Dustin

Je n'ai pas trouvé le père de Bev et, comble de tout, Engy a disparu. Mais où est-elle passée ?! On ne peut pas juste aller au poste de police, il va y avoir des formalités : remplir une déposition, procéder à une arrestation, ils seront relâchés pour comparaître si Engy porte plainte. S'ils sont libérés, Engy ne sera pas plus en sécurité. Ce que je veux, c'est le père de Bev ; lui pourra exiger une sécurité autour de sa maison, le temps de les mettre réellement hors d'état de nuire. Ils sont malins, ces jumeaux... à me sourire, à jouer les mecs sympas alors que juste avant l'un d'eux semblait se retenir de lui sauter au cou. Ce sont des petits cons, des délinquants qui ne la lâchent plus, jouant à la terrifier et la violenter. Un jeu malsain auquel je vais mettre un terme.

— Hé, Dustin ! dit Bev en s'approchant de moi.

Je déteste cette garce. Ça a commencé après la séparation de mes parents, je l'ai surprise quelques fois à faire du charme à mon père, jusqu'au jour où elle était agenouillée dans le salon à le sucer... Elle me donne la gerbe. Je la supporte uniquement parce qu'Engy l'aime bien.

— Hé.

J'attrape une nouvelle coupe de champagne lorsqu'un serveur passe près de nous et commence à engloutir l'alcool à grandes gorgées.

— Dis-moi, Dustin, tu sais où est passée Engy ?

— Je ne sais pas, soupiré-je, irrité, avant de prendre une nouvelle gorgée.

— T'es fâché ? C'est parce qu'elle traîne avec un mec hyper canon que tu bois comme ça ?

Je manque d'avaler ma gorgée de travers et m'étouffe assez pour en échapper hors de ma bouche. Je m'essuie du revers de la main.

— T'as dit quoi là ?

— Fais pas semblant que tu ne l'as pas vu. Un beau gars, super grand, mince, une gueule d'ange des ténèbres avec un regard noir, la coupe de cheveux un peu punk, blond polaire ?

Elle adore me rendre jaloux avec Engy en me provoquant.

Je commence à regarder partout.

— Blond ? Il s'appelait Jonas ?!

— Quoi ? Euh, bah... je sais pas.

Je l'agrippe par les épaules et la secoue un peu.

— Bev, putain ! Fais un effort ! Son nom ! Ou un surnom, genre Djo ? Ça te dit quelque chose ?!

— Lâche-moi, merde ! T'es chiant ! Je sais pas, moi ! J'ai pas parlé au type. Je les ai juste vus dans le jardin, et après je sais pas, je suis partie. Ça va pas la tête ? Calme-toi ! Je sais que t'es jaloux, mais fais pas une scène devant tout le monde.

— Ton père est là ou pas ?!

— Quoi ? Non, il arrive plus tard.

— Plus tard ; c'est déjà trop tard !

— Quoi ? Mais de quoi tu parles ?

J'abandonne cette pétasse et commence à fouiller toutes les pièces du manoir, me faufilant entre les gens en étant si pressé que je cours. Certaines personnes que j'accroche au passage me regardent de travers.

— Engy... où est-ce que t'es ? murmuré-je pour moi-même alors que l'inquiétude me gagne de plus en plus.

Je pousse ma recherche dans les moindres coins et pièces de ce manoir. Au bout d'un moment, je comprends qu'elle n'est plus ici et ça n'augure rien de bon.

Téléphone en main, je lui envoie des messages à profusion. La main tremblante, j'essaie de l'appeler.

Ça ne répond pas.

Je recommence.

Je laisse sonner.

Encore et encore.

Toujours rien. Je raccroche. Il me reste une solution : appeler le père de Bev. Seulement, juste avant de trouver son numéro, je vois la photo d'Engy apparaître sur l'écran.

Je réponds, mais suspicieux, je porte le téléphone contre mon oreille.

Il y a une respiration... puis la voix d'un type que je n'ai jamais entendue surgit :

— Si tu contactes les flics, ou... qui que ce soit... je la tue.

La ligne se rompt, me laissant cloué sur place. 

Instinctivement, j'observe tous les invités, cherchant ce type dans la mêlée qui vient de me menacer. Il n'est forcément pas loin. Il m'observe. 

Je vais le trouver ce fils de pute.

Dustin 

Beverly