Sombre cauchemar
Bonjour à tous et à toutes et bienvenue dans mon cauchemar, dans le sens propre comme dans le sens figuré du terme.
Je vous propose aujourd'hui de plonger dans les souvenirs d'un des pires cauchemars qu'il m'ait été donné de faire.
⚠️⚠️ TW : Attention ce texte aborde des sujets qui pourraient heurter la sensibilité de certains lecteurs ! ⚠️⚠️
Le point de vue sera toujours extérieur, alors je vous invite à vivre le texte comme si vous étiez vous-même piégé dans ce cauchemar.
Soyez indulgent avec moi, il s'agit de mon premier texte de ce genre, je n'ai rien inventé, tout provient directement d'un de mes rêves.
Sombre cauchemar
Par une matinée ensoleillée, deux enfants sont sagement en train de jouer à l'arrière d'une grande maison. À l'ombre d'un vieux chêne situé au fond du jardin, le petit garçon aux joues rondes d'à peine huit ans s'amuse à envoyer un ballon à sa grande sœur de deux ans son aînée. Cette dernière jette de furtif coup d'œil en direction de la fenêtre de la cuisine, afin d'y observer leur mère qui s'attelle aux fourneaux.
Lorsque la fillette tourne à nouveau les yeux en direction du vieux chêne, plus aucune trace du ballon ni de son petit frère. Elle se dirige alors vers le fond du jardin à la recherche de ce dernier, espérant le trouver près du cabanon de l'autre côté de la maison, mais elle tombe nez à nez avec un inconnu.
L'homme qui se tient debout face à elle la regarde d'un air malsain. Elle parvient à entendre les cris de son petit frère provenant de la fourgonnette garée dans l'allée. Le quarantenaire s'avance lentement vers elle et à mesure qu'il s'approche la petite fille sait qu'elle ne pourra pas fuir.
Fuir signerait l'arrêt de mort de son jeune frère, alors elle reste inerte tandis que l'homme l'attrape fermement par le poignet avant de la jeter à l'arrière de son véhicule. Paniquée face à leur kidnappeur, la petite fille tente de rassurer son petit frère qui ne cesse de hurler, puis furtivement ses yeux se posent sur le reflet du rétroviseur intérieur. L'homme est grand, assez bedonnant, mais la facilité avec laquelle il vient de la jeter dans la voiture en dit long sur la force qui se cache derrière sa corpulence.
Il porte une vieille casquette bleue, trouée et vraisemblablement usée par les années, de grosses lunettes au teint jaune et une sorte de combinaison jaune. Elle distingue sur ses vêtements et sur ses mains, des traces de saleté qui ressemblent à du sang.
Le fourgon roule durant plus d'une heure, quittant la ville et empruntant des vieux sentiers peu fréquentés. Après s'être engouffré parmi les arbres, le véhicule cesse sa course à la lisière d'une forêt. En sortant du fourgon, l'homme sort de sa poche un rasoir de barbier qu'il dégaine en un mouvement rapide avant de menacer les enfants dans un sourire malsain.
Terrifié par cette lame recouverte de sang, le garçon et sa grande sœur suivent leur kidnappeur en silence, le petit se tient fermement agrippé au bras de son aînée pour tenter de se rassurer. Ils s'aventurent dans un immense bâtiment abandonné, presque en ruine. À mesure qu'ils entrent à l'intérieur, une odeur nauséabonde parvient à leurs narines. L'endroit est sale, insalubre et des toiles d'araignées décorent malgré elles chaque mur et chaque recoin.
Soudain, l'homme s'arrête, se retourne lentement et sans un mot, il invite les deux enfants à entrer dans une pièce. Le frère et la sœur observent cet endroit qu'ils devinent comme étant leur chambre à présent. Il n'y a aucunes fenêtres, pas de radiateur, pas l'ombre d'un confort, mais ils sont surpris de découvrir un vieux poste de télévision en plein milieu de la pièce qui ne comporte que deux petits lits.
Les jours passent inlassablement, à chaque fois que la porte de cette chambre s'ouvre, les enfants se mettent à trembler, se demandant quelle atrocité l'homme leur fera vivre. Parfois, il se contente de les regarder faire leurs besoins dans un seau, d'autre fois, il leur montre des images ignobles sur leur télévision. Certains jours, l'homme se montre encore plus cruel et leur ramène des hérissons ou des musaraignes et les obligent à tuer les animaux de leurs propres mains avant de les manger crue.
Rarement, le quarantenaire entre dans leur chambre durant leur sommeil et les force à le toucher sous les draps troués et couverts de saleté. Ces moments-là sont les plus traumatisants pour le frère et la sœur, qui passent le reste de leurs nuits en larmes après qu'il ait quitté la chambre.
La petite fille a pris l'habitude de compter les jours de leur détention en grattant sur un coin du mur avec un bout de ferraille. Plusieurs mois se sont passés, des mois durant lesquels les enfants n'ont pas pu se doucher, ni même changer de vêtements. Ces mêmes vêtements, qu'ils portaient autrefois dans le jardin de leur maman, sont aujourd'hui couverts de saleté, de traces d'excréments et de sang. Leurs visages et leurs corps sont autant abîmés que leurs habits, car l'homme s'amuse souvent à leur donner des coups pour le simple plaisir de satisfaire ses pulsions de violence.
Un soir, leur ravisseur est particulièrement gentil avec eux, ils leur proposent de regarder un film sur leur télévision et leur explique même que dès le lendemain, ils pourront partir, s'ils le souhaitent, pour rejoindre leur vie. Les enfants se regardent en souriant, excités à l'idée de pouvoir très bientôt retrouver leur mère. L'homme quitte leur chambre en allumant le poste de télévision, non pas sur un film, mais sur la chaîne locale d'informations.
Les enfants se mettent soudain à pleurer en voyant leur mère apparaître à l'écran. Elle est accompagnée d'un policier et d'un journaliste et explique à la caméra qu'elle ne cesserait jamais de les chercher et qu'elle les retrouverait quoi qu'il lui en coûte. Les enfants sont comme hypnotisés par l'écran, mais à la place des sourires, de l'inquiétude se dessine sur leurs visages abîmés.
À travers ces images, ils découvrent que leur mère attend son troisième enfant. Pendant qu'elle menaçait leur ravisseur de le retrouver et de sauver ses enfants, elle posait délicatement sa main sur son ventre déjà bien rond. C'est à ce moment-là que les deux frères et sœurs ont compris que leur kidnappeur les relâcherait sûrement, oui, mais qu'il reviendrait sans l'ombre d'un doute pour faire du mal à leur futur petit frère ou petite sœur.
D'un commun accord, après que la grande sœur ait expliqué la situation à son petit frère, ils décident alors de ne pas partir. De rester avec cet homme, ce bourreau devenu avec le temps leur seule référence. Forcés d'obéir à ses ordres malsains, et ce, uniquement pour protéger leur maman et le futur bébé.
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Accompagnée par une dizaine de policiers, la mère des enfants tient son nouveau-né dans les bras et s'approche avec prudence dans ce qui semble être un orphelinat abandonné. Elle est en train de retracer le même chemin que ses enfants ont emprunté auparavant et ses pas la guide jusqu'à la chambre. Cet endroit où le frère et la sœur ont vécu les pires atrocités. La porte de cette pièce s'ouvre enfin devant elle, alors comme pour prendre une dose de courage, la femme se retourne et enlace ses quatre enfants de tous âges, dont un adolescent.
Le nouveau-né qu'elle porte dans ses bras, n'est pas le bébé qu'elle portait dans son ventre durant l'interview qui est passée aux informations ce soir-là.
Celui-ci est devenu adolescent.
Plusieurs années se sont passées depuis le soir de l'interview que les enfants ont regardés.
La femme, dans un effroyable cric d'horreur, s'agenouille en larmes devant trois cadavres en décomposition. Celui de leur ravisseur, un fusil à pompe dans la main et un trou dans le crâne, lâchement posé prêt de ceux de deux frères et sœurs.
Seulement leurs cadavres ne sont pas des cadavres d'enfants, ce sont des cadavres d'adolescents.
•• FIN ••
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