« On peut pardonner, mais oublier, c'est impossible. »

- Honoré de Balzac.

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1999, Appartement de Drago Malefoy.

Les images défilaient sous les yeux irrités et douloureux d'Hermione Granger. Son cœur battait rapidement, tandis que tout son être semblait s'être perdu dans le trou noir des souvenirs de Drago Malefoy. Le néant. Autour d'elle, tout allait trop vite ; les images, les bruits, les années. Elle était seule, perdue dans cette tornade d'émotions insupportable.

- Drago ? arriva-t-elle à peine à demander.

Toujours aucune réponse. Elle se mit à pleurer de plus belle, implorant le ciel pour qu'il lui vienne en aide. 

- Est-ce que quelqu'un m'entend ?

Elle était seule. 

En face d'elle, un diaporama de souvenirs défilait rapidement. Elle parvint à percevoir quelques images, et son cœur se stoppa net. En face d'elle, à quelques mètres, se trouvait elle-même. Dans chaque souvenir, dans chaque parole. Hermione Granger était seule face à elle-même.

- Qu'est-ce que... dit-elle en plissant les yeux.

Tous ces souvenirs la représentait. Petite, grande, concentrée en cours, riant dans la cour, mangeant dans la Grande Salle, lisant à la bibliothèque... 

- Drago, qu'est-ce que c'est que ça...

En face d'elle, la jeune fille riait à cœur ouvert, aux côtés d'Harry et de Ron. Quand elle croisa le regard du rouquin, son cœur se mit à battre rapidement, mais ne se serra plus comme autrefois. Avait-elle réellement guéri ?

Elle se calma peu à peu, voyageant doucement entre les divers souvenirs la représentant. 

- Ce sont tous tes souvenirs, ça ? demanda-t-elle tout bas. Tous tes souvenirs de moi ?

Soudainement, Lucius Malefoy apparu devant elle. Que pouvait-il bien faire au milieu des souvenirs la représentant ? Elle fronça les sourcils.

- Ta mère m'a raconté ce qu'elle avait entendu, dit l'homme d'une voix sévère. C'est honteux ! Ne te rends-tu pas compte que ces pensées te salissent, mon garçon ?

Drago devait avoir onze ans. Petit, les cheveux longs et plaqués en arrière. Sûrement était-ce lors de sa première année. 

- Une Sang-de-Bourbe, et puis quoi encore ? Un elfe de maison pendant que tu y es ?

- Père... implora le jeune garçon. Je suis désolé...

- Dorénavant, mon garçon, tu feras tout pour l'éloigner de toi. Je ne veux plus entendre de telles bêtises. Être attiré par une Sang-de-Bourbe, tu fais honte à la famille.

Hermione contracta la mâchoire, sentant son corps se raidir de haine.

- Les Sang-de-Bourbes n'ont pas leur place dans notre monde, ne l'oublie jamais.

Le souvenir se floutta, emportant Hermione dans une nouvelle vague d'images où elle se trouvait. Toutes ces scènes qui défilaient sous ses yeux n'étaient autre que les moments où Drago l'avait malmenée, maltraitée, insultée. 

- Drago... murmura-t-elle. Je suis désolée...

- Hermione ! cria une voix lointaine. Hermione ! 

Elle se retourna, mais ne vit personne. Les souvenirs continuaient d'aller et de venir sous ses yeux fatigués.

- Hermione ! 

Tout devint noir.

- Hermione ! cria Drago.

La jeune femme entrouvrit péniblement les yeux, éblouies par la luminosité qui l'accueillait dans le petit salon. Elle observa tout autour d'elle, passa sa main sur son corps ; elle était vivante et bien réelle. 

En face d'elle, le blond, les yeux rougis par la peine, la secouait vivement.

- Drago... Je suis... Désolée...

Et elle s'effondra. Le blond la serra contre le lui, le plus fort qu'il pouvait, enfouissant son visage dans sa crinière douce. Lui aussi pleurait, lui aussi saignait de l'intérieur. Jamais il n'aurait pensé partager ses souvenirs avec quelqu'un d'autre, et pourtant, il venait de le faire. Avec elle.

- Hermione... sanglota-t-il. 

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

- Tu ne répondais plus, ne parlais plus... C'était à peine si tu respirais...

Elle fronça les sourcils, se décollant de lui.

- Je t'ai appelé, pourtant.

- Je n'ai rien entendu...

Ils s'observèrent un instant, sans rien dire. Leurs yeux étaient rougis par la douleur, leurs visages tirés par la tristesse, et leurs lèvres gercées par les pleurs.

- Mon Dieu, Drago... Je suis tellement désolée...

- Tu n'y peux rien... soupira-t-il. Je n'ai pas été assez fort...

Un bruit sourd retentit. Une claque, violente, en plein visage. Hermione venait de frapper Drago Malefoy.

- Je t'interdis de dire ça ! Tu es la personne la plus forte que je n'ai jamais rencontrée ! Tu es bien plus fort que le monde entier réuni...

Elle se stoppa, mettant la main devant sa bouche, comme choquée par ses actes. Elle prit une grande inspiration, retenant ses larmes : 

- Excuse-moi...

Drago la fixait, les yeux écarquillés, posant sa main sur sa joue. Il la massa doucement, comme pour la soigner de la douleur qui s'abattait sur lui.

- Excuse-moi, je ne voulais pas...

- C'est vrai ? demanda-t-il. Ce que tu dis, tu le penses réellement ?

Elle hocha la tête, passant sa main sur celle du garçon. 

- Je peux te poser une question ? 

Il fronça les sourcils, acquiesçant d'un simple geste de tête.

- Tous ces souvenirs de moi sont les tiens ?

- À qui veux-tu qu'ils soient ? ironisa-t-il.

- Pourquoi t'es-tu tenu toujours aussi loin ? À cause de ton père ?

Le blond recula, comme effrayé par la mention de son paternel. Elle grimaça : 

- Excuse-moi, changeons de sujet...

Un long silence s'installa entre eux, tandis que leurs doigts s'emmêlaient nerveusement et tendrement. Elle baissa le regard vers le sol, la boule au ventre.

- Au fond de toi, tu connais la réponse, reprit Drago. Tu l'as vue.

« Être attiré par une Sang-de-Bourbe, tu fais honte à la famille. » ces mots résonnèrent alors dans son esprit.

Impossible, pensa-t-elle, ce n'était pas de moi dont ils parlaient.

- Je t'ai longtemps regardée, dit-il alors. De loin. 

Elle le questionna du regard.

- Il y a des choses qui ne s'expliquent pas, Hermione.

- Drago... Toutes ces choses que tu as vécues... Toutes ces choses que j'ai vues... Tu es... Très fort.

Une larme perla sur la joue du blond qui lui adressa un léger sourire, brisé.

- Tous les mangemorts sont passés par là.

- Toi, tu n'as pas eu le choix, c'est ce qui fait de toi un homme fort.

Un nouveau silence le sépara.

- Tu t'en veux ? demanda-t-elle en prenant sa main. 

- C'est une question que je ne me suis jamais posée.

- Et si tu te la posais maintenant, que me répondrais-tu ?

Il baissa les yeux.

- Je ne sais pas.

- Tu le sais au fond de toi.

Il plongea son regard glacial dans le sien.

- La question, c'est plutôt comment ne m'en voudrais-je pas après toutes ces atrocités ?

Elle grimaça.

- Moi, je ne t'en veux pas, sourit-elle.

- C'est déjà un bon début, rit-il nerveusement.

- Il faut que tu te pardonnes, soupira-t-elle. Tu n'as pas eu le choix, Drago.

- J'ignore si j'y parviendrai un jour...

- J'en suis certaine, dit-elle en serrant sa main dans la sienne. Je suis sûre que tu guériras un jour.

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Quel chapitre ! Les choses avancent un peu plus vite depuis quelques parties... 👀

Alors, qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?

Selon vous, quand vont-ils aborder la question du baiser ? Y en aura-t-il un nouveau ?

À mercredi prochain ! 

• Marina ♡