revoir et/ou d'apprendre à se connaître par message ; je n'y vois pas d'inconvénient. À la prochaine, sûrement !

Je le lis et soupire parce que j'ai presque l'impression que c'est un peu forcé, que ce n'est pas totalement vrai et qu'elle se force. Voilà, j'ai l'impression qu'elle dit qu'elle est d'accord alors qu'en réalité, elle a juste envie de m'envoyer péter mais que par pure politesse parce qu'elle a sûrement été très bien éduqué, elle accepte et fait mine de rien. Son message est transparent d'incertitude, de cachoterie, de forçage. Comme si c'étais quelqu'un d'autre qui l'avait écrit à sa place, pas elle, quelqu'un d'autre.

Je soupire alors que l'anglais me retire mon téléphone des mains en ne comprenant pas pourquoi je réagis comme ça alors que le message vient quand même de ma « belle brunette » comme s'amuse tant à dire mon meilleur ami en face de moi. Après avoir lu le message à son tour, je croise son regard et je vois bien qu'il pense comme moi. Il secoue la tête de désapprobation et me regarde ensuite bien droit dans les yeux avant de me lancer ses paroles :

-Que comptes-tu faire maintenant, monsieur Horan ? Questionne-t-il en se pinçant les lèvres.

***

Musique ; Rain And Tears - Aphrodites Child
NDA ; Bonjour ! Comment allez-vous ? Je vais bien. Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ? Comme d'habitude, le "meilleur" commentaire aura le droit à la dédicace du prochain chapitre.