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Hey !! Juste quelques mots pour vous remercier de m'avoir laissé des questions pour ma FAQ, je me suis moins sentie seule 😂 Et ça m'a vraiment fait trop plaisir de les lire et y répondre !
Je posterai les réponses bientôt ! J'espère que ça vous plaira 🤞🏼
En attendant, je vous laisse avec ce petit chapitre qui devrait ravir deux ou trois personnes 😉
Merci encore et à demain 💜💜💜💜

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09 Novembre 2034.

La poubelle entre les mains, je donne un coup de hanche au niveau de la poignée de la porte de sortie de secours et pousse dessus. Quand mon corps se remet dans le sens de la marche, je me retrouve face à Ezra, tenant Crumpet dans ses bras. Je me fige. Nous ne sommes pas mardi et il doit être presque minuit alors c'est surprenant de le voir dans cette ruelle.

Mes yeux le détaillent, comme pour être sûrs qu'ils ne se trompent pas. Tout est à sa place. Tout ce qui fait de lui, le Ezra que j'apprécie. Il y a seulement une écharpe en plus qui tombe sur son chien qui parait la mâchouiller. Je lui souris et pose le sac par terre, tout en gardant l'anse dans la main.

— Tu es là ? lui demandé-je malgré tout.

— Il semblerait...

— On n'est pas mardi, lui fais-je remarquer.

J'ai juste envie de me taper la tête contre le mur derrière moi, mais il me sourit et me souffle de sa voix encore plus grave que d'habitude :

— J'avais envie de te voir.

Mon cœur sursaute, il est même sur le point de faire une syncope à cet aveu.

— Moi aussi...

Son rictus s'agrandit et un fort désir de goûter à ses lèvres s'empare de moi. Surtout qu'il semble avoir mis du baume un peu rosé dessus. Je repense alors à mon pacte avec Jeff. Je pourrais m'approcher et l'embrasser. Voir s'il me laisse faire ou s'il me rejette. Être ainsi fixé sur ce qu'il ressent et sur notre relation. Mais mes yeux se posent sur le sac de déchets. Je ne peux pas faire ça dans ces conditions. Je me retiens et lui dis :

— Tu repars maintenant ou tu peux attendre que j'aie terminé mon service ?

— J'attends.

Je chuchote pour moi-même un « Yeah ».

— Ne bouge pas, j'ai bientôt fini.

Je me dépêche à aller jeter les ordures au bout de la ruelle et reviens rapidement. Mon bras se lève vers lui quand je suis à sa hauteur, mais il s'arrête. Je ne vais pas le toucher vu ce que je viens de faire. Alors je m'éloigne à reculons et lui répète :

— Ne bouge pas !

Son rire résonne dans l'air alors que la porte se referme derrière moi. Je me mets à courir dans les couloirs du restaurant et quand j'entre dans la cuisine, mes collègues sont toujours en train de nettoyer les fourneaux. Ils me regardent tous avec étonnement.

— Dîtes les gars, je peux vous demander un service...

Dans un élan que je ne m'explique pas, je leur raconte la vérité. La présence d'Ezra, son attente, mon désir de le voir, mon impatience. Je ne suis pas spécialement proche de mes collègues, je pourrais dire que c'est à cause de mon lien de parenté avec les propriétaires, mais ça serait un mensonge. C'est juste de ma faute, de ma mauvaise humeur, vu que je n'avais aucune envie d'être à Londres. Mais aujourd'hui, j'ai besoin d'eux. Alors je leur demande si je peux partir plus tôt.

— Genre... maintenant ? précisé-je. Et promis, je ferai le nettoyage tout seul demain.

Ils échangent des regards et Ewan, l'un des cuisiniers, me lance :

— Allez file avant qu'on change d'avis !

— Si j'osais, je vous embrasserais ! m'écrié-je.

— Oh non, pitié, pas ça !

Ils se mettent tous à rire. Ils se moquent de moi et de mon empressement, mais ça n'a pas d'importance parce qu'ils ont accepté. Ewan s'approche de moi et me chuchote, en me faisant un clin d'œil :

— Garde ça pour ton petit-ami !

— Ce n'est pas...

— Ouais, ouais, soupire-t-il avant qu'il me fasse de grands signes pour me faire quitter les locaux.

— Merci les gars !

Sans attendre, je file dans les vestiaires où je me lave les mains et change de chaussures. Je récupère toutes mes affaires dans mon casier et repars. J'accélère et loupe la marche en sortant. Mon sac et mon manteau tombent à terre et je suis sur le point de les rejoindre quand on me rattrape au dernier moment.

— Tu étais si pressé que ça ? m'interroge-t-il, amusé.

Je me redresse. Nos regards se croisent. Sa beauté me frappe encore en plein cœur. Adele et même Hugo m'ont plu, je les trouvais beaux, mais ce n'est rien en comparaison avec Ezra. Ses traits fins, ses cheveux légèrement ondulés qui lui retombent devant les yeux, sa peau lisse, ses lèvres exquises. Tout son visage est d'une perfection incroyable, presque irréelle.

Je ne peux d'ailleurs pas me retenir de le toucher. Mon index part de sa frange et glisse sur sa tempe avec délicatesse. Mes doigts passent ensuite sur son lobe d'oreille où une petite boucle est logée. Je joue avec avant de lui demander :

— Depuis quand tu as un piercing ?

— Longtemps, murmure-t-il. C'est mon frère qui me l'avait payé pour mes treize ans.

Cette anecdote qu'il vient de m'offrir me fait plaisir. Il s'est un peu ouvert à moi sans s'en rendre compte. J'ai l'impression qu'il commence à me faire confiance.

— Mais j'en mets rarement.

— C'est dommage, ça te va bien.

Mes doigts poursuivent leur chemin le long de sa mâchoire jusqu'à son menton que je pince pour relever sa tête vers moi. Il ferme alors les paupières sous mon geste. Je ne sais pas si c'est cette réaction qui me décide ou sa respiration qui semble s'être accélérée en même temps que la mienne. Mais ma main se cale dans sa nuque et je me penche lentement. Je frôle ses lèvres des miennes comme pour l'informer de ce que j'ai l'intention de faire, pour lui laisser tout le loisir de me faire reculer, mais il ne bouge pas.

Finalement, ma bouche se pose sur la sienne. Il n'y a pas de feu d'artifice ni de papillons dans le ventre, pas même de fanfare jouant dans mon cerveau. Il n'y a pas tout ça, mais il y a plus important, plus réaliste. Comme mon cœur qui se gonfle d'amour. Ou ces frissons que je ressens dans tout mon corps grâce à sa douceur quand ses lèvres amorcent notre baiser. Ou enfin cette légère excitation liée à son gémissement de bien-être.

Sa main vient trouver sa place sur ma joue. Ma tête m'ordonne d'arrêter sur le champ parce que je vais seulement réussir à le faire souffrir quand les choses deviendront plus sérieuses. Comment je pourrais expliquer à mes parents que je ne suis pas avec une coréenne comme ils le souhaitent, mais un garçon ? C'est impossible.

Je ralentis le rythme, sur le point de mettre fin à tout ce que j'ai commencé. Mais quelque chose en moi, une toute petite voix me hurle que ce n'est qu'un détail, que ce n'est pas ce qui compte à cet instant. Cette voix ressemble affreusement à celle de Jeff. Bizarrement, elle me donne du courage et surtout un espoir fou pour l'avenir.

Ma main libre va alors dans le creux de ses reins et appuie sur son dos pour le rapprocher de moi. Je prends la décision de faire confiance à cette voix, à mon meilleur ami. J'éprouve quelque chose de vrai et de puissant pour Ezra et je ne peux juste pas faire abstraction de ça et de tout ce qu'il me fait ressentir. Je ne peux pas m'oublier cette fois. Je dois suivre autre chose que mes traditions, mes principes et mes responsabilités.

Quand je me recule, mettant fin à notre baiser, il me déclare, taquin :

— Si j'avais su quel accueil tu me réserverais de nuit, je serais venu plus tôt.

Je secoue la tête, amusé. Mon front se pose sur son épaule, m'obligeant à me courber. Sa main sur ma joue en profite pour s'enfouir dans mes cheveux afin de les caresser. Il tourne le visage et ses lèvres effleurent ma pommette ce qui me fait aussitôt sourire.

— Si j'avais su que ça te plairait, je l'aurais fait plus tôt, lui avoué-je, sérieux.

Sur ces mots, je me redresse légèrement. Il rit discrètement. Ses joues sont toutes rouges à présent, sûrement dues à notre baiser, mais aussi au froid puisqu'il n'a que son hoodie sur lui.

— Ça te tenterait un Makoto Shinkai avec moi ? lui proposé-je, tout bas.

J'ai dit ça sur un coup de tête parce que je ne souhaite pas le quitter tout de suite. Pas après ce que nous venons de vivre.

— Tu veux me faire pleurer comme la dernière fois ?

C'est vrai qu'il a versé quelques larmes devant Cinq centimètres par seconde mais je suis sûr que ça devrait aller avec Your Name. Pourtant, je rentre dans le jeu avec plaisir :

— J'ai du chocolat chaud et des guimauves pour te réconforter ! Et si vraiment, c'est trop émouvant pour toi, je pourrais peut-être te faire des câlins...

Les yeux dans les yeux, il m'interroge :

— Ça veut dire que je...

Il hésite sur la suite de sa phrase, j'en profite pour remonter un peu mes lunettes sur mon nez.

— J'aurais le droit à nouveau à ça ?

Sans attendre, je l'embrasse. Même si l'endroit n'est pas des plus beaux, ni des plus romantiques, cela n'est pas un problème parce que c'est ici que nous nous sommes rencontrés. Ici qu'il m'a réclamé un sécateur, ici aussi que je l'ai trouvé magnifique pour la première fois et que sa voix m'a plu. Ce sont ces souvenirs liés à cette ruelle qui importent le plus.

— Je crois bien que oui, soufflé-je.

— Allons-y alors !

Il se recule et appelle son chien qui était en train de jouer avec un carton qui trainait. Je grimace légèrement quand je me rends compte que j'avais complètement oublié Crumpet. Je ramasse mon sac et mon manteau que je pose aussitôt sur ses épaules :

— Tu vas attraper la crève, Blue.

Il les hausse, mais l'enfile quand même.

— Tu devrais mettre quelque chose de plus chaud.

— Je n'ai pas...

Il prend son chien dans les bras et va l'installer dans le petit panier qui lui est réservé. Quant à moi, je reste surpris par son affirmation. Vu ce qu'il fait, il ne doit pas gagner beaucoup d'argent, mais delà à ne pas avoir plus qu'un hoodie ? Il y a encore beaucoup trop de choses que j'ignore de lui.

Dans un élan inexplicable, je le prends dans mes bras avant qu'il ne monte sur la selle de son vélo, déposant un baiser sur le haut de son crâne. Comme me l'a fait remarquer Jeff, j'ai vraiment envie de protéger Ezra et je pense sincèrement qu'il en a besoin. Pour commencer, je regarderai si je n'ai pas une grosse veste qui pourrait lui convenir.

— Sunny, chuchote-t-il pour me réprimander gentiment.

Il caresse à quelques reprises mon dos pendant notre étreinte et je dis avec détermination :

— C'est moi qui conduis !

Je m'éloigne et m'assis sur le vélo, passant la lanière de mon sac autour de mon cou. Je semble l'amuser et ça me plaît. Alors qu'il est encore debout à ma gauche, il m'affirme :

— C'est toi qui vas attraper la crève ce soir !

Je sors le pull que je mets toujours dans mes affaires et l'enfile.

— Si on se dépêche, ça devrait aller.

Il vient derrière moi et glisse ses mains sur mes hanches.

Je commence à pédaler, prenant de la vitesse. Quand nous tournons au premier croisement, au bout de la ruelle, le rire d'Ezra retentit alors qu'il resserre son étreinte.

Je ne regrette pas d'avoir sauté le pas.

Ça y est, je suis heureux.

Vraiment heureux.

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