• DOUZE •

« Partons, dans un baiser, pour un monde inconnu  »

- Alfred de Musset.



1999, Maison d'Hermione Granger. 

Le jour se levait dans le petit salon londonien. Drago ouvrit péniblement les yeux, se sentant agressé par la luminosité qui inondait les lieux. Il lui fallu quelques secondes pour s'habituer à ce réveil, et de nombreuses autres pour comprendre ce qu'il lui arrivait. 

Allongé dans le fauteuil du salon, il s'était visiblement assoupi ici après sa discussion avec Hermione. 

Il se frotta les yeux, examinant les lieux dans leurs moindres détails. Après un voyage court dans la petit salle qui servait de pièce de vie, son regard s'attarda sur les viennoiseries qui reposaient sur la table de la salle à manger, à quelques mètres de lui. Il se redressa, s'approchant du plateau merveilleusement garni. 

- Es-tu déjà allé en France ?

Il sursauta. La brune venait de faire son apparition dans l'encadrement de la porte, un second plateau à la main. Silencieux, il l'observa déposer le café sur la table. 

- Ce sont petits-déjeuners à la française. Ils en raffolent là-bas. Quand j'étais petite, nous avions l'habitude de partir en France avec mes parents ; depuis, je ne prends plus que des petits-déjeuners sucrés. 

- Tu m'as fait peur, dit-il simplement. 

Elle haussa les sourcils, le dévisageant de la tête aux pieds : 

- Tu sais que tu ne vis pas seul, alors prépare-toi à ce que j'arrive parfois sans prévenir...

- C'est les mêmes choses qu'il y avait à Poudlard ? reprit-il alors. 

Elle secoua la tête : 

- Non, là ce sont les meilleurs petits-déjeuners que tu puisses goûter. C'est un français qui s'est récemment installé au coin de la rue, il a ouvert sa boulangerie à la française. Ses plats sont de véritables délices. 

Il examina Hermione s'agiter de droite à gauche pour installer le repas. Elle était stressée, mais était bien différente des jours passés. 

- Quelque chose ne va pas ? demanda Drago. 

Elle secoua la tête, continuant de mettre en place les assiettes et couverts de façon nerveuse. Ses membres tremblaient, son regard rougi semblait douloureux. Avait-elle dormi ?

- Je ne suis pas aveugle, reprit-il. Qu'est-ce qu'il y a ?

- Rien du tout, s'irrita-t-elle. 

Il ne la laissa pas continuer ; il attrapa son bras fermement, l'empêchant de lui tourner le dos et de s'enfuir dans sa cuisine. Elle posa le plateau instinctivement, baissant le regard vers ses pieds. Elle ressemblait à un enfant que l'on grondait pour une bêtise. 

- Je vais te demander une dernière fois avant de partir d'ici : qu'est-ce qu'il y a ?

Un long silence s'installa entre eux. Drago, se redressa, ne lâchant pas son bras. D'un geste doux, il releva son visage de sa main gauche, la forçant à le regarder dans les yeux : 

- Hermione ?

- J'ai replongé. 

Trois mots. Seulement trois. Et pourtant, cela lui fit l'effet d'un couteau qu'on lui plantait dans le dos. Drago sentit son cœur se resserrer face à la grimace qui se dessinait douloureusement sur le visage de la jeune femme. Hermione pleurait. 

- Ce n'est rien, dit-il finalement. 

Ces quelques paroles lui firent un effet atroce. 

- Je me sens épuisée, soupira-t-elle en baissant la tête. 

Il laissa tomber son bras le long de son corps, relâchant son emprise. 

- Ce n'est rien, la rassura-t-il. C'est totalement normal. 

Elle écarquilla les yeux. 

- Cela fait des jours que tu n'as pas replongé, tu as été très forte.  

Drago se surprit lui-même. Ces mots semblaient beaucoup trop doux pour être sortis de sa bouche, pourtant, c'était bien lui qui venait de les prononcer. 

- Je me sens... vidée. Je n'ai plus envie, je...

- Tout va bien se passer, lui coupa-t-il la parole. Je t'en fais la promesse. 

Il s'approcha d'elle, caressant son dos. Tendrement, il l'entraîna sur le canapé du salon, l'aidant à s'asseoir. 

- Le café va être froid...

- Il peut bien s'évaporer que je m'en ficherais tout autant. 

Elle sourit timidement. Dans un élan de bonté, Drago passa ses mains dans la chevelure douce et épaisse de la jeune brune. Leurs regards se croisèrent quelques secondes. Leurs visages, plus qu'à quelques centimètres, étaient dangereusement près. Mais Drago ne recula pas. C'était comme si elle exerçait une certaine attraction sur lui qui l'empêchait de tourner le regard de ses lèvres pulpeuses. 

Ce court moment sembla durer des heures. Il l'observa longtemps ; ses larmes, ses lèvres, son visage. Tout cela la rendait irrésistible. 

Tu deviens fou mon pauvre vieux, se dit-il intérieurement. 

- J'en ai marre qu'on se prenne la tête tous les soirs, je n'ai plus cette force-là...

Le cœur de Drago se mit à battre rapidement, comme prêt à sortir de son torse. Ses mains, toujours enfouies dans les cheveux de la Rouge et Or jouaient avec ses boucles félines. 

- C'est de ma faute, je dois rester professionnel, et j'ai laissé mes émotions prendre le dessus dans nombreuses de nos discussions. 

Elle secoua la tête : 

- Reste comme tu es. 

Il l'interrogea du regard : 

- Je préfère le Drago sincère et intime au Drago professionnel et froid, c'est celui qui m'aide le plus. 

- Mais c'est aussi celui qui souffre le plus, dit-il instinctivement. 

La main douce de la jeune fille se posa sur sa peau froide. Drago recula légèrement mais la laissa faire. 

- Tu n'as pas à avoir peur de moi, dit-elle. 

- Ce n'est pas de toi que j'ai peur, c'est de moi. 

Elle fronça les sourcils, le questionnant du regard. Il ne répondit pas, savourant la douceur de la peau de la jeune fille sur sa joue froid et pâle. Il n'avait jamais rien ressenti de tel. 

- Tu sais ce que c'est que de savoir que l'on détruit tout sur son passage ?

- Qu'est-ce que tu racontes... chuchota-t-elle. 

Les larmes d'Hermione firent monter les siennes. Drago prit une grande inspiration, tentant de maitriser les nombreux sentiments qui commençaient à le gagner. 

- Je ne suis pas fait pour ça, reprit-il. Pour les émotions. 

Il tentait de se convaincre lui-même à travers ces mots. Était-il possible de dompter ses maux dans un tel moment ? Y avait-il un remède à cette vague de frissons qui le parcourait désormais ?

- Pourquoi dis-tu cela ?

- Les émotions me rendent dangereux. 

- C'est comme tu te vois... Ce n'est pas la réalité. 

Les doigts fins de la jeune femme vinrent caresser tendrement le visage crispé du blond. 

- Tu n'en sais rien. 

- Détrompe-toi, j'en sais beaucoup plus que ce que tu ne le crois. 

Il fronça les sourcils mais n'obtint aucune réponse ; une lourd silence les séparait désormais. Une séparation de quelques centimètres, que Drago avait envie de braver. Pourquoi l'attirait-elle autant soudainement ? Qu'était-il en train de lui arriver ?

Leurs regards joueurs se croisaient, se séparant parfois pour venir observer les lèvres de chacun. 

- Drago... chuchota Hermione. 

Le visage de la jeune femme s'approcha dangereusement, mais il ne recula pas. Bien au contraire, Drago s'avançait à son tour comme attiré par celle-ci. Ils étaient des aimants ; ils se rejetaient autant qu'ils s'attiraient. 

- J'ai besoin de toi...

Des mots de désespoirs, des maux douloureux, des larmes glaciales. Le cœur du blond se mit à battre rapidement, et, à la vision de cette jeune femme en détresse, il ne pu résister. Instinctivement, ses yeux se fermèrent, son cœur se stoppa et ses lèvres s'écrasèrent sur celles humides d'Hermione Granger. Elle l'avait appelé, il l'avait attirée contre lui. 

Leurs lèvres s'entrouvrirent légèrement, laissant leurs langues se rencontrer et s'enlacer douloureusement. Ce baiser, fiévreux et langoureux, était plein de leurs maux. Leurs bras s'enlacèrent, leurs corps se rapprochèrent, tandis que leurs cœurs battaient à l'unisson. 

- Qu'est-ce qu'on fout bordel... chuchota-t-il en se décollant d'elle. 

Elle ne lui laissa pas le temps de continuer sa phrase ; d'un geste doux mais rapide, Hermione attira de nouveau le visage du blond vers le sien, lui offrant un baiser plein en émotions. Cette fois-ci, Drago la repoussa. Déboussolé, il se redressa du fauteuil, jurant sur Merlin. 

- Putain... soupira-t-il. Bordel de merde...

- Drago... implora-t-elle. 

Il ne lui adressa aucun regard et transplana. 


Et voilà, le chapitre 12 est terminé ! Quelles émotions... 🥵

Mais ENFIN un baiser ! 

Alors, vous en avez pensé quoi ? 

Que va-t-il se passer ensuite selon vous ?

À mercredi prochain pour en découvrir davantage... 😏


• Marina ♡


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