Jersey PDV

J'essaye tant bien que mal de me concentrer sur le roman que je dois terminer pour demain alors que j'en suis qu'à la moitié. Habituellement, je suis très concentrée sur les écrits des autres et je m'applique sur les comptes-rendus le plus que je le peux et c'est presque si je ne fournis pas un travail parfait presque à chaque fois. Mais là, je sens que tout va être bâclé et ne va ressembler à rien du tout. Et cela ne me plaît pas du tout et ne me ressemble pas non plus. Je tente encore de me concentrer sur les mots gravés sur le papier en noir mais rien n'y fait ; je bloque.

C'est l'histoire d'une jeune femme qui rencontre un peu par hasard une célébrité et se retrouve à devoir le retrouver et lui reparler d'une quelconque manière que ce soit parce qu'il lui a volé quelque chose. Enfin, il le lui a emprunté et elle a fortement besoin. Je ne sais même plus quel est l'objet de tout ce manège pour lesquels les personnages se batte, s'embrasse, se charrie, se cherche, se retrouve, se perd et compagnie.

J'ai un peu l'impression que c'est la même chose entre Niall et moi, sauf qu'au lieu de me dérober quelque chose dans mon sac –ou mon sac lui-même peut-être ?-, c'est une partie de mon cœur, de mon cerveau et toute mon attention qu'il a prit avec lui. Parce qu'il faut que tout forcément, comme l'héroïne dans l'histoire, me ramène à Lui.

C'est stupide, pas vrai ? Pas vrai que c'est stupide, hein ? J'en suis sûre et certaine parce que ce n'est clairement pas normal de bloquer ainsi, comme ça, sur un gars. Un putain de blond aux yeux bleus, qui de plus est. Je ferme les yeux et inspire un grand coup alors que son visage brillamment détaillé juste dans les moindres millimètres par mon esprit apparaît sous mes yeux.

Je rouvre brusquement mes paupières et soupire, parce que tout ça me ressembler encore moins que le manque d'inattention à la lecture d'un manuscrit si bien écrit, et en plus d'un compte rendu qui sera probablement bâclé.

Je prends mon cellulaire entre mes deux mains et le déverrouille. Je relis une nouvelle fois son message puisque c'est directement la page de discussion que j'ai avec lui qui apparaît sous mes yeux puisque c'est sur cette dernière page que j'étais la dernière fois que j'ai verrouillé mon téléphone. Il y a même pas minutes. Et oui, ça ne fait même pas 5 minutes que j'ai relu son foutu message, encore et encore, et je n'arrive toujours à me convaincre que c'est vrai. Une célébrité, une superstar international, une star montante ; qui s'intéresse de près comme de loin à ma personne ?

C'est complètement absurde, surtout moi qui suit presque allergique à la race humaine. Son message à la con, je le connais par cœur depuis le temps que je le relis, c'est-à-dire depuis que je l'ai reçu. Je n'en ai presque pas fermé l'œil de la nuit, d'ailleurs. Je ne sais même pas si je devrais lui répondre ou pas et contrairement à l'héroïne de l'histoire, je n'ai pas de super meilleure amie pour me guider dans mes choix. Et non, je suis seule, atrocement seule et pour la première fois de ma vie, je regrette cela. Je regrette de ne pas avoir des personnes sur qui compter et à qui me confier autre qu'une morte, une bibliothécaire et un foutu carnet vert. Je décide quand même de répondre à son message, parce que c'est déjà ça, non ? Depuis le temps que j'y réfléchis, je pense que j'abandonne ses réflexions douteuses et inutiles.

Jersey : Je suis désolée de ne te répondre que maintenant, mais je n'avais pas vu ton message auparavant. Je ne suis pas une addicte des téléphones donc je n'ai que très peu près de moi. En ce qui concerne le fait de se revoir et/ou d'apprendre à se connaître par message ; je n'y vois pas d'inconvénient. À la prochaine, sûrement !

J'appuie sur le bouton « envoyer » avec un peu de réticence parce que ça ne me ressemble pas un message aussi joyeux. Je verrouille mon cellulaire et le dépose près de moi. Je ne m'attends pas à avoir une réponse dans les secondes voire même les minutes et les heures qui suivent. Qu'il prenne son temps surtout ! Qu'il prenne son temps, le temps que je m'en morde les doigts pendant encore longtemps. Le pire, c'est que je lui ai déjà menti.

J'ai menti dans mon message parce que je ne suis pas désolée et qu'en plus, j'avais vu son message bien auparavant et j'avais même eu le temps de l'apprendre par cœur –Seigneur, tapez moi je vous en supplie- et le fait que je ne sois pas une addicte des téléphones n'est si totalement vrai, ni totalement faux. Parce que je le suis un peu, sans en abuser.

Et pour en rajouter encore une couche –comme s'il n'y en avait pas déjà assez-, j'ai aussi un peu triché sur le fait de ne pas avoir d'inconvénient dans le fait de se revoir ou d'apprendre à se connaître par message. Je suis complètement folle d'accepter une telle proposition alors que je préfère me murer dans une solitude qui me convient parfaitement. Je suis entrain de sortir très clairement de mes chantiers battus et je ne suis pas sûre de le supporter très longtemps. Et vu comment cet irlandais se raccroche à moi et fait à peu près tout me parler encore et essayer de me revoir, il s'est attaché à moi ce nigaud.

Je me sens sale et méchante mais je me voyais mal repousser ce bel irlandais qui en réalité n'est pas blond à ce que j'ai pu lire sur lui sur tous les sites différents que j'ai trouvé, qui sont presque tous maintenus par des fans. Je n'avais pas besoin d'énormément d'informations à la base, je le sais mais toutes ces personnes qui apprécient leur musique –et on ne va pas se le cachez, ce sont majoritairement des adolescentes- m'ont été d'une grande aide concernant cela parce que j'ai même eu le droit à des informations inutiles et des photographies cocasses.

J'en ai bien rit, alors que la dernière fois que j'ai ris sincèrement devait dater de lorsque j'allais encore au lycée, à la remise des diplômes de fin d'année et que je me suis payée de la tête de la directrice durant son discours de fin d'année pour la toute dernière fois. C'était excessivement drôle de la voir parler dans le vent, pour ne rien dire et encore plein d'autre chose. J'ai manqué de m'étouffer ce jour-là et de me faire remarquer par cette dernière. C'était drôle et c'était un bon souvenir, qui a été remplacé par ces photos gênantes de l'irlandais dans mon esprit. Comme quoi, les souvenirs –même les bons- disparaissent avec le temps pour laisser la place à d'autres plus récents.

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Musique ; Afire Love - Ed Sheeran
NDA ; Bonjour ! Comment allez-vous ? Moi, je vais bien. J'ai terminé l'étape douloureuse des examens mercredi et je n'ai pas pu posté hier car j'étais partie durant toute la journée et que j'allais à un festival durant la soirée. Et vous, les examens ça a été ? Vous profitez bien de ce pseudo-début de vacances ? J'attends encore mes résultats donc je ne considère pas encore cette période comme des vacances à proprement parler. Sion, comme d'habitude, le "meilleur" commentaire sur ce chapitre aura le droit à la dédicace du prochain !