Prologue
Le noir l'entoure, l'enferme, l'étouffe. Son esprit est bel et bien éveillé ; mais ses yeux refusent de s'ouvrir, de lui obéir. Il est plongé dans une obscurité angoissante et dans un silence quasi-total. Il s'agite sans pouvoir s'en empêcher ; ses pensées vont et viennent, elles se dispersent et ne lui laissent aucun répit.
Où est-il ?
Que fait-il ?
Pourquoi est-ce que son corps ne semble pas répondre à ses ordres ?
Pourquoi est-il privé de tout ses sens ?
Il s'affole de plus en plus à mesure que le temps passe ; il n'en a plus la notion. Il pourrait tout aussi bien se passer des années pendant qu'il fait sa crise, il ne le remarquerait pas.
Il pensait se réveiller lorsque ses rêves se sont arrêtés, et pourtant tout lui laisse croire le contraire. Il était bien avant, il était bien lorsque son esprit imaginait tout ces scénarios. Mais plus maintenant. Il ne sait pas comment faire pour revenir en arrière, il ne sait pas comment retrouver ces instants de paix ; pourtant c'est là tout ce qu'il souhaite.
Il n'a jamais été dans un silence aussi profond. Mais le moindre bruit lui vrille le crâne. Même sa propre voix ne peut résonner dans sa tête, ou une vague de douleur lui traverse le corps. Et le son régulier qui est émis juste à côté de lui n'échappe pas à la règle. Il souffre, il a mal, et il pourrait faire n'importe quoi pour que cela s'arrête. Si son être ne semble plus exister, il est sûr de sa présence à cause de la souffrance permanente qu'il ressent.
Il n'arrive à rien. Est-ce que tout cela est le fruit de son imagination ? Un cauchemar ? Ou bien était-ce réel ? Et puis, comment tout cela pouvait être réel alors que rien ne le raccrochait à la réalité ? Il devient fou, sans pouvoir y faire quelque chose. Il devient fou, et il est obligé de se laisser faire. Il a l'impression, la désagréable impression, qu'il n'a plus le contrôle sur rien ; même pas ses pensées. Comment peut-il supporter son état, s'il ne le comprend pas ?
Il veut dormir.
Il veut partir.
Il veut qu'on le laisse.
Quoi de plus simple ?
Plus ses idées tournent dans sa tête, plus sa volonté de retrouver l'espace où il rêvait augmente. Le seul bruit qui remplit son crâne s'accélère, pour automatiquement ralentir. Il ralentit, ralentit encore et encore, lui laissant du répit. La douleur s'en va, au même rythme que le bruit change de cadence. La douleur part.
La souffrance l'a quitté, et il est enfin serein. Pourtant, dans la pièce où il se trouve, le bruit qu'il entendait résonne encore, mais de manière constante. Le volume est constant, et jamais le bip ne disparaît. C'est une ligne pleine et infinie. Mais lui, il ne l'entend pas. Il n'entend plus rien, ne ressent plus rien.
Quelque part autour de lui, le monde s'agite. On crie, on lui crie de ne pas faire ça, de rester, de se battre, de continuer ; mais il n'entend pas, il n'entend plus. Il est plongé bien trop profond dans les abîmes. Il a eu ce qu'il voulait...ou du moins pour le moment.
Quelque part autour de lui, le monde bouge. Les cris ne cessent pas et se mêlent aux pleurs. Ils persistent, résonnent encore et encore, avant d'être étouffés. Quelque chose claque, on prend la parole, on s'active. Il est le centre de l'attention. Mais il ne le sait pas, ne le sens pas, ne le voit pas. Et s'il voyait à quel point on veut le ramener, il hurlerait au monde de le laisser tranquille. Et il le hurlera probablement en se réveillant.
1 choc. 2 chocs. 3 chocs.
Il les sent. Au bout du troisième il les ressent. Et tout recommence.
Autour de lui, le monde redevient calme. Il y a quelques soupirs, de l'agitation à nouveau, puis plus rien. Il est à nouveau seul, éteint, et en souffrance.
On l'a sorti de son sommeil pour le replonger dans cet état qu'il déteste. Mais qu'importe pour les autres. Puisqu'il est là.
Taylor est là.
H.
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