29.2
̶ Je ne sais vraiment pas quoi te dire. Je me suis imaginé des dizaines de fois nos retrouvailles, mais jamais je ne les ai imaginé dans ces conditions. Alors, je suppose que je devrais commencé par te dire ce que je ne t'aie jamais dis, non ? J'entends par là pourquoi je t'ai quitté. Je ne sais plus trop ce que je t'ai dis ce jour-là, à vrai dire je cherchais la première excuse qui pouvait passer. Et je crois que j'aie un peu échoué, non ? C'était tellement dur de ne pas me retourner en partant, de ne pas t'embrasser, de ne pas te prendre dans mes bras. Je sais que j'aie fait une énorme connerie en te laissant, et d'ailleurs ton frère me l'a plutôt bien expliqué...
Il s'arrête pour rie nerveusement et reprend presque aussitôt :
̶ Tu m'as énormément manqué, va savoir pourquoi. C'est moi qui te quitte, et tu me manques. J'ai longtemps réfléchi à mon choix de rompre, et j'ai quand même réussi à trouver le moyen de regretter. Tu hantais mes pensées, jour et nuit, mais je ne pouvais pas revenir vers toi, pas après t'avoir laissé comme ça. Je ne méritais pas ton pardon, je ne méritais plus ton amour.
Tu sais, j'ai commencé à faire des conneries quand je suis entré en seconde, et puis j'ai commencé à m'intéresser aux regards des autres. La personne confiante et assumée que j'étais avait disparu. Alors, tu comprends bien que dès qu'on me demandait comment s'appelait ma copine, je ne répondais pas.
Au départ, j'avais le cran de répondre que j'avais un copain et que j'étais heureux, mais au fur et à mesure je n'y suis plus arrivé.
Au fur et à mesure du temps, j'ai laissé le regard de mes camarades me changer et me faire devenir ce que je voulais à tout prix éviter.
Moi, la personne tolérante et aimante, je devenais le plus gros enfoiré et fermé d'esprit de la Terre. Je t'ai délaissé petit à petit, sans que tu ne le remarques, pour au final t'annoncer de but en blanc que je te quittais.
Quel con je fais putain ! J'ai gâché un an de relation pour quoi ? Pour rien du tout ! Pour des tonnes et des tonnes de regrets ! C'est tout ! Putain, rends-toi compte, je suis même sorti avec une fille !
Une fille putain !
Je n'ai jamais, ô grand jamais, été attiré par les filles et voilà que tout d'un coup je me mets à les enchaîner ! J'aurais vraiment adoré qu'à cette époque tu viennes me foutre un bon coup de poing dans la gueule, parce que franchement je ne sais pas ce qu'il m'a prit ! Mais le pire dans tout ça je crois, c'est que je t'aimais ! Indéniablement, et irrémédiablement j'étais amoureux de toi putain ! À croire que c'était une honte alors que je l'avais accepté pendant plus d'un an, voilà que je me haïssais pour ça ! Je n'ai vraiment rien compris à la vie, à ma vie putain !
Sa voix est montée d'un cran. Il ne crie pas, mais il est énervé et cela s'entend. Mais contre qui ? Moi ? Lui ? Je n'en sais rien.
Il remue le couteau dans la plaie, et j'ai la grande impression qu'il le fait exprès. Chaque mots augmente les blessures qu'il a réveillées un peu plus tôt. Et je ne suis plus que douleur.
Pourquoi fait-il ça ?
Prend-il plaisir à me dire toutes ces choses ?
Ou ne le voit-il simplement pas ?
̶ Tu sais Taylor, je m'en veux énormément. Parce que si je ne t'avais pas quitté, on serait sans doute encore ensemble actuellement.
Si je ne t'avais pas laissé, tu n'aurais probablement pas essayer de te suicider.
Si je n'avais pas laissé le regard des autres me guidait, on serait plus heureux que tous les couples de la ville rose.
Mais, comme on dit, avec les si on referait le monde. Mais moi tu vois, j'aimerais bien le refaire notre monde. J'aimerais bien revenir en arrière et annuler cette rupture. C'est sans doute le plus grand regrets de ma vie, et je me rends compte que l'ampleur que ça a maintenant que tu es inconscient devant moi. Je rêve de te voler un baiser là, de suite, mais si tu l'apprenais, je pense que tu me tuerais.
Et puis je suppose que tu es passé à autre chose, je me trompe? Vu ton physique, ta façon d'être, tes passions, je suis certain que tu as dû trouvé chaussure à ton pied comme on dit, et que ce garçon est beaucoup mieux que moi. Mais bon sang ce que l'envie est forte, tu n'imagines même pas. J'arrête pas de me demander si tes lèvres ont le même goût que le jour de notre premier baiser, je me demande si mon cœur accélérera encore si nos lèvres se rencontrent, je me demande si mon ventre va papillonner. Ta bouche me tente tu sais. Elle est comme d'habitude, lisse, charnue, et légèrement gercée – comme j'ai toujours aimé qu'elle soit.
Il paraît que les médecins t'ont enlevé le tube du respirateur ce matin, avant notre arrivée. J'ai l'impression que tout est là pour me dire que je dois te reconquérir, que nous sommes fait pour être ensemble. Et j'aimerais vraiment savoir ce qu'il se passe dans ta tête tu sais, parce que je pense que ça m'aiderait énormément à résister si je savais que tu ne voulais pas. Je ne peux pas te regarder, sinon je sûr de craquer. C'est fou quand même, que après autant de temps tu continues de me faire autant d'effet. C'est... surprenant, je n'aurais jamais parié là-dessus.
Mais qu'est-ce que tu dis Bauryce ? Qu'es-ce qui te passe par la tête ? J'aimerais pouvoir lui dire de sortir de cette chambre ; de ma vie. J'aimerais pouvoir lui dire de s'arrêter, de se taire et de partir. Je le hais déjà bien assez, veut-il vraiment risquer sa vie en m'embrassant ? Hors de question qu'il fasse ça. Je ne veux pas qu'il refasse notre monde, je ne veux pas tout reconstruire avec lui, je veux juste pouvoir l'oublier tranquillement, je ne veux certainement pas qu'il entre à nouveau dans ma vie. Je ne veux pas qu'il profite de ma faiblesse, de mon coma.
Je ne veux pas qu'il m'embrasse.
Alors pourquoi mon cœur ne fait qu'accélérer et n'arrive pas à se calmer depuis que Bauryce a émis cette idée ?
̶ Je vais passer à autre chose avant de commettre l'irréparable. J'entends les machines qui bippent à une vitesse plus importante que tout à l'heure, et je ne sais pas ce que ça veut dire, alors je vais éviter de faire des conclusions hâtives que je pourrais regretter.
Je ne sais pas vraiment depuis combien de temps je te parle, mais crois-moi, ma seul hantise est de voir Fabien, – ou pire – tes parents, voir ton meilleur ami, débarquer. Donc, je vais enchaîner avant de manquer de temps. Mais de quoi parler ? La seule chose qui me vient à l'esprit est notre relation. Mais même là je ne saurais que dire. Enfin non, je pense que j'aurais tellement de choses à dire que rien ne sortirait, ou alors tout viendrait comme actuellement, et je me perdrais dans ce que je dis. Enfin, je pense que je ne fais que ça de toute façon, me perdre et radoter.
Tu sais, tu es ma plus belle histoire, mon premier amour, et tu seras toujours dans ma tête, dans mon esprit. Et, repenser à ce que l'on a vécu apporte des tonnes et des tonnes de regrets. Puisque de toute façon, il est toujours questions de ça, les regrets. Encore et encore, dès que l'on commence à en oublier un, un nouveau apparaît. La plupart des miens sont en rapport avec toi. J'ai des centaines de regrets, des dizaines de remords. Vraiment. Et certains sont tout bêtes, mais bien là. Dans tout mes moments de déprime ils ressortent de là ou j'essaye de les enfermer et reviennent me tourmenter, me blesser. C'est insupportable, réellement. Chaque moment de déprime s'accompagne de souvenirs avec toi, heureux, très vite suivi par un moment où je gâche tout. Que se soit nos disputes, que se soit la rupture, que se soit l'ignorance. Il y a toujours un souvenirs que je hais qui remonte, chassant tous les moments heureux que l'on a passé ensemble.
Suis-je utopiste si j'imagine qu'après ton réveil j'aurais le droit de venir te, parler à nouveau, comme avant ?
J'ai toujours eu une tendance positive, tu le sais, et même maintenant cette tendance me poursuit encore. Elle me suit et me donne des faux espoirs, crée des rêves dans mon esprit. Oui, comme tu le devines, je finis souvent déçu, mais bon je dois avancer et faire avec. Je t'avoue que ce n'est pas tout le temps facile, donc j'ai souvent mal au cœur, mais je suppose que toi aussi, non ?
Quoiqu'il dise, j'ai l'impression qu'il dit n'importe quoi. Il enchaîne révélations sur révélations, et je déteste ça. Il ne me laisse même pas le temps que rassembler mes pensées qu'il m'annonce déjà autre chose. Il se perd beaucoup plus que moi en temps normal, et il ne répond à aucun questions. J'ai à la fois envie qu'il se taise et qu'il continue de parler. Je suis contradictoire, assurément.
Je le sais, mais que puis-je faire d'autre ?
Bauryce reste mon premier amour, et mes sentiments pour lui m'ont poursuivit encore un certains temps après notre rupture, avant de se diriger vers quelqu'un d'autre. Cependant, j'ai l'impression qu'ils me hantent encore, qu'ils sont toujours là, tapis au fond de moi. Je ne veux pas ça, mais j'oublie tout maintenant qu'il est à côté de moi.
J'oublie tout et tous les merveilleux souvenirs que j'avais avec Bauryce refont surface. Il n'y a plus personne d'autre dans mon esprit. J'imagine mon ex petit-ami, j'essaye d'imaginer sa coupe de cheveux, sa taille, sa carrure, ses yeux. Je m'aide de mes souvenirs et de ce que je connais de ses goûts pour mettre un nouveau visage sur ces mots. Je passe ainsi le temps, j'évite de me concentrer sur chacune des nuances de sa voix, j'évite de me concentrer sur tout ce qui me vient en tête. À vrai dire, ça n'aide pas énormément, mais pour l'instant c'est suffisant.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top