Note de l'auteure ( A LIRE ) :

TW : ce chapitre peut contenir de mentions de violences et de sang, si vous n'êtes pas à l'aise avec le sujet je vous conseille de passer la partie « flashback ». Je mettrais un très rapide résumé de cette partie dans la note de fin étant donné que c'est un chapitre important pour l'histoire.

De plus, dû à des erreurs scénaristique de ma part, j'ai carrément mess up la chronologie de cette histoire. Alors je prierais à tout le monde d'oublier que l'anniversaire du vrai Han Jisung est le 14 septembre pour gentiment et sans gestes brusque le déplacer mit novembre.

Merci de votre compréhension et bonne lecture (sortez les mouchoirs).

"Oh let me tell you a story

When I was little

A story that I believed without a doubt

"If you lie, you'll get sick someday"

You taught me that when I was young

Listen, look

You lock me up in a wonderful fantasy

And I spit out my true feelings

You tied up the innocent young me with your strings

Like a puppet "

Strawberry Cake - Xdinary Heroes

................ ... .. . .

Ça y est, on y est ...

Enfin, c'est ce que Minho s'était dit en entendant les paroles de Jisung. Mais maintenant ça faisait dix minutes qu'il était assis dans le canapé de l'appartement d'un certain duo et qu'il patientait. Il n'attendait pas que Jisung se sente prêt à lui raconter pourquoi il avait disparu pendant une semaine, non il attendait juste que le blond revienne.

Car dès qu'ils étaient arrivés à l'appartement, Jisung avait fait s'assoir Minho dans le canapé en lui disant de faire comme chez lui et s'était enfuit dans l'unique couloir qui devait, selon la fine analyse du brun, desservir les chambres.

Au début il s'était juste dit qu'il avait peut-être besoin d'un truc, ou alors de réfléchir seul deux minutes. Mais il l'avait assez vite entendu discuter avec une autre personne que Minho supposait, après une autre analyse, être Hyunjin, qui devait se trouver à l'appartement avant qu'ils n'arrivent.

En fait, les deux meilleurs amis n'était pas vraiment ce que l'on pourrait appeler des personnes discrètes. Même s'il ne savait pas dire ce que les deux autres se racontaient, le brun pouvait très facilement les entendre parler à voix basse de façon assez énergique.

Au bout d'un moment, il décida de se lever, il avait besoin de se dégourdir les jambes et de malgré tout faire redescendre son stress à lui aussi. Pour être honnête, il ne s'était pas attendu à ce que Jisung accepte de tout lui raconter. Mais qu'est-ce que c'est que ''tout'' au final ?

Parce que Minho ne sait pas vraiment de quoi il en retourne tout compte fait, oui il a compris qu'il se cachait surement quelque chose de gros, il avait même un peu peur de ce que le blond pourrait lui apprendre. Mais au final il a beaucoup parlé sur un thème dont il ne connait même pas le sujet.

En se dégourdissant les jambes, il prit le temps d'un peu plus regarder la pièce dans laquelle il se trouvait. En effet il ne pouvait pas nier qu'il se trouvait dans le quartier riche, l'appartement lui paraissait absolument immense par rapport à son petit studio d'étudiant.

La cuisine était ouverte et donnait sur le salon/salle à manger, la grande baie vitrée amenait sur un joli balcon offrant une vue sur le beau Séoul, et la surface au sol laissa à l'esprit de Minho le droit de s'imaginer tous les déplacements qu'il ne serait pas obligé de faire s'il avait un tel espace chez lui pour s'entrainer.

On voyait cependant que l'endroit était habité par deux jeunes hommes, les chaussures lancées n'importe comment dans l'entrée, la vaisselles trainant sur l'évier, les vêtements qui laissés un peu partout et que Jisung a emmené avec lui l'air gêné lorsqu'il a abandonné Minho dans le salon. Mais à part ça, l'endroit était chaleureux, dynamique et vivant, assez à l'effigie du duo finalement.

Minho se permit de regarder les quelques photos ici et là, la plus part du temps c'était de Hyunjin et Jisung, pris à plusieurs âges différents et dans des situations parfois loufoques. Il avait aussi vu deux photos d'un petit chien aux yeux globuleux qui lui avait fait tirer une grimace quand il avait remarqué sa petit langue sur la joue du grand noiraud.

Finalement il tomba sur une photo plutôt ancienne, on y voyait une femme accompagnée de deux petits garçons, l'un avec un bras dans la plâtre et un grand sourire et l'autre un peu plus grand en taille avec les bras croisées et une mine désintéressée. Il reconnut tout de suite avec un petit sourire lequel des deux était Jisung et lequel était Hyunjin. Mais c'est sur le visage de la femme qu'il s'attarda, des joues rebondies, un sourire solaire et des yeux rieur. La ressemblance était frappante, Jisung tenait de sa mère assurément.

Au même moment, dans la chambre de Hyunjin.

- Hein !? Attends je comprends pas, tu veux que je raconte ta life à ton mec parce que quoi ?

Jisung laissa échappé un profond soupir face à l'incompréhension de celui qui lui servait soi-disant de meilleur ami.

- Non je veux pas que tu lui raconte ma vie, concentre-toi un peu.

Le blond passa rapidement et plusieurs fois la main dans ses cheveux, les dérangeant pour les replacer la seconde d'après. Sa respiration était rapide, son regard n'arrivait pas à se fixer sur un point fixe et sa jambe droite battait le sol frénétiquement. Aux yeux de Hyunjin, qui pourtant n'avait rien compris à l'histoire, la situation était pourtant claire :

Jisung était en état de stress intense. Il mettrait même sa main à couper que s'il n'agissait pas rapidement une crise de panique suivrait. Il s'approcha donc doucement du blond, posant l'une de ses main sur sa taille et l'autre sous son menton pour réussir à capté son regard.

Hyunjin était doux, il le fallait s'il voulait réussir à calmer le plus jeune.

- Jisung, regarde-moi p'tit cœur.

Le blondinet, après avoir à nouveau fait passer rapidement son regard dans la pièce comme si un monstre risquait de sortir de nulle part, posa enfin ses yeux dans celui du plus grand. L'effet fut immédiat, il se mit à détailler le visage du noiraud en silence, de ses yeux concentré sur lui à sa respiration calme, son sourire rassurant, Hyunjin émanait la sécurité.

- Okay respire et recommence calmement depuis le début. Dit-il une fois qu'il fut rassuré de voir le plus jeune retrouver ses moyens et une respiration correcte. Le blond fit donc comme demandé, il prit plusieurs grandes inspirations et remit de l'ordre dans ses mots.

- On a parlé avec Minho tout à l'heure et je lui ai dit que j'allais tout lui raconter. Sauf que sur le trajet pour revenir, j'ai remarqué que je devais surement avoir eu un moment de folie passagère parce que j'ai aucune envie qu'il soit au courant. Alors tu vas aller lui dire que je suis tombé de fatigue suite à une grosse fièvre et que je délirais.

Les yeux du plus grand s'élargirent en comprenant enfin la demande, et sa main glissa de la joue pleine sur laquelle elle avait trouvée place, laissant une sensation de vide derrière elle.

Il a parlé à Minho, il était prêt à lui dire. Tout lui dire ?

- Hors de question.

Cette fois ce sont les yeux de Jisung qui s'ouvrirent en grand en entendant le refus prononcé.

- Q-quoi ? Mais pourquoi ? Je... tu dois, je peux pas lui dire. S'il sait je, nous...

- Jisung, Jisung doucement. Le noiraud reposa sa main à son ancienne place, comme si elle ne l'avait jamais quittée. Il refit quelques inspirations, suivit pas le garçon paniqué avant de reprendre doucement. J'ai une question, et je veux que tu me réponde honnêtement, en prenant le temps d'y réfléchir. Tu peux faire ça pour moi ?

Jisung faisait voyager son regard d'un œil à l'autre de Hyunjin avant d'acquiescer avec un petit gémissement peureux.

- Quand tu lui as dit que tu lui raconterais, est-ce que tu le voulais vraiment ?

Est-ce qu'il le voulait ? Maintenant il ne le voulait plus c'est très sûr. Mais tout à l'heure, quand il était avec lui dans ce parc, quand ses mains, leurs mains, étaient entrelacées. Quand il sentait son regard rassurant et protecteur se poser sur lui.

Quand Jisung était avec Minho il ne souhaitait qu'une chose, tout déballer, lui dire la vérité. Qu'il voit, qu'il comprenne, et qu'il l'accepte. Mais la peur est bien plus grande, la peur à été son guide tout au long de sa vie, il ne peut juste pas.

La peur est logée au plus profond de lui, elle s'amuse et danse dans son esprit, la peur passe la meilleur soirée de sa vie et la fête n'est nulle part d'autre que dans la tête de Jisung elle-même. Il est l'hôte d'une fête sans fin.

Mais il existe ces moments, ces temps d'accalmie où le bruit cesse légèrement, où l'air semble plus respirable. Lorsqu'il regarde un film allongé dans le fauteuil avec Hyunjin, lorsqu'il se promène dans le parc avec Minho. Et à ces moments-là, Jisung ne souhaite qu'une chose, être entièrement lui-même.

- Oui. Oui je... mais—

- Mais tu as pris peur, alors tu veux que je t'aide à t'en débarrasser.

Le blond baissa les yeux, honteux que Hyunjin puisse lire en lui si facilement, mais il ne pu faire qu'un petit mouvement positif de la tête.

- D'accord... Je vais t'aider.

Jisung releva le regard plein d'espoir. Vraiment ? Il allait vraiment le faire ? L'entendre le rassura, mais le déception de sa propre personne fut plus grande encore. Il savait qu'il allait décevoir Minho, et même Hyunjin surement.

- Merci Hyun... J'suis désolé.

Le noiraud laissa aller un soupir, n'en croyant pas vraiment de ce qu'il allait dire, et espérant ne pas le regretter plus tard.

- Je vais pas t'aider à le foutre dehors Sung, je vais t'aider à passer cette épreuve. Tu... je te jure que même moi j'ai du mal à l'admettre mais... Tu peux lui faire confiance, il tiens à toi le gaillard et je suis sûre qu'il est prêt à entendre ton histoire.

Les yeux de Jisung était emplis de terreur, et en même temps de tellement de reconnaissance. Voilà, c'était ces moment-là, quand Hyunjin le regardait de cette façon qu'il se sentait invincible, capable de tout.

- Je sais pas si j'en suis capable... Sa voix n'était pas forte, trahissant son inquiétude que Hyunjin envoya balader d'un sourire confiant et d'une énième caresse sur la joue.

- Alors je t'aiderais, mais c'est toi qui doit le faire.

Comment aurait-il pu reculer maintenant ? Alors que Hyunjin le regardait avec des yeux plein de fierté et de confiance. Il ne voulait pas le décevoir, pas encore.

- Tu restes avec moi ?

- Je compte pas te lâcher.

Lorsqu'il arrivèrent dans le salon, ils trouvèrent Minho avec un grand sourire, le nez presque collé à une photo de Jisung enfant tenant un petit chat dans les bras. Mais lorsqu'il remarqua l'arrivée des deux meilleurs ami son sourire se fana presque aussitôt pour se transformer en de l'inquiétude.

Jisung ne le regardait pas, il tenait fermement la main de Hyunjin en restant même légèrement en retrait. Minho fixa quelques instant leurs mains enlacées, il fut étonné d'y retrouver son bracelet autour du poignet de Hyunjin. Il se souvint l'y avoir glissé lors de la soirée du concert d'il y a deux semaines, et avec tous ce qu'il s'était pas il avait complètement oublié de le lui redemandé et ne s'était pas imaginé que le noiraud le porterait encore. Mais il ne dira rien, la petite chaine argentée lui allait bien, mieux qu'à lui. Il aimait bien la voir au poignet du noiraud.

En les voyant ainsi, quelque chose naquit dans sa poitrine, il voulait poser sa main avec les leurs. Pas chasser celle de Hyunjin, non, il voulait faire partie de ce qu'ils avaient, de ce qu'ils étaient.

- Salut Minho. Dit doucement le noiraud en rompant le silence qui planait dans le séjour. Le garçon lui adressa un petit sourire, un sorte d'excuse silencieuse. Mais en même temps Minho lisait autre chose dans ses yeux, une sorte de confiance qu'il lui accordait. C'était le moment de tenir la promesse qu'il lui avait fait au bar, c'est le moment où il doit prouver qu'il sera là.

- Salut Hyunjin.

Ce n'était qu'un simple bonjour, et pourtant cela fit un bien fou au noiraud. Il sentait cependant la main de Jisung s'accrocher un peu plus à lui, et les regards de Minho passant d'un garçon à l'autre.

- Je crois qu'on devrait se mettre dans le fauteuil, on sera plus à l'aise. Viens Sung.

Les trois jeunes hommes se dirigèrent vers les canapés, Minho s'assit dans celui prévu pour deux personnes, et le duo se plaça dans le grand. Le brun se plaça a bord du fauteuil, souhaitant ne pas être trop éloigné de Jisung qui se trouvait au plus près de lui, Hyunjin à côté.

Il y eu un petit moment de latence, ou chacun espérait qu'un autre démarre la conversation. Minho ne se sentait pas de pousser qui que ce soit à lui raconter quoi que ce soit, Jisung souhaitait simplement disparaitre de la surface de l'univers et Hyunjin était légèrement gêné de se retrouver seul avec les deux autres.

Finalement Jisung prit son courage à deux mains et osa ouvrir la bouche sans pour autant regarder le brun. Il avait l'estomac au bord des lèvres et la gorge serrée, mais à présent il ne pouvait plus reculer, pas alors que les deux autres comptaient sur lui.

- Je... je vais te raconter. S'il te plais ne dit rien, laisse-moi finir jusqu'au bout ou sinon... je suis pas sûr de savoir continuer si...

Le blond ne finit pas sa phrase, mais Minho avait très bien compris. Il lui adressa un petit mouvement affirmatif de la tête, et Hyunjin lui serra un peu plus la main.

Alors c'est ce qu'il fit, il parla. Il parla sans s'arrêté, racontant son histoire face aux deux seules personnes sur cette terre en qui il avait une aveugle confiance.

Flashback, 19 novembre  2016

- Joyeux anniversaire, joyeux anniversaire, joyeux anniversaire Sungie, joyeux anniversaire !!!!!! Whouuu vas-y souffle les bougies.

Le garçon aux joues rebondie fixait le petit gâteaux et sa bougie plantée en son centre avec des étoiles pleins les yeux. C'était la première fois qu'il y avait droit, un gâteaux rien que pour lui, pour son anniversaire. Il releva les yeux vers la personne en face de lui, l'adolescent était tout sourire, attendant que son meilleur ami ne souffle sa bougie.

Le garçon ferma les yeux avec force, concentrant tout ce qu'il avait en lui et souffla finalement son vœux aux oreilles de la flamme qui s'envola.

S'il te plais, ne me quitte jamais.

Lorsqu'il réouvrit les yeux il reçut une énorme accolade de son ami qui riait. Le moment semblait hors du temps, les deux garçons n'avait besoin de rien de plus s'ils avaient l'autre.

- Okay, ton cadeau maintenant, ouvre ton cadeau. Les yeux du plus jeune s'élargirent en voyant son meilleur ami sortir une boite d'un sac en toile.

- Mon... cadeau ? Mais Hyun je t'ai jamais rien offert moi, le gâteaux c'est déjà super et...

- Chut, tais-toi et accepte. J'ai pas besoin de cadeau en retour, je t'ai déjà toi c'est assez.

Jisung passa rapidement le dos de sa main sur ses yeux, il n'allait tout de même pas pleurer le jour de son anniversaire. Il prit ensuite fébrilement la boite des mains, enlevant avec propreté l'emballage autour. Lorsqu'il l'ouvrit enfin, sous les yeux impatients du plus grand, il crut que son cœur allait s'arrêté.

Il passa doucement les doigts à l'intérieur, frôlant ce présent comme si c'était la chose la plus précieuse au monde.

- Hyunjin tu... ça à du te couter un bras putain.

- Langage jeune homme, ce n'est pas parce que vous avez 16 ans maintenant que vous pouvez parler avec de tels mots. Le gronda son ami, ce qui après un silence fit exploser de rire le duo. Quand tu les regardais dans la vitrine l'autre jour j'ai dû me retenir de te les acheter sur le moment même. Ça te plais ?

Le blond acquiesça vivement de la tête, ne sachant détacher ses yeux de son cadeau. Une paire de basket nike, pas la dernière sortie, ou la plus chère, juste une paire basique avec le logo sur le côté. Il se souvient les avoir vu lorsqu'ils étaient sorti en ville un jour, mais il s'était aussitôt restreint. Il n'a pas le droit de rêver trop grand.

- Mets les, voir si elles te vont !

Jisung avait un énorme sourire sur le visage, il n'en revenait pas lui-même du cadeau que lui faisait son ami. Il fit cependant un petit "non" de la tête, relevant son regard dans celui étonné de Hyunjin.

- Je veux pas les salir, je les mettrais plus tard. Mangeons le gâteau !

Le plus âgé fut surpris, mais après c'est son cadeau, il en fait ce qu'il veut. Il dégustèrent donc le gâteau, passèrent l'après-midi à rigoler et le temps fila sans qu'ils ne le voient passer.

Ce n'est que lorsqu'ils remarquèrent que le soleil avait déjà bien entamé sa descente qu'il se firent la remarque qu'ils étaient en retard pour rentrer chez eux. Le plus jeune remercia encore chaleureusement son ami, et il se séparèrent avec chacun un grand sourire en se disant à demain.

Jisung n'en revenait encore pas, il serrait la boite contre son torse comme si c'était le plus beau des cadeau. Ça l'était pour sûr. Il était sur un petit nuage, et en oublia presque son retard. Mais une fois rentré, l'ambiance régnant dans la maison lui rappela vite la réalité.

Il essaya de se faire le plus discret possible, enlevant ses chaussures en silence et se dirigeant vers les escaliers à petit pas feutrés.

- C'est à cette heure-ci que tu rentres ? Le garçon ferma les yeux en retenant un soupir avant de se diriger la tête basse vers le salon.

- J- je , pardon j'ai pas vu le temps passé et je...

- Arrête de bégayer, pourquoi je te paye une école si tu sais pas parler correctement ? Je devrais peut-être arrêté et t'envoyer à l'usine pour que tu nous rapporte du blé au lieu de nous en couter.

Jisung releva des yeux alarmé vers son père. L'homme se tenait à moitié avachis dans son fauteuil, plusieurs canettes et bouteilles en tous genre l'entourait. La forte odeur de tabac aurait agressé les narines de l'adolescent si celui-ci n'y était pas déjà habitué.

- N-non. Non je sais parler, s'il te plais laisse moi aller à l'école.

- Tais toi, je n'entends plus mon film. Va me rechercher une autre bière ça te rendra utile.

L'homme n'avait même pas relever une seule fois la tête vers son fils. Cela valait peut-être mieux après tout. Le garçon se dépêcha de se rendre dans la petite cuisine crasseuse de la maison, et fit bien attention à prendre une bière bien fraiche, comme son père les aimait.

Il la ramena ensuite, se tenant à coté de son géniteur en attendant que celui ne daigne tourner la tête pour prendre que son fils lui tendait. Lorsqu'il le fit finalement, ses yeux rougis tombèrent presque instantanément sur la boite coincée sous l'aisselle du garçon.

- C'est quoi ça ? Demandât-il sèchement en fronçant les sourcils et en attrapant sa boisson.

- Heu... rien, rien du tout, juste un petit—

- Donne la moi. Jisung resserrât la boite contre son torse, faisant un petit pas en arrière avec les yeux rivé au sol. Donne-moi cette boite tout de suite putain.

- Non... C-c'est a moi.

Le garçon aurait du le savoir, cet homme n'accepte aucun refus. Et lorsqu'il le vit lever son corps imbibé d'alcool du fauteuil et s'avancer vers lui pour lui arracher la boite des bras, Jisung ne pu rien faire que de retenir ses larmes et serrer les poings.

Il ne devait pas pleurer, s'il le faisait ce serait encore pire.

- Qu'est ce que c'est que cette merde ? Où t'as eu ça ? Demanda sèchement l'homme en sortant sans considération l'une des chaussures de sa boite.

- C'est un cadeau, s'il te plais rend le moi...

La demande du fils eu l'air amusante car un rire gras et moqueur sortit de la gorge du père, faisant frissonner le garçon.

- Un cadeau ? Pourquoi on te ferais des cadeaux à toi ? Qui t'as donné ça ?

- Un, un ami... pour mon anniversaire...

Une grimace de dégout apparu cette fois sur le visage de l'adulte, il ne releva même pas le fait que ce jour était celui de l'anniversaire de son propre fils, cette information lui passait bien par-dessus la tête et n'avait pas une quelconque importance à ses yeux.

- Je pari que c'est ce petit connard de gosse de riche avec qui tu traines, c'est lui hein. Le garçon ne répondait plus, gardant fermement la tête baissée. Il ne voulais pas que Hyunjin soit impliqué là dedans. Il ne méritait pas ça, pas lui. Tu sais pas répondre quand on te parles ? Tu vas voir tiens.

L'homme quitta le salon, bousculant sans ménagement le jeune garçon qui se trouvait sur son chemin. Jisung se repris aussitôt, suivant des yeux l''endroit où se dirigeait son père. Lorsqu'il compris enfin, il se précipita à sa suite dans la cuisine, les yeux rempli de terreur alors qu'il ouvrait la cuisinière au feu de bois, la boite et la chaussure toujours en main.

Jisung eu tout juste le temps de lui attraper le bras, empêchant la chaussure de finir dans les flammes.

- Non, s'il- s'il te plais laisse les moi, c'est à moi, c'est mon cadeau.

Ses supplications n'eurent absolument aucuns effets bénéfiques, et mirent plus encore l'homme en colère qui donna un violent coup de coude dans le ventre du garçon, lui coupant la respiration et l'envoyant en arrière.

- Tu crois que je vais laisser ce gamin se moquer de moi, on a pas besoin de son argent. Si tu les méritait je t'en aurais acheté des dizaines de paires de chaussures. C'est de ta faute si on en est là sale gosse.

Sans un regard en arrière, le chef de famille balança la première chaussure dans le feu sous le cri désespéré de son fils. Il ne s'en préoccupa pas plus que cela, s'apprêtant déjà à lancer l'autre. Il n'en eut cependant pas le temps, son corps se faisant amené en arrière et une masse s'abatant contre sa joue.

Jisung n'avait jamais frappé son père, il n'avait jamais retourné le moindre coup qu'il se prenait, il n'aurait jamais osé. Et la vision qu'il avait à présent lui fit regretter immédiatement son geste.

Il n'avait pas beaucoup de force n'étant pas vraiment très bien nourri, l'homme avait d'ailleurs à peine la joue rouge et ne garderait sans doute aucune marque. Mais lorsqu'il se releva de toute sa hauteur, le regard le plus noir que Jisung avait jamais vu dans les yeux de son géniteur, il sut qu'il était foutu.

Le garçon ne bougeait plus, il tremblait de tout son long et des larmes s'étaient mise à rouler le long de ses joues.

- Pa- pardon. Dit-il en se reculant, se faisant le plus petit possible. J-je voulais p—

Et le coup parti. Ce n'était pas le premier que Jisung se recevait, que ce soit de la part de son propre père ou de petits malin qui se pensent supérieurs une fois sorti de l'enceinte de l'école et le garçon seul.

Jisung est habitué à la violence, depuis toujours elle fait partie de son quotidien, elle est sa plus proche partenaire. Ça fait bien longtemps qu'il a arrêté à en chercher une raison, à se demander pourquoi c'était à lui de vivre ça. Il subissait, il encaissait, et lorsque les tempêtes se calmaient il se relevait, cachait ses ecchymoses sous des couches de vêtements trop grands et replaçait son sourire à sa place.

Enfin... son sourire il ne le réservait qu'à une personne, la seule qui lui donnait la force de continuer.

A chaque coup, c'était à lui qu'il pensait. A chaque geste violent il se disait qu'il devait tenir, pour lui. Que demain matin Hyunjin l'attendrait à l'entrée de l'école et qu'il devait survivre jusqu'à ce moment-là. Survivre encore un peu, pour le revoir lui.

Mais aujourd'hui la lueur dans le regard de son propre géniteur l'effraya plus que d'habitude alors que le jeune garçon se fit envoyé au sol.

Il fallait qu'il tienne, Hyunjin sera bientôt là.

Il me fera rire.

A un moment, il ne senti même plus les coups, recroquevillé, il sentait seulement son corps tressauté lorsque le pied de son père s'abattait contre son ventre, ses côtes, son visage.

Il me prendra dans ses bras.

Il entendait vaguement les mots qui sortaient de la bouche de l'homme au dessus de lui alors que ce dernier lui empoignait le col pour le relever. Il n'avait pas besoin d'entendre de toute façon, il connaissait par cœur les mots dégradants qu'il employait à son égard.

Il me dira qu'il m'aime.

Alors que son corps percuta à nouveau le sol, Jisung se demanda si c'était fini. Déjà ?

Il tenta d'ouvrir les yeux, sentant une douleur se répandre dans toute sa tête, et sursauta en voyant un visage proche du sien ainsi que des mains flotter autour de lui sans oser le toucher.

- M... maman...

Il voyait bien le visage inquiet de sa mère au-dessus de lui, il voyait aussi ses lèvres bouger et les larmes rouler le long de ses joues, mais il n'entendait rien. Rien à part ce bourdonnement incessant dans son crâne. Il allait à nouveau essayer de parler, mais la femme disparu, entrainée vers l'arrière à une vitesse folle.

Jisung essaya de bouger, de se relever malgré la douleur lancinante dans sa cage thoracique et dans son bras droit. Ce dernier avait déjà été cassé plusieurs fois, et on dirait que cette fois ci n'échapperait pas à la règle.

Le garçon avait du mal à se relever, mais en voyant sa mère s'effondrer à quelques pas de lui, l'adrénaline repris le dessus et il réussit faiblement à prendre appuis sur le plan de travail derrière lui. Il avait mal partout, sa tête tournait terriblement et le bourdonnement s'était surtout localisé dans son oreille gauche mais ne l'empêchait plus d'entendre la voix de sa mère, ses sanglots, ses cris étouffés.

En se relevant encore un peu sa main buta contre du métal, froid, tranchant. Et cela lui parut comme une évidence. Il devait survivre, il devait tenir jusqu'à demain, il devait le revoir, rien qu'une seule fois.

Une main puissante s'abattit sur son épaule et lui fit faire un demi-tour violent, l'adolescent se laissa faire, manipulé comme une poupée de chiffon. Et alors qu'un coup de poing lui faisait plié le corps en deux, il envoya son deuxième et dernier coup de la soirée.

Le silence qui remplit la pièce fut le plus délivrant que Jisung n'ai jamais connu, son corps ne résista pas et fut emporté avec celui de son père, les deux s'échouant lourdement sur le sol. Le corps de l'homme à ses côtés tressautait légèrement en se tenant la gorge d'où s'écoulait abondement du sang.

Mais Jisung s'en fichait, il regardait ce plafond sale et l'envie de rire le prit, alors il se le permit. Il éclata de rire, sa chevelure commençant à baigné dans le liquide vital de son propre père. Tout lui semblait flou autour de lui, plus rien n'avait de sens à part une chose : il a survécu.

Lorsqu'un visage apparu dans son champs de vision, le garçon sursauta, mais le visage bleuté de sa mère au-dessus de lui le calma aussitôt. La femme l'aida à se relever et s'assoir, elle pleurait abondamment et semblait paniquer. De quoi avait-elle peur ? C'était fini, elle n'aurait plus jamais à avoir peur maintenant.

Elle approcha doucement ses mains du visage abimé de son enfant, l'obligeant à la regarder dans les yeux. Lorsqu'elle lui parla, d'une voix tremblante mais maternelle, Jisung remarqua que lui aussi tremblait.

- Ji-Jisung... chéri ça va aller. Je-je vais te protéger, d-donne-moi le couteau mon chéri.

Le garçon fronça les sourcils avant de descendre les yeux sur ses mains, le sang les recouvrait, elles et le couteau qui s'y trouvait. Il commença à trembler encore plus alors que la réalisation de son acte le frappa de plein fouet. Il essaya de tourner la tête vers le corps à présent immobile à leurs côtés, mais la main de sa mère l'en empêcha, replantant à présent un regard déterminé dans celui de son fils.

- Tu n'as rien fais Jisung. Dit-elle en dégageant doucement l'arme des mains du garçon. Il est devenu violent et t'a frappé, quand tu t'es relevé il était par terre et j'avais le couteau dans les mains.

- M- mam—

- Répète Jisung, tu n'as rien fais.

- Je... je n'ai rien fais.

Le silence qui planait dans la pièce aurait pu défier les lois de la gravités elles même. Jisung serrait fermement la main de Hyunjin alors qu'il n'osait pas relever le regard vers Minho. Il avait fini son récit depuis quelques secondes maintenant, mais le temps lui paraissait s'allonger et transformer les minutes en heures.

Minho venait d'entendre le récit officiel, celui donné à la police, au tribunal, celui que Jisung avait appris par cœur et essayé de s'en convaincre. Celui ou sa mère tuait son père. Deux personnes en plus de lui connaissaient la vraie version, sa mère qui payait pour son crime à lui, et le garçon à sa droite, qui malgré la vérité n'avait jamais lâcher la main de son meilleur ami.

Hyunjin se doutait que Jisung ne raconterait pas l'entière vérité à Minho, il ne la lui dirait peut-être même jamais, mais si il était lui aussi anxieux en attendant la réaction du brun, il sentait une partie du poids qui pesait sur ses épaules s'envoler.

Minho quant à lui restait statique, les yeux posé sur Jisung. Il ne savait pas quoi dire, il ne faisait que regarder le blond et pour la première fois il se trouvait à court de mots. Jisung paraissait fragile en cet instant, serrant la main de Hyunjin comme si c'était sa ligne de vie et se cachant même légèrement derrière le bras du noiraud.

La semaine dernière... c'était son anniversaire ?

Le plus âgé était triste, bouleversé de le voir ainsi. Il ne comprenait pas comment on pouvait en arriver là, comme l'humain peut-il faire autant souffrir son prochain ? Le Jisung qu'il a rencontré dans ce bar est lumineux, énergique et vivant. Mais celui face à lui aujourd'hui est brisé, détruit par les coups et la vie.

Minho avait envie de le prendre dans ses bras, de le garder avec lui, de le protéger de ce monde qui ne le méritait pas. Il s'avança donc, se penchant doucement pour ne pas effrayer le blond.

- Jis—

Mais malgré toute la délicatesse qu'il avait mis dans sa voix, le blond recula lorsqu'il s'approcha. Il était terrifié.

Le cœur de Minho se comprima un peu plus à cette vision, regardant ensuite Hyunjin avec des yeux impuissant. Le noiraud était tendu lui aussi, il appréhendait la réaction de Minho. Mais au vu des gestes de ce dernier, il ne semblait pas éprouver du dégout ou un quelconque mépris, il paraissait juste extrêmement perdu.

Le noiraud lui fit donc un petit sourire, comme pour lui dire qu'il allait y arriver, il faudrait juste du temps.

Il se retourna à son tour doucement en direction de Jisung et vint placer sa main libre sur sa joue, comme il avait prit l'habitude de le faire quand le plus jeune faisait des crises ou ne se sentait pas bien. Il s'approcha ensuite, venant doucement déposer ses lèvres sur son front et lui parler de la manière la plus rassurante possible.

- Tout va bien Sung, je suis là. Fais lui confiance.

Minho regarda le noiraud essuyer une larme qui dévalait la joue de son protégé. Il voulait s'approcher, bon sang il le voulait tellement. Mais tant que Jisung ne lui donnerait pas l'autorisation il resterait à sa place.

- Jisung je... je suis tellement désolé de ce qui t'es arrivé. Je... mes mots n'ont absolument aucun sens face à tout ce que je ressent et... je veux que tu saches que rien ne me détournera de toi, tu es la personne la plus courageuse que je connaisse. Tu es rayonnant, tu m'apporte tellement de bonheur, quand je te vois... quand je te vois j'oublie tout, il n'y a plus que toi. Hyunjin avait les yeux posé sur le blond dans ses bras, sa main continuant d'effacer les fuyardes de ses yeux. Il sentait tout ce qui passait entre Jisung et Minho, il sentait cette énergie. Il avait l'impression d'en être une sorte de vecteur, le lie entre les deux. C'était presque envoutant. Alors si tu me le permet, je compte bien passer chacune de mes journées à tes côtés, je veux te montrer à chaque instant à quel point tu es formidable, à quel point ce que je ressent pour toi est... c'est absolument indescriptible tout ce que je ressens pour toi Jisung. S'il te plais, laisse-moi une chance.

Jisung releva finalement les yeux, tombant dans ceux remplis d'affection de Hyunjin. Le noiraud lui sourit, il savait que le chemin à parcourir serait encore long, mais cette journée venait de tout changer. Pour tous les trois.

Il lui offrit un sourire, lui faisant un petit signe d'approbation de la tête avant de faire partir sa main de sa joue. Le blond se tourna difficilement vers Minho, ce dernier avait bien du mal à contenir ses propres larmes, mais il se sentit enfin respirer lorsque Jisung se retrouva dans ses bras. Il le sera si fort qu'il eut peur de le casser, mais il ne pouvait plus le laisser partir.

A son tour, une larme roula le long de sa joue alors que le blond se laissait aller à son chagrin et son soulagement dans son étreinte. Elle n'eut cependant pas la chance d'aller bien loin, Hyunjin ayant, comme il l'avait fait avec le Jisung quelques instant plus tôt, arrêté sa route de son pouce.

Les deux jeunes hommes se regardèrent dans les yeux, Minho attrapant ma main libre de Hyunjin sur sa joue, alors que l'autre était toujours emprisonnée dans celle de Jisung.

Oh oui la route était encore longue pour ces trois-là, beaucoup de secrets étaient encore profondément enfuis, beaucoup d'émotions se cachaient encore, attendant le bon moment pour faire leurs apparition.

Mais c'est bien connu, la tortue prend son temps pour arriver. Car comme le dit le dicton, tout vient à point à qui sait attendre.

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Bon... mdrrrrr quel tease je rêve.

Je vais être honnête avec vous je suis en train de trembler toute seule tant ce chapitre m'a mit dans tous mes états mdrrr, je crois que j'ai jamais été aussi stressée et en même temps fière de poster un chapitre haha. (Et il est si long j'ai craqué)

La partie flash-back était pas facile à écrire, j'espère que vous avez pas eu trop de mal en le lisant. Je voulais pas trop décrire la violence en elle-même parce que je voyais pas l'intérêt de retourner le couteau dans la plaie (vous noterez la touche d'humour) mais en même temps c'était un peu un passage obligé donc bon... Et puis la fin rattrape un peu la tristesse du truc non ? (Oui j'essaye de me rassurer)

Je voulais aussi dire que si vous vivez des violences, quelles qu'elles soient, ou que vous êtes témoin de violences, parlez-en à quelqu'un. Que ce soit votre entourage, un corps professoral ou à un professionnel. Cela peut paraitre facile à dire, mais ne restez pas dans le silence, tout le monde mérite d'être aidé.

Sur ce, on se retrouve vite. Prenez soin de vous et de ceux qui vous entoure.

La biiiiise.

- Thea <3

Résumé de la partie « flashback » :

Nous sommes à l'anniversaire de Jisung et il reçoit une nouvelle paire de chaussure de la part de Hyunjin. En rentrant chez lui son père se met en colère en l'apprenant et commence à le violenter.

Sa maman rentre à son tour et s'interpose mais le père s'en prend à elle aussi. Jisung en se relevant tombe sur un couteau de cuisine, et alors que son père s'en prenait à nouveau à lui il le poignarde.

A la fin, sa mère lui dit de se faire passer pour innocent et qu'elle prendra la responsabilité du meurtre.