05 - Un accident est vite arrivé
Jersey PDV
Je marche dans la rue, regardant mon téléphone portable. Je sais que normalement, c'est fortement déconseillé de ne pas regarder où l'on marche surtout si c'est son cellulaire. Mais je m'intéresse à la vente du dernier livre que j'ai réussis à me faire valoir dans la maison d'édition dans laquelle je travaille. Il paraît que c'est un vrai succès et je suis vraiment contente pour la jeune auteure que j'ai eu l'occasion de rencontrer de voir que son livre obtient tant de résultats. Je suppose qu'elle doit être plus contente encore que moi, mais ce n'est pas grave, au moins elle a de la chance.
Je souris doucement alors que la voix de l'une de mes chanteuses préférées résonne dans mes tympans. Je sais bien qu'étant une chanson française, je ne comprends rien aux paroles mais en allant voir la traduction de la chanson après la première fois que je l'ai entendu, j'ai ressentis exactement le message que cette dernière voulait faire passer et depuis lors, il m'arrive souvent de l'écouter pour ressentir à nouveau et toujours cette même émotion qui me cloue littéralement sur place. Enfin, qui me cloue l'esprit sur place parce que mon corps, lui, ne s'arrête pas pour autant.
Je fredonne les quelques notes tandis que la chanteuse roule les « r » à la perfection ce que je ne serais jamais capable de faire. Je ne serais jamais capable de chanter cette chanson non plus, à moins d'en chanter la traduction mais elle serait tout de suite moins bien et puis, je ne sais pas chanter. La chanson suivante prend place, encore une française, sauf que cette fois-ci c'est un homme qui la chante. C'est une chanson à texte, et franchement, je trouve que c'est dommage qu'on n'en a pas plus que ça des chansons à textes anglaises. Passer de Edith Piaf, chanteuse française, à Jacques Brel, chanteur belge ; fait du bien à mes oreilles.
« Quand on n'a que l'amour pour tracer un chemin. »
Ces mots soulagent mes tympans attaqués par la musique des véhicules aux vitres baissées. C'est vrai que le contraste est fort entre Jacques Brel et la musique électronique commercial qui emplisse les voitures. Je tente de ne pas faire disparaître le léger sourire que j'ai sur les lèvres même si je n'aime pas sourire, sauf que c'est plus fort que moi et il s'efface. Je tourne sur la gauche en passant devant un bar déjà bondé de monde alors qu'il n'est pourtant même pas l'heure de l'apéro. Je continue pourtant ma route, ne voulant clairement pas rester près de personnes complètement bourrés. Déjà que les personnes en temps normal m'horripilent parfois mais alors là, il vaut mieux ne même pas me poser la question quant à ceux qui ont plus de grammes d'alcool dans le sang que de globules rouges.
Je traverse sur un passage pour piéton sans même regarder si je peux ou non. Je suis trop concentrée sur les derniers livres sortis dans la maison d'édition dans laquelle je travaille –principalement ceux où j'ai permis leur publication- que pour faire attention à tout ce qui se passe autour de moi. Et ce qui devait arriver arriva, quelque chose se cogna brusquement contre ma hanche gauche. Je tombe par terre, renversé par je-ne-sais-quoi. Je sais juste que ce n'est pas une voiture parce qu'où sinon j'aurais volé très haut, mais ça a des roues. Lorsque je relève la tête, me la tenant, je découvre à nouveau le visage de ce bel irlandais amateur de ballon rond. Je ne m'attendais pas du tout à le revoir celui-là et encore moins dans de tels conditions.
-Est-ce que ça va ? Demanda-t-il pour la seconde fois de la journée.
Je le regarde sans vraiment le voir. Le soleil se trouve juste derrière lui et ça lui fait comme une sorte d'auréole tout autour du visage. Ça le rend encore plus beau et je ferme rapidement la bouche pour éviter de commencer à baver. « Ce que tu es niaise ma fille ! » s'écrie ma conscience à la con. Parfois, j'ai vraiment envie de la baffer celle-là, parce qu'elle a toujours l'art de se ramener quand il ne le faut pas et surtout pour me dire des choses assez dévalorisantes. Comme si je ne me rabaissais pas déjà assez dans ma tête, non, il fallait encore en plus m'ajouter cette conscience de merde, qui est plutôt une mégère qu'une conscience mais bon, passons.
J'opine juste de la tête parce que je suis tout bonnement incapable de faire quoique ce soit d'autre. J'entends un coup de klaxon tout près et je vois l'irlandais se redresser et faire signe au conducteur. Je ne comprends strictement rien, mais je suppose qu'il prend ma défense. Je le vois entrain de bouger son vélo, et il me tend ensuite une main pour m'aider à me redresser. J'époussète rapidement mes vêtements, un peu salis par la route. Je verrouille et range rapidement mon cellulaire dans l'une des poches de mon short et me rend sur le trottoir que je venais juste à peine de quitter avant de me faire percuter par ce blondinet et son vélo.
-Je suis désolé, s'excuse-t-il tout de suite après être arriver sur le trottoir avec le guidon de son vélo entre ses mains et le reste de l'engin du côté de son flanc gauche.
Il paraît tellement sincère que je fais une petite moue –ce qui ne me ressemble pas du tout au passage. De nature froide, glaciale, réservée, renfermée, solitaire ; je ne suis pas habituée à faire des moues face à la sincérité d'un bel inconnu. Enfin, face à la sincérité d'un inconnu tout court, qu'il soit beau ou non. J'accepte ses excuses parce qu'après tout, je ne peux rien faire d'autre face à ce bel irlandais. Je lui souris maigrement et replace mon sac en bandoulière correctement sur mon épaule, un silence gênant régnant entre nous. Aucune de nous deux n'osons ouvrir la bouche, sûrement parce que lui doit encore être navré et moi parce que je ne suis pas très « contact humain ».
-Pour me faire excuser, pardonner ou comme tu veux, ça te dirait de venir boire un café avec moi ? Demanda-t-il soudainement.
Je relève immédiatement la tête et le regarde avec incompréhension. Pourquoi m'invite-t-il pour prendre un café ? Un café froid j'espère parce qu'où sinon je vais vraiment croire qu'il lui manque une case à ce pauvre homme. Là comme ça, il est aussi beau que toute à l'heure même si je vois bien qu'il doute franchement que j'accepte son invitation. Mais il a l'air de quand même y placer pas mal d'espoir. Je ne sais pas vraiment quoi choisir. Devrais-je accepter sa proposition ? Elle est alléchante mais je le connais à peine. Je ne sais même pas comment il se prénomme. Il attend encore, tapant frénétiquement du pied tellement il est nerveux.
-D'accord, répondis-je sans même m'en rendre compte.
***
Musique ; Nick Jonas - Nothing Would Be Better
NDA ; Bonsoir ! Voici un nouveau chapitre avec un jour de retard comme prévu car j'étais en Angleterre ! Comment allez-vous ? Moi je suis en vacances, alléluia ! Comme d'habitude, le "meilleur" commentaire aura le droit à la dédicace du suivant. Qu'en avez-vous justement penser de ce chapitre ?
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