• DIX-NEUF •

« S'aimer soi-même est le début d'une histoire d'Amour qui durera toute une vie. »

- Oscar Wilde.



1er mai 1998, Poudlard.

Hermione cherchait des réponses du regard. Autour d'elle, tout ressemblait au souvenir qu'elle venait de revivre ; Poudlard tombait en cendre, son cœur se brisant petit à petit. Pourquoi étaient-ils retournés ici, que voulait-il lui montrer ?

— Drago, que fait-on ici ?

— Tu comprendras vite, répondit-il simplement.

Il lui fit signe d'avancer, d'un geste de tête inquiétant. Les traits de son visage étaient plissés, gravement. Il avait cette expression froide, distante ; celle d'antan. Hermione le suivit sans dire un mot, attendant impatiemment ce qu'il avait à lui dévoiler. Pourquoi donc Drago Malefoy l'avait-il emmenée dans un souvenir de la guerre de Poudlard ? Et par-dessus tout, qu'est-ce qui pouvait bien le mettre dans un tel état de tension et de stress ?

Quelques mètres plus loin, la silhouette du blond commençait à se dessiner. Son costume noir recouvert de poussière était reconnaissable à des kilomètres. Elle secoua la tête ; pourquoi prêtait-elle attention à de tels détails ? D'un regard craintif, elle ballaya les lieux rapidement. Tout semblait bien trop calme.

Drago s'avançait doucement dans le château, sur ses gardes. Il craignait quelque chose. Quand ils arrivèrent enfin à sa hauteur, Hermione pu voir que des larmes perlaient le long des joues du blond. Bien que le souvenir n'ait aucune couleur, elle le savait ; ses yeux viraient au rouge.

— On approche de l'endroit, dit-il.

Hermione frissonna. Autour d'elle, tout lui semblait bien trop familier. La scène était bien trop semblable à la mort de Ronald Weasley.

— Drago, c'est là que...

— Je sais, la coupa-t-il.

Elle fronça les sourcils. Comment pouvait-il savoir ? Il n'avait pourtant pas vu le souvenir d'Hermione, et elle ne se souvenait pas l'avoir vu dans le château durant la guerre. Elle en était même sûre : Drago avait fui aux côtés de ses parents.

— Qu'est-ce que tu faisais dans le château, Drago ? Tu étais pourtant parti avec tes parents.

— Je t'expliquerai tout au moment venu.

Ils continuèrent de suivre son souvenir de lui, arpentant les couloirs en direction du lieu du crime. Plus ils s'enfonçaient dans Poudlard, plus Hermione se sentait mal à l'aise. En seulement quelques minutes, elle s'était retrouvé deux fois dans un souvenir sur les lieux qui la hantaient depuis des mois.

— Quand je suis arrivé au manoir avec mes parents, une dispute a éclaté. J'ai complètement vrillé. Je ne comprenais pas pourquoi je n'étais pas resté aux côtés de mes camarades pour combattre.

Hermione écarquilla les yeux, tandis que Drago continuait :

— J'ai dit à mon père des choses horribles, des choses que je n'avais jamais osé lui dire. Et je suis parti.

— Tu es revenu ?

Il hocha la tête.

— Je voulais me racheter, dit-il. Alors j'ai décidé de venir combattre. Quand je suis arrivé, je n'ai trouvé personne.

Elle continuait de le suivre, écoutant son histoire.

— Je ne pensais pas trouver ça.

Il désigna la scène qui se passait devant lui. Ils se tenaient là, derrière Drago, en face du corps inerte de Ronald Weasley. Le blond lui adressa un regard douloureux, tandis qu'Hermione reculait d'effroi.

— Pourquoi... Pourquoi m'as-tu emmenée ici, Drago ? demanda-t-elle difficilement.

Mais il ne répondit pas. Tous les trois étaient plantés là, immobiles, face au cadavre du roux. Les deux mangemorts croisèrent alors le blond.

— Malefoy, occupe-toi de la Sang-de-Bourbe là-bas !

Puis ils déguerpirent sans un mot, laissant l'élève face à deux de ses camarades dans un sal état. Quelques secondes passèrent avant que le souvenir de Drago ne se penche vers Ronald Weasley. Il posa ses doigts sur le cou du roux, constatant qu'il ne respirait plus. Il était mort.

Hermione, en état de choc, regardait la scène les yeux écarquillés tandis que les paroles des mangemorts résonnaient dans son esprit :

« Occupe-toi de la Sang-de-Bourbe là-bas ! ».

Son cœur battait rapidement.

— Drago...

Il lui tendit la main, lui faisant signe de s'approcher. En face d'eux, l'élève ferma délicatement les yeux du roux d'un geste de main lent et douloureux, grimaçant. Hermione éclata en sanglots, enfouissant son visage dans le creux du cou de son amant.

— Merci, souffla-t-elle.

Il sourit simplement, les larmes aux yeux. Il aurait pu se réjouir, mais rien ne lui faisait plus mal que de voir les dégâts causés par son imbécilité. Elle se frotta les yeux, essuyant les larmes qui perlaient et floutaient sa vue. Drago s'était relevé, se dirigeant alors vers le corps d'Hermione, inerte.

— Quand je t'ai trouvée, tu étais inconsciente. Je ne savais pas quoi faire. Les mangemorts m'avaient donné l'ordre de te tuer...

Il marqua une pause, tandis que sous leurs yeux le garçon soulevait le corps d'Hermione Granger.

— Je t'ai emmenée dans la forêt interdite. Les créatures combattaient toutes, elle était vide et...

— Tu m'as sauvée...

Il grimaça tandis que le souvenir se floutait. En quelques secondes ils se retrouvèrent dans la forêt. Drago, accoudé à la racine d'un arbre, tentait de soigner tant bien que mal la jeune fille.

— C'était toi...

— C'était moi, dit-il simplement.

— Depuis tout ce temps...

Il grimaça, affrontant le regard de la jeune femme. Les yeux rougis par la douleur, Hermione continuait de pleurer chaudement.

— Pourquoi tu ne me l'as pas dit ? lui demanda-t-elle agressivement.

— En partant vivre loin de toute cette vie que j'avais construite ici, je m'étais fait une promesse : ne plus jamais revenir. Si je ne t'ai rien dit, c'est parce que je craignais de rester.

Elle fronça les sourcils.

— Quand Potter est venu me chercher dans mon trou pommé, j'ai refusé. Puis je suis revenu sur mon choix. Si je t'avais sauvée une fois, je pouvais le faire une deuxième fois.

Hermione restait muette, complètement sous le choc.

— La première fois, je l'ai fait comme pour me faire pardonner de la mort de ton petit-ami. La seconde, je l'ai fait pour moi.

— Pour toi ? le questionna-t-elle confuse.

Il marqua une pause, observant le souvenir qui les entourait.

— Ce jour-là, je me suis perdu. Te sauver, c'était comme retrouver une part de moi oubliée. Te sauver, c'était me sauver.

Elle s'approcha de lui, prenant son visage dans ses mains douces et tremblantes. Il sourit douloureusement.

— Drago...

— Ne me lance pas ce regard de pitié, j'ai horreur de ça.

— Ce n'est pas de la pitié.

— Qu'est-ce que c'est, alors ?

Elle sourit à son tour, s'approchant de lui. Elle ne parla pas, se contentant d'agir. Tendrement, elle déposa un baiser humide sur ses lèvres gercées. Ils fermèrent les yeux, profitant de cet instant intime dans un souvenir si douloureux.

— C'est une bonne chose, que tu te sois perdu.

Il rit nerveusement.

— Ça t'a rendu plus humain, ajouta-t-elle.

Drago écarquilla les yeux.

— Je me déteste tellement, soupira-t-il.

Un nœud d'amertume se formait dans sa gorge.

— Non, Drago, tu ne te détestes pas.

Il la questionna du regard.

— Tu détestes celui que tu étais, pas celui que tu es aujourd'hui.

— Et qu'est-ce que je suis ?

— Un être incroyablement bon.

Il pleura.



Ce chapitre, je l'attendais depuis le début de la fanfiction... Un moment intense, fort en révélation et riche en émotions ! 🥺

Qu'en avez-vous pensé ? ❤️

À très vite pour le prochain chapitre...

• Marina ♡


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