09 - Impatience
Niall PDV
J'attends. Encore et encore. C'est fou comme parfois je peux me montrer d'une impatience grandissante et des plus exécrables. Je me mords la lèvre inférieure et tape frénétiquement des deux pieds sur le sol en regardant fixement mon cellulaire. Ça doit bien faire genre 15 minutes que je lui ai envoyé un message. 15 putains de minutes et je n'ai toujours aucune réponse. Pourquoi elle ne me répond pas, bordel de merde ? Je croise les doigts pour l'écran s'illumine et que je vois son nom s'afficher dessus. Mais rien n'y fait, même avec la force de la pensée cela n'arrive pas. Je grommelle et me redresse d'un coup, maudissant cette impatience dont je fais preuve alors qu'elle pourrait très bien être occupée. Ou alors elle ne m'a pas donné le bon numéro.
Non, non et encore non ! Je refuse de croire qu'elle ait pu me donner un mauvais numéro. À première vue, elle n'est pas le genre de personne qui fait ce genre de chose, quand même. À moins que je me goure complètement que je me suis fais avoir comme le gros pigeon que je peux être parfois. Je pousse un long soupir en prenant ma tête entre mes mains lorsque le brun le plus âgé du groupe fait irruption dans la pièce. Louis me regarde avec les sourcils froncés, de haut en bas et ensuite de bas en haut. Ça se voit qu'il ne sait pas le déluge qui se passe dans ma boîte crânienne à cause de cette brunette qui il y a encore quelques heures avait reçu un ballon à cause de lui en pleine face.
-Ca va, Niall ? Me demande-t-il directement.
Je ne réponds pas, ne bouge pas d'un poil au début. Puis je secoue vivement la tête en signe de dénégation et tourne les talons pour ne plus lui faire face mais qu'il ne voit que mon dos. Mon dos tellement tendu et contracté qu'il me fait presque mal. Il se rapproche de moi et je sens ses mains se poser sur mes épaules. Il ne m'oblige pas à me retourner mais je le fais quand même parce que j'ai besoin de voir ce qui se passe vraiment dans sa tête et ça, lorsqu'il ne parle pas, je ne peux le voir qu'en le regardant dans les yeux. C'est pourquoi je fais volte face et je vois l'incompréhension et la peine dans son regard. Il ne sait pas pourquoi je suis dans un état pareil, mais il a de la peine pour moi de me retrouver ainsi. C'est à la limite de l'absurdité, mais c'est Louis donc c'était comme si tout était normal.
-Non Louis, non ça ne va pas. Parce qu'elle ne me répond alors que ça fait 15 à 20 minutes que je lui ais envoyé un putain de message ! M'écriais-je en ayant les larmes aux yeux tellement que ça me fout dans un état second que je ne contrôle pas.
Le brun fronce encore plus les sourcils, interloqué par mes propos. Aussi, j'ai lâché ça comme ça, sans aucune consistance ni explication supplémentaire. Puis me mettre dans un état pareil simplement pour un message qui n'arrive pas, je ne crois que pas ce soit excusable. À sa place, je crois bien que j'aurais une réaction similaire. Je me pince les lèvres entre elles, plus gêné que jamais de cette excessivité dont je fais preuve. Mes joues prennent une teinte rosée à cause de la honte.
-Qui elle ? S'enquiert le brun avec détachement.
-Jersey, répondis-je en serrant les dents comme si dire son prénom allait la faire de volatiliser.
-Qui est Jersey ? Renchérit-il tout de suite sûrement parce que son esprit est plus clair que le mien.
-La fille de toute à l'heure, sous l'arbre, dis-je après quelques secondes de réflexion.
C'est là que la réaction du plus âgé du groupe change. Il écarquille les yeux et sa bouche s'entrouvre. Ses mains glissent de mes épaules et c'est les bras ballants de part et d'autre de son corps qu'il se retrouve à la fin. Son dos est légèrement courbé vers l'avant, avec les épaules qui suivent le chemin. Il ne s'attendait sûrement pas ce que je sache le prénom de cette jeune femme. Il referme la bouche avec un claquement de dents –probablement douleur mais il fait comme si de rien n'était- et tourne les yeux par la honte.
-Tu t'excuseras de ma part auprès d'elle pour le ballon ? Questionna-t-il après s'être pincé les lèvres et racler la gorge. Je ne savais pas que tu la connaissais..., s'enquit-il en regardant ailleurs.
-Je ne la connaissais pas, mais je l'ai croisé plus tard dans la journée pendant que je faisais une balade à vélo. J'ai failli la renverser totalement alors pour m'excuser, je l'ai invité à prendre un café et c'est comme ça que j'ai eu son prénom et son numéro de téléphone, expliquais-je sans même savoir pourquoi. Et, pour ce qui est de tes excuses, c'est déjà fait et elle les a accepté figure-toi, renchéris-je sur un ton de reproche qui ne me ressemble point.
Louis tourne la tête directement vers moi et me toise du regard. Il ne s'attendait sûrement pas –tout comme moi- que j'allais la revoir. Un sourire en coin apparaît sur ses lèvres et je secoue la tête de désapprobation. J'espère qu'il n'est pas entrain de se faire une idée derrière la tête parce que sérieusement, ce n'est pas du tout le cas. J'ai juste envie d'apprendre à connaître cette Jersey pour savoir ce qu'elle cache et quelles sont les raisons qui la poussent à se détacher du monde entier. Ce n'est pas comme si elle ne pouvait pas trouver quelqu'un qui l'aimera pour ce qu'elle est. Parce que tout le monde sur cette planète peut trouver quelqu'un qui l'aime pour qui il est. Enfin au moins une personne comme ça. Et elle n'est pas une exception à cette règle, bien évidemment.
-Tu n'aurais pas eu un coup de foudre par hasard ? Me demanda-t-il au bout de quelques minutes.
C'était l'une des questions que je redoutais et qui n'avait aucun sens aussi. Un coup de foudre, et puis quoi encore ? Il ne manquerait plus qu'il me sorte toute une théorie sur l'effet que les brunes aux yeux bruns telles que Jersey ont sur les bruns –faux blonds- aux yeux bleus comme l'océan. L'un est aussi absurde que l'autre et ça, je ne suis pas sûr qu'il le sache. Je souris nerveusement et me recule en agitant les mains et la tête légèrement en signe de désapprobation.
Les coups de foudre, ça n'existe pas et encore, si ça existait, ça ne m'arriverait jamais parce que j'ai toujours eu le besoin de connaître une personne avant de ressentir un quelconque véritable sentiment. Parce que non, j'ai beau parlé d'amour dans des chansons, l'amour à ce sens-là du terme n'est pas fait pour moi. L'amour de la famille et des amis, oui, mais l'amour qu'une personne peut éprouver pour une autre ; ce n'est pas pour moi. Je ne suis pas fais pour l'amour, et encore moins pour « les coups de foudre » parce que je suppose que l'un ne va pas sans l'autre en général. Alors, non, l'amour ce n'est pas fait pour moi, simplement.
-Un coup de foudre ? Et puis quoi encore ? Impossible, c'est techniquement impossible. Les coups de foudre, ça n'existe pas en plus, s'enquis-je me sortant sur le balcon avec une cigarette entre les doigts.
***
Musique ; Under - Alex Hepburn
NDA ; Bonjour ! Comment allez-vous ? Je m'excuse de ne pas avoir poster hier mais j'ai été occupé. Que pensez-vous de ce chapitre ? Comme d'habitude, le "meilleur" commentaire sur ce chapitre aura le droit à la dédicace du prochain !
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