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(Version 2.0 réécrite)



Un flot de chaleur inonda mon corps, se répandit dans mes veines comme un feu ardent, et je me laissai submerger avec délice.

Mes mains trouvèrent la nuque du vampire rapidement, afin d'approfondir notre étreinte. Mes doigts effleurèrent sa peau avec douceur, propageant le brasier qui me consumait toute entière. Je le sentais vibrer contre moi, alors que nos lèvres dansaient une valse endiablée.

Ce fut le souffle court que je m'éloignai de Zefi afin de permettre à mes poumons de reprendre de l'air. Ses pupilles de glace me fixaient avec une chaleur si intense que je me sentis fondre. Ses joues avaient pris une douce teinte rosée.

— Je... haleta-t-il péniblement. Anastasia...

Je sentais qu'il allait s'excuser, ou quelque chose comme ça. Aussi ne lui en laissai-je pas le temps en l'enlaçant fiévreusement, avant de l'embrasser délicatement à mon tour. Il se laissa entraîner dans notre baiser.

Lorsque je fus de nouveau à court d'oxygène, je m'écartai du vampire, les yeux baissés. Bon sang, mais je ne me savais pas aussi... aussi prompte à...

— Tu es toute rouge, me taquina Zefi avec un sourire timide.

Je ripostai d'une petite tape sur le bras, faussement vexée.

— Écoute, c'est pas parce que... parce que nous...

— ... nous sommes embrassés ? termina-t-il pour moi avec un demi-sourire.

— ... que tu peux me taquiner comme ça, bredouillai-je avec peine, encore un peu sous le choc.

J'avais du mal à réaliser ce qui venait de se dérouler. Et à démêler mes sentiments tout embrouillés...

— Écoute, si tu veux, on fait comme si rien n'avait eu lieu... avança Zefi sans me regarder.

Je le fusillai du regard, mais au fond, je me demandai si ce n'était effectivement pas une bonne solution. Puis je me repris.

— Tu te rends compte de ce que tu dis ? lui jetai-je.

— Ana...

— Tu as envie de faire comme si rien n'avait eu lieu ?! Sérieusement ? Alors tu n'es qu'un pauvre type ! crachai-je, pleine de rancœur, alors que les dernières braises mourantes qui restaient du brasier de tout à l'heure s'éteignaient dans un chuintement au fond de mon cœur meurtri.

Je me levai, prête à partir - me lamenter dans un coin certainement, à la recherche de ce qui resterait de ma dignité - lorsque Zefi prit la parole d'une voix extrêmement ténue et brisée.

— Un pauvre type amoureux.

Je me figeai. Avais-je bien entendu ? Ou n'était-ce que le fruit cruel de mon imagination ?

— Anastasia, s'il te plaît... Ne pars pas.

Je serrai les poings.

— Pourquoi, hein ? dis-je d'une voix cassée par les émotions.

— J'ai beaucoup hésité, commença le vampire derrière moi, avant d'essayer de me rapprocher de toi. Je t'ai trouvée si belle, dès que je t'ai vue dans l'antichambre de la Mort. Mais notre résurrection est cruelle. Je savais que nous allions mourir bientôt, dès le réveil de la Mort, alors je n'ai pas voulu t'aimer. J'ai rejeté toutes ces émotions cruelles qui me perforaient le cœur, je les ai cachées derrière des paroles parfois odieuses, derrière un masque impassible. (Il marqua une pause et je me rendis compte que j'avais cessé de respirer. Je pris une goulée d'air) Mais elles grandissaient derrière leur prison de chair. Chaque parole ou presque que tu prononçais les faisait croître. Tu es intelligente. Belle. Merveilleusement courageuse, même si j'ai prétendu le contraire. Alors s'il te plaît, ne pars pas.

Mes yeux clos ne virent pas Zefi se lever et me faire face. Tout mon être était absorbé par son discours, par ses mots, par l'émotion qu'il laissait transparaître dans sa voix vibrante, hésitante même à se dévoiler si entièrement.

— Mais aujourd'hui, j'en ai assez. Je vais t'aimer, même si nous mourons demain. Parce que c'est pire que te regarder de loin. Rejette-moi si tu veux. Crache-moi au visage. Dis-moi les choses atroces qui te traversent probablement l'esprit. Mais laisse-moi t'aimer.

C'était incroyablement niais. Et pourtant... Mon coeur battait follement dans sa cage de chair.

— Zefi, les seules choses qui me traversent l'esprit en ce moment sont des paroles muettes, celles qui se révèlent lorsqu'on cesse d'être dans le déni, articulai-je, les yeux toujours fermés. Si tu es coupable de craindre la Mort et de te priver de sentiments pour ça, alors moi je suis coupable de refuser d'admettre que je ressens quelque chose pour toi.

J'ouvris les yeux. Le visage de Zefi était incroyablement expressif. Honte. Joie. Tristesse. Peur. Tendresse. Tous se mêlaient dans ses yeux si particuliers. Je me mis à sourire doucement.

La conversation que nous menions était on ne peut plus clichée, de celles qui étaient présentes dans des drames romantiques à la télévision mais au fond, je m'en moquais. Il croyait à ce qu'il disait, c'était le plus important. Qu'il s'inspire de Shakespeare ou de Molière, ce n'était pas mon affaire.

— Je ne m'en vais pas, Zefi. On a la Mort à combattre. Je sens que ce sera pour bientôt. Allons voir Nary et Luk, peut-être y aura-t-il du changement, lançai-je d'une voix déterminée, étonnamment revigorée par cette dose de sentiments.

***

L'infirmerie était silencieuse. Depuis l'autre côté de la porte, je n'entendais que deux respirations calmes. Zefi, debout à mes côtés, ne disait rien. J'avais une extrême conscience de sa présence à quelques centimètres de mon corps.

Je poussai la porte avant de me figer.

— Nary ! Luk !

Je me précipitai vers les deux vampires, couchés au sol, craignant que quelque chose d'affreux ait eu lieu. Mais lorsque je pus les voir entièrement, je m'aperçus qu'ils étaient enlacés.

Luk souriait. Il avait une main posée sur la tête de Nary, dont les cheveux dorés s'étalaient en corolle sur le sol. L'autre main se tenait sur ses hanches, comme pour s'assurer de sa présence à ses côtés. La vampire, le sourire aux lèvres, dormait plus paisiblement que ces derniers jours. Un sourire se découvrit sur mon visage. Même si le sol ne devait pas être des plus confortable, je n'osais pas les réveiller.

Zefi soupira à mes côtés. Lui aussi souriait en voyant ses amis aussi paisibles.

— Je pense qu'on va les laisser... chuchota-t-il doucement avant de se diriger vers la porte.

Je le suivis silencieusement.

Une journée pleine de bonnes choses... Si l'on résume, tout s'annonce bien avant l'affrontement final. Nous avons une arme en plus. Les Gardiens se sont réveillés. Et je ne parle même pas des confessions qui ont été faites... J'aurai tout le temps d'y réfléchir plus tard, pour l'instant... Concentrons-nous sur le combat.

Une intuition diffuse ne me quittait pas, cependant, à chaque fois que je pensais à cet affrontement inéluctable. Je repensais au rêve de Nary, où elle mourait sous mes yeux. Je revoyais le monde des humains, désert. Les regards des vampires lorsqu'ils en revenaient. Et alors, un profond malaise m'envahissait. Allions-nous gagner ? me demandais-je alors. En tout cas, j'allais tout faire pour donner une Happy End à cette histoire rocambolesque. 














ARCHIVES novembre 2018

Coucou !

Un chapitre écrit d'une traite, il faut croire que j'étais inspirée au niveau grands discours... 😏

Je vous laisse, je n'ai pas beaucoup de temps, alors juste : votez, commentez, aimez ! (bon le dernier je ne peux pas de tout vous y obliger... ^^')

Vous en avez pensé quoi ? 😊

Zefi ? Ana ?

Bye !

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