envie.

22 Décembre 2034.

Sa main se glisse sous mon pull et trouve la chaleur de mon ventre. Ses doigts cajolent mon épiderme. Je me mordille la lèvre en réponse au bien-être que ce simple geste m'apporte. Je ferme les paupières pour mieux apprécier ce moment. Pendant un instant, plus rien n'a d'importance en dehors de ces arabesques abstraites qu'il forme sur moi.

— Tout ce qui compte pour moi, c'est de ne pas te perdre, m'avoue-t-il.

Il ne me laisse pas le temps de réaliser la portée des mots qu'il vient de prononcer. Blue se penche vers moi et m'embrasse. Contrairement à plus tôt, son baiser n'est pas chaste. Il est différent. Plus lent. Plus sensuel d'une certaine manière. Tandis que sa main se fige sur ma hanche, enfonçant ses ongles dans ma chair, une chaleur envahit tout mon être.

Ce n'est pas la première fois que je la ressens auprès d'Ezra, mais d'habitude, je fais tout pour l'éloigner, la réprimer, l'étouffer avant qu'elle ne prenne trop d'ampleur. Je ne voulais pas le brusquer avec mes envies. Mais aujourd'hui, c'est différent. C'est lui qui le souhaite. Je le sens. J'ignore ce qui me donne cette impression. Sa main qui parait désirer fusionner avec mon bassin. Ou alors sa langue qui s'invite et me fait révulser de plaisir les yeux derrière mes paupières. Ou encore sa respiration qui se fait plus forte.

Tout ça dépasse ma compréhension, mais mon corps, lui, semble déchiffrer avec habileté ce que mon Blue veut. Ce que je veux aussi. Ce qu'il doit faire sans que je n'aie besoin d'y réfléchir. Tout se fait avec naturel, c'est presque instinctif. Mes paumes se placent sur ses joues. Mon buste se redresse pour faciliter ce baiser au moment où des fourmillements parcourent mon bassin.

Sa langue glisse sur ma lèvre inférieure. Sa main libre s'accroche à mon cou et le maltraite. Il me connait mieux que je ne le croyais. Il a compris quel effet cela me fait. Sans que je ne puisse le retenir, un gémissement franchit la barrière de ma bouche et fait aussitôt resserrer les étreintes de Blue sur mon corps. Le baiser s'intensifie alors que je ne pensais pas cela possible. Ezra m'incendie jusqu'au creux de mes reins. Il me rend fou.

Ma jambe passe au-dessus des siennes et je m'installe sur ses cuisses. Je le surplombe, le forçant à lever le visage vers moi pour ne pas mettre fin à notre échange langoureux. J'aime sentir son épiderme sous mes doigts alors ils descendent dans son cou et poursuivent leur chemin. Quand ils arrivent à la couture du t-shirt du beau brun, ils s'en emparent et l'obligent à le retirer.

Mon regard admire dans la seconde son torse, s'arrêtant sur les quelques grains de beauté qui le parsèment. Sans raison, sa peau hâlée m'attise. Ses clavicules m'excitent. Je suis tellement subjugué par lui que mon cerveau semble s'être mis aux abonnés absents. Mais ce n'est pas comme si j'avais besoin de lui pour aimer Blue comme il le mérite.

Mes paumes effleurent son buste de haut en bas. De bas en haut. Avec lenteur, je m'enivre de sa chaleur. Comme si ce geste était la seule chose d'important dans ma vie. Cependant, il ne semble pas être du même avis que moi. Il reprend possession de ma bouche avec autorité, allant jusqu'à mordiller ma lèvre. L'autre facette d'Ezra vient de faire son apparition et je ne vais pas m'en plaindre. Au contraire. Pour mon plus grand plaisir, je le laisse mener la danse.

Ses doigts initialement plantés dans ma hanche glissent jusqu'au bas de mon dos. Mon corps se cambre légèrement. Nos bustes se frôlent. Un second gémissement de ma part le supplie presque d'aller plus loin et il ne tarde pas à s'exécuter. Ezra faufile sa main sous mon pantalon pour aller caresser mes fesses. Il fait monter l'excitation d'un cran.

Mes doigts s'accrochent à ses cheveux et tirent dessus sans que je ne puisse les contrôler. Quand son autre main dévale mon torse pour aller se poser sur la bosse que forme mon sexe, je halète presque, en essayant de ne pas perdre la tête. J'ai l'impression que cela fait une éternité que j'attends ce moment alors que ça ne fait même pas trois mois que nous nous connaissons. J'ignore comment il peut me faire autant d'effets.

Il presse sa paume contre moi pour qu'il y ait plus de contact entre nous et cette fois, je quitte sa bouche, ne pouvant pas rester impassible. Ma tête bascule en arrière alors que je gémis. Ses doigts continuent de me masser avec adresse, sa respiration est aussi anarchique que la mienne. Il se mord la lèvre en me regardant réagir sous ses gestes. Il semble se régaler. J'hésite un instant, de peur d'être arrêté dans mon élan, mais j'ai la sensation que c'est le bon moment.

Je lâche alors prise. Je m'enfouis dans son cou. Ma langue et mes dents s'amusent à le maltraiter, laissant son torse aux soins de mes mains. Je titille ses tétons et m'empare du lobe de son oreille entre mes dents. Son piercing tinte contre elles à plusieurs reprises. Ça me plaît encore plus lorsqu'un gémissement s'évade de sa bouche avant qu'il m'avoue :

— J'ai envie de toi.

Mon corps se recule, de manière à pouvoir le dévisager. J'aimerais lui répondre des centaines de mots. D'ailleurs, des dizaines de phrases se forment dans ma tête, mais je ne peux rien dire. Je reste interdit, face à la luxure qui transparaît sur ses traits et qui le rend juste irrésistible. Il profite de mon inactivité pour ouvrir mon pantalon et ainsi se rapprocher de mon sexe.

— Maintenant, précise-t-il, un sourire moqueur aux lèvres.

Sur cette déclaration, je me penche et mordille son lobe. Pour simple réponse, il glisse sa main dans mon sous-vêtement. Elle se love autour de moi avec facilité. Ma respiration se bloque. Je suis entre l'étonnement, le désir et la peur. Je ne sais plus ce qui me domine. Quand il commence à bouger, je m'accroche au dossier du canapé.

— Moins vite, le supplié-je après quelque temps d'agréable torture.

C'est tellement bon que je pourrais jouir dans la seconde, mais même si j'en meurs d'envie, il y a bien mieux qui nous attend avant. Il ralentit ses gestes en s'excusant :

— Désolé, je ne sais pas...

Sa voix est douce, toute mignonne, loin de l'investigateur qu'il était, il y a dix secondes. Je me redresse, lui souris avec amour avant de prendre son visage en coupe et de lui souffler :

— C'est parfait. C'est juste trop bon.

Je l'embrasse, plus lentement qu'avant. C'est agréable, tendre et pourtant, j'y mets rapidement fin pour l'interroger :

— Tu es sûr de toi ?

C'est peut-être stupide, mais je ne veux pas qu'il se sente obligé à quoique ce soit, parce qu'il pense que c'est ce que j'attends de lui ou un truc du genre. Il hoche la tête en se mordant la lèvre et fait quelques mouvements autour de moi. Une fois encore, mes yeux se révulsent et j'expire avec force. Je profite des sensations qu'il fait monter en moi pendant quelques instants avant de le faire lâcher prise.

Il n'y a pas que moi. Lui aussi a le droit d'être choyé. Je me recule, de manière à m'agenouiller devant lui. Ses yeux s'écarquillent en me voyant faire. Je ricane et me penche sur son corps. Mes lèvres se déposent avec délicatesse dans son cou et abandonnent une traînée de baisers jusqu'à ses tétons. Ma langue trouve l'un d'eux et commence à le cajoler. Un léger gémissement me prouve que je ne le laisse pas insensible.

Lentement, mes mains s'approchent de son nombril puis de la braguette de son short. Tous ses muscles se tendent en sentant mes mouvements effleurer son intimité. J'accentue alors mes caresses sur son torse, comme pour essayer de détourner son attention même si c'est impossible. Il prend une inspiration et frôle mon coude, me donnant son feu vert.

Sa confiance en moi, à ce moment précis, est comme le plus grand trésor que l'on peut m'offrir. J'ai cessé mes joyeuses tortures au niveau de ses mamelons et le couve du regard. Ses joues sont aussi rouges que des pommes bien mûres, je craque. Je crochète le rebord de son vêtement et il m'aide à lui retirer en décollant ses fesses du canapé.

Je me relève et le domine quelques secondes, faisant apparaître une certaine peur dans ses iris. Dans des gestes qui m'étonnent moi-même, je me penche, attrape l'arrière de ses cuisses et le soulève dans mes bras. Il enroule les siens autour de mon cou, une moue de surprise au visage.

— Tu fais quoi ?

Je l'embrasse à nouveau tout en me dirigeant lentement vers notre chambre. Si quelque chose doit se passer entre nous ce soir, ce sera dans notre lit. Pas sur un canapé. Je vais lui prouver qu'il mérite tout l'amour du monde. Qu'il n'est pas anormal, ni ce monstre que ses parents lui ont fait croire. Qu'il est l'homme le plus beau que la planète ait pu porter.

— Je vais te faire l'amour, il semblerait...

Il sourit, me donnant l'impression qu'il est heureux. Alors que ses pupilles sont dilatées et brillantes, il dépose un nouveau baiser sur mes lèvres, m'embarquant à nouveau dans un tourbillon d'excitation extraordinaire.

Je l'aime.

Ni plus. Ni moins.

Je l'aime.

Rien ni personne ne changera ça.

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