🦇5🦇
(Version 2.0 réécrite)
Une face cadavérique, une peau transparente et luisante, des yeux vides et morts enfoncés dans des orbites sombres, des morceaux de peau qui se détachaient des bras sous les vêtements déchirés... C'était bien un zombie.
Mes jambes tremblèrent sous mon poids. La peur s'infiltra dans mes veines comme un poison insidieux, distillant son venin partout dans mon cœur et dans mon corps. Mes mains moites agrippèrent le tissu de ma robe avec des doigts tremblants. Mes yeux, écarquillés, ne croyaient pas ce qu'ils voyaient.
Un zombie.
J'étais sûre que c'en était un. Comment le savais-je ? Je n'en avais aucune idée. Un instinct ? Une intuition ?
L'être s'avançait avec lenteur en provoquant divers bruits répugnants. Sa respiration sifflante parvenait à mes oreilles. Il émergea entièrement de la ruelle, se dévoilant sous mes yeux apeurés. Ses gestes saccadés m'hypnotisaient, je ne savais plus détacher le regard de cette apparition. Le dégoût et une fascination malsaine se disputaient mon esprit.
Le zombie était maintenant à deux mètres et je n'avais toujours pas bougé. J'étais paralysée de terreur. Finalement, le dégoût vainquit la fascination, mais pas mes muscles pétrifiés. Je restais immobile, inerte. Mes pensées me hurlaient confusément que je devais bouger, en vain...
Un mètre. J'entendais distinctement son souffle rauque et mouillé, aux relents de putréfaction, qui m'assaillaient les narines sans pitié. Il leva une main vers moi et je revins enfin à mes esprits, mais bien trop tard... Il saisit mon poignet avec force et tira brusquement. Je me sentis partir en avant et hurlai le plus fort possible, les cordes vocales soudain libres.
Le zombie saisit mon deuxième poignet qui tentait de le frapper par réflexe et approcha son visage horrible et puant du mien. Je cessai de respirer. Mes pensées n'allaient que dans deux sens. Une partie de mon cerveau hurlait que j'allais mourir, l'autre priait pour que Nary, Luk et Zefi arrivent avant que je ne trépasse. Je ne savais pas qui croire. L'horreur et le dégoût que j'éprouvais pour la chose en face de moi occultait toute réflexion sensée.
Mais, alors que je pensais qu'il allait me sauter à la gorge, il s'arqua vers l'arrière en convulsant et j'en profitai pour me dégager par des mouvements désordonnés et tremblants. Me traînant au sol, me griffant sur les graviers, je m'éloignai le plus vite possible de cette chose démoniaque qui m'avait attaquée. Ma respiration trop rapide s'apaisa lorsque je m'aperçus d'un rapide coup d'œil qu'il gisait à la même place que tout à l'heure. Immobile. Mort ?
Je restai couchée au sol sur le dos pendant de longues minutes, me remettant de mes émotions. Au bout d'un certain laps de temps, j'entendis des bruits de pas.
Mes yeux s'ouvrirent brusquement et j'eus un mouvement de recul brusque et instinctif.
— Doucement jeune fille ! me dit une femme. Calme-toi, ils sont endormis.
Je m'assis sous son regard inquiet et elle attendit que je l'interroge.
— Endormis ? C'est... C'est... Que se passe-t-il ?! bégayai-je difficilement.
J'avais la bouche étrangement pâteuse, comme après une profonde nuit de sommeil.
— Les zombies prennent vie tous les jours à cinq heure, jusque six heure pile. Ensuite, ils se rendorment, et reprennent leur action à cinq heure le lendemain. Ça arrive depuis un mois... Personne n'y comprend rien, c'est l'enfer.
Je fermai les yeux. Ainsi, les zombies reprenaient vie une heure par jour, menaçaient des humains, depuis un mois ? C'était... Irréaliste ! Tout ça me faisait penser à une série d'horreur.
— Tu ne le savais pas ? interrogea la femme. Tu ne vois pas le journal chez toi ?
Voyant la méfiance apparaître sur le visage de cette gentille personne, je m'empressai de dire quelque chose.
— Si, mais chez nous... Il n'y en avait pas encore quand je suis partie.
C'était la vérité, somme toute. La femme reprit son sourire et jeta un oeil à la créature inanimée étendue un peu plus loin. Un rictus de dégoût se forma brièvement sur ses lèvres mais elle se retourna vers moi bien vite.
— Ah, je vois. Dis-moi, que fais-tu seule dans la rue, à la portée du moindre zombie venu ?
Je n'eus pas le temps de répondre qu'une voix claire et joyeuse retentissait derrière moi.
— Oh madame merci ! Vous avez retrouvé notre sœur ! s'exclama Nary en se jetant à mon cou.
La femme sourit d'un air soulagé, malgré le fait que Nary et moi ne nous ressemblions pas du tout, et sembla y croire. La blonde me releva, sourire aux lèvres, et remercia chaleureusement la dame, qui s'en alla le cœur léger après un bref « Faites attention à vous les enfants » auquel Nary répondit « Ne vous inquiétez pas, nous rentrons ».
J'étais vraiment heureuse qu'elle soit là, réalisai-je. Elle allait peut-être pouvoir m'expliquer cette histoire de résurrection des zombies qui semait la panique. Toute ma méfiance vis-à-vis d'elle s'était envolée. Elle était sincère, d'après ce que j'avais pu voir, une qualité de plus en plus rare. De plus je devais comprendre ce qui se passait. Ce n'était pas normal.
— Anastasia ! cria Zefi en arrivant peu après depuis une ruelle. Qu'est-ce qui t'a pris bon sang ?
Je serrai les poings. Revoilà monsieur « Piques ».
— Je suis sortie.
— Sans notre accord, alors que nous te l'avions défendu, et tu as risqué ta vie. Bravo ! railla le jeune homme d'un air énervé.
Luk trottina en nous rejoignant à son tour. Ses yeux se posèrent sur moi et il sembla rassuré. Je lui souris avec un air d'excuse. Il rejoignit Nary et posa une main ferme sur son épaule, qu'il pressa discrètement alors que Zefi semblait vouloir poursuivre sur sa lancée.
— C'est pas tout ça, mais engueulez-vous au Manoir, on est trop exposés ! intervint Nary.
Elle me tira vers une ruelle, Zefi et Luk suivant. La vampire appuya contre un mur de béton semblable aux autres et une porte se dessina sur la surface grisâtre. Les symboles étaient identiques à ceux que j'avais vus à l'aller et illuminés de la même lueur émeraude.
Elle l'ouvrit, me poussa à l'intérieur et nous nous retrouvâmes tous dans le couloir.
— Comment as-tu pu faire ça enfin ! Le Monde des Vivants est en proie à des dérèglements, la Mort menace et les morts reviennent. Risquer ta vie ne nous aidera pas à accomplir notre devoir ! fulmina Zefi, aussitôt que nous fûmes arrivés.
« Et comment aurais-je pu le savoir ? » me retins-je de crier. Je croisai les bras, essayant de maîtriser ma respiration furieuse. Nary s'éclipsa, ainsi que Luk, avant que je ne puisse les retenir, nous laissant nous engueuler à loisir. Sauf que moi, je n'en avais aucune envie, après ce que je venais de vivre. J'étais exténuée et secouée.
— Écoute, commençai-je d'une voix épuisée, je sais que je ne dois pas y retourner, ça va ? C'était une idée stupide, mais à ma place tu aurais certainement fait pareil !
Il serra les poings et contracta la mâchoire.
— Tu n'as aucune idée de ta valeur ! Tu ne dois pas mourir. Tu comprends ça ?! Tu ne dois pas mourir !
Voyant que je ne répondais pas immédiatement, trop occupée à trouver le double sens de ses paroles, il se mit à exploser.
— Mais pourquoi le destin a-t-il choisi une telle imbécile ?! Nous avions besoin d'une combattante, d'une guerrière, pas d'une imbécile peureuse et fugueuse !
Blessée, je crispai les poings et mordis ma lèvre en détournant le regard du visage furieux du vampire.
— Je comprends rien à ce que tu racontes... Explique-toi. Pourquoi ne dois-je pas mourir ? Ça ne concerne que moi, après tout.
Il détourna le regard et garda le silence un petit moment. Je pris mon mal en patience en repoussant fermement les particules noires qui avaient envahi ma vision. J'étais fermement décidée à connaître le fin mot de cette histoire complètement folle ! Les « demi-propos » de Zefi commençaient à sérieusement m'agacer.
– Tu as été choisie par le destin pour contrer la grande invasion de la Mort.
Il avait parlé sans vraiment me regarder. Ses yeux étaient figés dans le vague par-dessus ma tête.
— Nous sommes les Gardiens, des humains devenus vampires et résidant au Manoir Sombre, mais toi, Anastasia, toi...
Il baissa ses iris de glace vers mon visage.
— Tu es une Dark, une meneuse. Celle qui vaincra la Mort pour protéger les mondes.
ARCHIVES avril 2018
Tadam !! La révélation que vous attendiez, et ce cinquième chapitre est en ligne ! Qu'en avez-vous pensé ?😰
Avez-vous hâte de lire la suite ? Que pensez-vous qu'il va se passer ?😏
Quel est votre personnage préféré à ce stade de l'histoire ? Bon il n'y en a pas beaucoup, d'accord, mais disons entre Nary, Luk et Zefi. Parce que Ana c'est le perso principal alors ça va pas ^^
À bientôt ! Merci d'avoir lu cet chapitre et de continuer à suivre l'histoire ! 😘
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