.1.

Les Landes Irlandaises semblaient s'être libérées de leur étau de brume le temps d'une soirée. Ce soir, se jouait la finale de la Coupe du Monde de Quidditch, où s'affronteront les équipes de Bulgarie et d'Irlande.

Devant elle, s'élevait une grande étendue d'herbe que l'on devinait verte s'il n'y avait pas autant de tentes blanches au toits pointus, surmontées de hautes cheminées en tubes de métal tordus. Ses yeux pétillaient d'envie en voyant les sorciers déchirer le ciel sur leur balais volants. Plus elle s'enfonçait dans la foule et plus elle découvrait avec bonheur les curiosités magiques qui s'offraient à elle: elle avait encore des difficultés à croire qu'elle avait une place dans ce monde merveilleux. Des mages du monde entier festôyaient, buvaient, chantaient, dansaient. Des sonorités exotiques, s'échappaient des tentes. Certains portaient des habits colorés, de douces odeurs de nourritures sucrées ou épicées s'infiltraient agréablement dans ses narines, tout voulait lui faire croire à un rêve mais chaque fois qu'elle se pinçait le bras, elle réalisait la chance qu'elle avait.

Philae observait avec envie les stands de hauts chapeaux, aux couleurs rouges et noires pour les bulgares, ou à l'inverse verte et blanche pour les irlandais. Elle avait un faible pour les souvenirs, et ramener chez elle une babiole de cette mémorable soirée ne l'enchantait que plus. Des jeunes hommes de son âge passèrent près d'elle, le visage barbouillé de peinture, censé représenter le blason d'une des deux équipes. Ils lui adressèrent un sourire et s'éloignèrent. Elle leur jeta un regard en coin, flattée comme mal à l'aise, puis elle reçut un coup de coude dans les côtes.

A ses côtés, son frère jumeau Malhonn riait clairement. Ses yeux s'électrifièrent et il leva aussitôt les mains sans s'arrêter de ricaner. Les boucles brunes du garçon retombaient lourdement sur son front et allaient bientôt atteindre son regard brun. Il secouait donc machinalement la tête, ce qui donnait à Philae un objet de moquerie contre lui. Mais aujourd'hui elle n'en avait pas l'envie, elle ne voulait que s'amuser. Enfin, s'il n'y avait pas un certain détails qui la chiffonait.

Tous les deux avaient été invités par Mr et Mrs Saidi, les parents de leur amie Poesy. Leur parents à eux étaient évidemment conviés, et malgré tous les bons arguments de Philae pour les en empêcher, ils cédèrent aux explications alléchantes de Malhonn qui les encourageaient à venir.

Le problème étant qu'ils soient nés moldus, et qu'aucun sang magique ne circulait dans leurs veines.

La jeune fille vivait particulièrement mal ses origines, en particulier dans leur école de magie à Poudlard. Elle chérissait tendrement ses parents, parfois bien plus qu'elle ne s'aimait elle-même, mais sa position délicate l'obligeait à endurer la dure réalité des sorciers.

Elle se tourna vers eux, s'assurant qu'ils étaient toujours à l'arrière et qu'ils ne se perdaient pas dans le monde bourdonnant de cet évènement grandiose. Malhonn quant à lui papillonnait, la bouche ouverte, admirant chaque petit élément, parfois de façon rêveuse, comme de façon très analytique. Une fois encore, le brouillard de ses pensées l'avait emmené dans un autre monde.

"- C'est la pire idée qu'on ait eue.

- Hein ? De quoi tu parles ? s'éveilla le garçon en se concentrant sur sa sœur

- Les faire venir, papa et maman."

Il les observa à son tour et leur fit un geste de la main enjoué, auquel ils répondirent joyeusement. Tous les deux avaient les yeux tournés vers le ciel, émerveillés.

" - Ils m'ont l'air d'aller très bien."

L'adolescente se renfrogna et frappa le crâne de son frère avec la carte qu'elle avait en main.

" - Pour le moment, crétin.

- Écoute Phi, ne te prends pas la tête avec ça. On a une autorisation du ministère et la Finale est surprotégée. Ils ne leur arrivera rien.

- Foutu Poufsouffle naïf, marmonna-t-elle."

Un rictus rieur s'étala sur les lèvres du brun qui fit mine de ne rien entendre.

"- Et puis, les parents de Poesy sont très ouverts. Ils prendront bien soin d'eux quand on fera la fête."

Cette fois-ci, Philae le dévisagea curieusement. Une fête ? Elle n'en avait pas entendu parler. Cela la mit en joie, bien qu'au fond d'elle, la peur d'un accident soudain restait profondément ancrée en elle.

"- Bon passe moi la carte, je suis plus à même de nous diriger que toi, se moqua-t-il. Laisse faire le Foutu Poufsouffle naïf."

Il lui prit le parchemin des mains et l'étendit devant ses yeux afin de retracer avec son doigt le chemin à suivre pour rejoindre le cercle rouge indiquant la tente des Saidi.

Puis, après un froncement de sourcils, il le rebaissa, et devant lui se trouvait une jeune fille au visage rond et doré enveloppé dans un tissus vert où était brodé de minuscule trèfles blancs.

"- Poesy ! s'exclama-t-il en se jetant dans ses bras. C'est nous qui t'avons trouvé ou c'est toi ?

- Vous j'imagine, on est juste la ! s'écrit-elle tout aussi excitée que son meilleur ami en lui rendant l'étreinte agréable. Mais j'ai aussi senti les vibes ronchons de ma Serpentard préférée, ça aide à vous repérer."

À ces mots, elle taquina Philae en lui donnant des petits coups dans le ventre avec ses doigts, ce qui fit réagir agréablement la victime de ces chatouilles qui se tordait pour éviter les attaques gentillettes.

" - bla, bla, bla. En attendant c'est moi qui nous ai conduit jusqu'ici, j'estime avoir le droit a un minimum de reconnaissance.

- Oui et bien j'imagine que j'ai eu pitié de toi quand on était foetus et que je t'ai donné un peu de mon incroyable sens de l'orientation, se moqua Malhonn lui valant un regard noir."

Le garçon ne pouvait s'empêcher de pouffer et il fut rejoint par sa meilleure amie.
Philae, ne s'adaptant pas bien à sa maison d'études, s'était réfugiée dans les bras de son frère et avait fini par rencontrer tous ses amis Poufsouffle. Elle avait encore un peu de mal avec leur engouement quotidien, mais cela lui plaisait bien plus que les méchantes moqueries de ses camarades attitrés.

"- C'est très beau, complimenta-t-elle finalement le hijab de son amie, faisant taire les railleries. C'est toi qui l'a décoré ?"

Poesy rougit.

"- J'ai tout brodé à la main hier soir. Je suis exténuée mais ça en valait le coup.

- Qu'est ce que tu ne ferais pas pour Troy, souffla gentiment Malhonn.

- Elle peut aussi avoir simplement envie de le faire pour elle, tu sais ?"

Poesy me remercia du regard. Elle avait rougit jusqu'aux oreilles et gardait la tête basse. Depuis maintenant deux ans, elle appréciait beaucoup Joseph Troy, un futur sixième année chez Serdaigle qui se trouvait être l'un des Poursuiveurs de l'équipe nationale d'Irlande. Il l'avait aidé lors d'un cours de vol, lorsqu'elle paniquait sur son balais. Il lui avait donné énormément de conseils, et depuis, elle l'aimait secrètement.

Pour changer de sujet, elle permit à son visage de se revigorer en découvrant nos parents. Elle les saluait d'un geste vif et grand du bras, un sourire rayonnant sur les lèvres.
À cet instant, Philae réalisa qu'elle avait peut être tord, et que oui, ses parents avaient une place avec eux, dans ce monde magique qu'ils côtoyaient depuis bientôt six ans.


Philae et le reste de la troupe s'élançaient sur les marches du stade, afin d'atteindre le sommet de celui-ci et de prendre place. De là-haut ils verraient parfaitement bien le stade. C'était les places les moins chères mais pourtant assez avantageuses.
Elle espérait simplement qu'il ne pleuverait pas.

"- Ne regarde pas par là papa, ricana une voix qu'elle ne reconnaissait que trop bien. Il y a la Sang De Bourbe de Serpentard."

Philae, agacée, s'attarda sur la tête blonde de Drago Malefoy qui grimaça à sa vue. Aux côtés de l'arrogant garçon, un homme tout aussi hautain se tenait droitement et l'observait avec dédain. Son fils se délectait de son expression de dégoût et s'assurait que la jeune fille en soi consciente.

Bien qu'il soit de deux ans son cadet, Malefoy s'en prenait à elle facilement, et son statut faisait de lui la vedette des Serpentards. Cependant, cette petite insulte ne touchait plus Philae qui l'avait assez entendue, deux ans avant que ce morveux arrive.

Ils arrivèrent sur une plateforme où les escaliers se séparaient et les deux groupes se firent face. L'air paraissait s'être électrifié, ils ne se portaient pas dans le cœur des uns et des autres.

"- Lucius, salua froidement le père de Poesy.

- Hichem."

Rien ne les reliait relationnellement, mais tout deux étaient employés au Ministère de la Magie. Mr Saidi travaillait pour la protection du monde magique à l'encontre des moldus, c'est certainement pour cela que nous avons pu être accompagné de nos parents. Le père Malefoy quant à lui devait avoir un statut plus élevé, mais cela n'intéressait pas la jeune fille qui, la main droite dans sa poche, tenait fortement sa baguette.

"- J'ai entendu dire que vous aviez fait venir des moldus ?"

Le regard de l'homme au longs cheveux blonds se tourna sur les parents des jumeaux Ocean. Rien de bienveillant n'habitait ses traits. Il n'était que haine et ses yeux brûlaient d'un dégoût certain.

Malhonn et Philae se raidirent, prenant discrètement place devant eux.

"- Nous avons été invités, commence le père gravement comprenant que la situation n'était pas en leur faveur. Le Ministère de la Magie nous a autorisé à venir.

- Nous sommes tout aussi légitimes que vous à être ici, finit la mère sévèrement."

Les mains de celle-ci se posèrent sur les épaules de sa fille, lui faisant ainsi comprendre de se calmer, mais sa colère ne faisait qu'accroître en voyant le blondinet se pavaner.

"- Cela m'étonnerait, déclara Lucius Malefoy mauvaisement. Passez cependant une bonne soirée."

Sa voix neutre laissait entendre une violence retenue envers eux, les premiers moldus à avoir tenu tête à un Malefoy, un sorcier dit réputé. Le fils de ce dernier se tourna une dernière fois vers la jeune femme et lui offrit un sourire moqueur, auquel Philae répondit d'un majeur fier et d'un rictus ironique. Il fronça les sourcils, retroussant son petit nez, et continua sa route. Ils ne prirent pas la peine de saluer les Saidi, ce qui ne fit qu'encourager le désintérêt qu'elle avait pour ce genre de personne.

"- C'est bien Phi, montre lui à cet imbécile !

- Poesy ! gronda sa mère qui s'était faîte discrète depuis le début. Sa fille lui ressemblait beaucoup, toutes deux possédant une beauté douce et délicate, ainsi qu'un caractère fort.

- Elle a raison. Tel père, tel fils."

Hichem envoya un clin d'œil aux trois jeunes qui rirent silencieusement. Samira quant à elle commença à monter la suite des escaliers en soupirant, bras dessus bras dessous avec la mère des jumeaux. Toutes les deux s'entendaient vraiment bien. Il ne leur avait fallut qu'une simple conversation pour se rendre compte qu'elles partageaient énormément de choses.

Poesy et son père entrèrent dans une discussion mouvementée, à railler sur les Malefoy. Elle n'hésitait pas à lui raconter ce qu'il faisait subir son amie. Les deux duos étaient à l'avant de la marche, Malhonn les suivant de près, forçant Philae à rester avec son père. Celui-ci lui jetait de brefs regards tandis qu'elle gardait le menton haut et les yeux droits. Il reconnaissait que sa fille avait un véritable contrôle sur elle, retenant son tempérament de feu, à moins qu'elle ne disait rien car trop habituée aux insultes... cela lui fendait le cœur.

"- Je te demande pardon, d'être qui nous sommes."

Philae le toisa un instant, triste de comprendre qu'il s'en voulait de ne pas être mage. Elle ne fit rien paraître, et garda son expression figée qu'elle avait l'habitude d'avoir avant d'échapper une réponse cinglante.

"- Je m'en fous papa."

Il sourit, gêné. Les cheveux auburns de sa petite fille avait bien poussé et se balançaient au rythme de ses pas. Ses yeux noisettes étaient lumineux et fixaient vers l'avant avec ambition, comme si rien ne pouvait l'empêcher d'être qui elle était. Il se rêvait parfois à avoir son cran. Il pouffa à cette pensée: pourquoi un parent devait envier une qualité à son enfant ?

"- Qu'est-ce qui te fait rire ?

- Rien. Je suis juste vraiment fier de toi."

Elle baissa la tête, se sentant rougir, et il passa un bras autour de ses épaules pour l'étreindre gentiment.

Ils arrivèrent enfin au sommet du stade, essoufflés pour la plus part - la plus part étant les deux Poufsouffle s'amusa à penser Philae - mais surtout soufflés par la vue qui s'offrait à eux. Les gradins étaient pleins à craquer, bruyants certes mais agréables puisque ce bruit constant s'associait à l'esprit de fête. Les trois jeunes adultes observaient ce spectacle les yeux brillants d'admiration et de bonheur.

"- Arthur ! Amos !"

Le visage de Hichem s'était aussi illuminé en voyant deux de ses amis et collègues, qu'il chérissait évidemment bien plus que Lucius. Derrière eux, Philae découvrit plusieurs têtes rousses et elle comprit que Arthur n'était autre que le père des Weasleys. La jeune fille crut reconnaître les jumeaux farceurs, Fred et George, la petite dernière Ginny, et Ron. Les amis de ce dernier étaient là aussi, Harry Potter et Hermione Granger. Tous les regardaient en souriant et Poesy leur adressait un geste de la main joyeux auquel certains répondirent.
Un dernier visage se distingua du groupe et son frère et son amie échappèrent un cri d'excitation avant de courir vers cette personne et de se jeter dans ses bras.

Cédric Diggory rit en les voyant et les enlaça chacun leur tour avec plaisir. Tous les trois se connaissaient depuis leur première année à Poudlard, partageant la même maison. Philae, de son tempérament solitaire ne le fréquentait que peu, se suffisant de son frère et de sa meilleure amie. Elle appréciait cependant sa présence et celle de ses amis. Les Poufsouffles ayant tendance à tous bien s'entendre sans pour autant être dans les mêmes groupes. Elle avait rapidement été intégrée, à croire qu'elle même appartenait a la maison de Helga.

La sorcière passa devant tous les adolescents, leur adressant des sourires amicaux qu'ils lui renvoyèrent. Elle s'aimait à penser qu'elle devait être l'une des Serpentards les plus appréciées de toute l'école.

Quand Cédric la vit, il sourit timidement et elle fit de même. Ils se prirent néanmoins dans les bras pour se saluer.

"- Comment vas-tu ? demanda-t-elle avec hésitation

- Très bien, et toi ? sa façon de lui parler semblait avoir changé durant l'été, il paraissait intimidé par la jeune sorcière.

- Bien merci. Alors, irlandais ou bulgare ce soir ?

- Irlandais évidemment ! s'amusa-t-il reprenant un peu d'assurance. Mon père est irlandais, je ne te l'ai jamais dit ?

- Ce détails a du m'échapper."

Ils rirent, mal à l'aise.

Il dissimulait derrière lui l'un de ces hauts de formes en tissus rêche aux couleurs des équipes. Il ne voulait pas le porter, tout du moins, pas devant Philae. Il avait peur de se ridiculiser. Il ne comprenait pas ce qui lui arrivait. En général, ils réussissaient à échanger des discussions plus constructives que celle-ci, mais la présence de la jolie demoiselle le perturbait. Est-ce qu'il remarquait enfin les fossettes au coin de ses joues ? Ou est-ce la légère et nouvelle ondulation de sa chevelure qui le faisait rougir ?

Philae quant à elle, n'osait pas le regarder dans les yeux. Ils étaient amis de longue date pourtant, mais quelque chose l'intimidait. À moins qu'il ne l'ait toujours intimidée... Elle n'en savait rien, et ce soudain malaise entre eux ne lui plaisait pas spécialement.

Tout deux firent comme si de rien était, mais deux spectateurs discrets - à leur manière - observaient la scène avec un œil malicieux.

Assise dans le creux d'un fauteuil, Cédric à ses côtés un bras posé sur le haut du dossier, Philae rayonnait.
Tous les adolescents s'étaient retrouvés dans la tente des Weasley et fêtaient la victoire des Irlandais. Tout le monde riait, hormis peut être Ron qui boudait légèrement, ayant préféré que l'équipe adverse remporte le match. Il faisait les louanges de l'attrapeur Viktor Krum que tous considéraient comme le meilleur. L'ambiance était à la rigolade, personne n'était mis de côté et chacun s'amusait.

Philae avait échangé une grande partie de la soirée avec Hermione, une Gryffondor - qui sera en quatrième année dès septembre - , née moldue comme elle. Toutes les deux portaient un intérêt certain au savoir et ne pouvait s'empêcher de s'échanger des titres de livres. Le garçon, non loin d'elle, l'écoutait parler, buvant ses paroles comme un nectar agréable. Ses yeux se délectaient du regard pétillant de son amie quand le sujet se tournait sur l'un de ses centres d'intérêt, et ainsi il apprit bien plus sur elle que durant les cinq années précédentes.

"- Est ce que c'est vrai que tu as frappé Drago au visage ? Finit par demander Poesy à la partenaire de discussion de Phi."

Surprise, la concernée ne hocha la tête affirmativement que doucement, ne comprenant comment cette info avait pu s'échapper.

"- En plein dans le nez ! S'écria joyeusement Ron, mimant la scène avec Harry qui fit une grimace étrangement ressemblante a celle que la victime aurait pu faire. C'était brillant !

- J'en rêverai, ricane la serpentard imaginant la scène."

Elle redressa le chapeau sur sa tête, et adressa un sourire à Cédric qui la regardait - l'admirait - toujours. Celui-ci lui avait offert le couvre chef qu'il n'osait pas porter, tout du moins il y avait vu l'intérêt qu'elle lui portait et il lui avait proposé de le mettre. Touchée et heureuse d'enfin avoir un souvenir de cette mémorable soirée, elle ne le retirait plus de sa chevelure épaisse.

Tous felicitèrent Hermione et elle rougit jusqu'à la racine de ses cheveux, mais un sourire fier trônait sur ses lèvres rosées. Fred et George, accompagnés de Malhonn et sa meilleure amie appelaient le blond avec tout un tas de noms d'oiseaux. Chacun des surnoms faisaient éclater de rire les plus jeunes, dont Ginny qui malgré son âge s'intégrait bien au groupe.

Le blond, peu sur de ce qu'il faisait, referma l'écart qui le séparait de la fille Ocean, qui ne dit rien et se contenta de faire comme si de rien était. Elle appréciait ce rapprochement, leur genoux se touchant lui causait quelques frissons, mais elle n'y réagit pas par peur de se ridiculiser. Le garçon, bien que complètement perdu quant à ses actions se mit à frictionner le bras opposé de son amie - le sien passant derrière sa nuque lui permettant de la tenir dans une sorte d'étreinte timide, naïve.
Philae ne fit rien, se contentant de baisser la tête, sentant son visage chauffer lentement.
Malgré leur malaise, tous les deux se trouvaient très apaisés en la présence de l'autre, d'autant plus à ce moment même.

"- Tu as pris quoi comme cours cette année ? Tenta-t-il maladroitement.

- hum... Elle eut un trou de mémoire brusque, alors qu'elle était très enthousiaste de reprendre les cours. Je crois que j'ai potion. Elle rit bêtement. Il faudrait que je revois ma lettre.

- Potions ? Super. On sera peut être ensemble."

Ils se regardèrent, enfin, souriants.

"- DIGGORY RETIRE TES SALES PATTES DE MA SOEUR"

Le cri de Malhonn attira l'attention sur eux, et ils se séparèrent aussitôt. Le frère jumeau de Philae - désormais complètement pétrifiée et rouge jusqu'aux oreilles - éclata d'un rire enfantin qui fut recouvert par le violent bruit d'une explosion.

Il s'arrêta de rire, consulta sa soeur du regard, et paralysé par la peur il ne bougea pas.

Des hurlements s'en suivirent. Des cris de terreur déchiraient l'ambiance riante extérieure. Dehors, le monde semblait s'être inversé.

Rapidement, ils sortirent tous de la tente et découvrirent avec horreur du feu et des pleurs. Cédric, qui faisait attention à rester non loin de la jeune fille, attrapa un homme qui courait dans la direction à l'opposé d'eux. Celui-ci se débattit mais découvrit les visages apeurés des enfants.

"- Que se passe-t-il ? Questionna le garçon

- Des mangemorts ! Des mangemorts."

Il se libéra de la poigne de l'ado à coups d'épaules, et s'éloigna à grandes foulées.

Philae devint livide.

Ses parents n'étaient pas avec eux.

Les adultes ayant préféré se retrouver chez les Saidis pour laisser les étudiants s'amuser. Ils étaient à plusieurs centaines de mètres de leur position, et avec l'affolement de la foule, elle savait qu'il serait compliqué de les rejoindre.

"- Il faut retourner au Portoloin ! Déclara Fred sérieusement en tenant fermement Ginny contre lui.

- Venez tous au Terrier. Nos parents nous y retrouveront, compléta George."

D'un commun accord, ils suivirent les jumeaux. Mais Philae ne scilla pas et sortit sa baguette, allongeant son bras. Les gens là contournaient, fuyaient autour d'elle, la bousculant de temps à autre, mais elle semblait incapable de faire un pas devant l'autre.
Son frère, dans sa course effrénée, remarqua l'absence de son double, se retourna et revint sur ses pas.

"- Phi, il faut y aller.

- Mais...

- Papa et maman sont bien accompagnés. Rien ne leur arrivera. Je te le promets."

Il lui tendit son auriculaire, comme quand ils étaient petits, mais elle savait que cette crainte immense qu'elle ressentait, il la partageait.
Alors elle releva le menton et ravala ses larmes.

"- Reste avec Poesy. Elle va avoir besoin de toi.

- Il en est hors de question. Tu n'iras pas seule.

- Depuis quand tu prends les décisions ? Je suis l'aînée."

Ils échangèrent un sourire triste.

Et ses pieds s'éloignèrent du sol. Philae échappa un cri de colère contre la touffe de cheveux blonde cendrée qu'elle découvrit sur sa gauche. Cédric était venue la récupérer, la soulevant de terre pour l'empêcher de courir à contre courant.

"- Cédric repose moi tout de suite au sol ou je te jure que je te stupéfix.

- Fais le alors, parce que je ne te lâches pas."

Elle ne le stupéfia évidemment pas, mais ne prit pas pour autant son mal en patience. Alors rageusement elle envoya son genou dans son entre jambe, l'immobilisant d'une certaine manière - le stupéfiant, donc - et elle tomba sur le sol granuleux du camping.

Sans un regard en arrière, elle s'enfonça rapidement parmis le monde en furie. Elle entendait les deux garçons l'appeler mais plus rien ne la retenait. Elle n'avait qu'une chose en tête, retrouver ses parents. Elle n'osait pas imaginer ce qu'il pouvait leur arriver.

Des larmes roulaient avec violence et abondance sur ses joues. Elle avait du mal à voir. Elle avait si peur.

Devant elle s'étendait un champ de flammes. Hautes et dangereuses.

Un groupe de personnes le visage dissimulé derrière un masque de mort, habillé de noir et d'un chapeau si pointu qu'avec horreur elle les relia aux membres du KuKuxKlan et elle réalisa qu'en réalité, ce n'était pas bien différent. Certains d'entre eux s'étaient arrêtés, baguettes pointées vers le ciel, et elle découvrit à travers les nuées de fumées, des hommes qui lévitaient. Elle reconnu alors l'un des gérants du camping, un moldus. Elle s'empressa de rechercher des traits familiers, mais aucun de ses parents ne flottait dans les nuages.

Elle recommença à courir, dans des directions inconnues.

Elle se retrouva seule. Tout le monde avait fuit.
Elle était seule.
Avec pour seule compagnie la troupe de violents personnages, les partisants du plus grand mage noir de ce siècle, Lord Voldemort.

Elle se rendit enfin compte de son erreur, du fait que son impulsivité avait encore pris les devants sur sa raison. Rien ne semblait tourner rond chez elle.

Au loin, tandis qu'elle se mettait à paniquer sur le sort de ses parents, sur le sien, un homme en habits noirs s'approchait à pas de loup d'elle, comme un prédateur se préparerait à attraper une proie.

Philae redressa sa baguette maladroitement, s'apprêtant à se défendre. Mais d'un coup de poignet, il la désarma à distance.

Alors elle ferma les yeux, croyant son heure arrivée, se remémorant les plus tendres instants de sa vie.
Son enfance avec Malhonn, entourés de leur parents aimants, sa première rentrée à Poudlard, sa rencontre avec Poesy, sa réussite en cours de métamorphose. Ce soir même, son engouement, sa joie de vivre.
Cédric.

"- STUPÉFIX !"

Une puissante lumière bleutée traversa ses paupières, mais ne ressentant aucune douleur, elle osa en ouvrir une, puis la seconde.
Sa mère se précipita sur elle, l'examinant sous toutes les coutures afin de s'assurer qu'elle n'ai rien, puis elle la prit dans ses bras. Derrière elle, Samira Saidi gardait le bras tendu devant elle, exerçant un sort sur l'homme mystérieux, certainement pour le garder captif. Elle s'approcha a son tour, amenant avec elle son prisonnier qu'elle faisait léviter.

"- Où sont les autres ? s'inquiéta cette dernière

- Les Weasleys les ont reconduit chez eux, aux terriers. Ils ont reprit le Portoloin. Et vous ?

- On a été séparé, explique la sorcière. On les retrouvera là bas."

Philae se tourna vers sa mère qui gardait le visage bas.

"- Papa est avec eux, n'est ce pas ?"

Il y eut un silence. Elle pleurait discrètement. La mère de Poesy l'étreint alors, lui offrant une caresse réconfortante sur l'épaule.

La gorge de l'adolescente se serra.

Elle le savait. Elle l'avait toujours su.

"- Maman. Qu'est ce qu'il s'est passé ? Maman, je t'en supplie dis le moi."

Elle pleurait aussi. Elle avait compris, mais ne voulait pas le croire.

"- Ils l'ont eu Phi, expliqua Samira tant la moldue était secouée de spasmes tristes. Ils allaient s'en prendre à ta mère. Il s'est interposé."

Le monde de la jeune fille s'écroula soudainement. Plus rien ne faisait sens.

Et puis, la marque des ténèbres s'éleva dans le ciel.

✨✨✨

Et voilà pour le premier chapitre!

J'espère qu'il vous aura plu haha.

À une prochaine !!!

Marion

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