8.5

Mae.
Mae.
Mae.
Mae, j'aimerais que tu me répondes. Mae, je t'ai écris tellement de lettre depuis que tu me l'as annoncé, elles doivent d'ailleurs toutes être dans ma chambre en ce moment.
Mae, tu me manques, nos discussions me manquent, tes bras me manquent, ta voix me manque, tout en toi me manque.
Mae, réponds-moi, je t'en supplie.
Mae, je vais devenir fou, ce n'est pas la première fois que je te parle dans ma tête.
Mae, je commence à oublier des détails te concernant, pourtant je ne veux pas. Mae, j'ai peur de t'oublier entièrement. Mae, je ne veux pas oublier et perdre les derniers souvenirs qu'il me reste de toi.
Mae, tu es tellement loin de moi à présent.
Mae, reviens-moi, je t'en supplie.
Mae, je veux sortir de ce cauchemar, je veux me réveiller et te trouver à mes côtés, sur le sol de ma chambre, une guitare avec nous, comme avant.
Mae, je veux t'entendre encore une fois, une dernière fois.
Mae, pourquoi es-tu partie ? Tu n'avais pas le droit de me faire ça. Je ne parle pas de notre promesse puérile, je parle de notre amitié. Tu ne pouvais pas me laisser comme ça.
Mae, tu devais te battre, tu me l'avais promis.
Mae, qu'est-ce que tu dirais hein ? Qu'est-ce que tu dirais face à tout ce que je me fais subir ? Qu'est-ce que tu dirais face à mes poignets, qu'est-ce que tu dirais face à mes cuisses ?
Mae, qu'est-ce que tu ferais pour m'en empêcher ?
Mae, t'étais la seule. T'étais la seule à me maintenir en vie.
Mae, qu'est-ce que tu me dirais pour calmer mes larmes, toi qui savais si bien le faire ?
Mae, qu'est-ce que tu ferais hein ? Je sais que maintenant tu ne peux plus rien faire, que tu ne m'entends pas, que tu ne me vois pas, mais et alors ? Tu serais déçue, je le sais, mais toi qui arrive si bien à mentir, comment ferais-tu ?
Mae dis-moi, j'ai besoin de toi.
Mae, comment je dois faire pour rester en vie ?
Mae comment je dois faire pour arrêter toutes mes conneries ?
Mae, comment je dois faire pour faire taire toutes ses voix dans ma tête ?
Mae comment je dois faire, donne-moi ton secret s'il-te-plaît, ça devient urgent.
Mae j'ai tellement besoin de toi, et tu n'es pas là.
Mae, je n'arrive pas à m'en remettre. Mae, j'en pleure encore le soir, je noircies toujours des pages et des pages de toute ma douleur et de toute ma tristesse.
Mae, je n'y arrive pas, je n'y arrive plus. Mae, je n'en peux plus.
Mae, pourquoi tu n'es pas là ? Pourquoi tu n'es pas après de moi ?
Mae, pourquoi tu as dû me laisser ? Mae, reviens.
Mae, je ne veux plus avancer sans toi.
Mae, je veux te rejoindre.
Mae, pourquoi la vie nous empêche d'être réuni ?
Mae je veux que tu reviennes et qu'on se batte ensemble. Mae, bordel.
Mae, je perds mes mots, je perds mon envie.
Mae, je me perds moi-même.
Mae, je ne sais pas, je ne sais plus comment faire, comment survivre. Mae, comment suis-je supposé combler ce manque
? Mae, comment suis-je supposé avancer sans toi.
Mae, c'est impossible, je ne peux pas y arriver, c'est bien trop dur, bien trop compliqué.
Mae, je n'en peux plus.
Mae, je ne fais que me répéter, je ne fais que ça depuis que tu n'es plus là. Mae, Mae, ma belle Mae. Ma douce Mae. Ma tendre Mae. Ma Mae.
Mae, je deviens fou sans toi.
Mae, t'étais censée rester auprès de moi jusqu'à nos 80 ans.
Mae, on était censé continuer à se taper des fou rires pendant des années.
Mae, on devait fêter nos 18 ans ensemble.
Mae, on était censé ne jamais se séparer.
Mae, putain. Mae, je... je ne sais plus quoi dire, je ne sais plus quoi faire. De toute façon, qu'est-ce que ça changera ? T'es partie, tu n'es plus là, et tu es beaucoup trop loin pour revenir. Tu sais, parfois je m'allonge dans l'herbe, ou alors je me pose sur le rebord de ma fenêtre, souvent le soir, je lève la tête et je regarde le ciel. Je le fais souvent en été, cherchant les étoiles. Je cherche cette étendue sombre, noire, et remplie de points brillants, tous plus beaux les uns que les autres. Je les regarde tous, et je pense à toi. Je pense à toi, à nous, à la vie. Et souvent, je pleure. Je pleure toues les larmes que je retiens, je mets souvent Amnesia  en musique de fond, et je pleure pendant de longue minutes. La musique ne change jamais, elle se rejoue sans cesse. Elle m'aide à pleurer, mais surtout elle comble le silence qui m'entoure beaucoup trop souvent pour qu'il ne devienne pas insupportable. Cela m'arrivait tellement souvent ces derniers temps. Au moins une fois par semaine je pense. À vrai dire, je me fiche un peu de la saison, qu'il vente, qu'il pleuve, qu'il neige, ou quoique se soit d'autre, dès que l'envie se fait trop forte, je me cale confortablement et je regarde le ciel, je regarde la ville. Je regarde les quelques personnes courageuses qui s'aventurent dehors et je me lâche.

J'observe ainsi le temps qui passe, me noyant dans mes larmes, m'habituant à ma vision floue. Triste vie n'est-ce pas ? Tellement palpitante, tellement intéressante. C'est à cela que je passe mon temps depuis trois ans. Trois ans. Tu imagines ? Trois ans que je vis, ou plutôt que je survis, sans toi. Je ne sais même pas comment j'ai fait, et comment je continu de le supporter. Je ne voyais pas ma vie sans toi, et j'ai réussi à passer trois années de celle-ci malgré ton absence. Je n'arriverai pas à en supporter plus. D'autant plus que si je meurs de vieillesse, je ne parle pas de jours, de semaines, de mois ou d'années à supporter, mais bien de dizaines d'années. Mission impossible en somme.

Pourquoi a-t-il fallu que cela t'arrive à toi ? Pourquoi cela n'a-t-il pas pu toucher quelqu'un d'autre ? Pourquoi la vie a-t-elle décidé de t'infliger cela à toi ? Tu ne le méritais pas, tu étais trop bonne pour devoir partir.
Mae, je t'aime. J'espère que tu t'en souviens. Je t'aime tellement si tu savais. Si Aaron représente tout pour moi, tu es encore au-dessus, et tu le seras toujours.
Tu es mon tout Mae. Je ne sais combien de fois je te l'ai dit. Trop peu lorsque tu étais près de moi, beaucoup trop depuis que tu es partie. Et je continu de le faire, encore et encore, inlassablement. Pourtant je sais que je n'aurais plus jamais de réponses, mais je ne peux pas m'en empêcher. C'est ainsi et puis c'est tout, je ne pourrais rien y changer, et si je ne te le clame pas encore et encore, que se soit par écrit, à l'orale dans un grand monologue, dans une chanson, dans mes pensées, je vais rapidement perdre la tête. Cette phrase tourne en boucle dans mon esprit, accompagnée par des milliers d'autres, la plupart t'étant destinées. Elles me donnent la migraine, et je ne peux pas m'en débarrasser. Je dois me contenter de souffrir, encore et encore, des heures durant.
Mae j'ai besoin de toi, j'ai tellement besoin de toi auprès de moi.
Mae, je ne sais plus comment te le dire. J'aimerai t'écrire un livre entier t'expliquant tout ce que je ressens pour toi, mais jamais tu ne pourras lire ces lignes, alors à quoi bon ?
Mae, j'aimerais tellement de choses. J'aimerai prendre ta place Mae. Tu mérites la mienne bien plus que moi.
Mae, ma belle, je me rappelle de tout, si tu savais. Que se soit des coups de téléphone à 4 heures du matin, que se soit de l'annonce dévastatrice, que se soit de nos fou rires à n'en plus finir, que se soit de nos sourires, que se soit de nos bêtises, que se soit de ses centaines d'heures passées ensemble. Je me souviens de tout et m'en souviendrais toujours.

Jusqu'à ce que la mort nous sépare tu te souviens ? Je ne pensais juste pas que ça arriverait aussi vite.



H.

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