Chapitre 19 - "Cher futur mari" (1/2)

Eleanor passa les jours suivants à éviter Clark.

Elle s'arrangea pour uniquement sortir de sa chambre lorsqu'il travaillait, ce qui s'avéra étonnamment facile. Le Grand Alpha passait les trois quarts de son temps dans son bureau, ou dans les quartiers réservés aux affaires politiques. La louve en profitait pour se rendre dans les anciens appartements d'Anya, où elle poursuivait ses fouilles.

Comme les gardes et les domestiques la laissaient s'y rendre sans faire d'histoires, elle supposait que Clark les avait informés de son prétendu "rôle d'enquêtrice". Dès que la fin d'après-midi approchait, la jeune fille regagnait furtivement sa chambre. L'ennui lui tenait compagnie pendant toute la soirée, le palais étant aussi silencieux qu'un mausolée.

L'idée de sortir découvrir la capitale lui effleurait parfois l'esprit, mais une part d'elle redoutait de se balader seule dans les rues. Même si elle se savait tout à fait capable de se défendre, une peur irrationnelle la dévorait : celle de se faire capturer par les soldats de son père. L'alpha du Rubis avait sûrement déjà dû déployer des troupes pour remettre la main sur elle, encouragé par son fils.

Futé comme il l'était, le frère d'Eleanor n'aurait sans doute aucun mal à trouver des pistes. Si l'arrivée au palais d'une mystérieuse jeune fille originaire de la Terre du Rubis remontait à ses oreilles, il enverrait des hommes rôder autour de Bois-Lunaire.

Face à cette situation, il arrivait à la louve d'envisager des idées délirantes... comme celle de s'enfuir sur la Terre des Vampires.

Tout le monde racontait des histoires sordides sur ce royaume de maudits. Certains immortels s'exilaient même sur la Terre des Loups, afin d'échapper à la politique du monarque. Pourtant, Eleanor commençait à se dire que là-bas, elle pourrait au moins être hors de portée de sa famille. Les loups-garous y étaient interdits, or certains pouvaient obtenir des dérogations. Si elle proposait au roi ses services de Chasseuse, ne pourrait-il pas l'accepter sur son territoire ? Elle se porterait volontaire pour tuer tous les ennemis qu'il désirerait, pourrait peut-être même négocier des primes...

Et si pactiser avec une espèce qu'elle détestait était la clé de sa liberté ?

Tu deviens complètement folle, se raisonnait-elle avant de laisser ses pensées fleurir davantage. Le roi des vampires n'avait certainement pas besoin d'elle. Et surtout, elle conserverait toujours un lien de dépendance vis-à-vis du dirigeant.

Tant de chaînes la retenaient qu'elle en venait à se demander si sa vie avait encore un sens...

Pour éviter de trop se lamenter sur son sort, elle se concentrait sur le meurtre d'Anya. Son ancien bureau était une source inépuisable de documents en tout genre. Bien que la plupart soient totalement impersonnels, tous révélaient un fait sur la disparue : son édifiante rigidité d'esprit.

La femme de Clark mettait tant de soin à tout conserver et classer que c'en était presque maladif. À eux seuls, les papiers qu'elle entassait auraient pu alimenter une cheminée pendant plusieurs hivers. Éplucher chaque dossier prenait un temps fou, si bien que malgré ses longues heures de labeur, Eleanor avait encore du pain sur la planche.

— Quelle idée de garder les bons de commande de chaque robe, marmonna-t-elle en déplaçant un carton rempli de petits feuillets.

Elle connaissait désormais par coeur les mensurations d'Anya, combien de mètres de tissu nécessitaient chaque robe, le nombre de boutons qui ornaient certaines tenues...

Il n'y avait pas à dire, cela frisait la folie.

Elle s'intéressa ensuite à un registre, dont la reliure était en cuir rouge. Elle s'apprêtait à l'ouvrir, quand de petits coups résonnèrent contre la porte. Le battant s'ouvrit tout doucement, puis le Grand Alpha esquissa un pas dans la pièce.

— Je... Est-ce que je peux entrer ?

Eleanor jeta un rapide coup d'oeil à la fenêtre. Pendant un instant, elle avait cru s'être attardée ici plus longtemps que prévu. Le soleil qui brillait toujours haut dans le ciel la détrompa.

— C'est l'ancien bureau de votre femme, lui rappela-t-elle froidement. Et nous sommes dans votre palais.

Elle s'empressa de replacer le registre, puis se dirigea vers la porte. Comme il se tenait encore dans l'encadrement, elle haussa les sourcils pour lui intimer de s'écarter.

— Écoutez, grimaça-t-il en baissant les yeux, je ne veux pas vous imposer ma présence, mais... Je crois que je vous dois des excuses.

À la vue de son air gêné et préoccupé, un brin de culpabilité la tenailla à son tour.

— J'ai quelque peu surréagi, reconnut-il. Je n'aurais pas dû vous faire la morale comme je l'ai fait, j'ai vraiment eu l'air d'un vieux loup surprotecteur et...

— Vous avez eu raison, le coupa-t-elle avec une certaine raideur. J'imagine que si j'avais un fils, je n'aimerais pas qu'une sauvage l'aborde avec un poignard à la main. C'est moi qui ai complètement surréagi.

— Vous n'êtes pas une sauvage, affirma-t-il. Et vous n'êtes pas une bête égarée non plus. J'ai vraiment été maladroit en vous parlant de refuge et en vous traitant comme si vous dépendiez de moi... J'en suis désolé. 

La louve eut beau déployer toute sa volonté, elle ne put s'empêcher d'être touchée. Son regard reflétait son entière sincérité, ainsi que son désir d'être pardonné.

Son orgueil la poussa toutefois à conserver ses barrières.

— Sauf que je dépends de vous, rétorqua-t-elle. Si ma famille ne m'a pas encore retrouvée, c'est uniquement parce que vous le voulez bien.

— Et vous m'êtes utile aussi, prétendit-il. Vous m'aidez dans les recherches sur Anya, comme vous l'aviez promis.

Il désigna vaguement les étagères derrière elle.

— Vous savez aussi bien que moi que cela ne sert quasiment à rien. J'ai le nez dans ces papiers depuis des jours et je n'ai rien trouvé.

— Vu le nombre de choses inutiles qu'entassait Anya, ce n'est pas étonnant. Je suis sûr que tout cela n'est pas vain et que nos efforts finiront par être récompensés.

Tant d'optimisme forcé la fit lever les yeux au ciel. Avant qu'elle ne puisse répliquer, il s'empressa d'ajouter :

— Et justement, à propos de votre famille, j'aurais quelques petites choses à vous montrer. Vous... Vous voulez bien me suivre ?

La perspective de passer du temps avec lui ne l'enchantait pas vraiment. Néanmoins, il avait réussi à piquer sa curiosité.

Disposée à lui laisser une chance, elle le suivit en dehors de la pièce. Ils montèrent plusieurs escaliers, jusqu'à parvenir à un petit corridor désert. Eleanor ignorait si cela était le fait des murs gris, ou de l'absence de lumière, mais un brusque frisson la saisit.

— Plus personne ne vient ici depuis un an, lui expliqua le Grand Alpha. Le bureau et les anciens appartements de mon père se trouvaient là.

Il ouvrit une porte – grinçante, évidemment – et invita la louve à entrer.

— Comme vous pouvez le constater, nous n'avons pas encore tout vidé.

Effectivement, des dizaines de caisses en bois s'entassaient le long des murs. La minuscule fenêtre, à peine plus grande qu'un hublot, laissait passer un mince rai de lumière. Celui-ci révélait une quantité monstre de nappes de poussière, si bien qu'Eleanor se demanda si elle pouvait respirer sans risques.

— En temps normal, je n'aime pas tellement venir là, avoua-t-il. Quand mon père est mort, ses conseillers se sont chargés de faire le tri et de récupérer les documents qui pourraient m'être importants. Le reste a été entreposé ici.

La louve savait qu'il fallait respecter un délai de trente ans, avant de se débarrasser des affaires d'un ancien alpha. Des informations importantes pouvaient y être cachées, et prendre le risque de les détruire était impossible.

— J'ai un peu de mal à dormir depuis qu'Anya est morte et... Plutôt que de regarder les heures défiler, je me suis dit que je pourrais essayer de voir si mon père avait conservé des traces de... De nos fiançailles.

Intriguée, elle le regarda se diriger vers une petite boîte, déposée sur le bureau. À la vue de l'inscription gribouillée dessus, elle écarquilla les yeux. Fille du Rubis, était-il simplement écrit.

— C'est un dossier sur vous, déclara le jeune homme. Il contient quasiment toute la correspondance que mon père et le vôtre ont échangée en vue d'une future alliance.

Il lui tendit la boîte, dont elle hésita à s'emparer. Était-elle vraiment certaine de vouloir en découvrir le contenu ? Son père l'avait déjà trop déçue pour qu'elle soit encore choquée par ses propos, néanmoins... Ses lettres ne devaient être que peu glorieuses.

Malgré tout, elle finit par attraper le paquet et l'examina de plus près.

— Votre père aurait au moins pu prendre la peine d'écrire mon prénom sur la boîte, observa-t-elle d'un ton faussement détaché.

Clark grimaça et hocha la tête.

— Il... Il n'était pas très délicat. Ne vous vexez surtout pas de sa manière de parler, il... Enfin, je vous laisse voir par vous-même.

Eleanor ouvrit la boîte et en sortit une première enveloppe, légèrement jaunie. Elle était adressée à l'ancien Grand Alpha, signe que l'expéditeur était son père. Lorsqu'elle déplia la lettre contenue à l'intérieur, elle reconnut bien l'écriture penchée de l'alpha du Rubis. Après quelques formules de politesse, il en venait à l'objet de son courrier :

« J'ai le plaisir de vous informer que mon épouse et moi venons d'accueillir une adorable petite fille. Nous avons décidé de la nommer Eleanor, en hommage à feu votre mère, une femme remarquable et tant regrettée de tous. Nous espérons que notre jeune Eleanor suivra son exemple de bonté, de grandeur d'âme, ainsi que de sagesse.

Nous avons l'intention de lui fournir une éducation aussi parfaite que possible. Vous et moi avions discuté d'une éventuelle alliance entre nos familles. Ma première fille étant plus âgée que votre fils, une union entre eux ne pouvait être envisagée. La naissance de ma seconde fille nous offre désormais de merveilleuses perspectives d'avenir. Il m'est d'avis que la Lune ne laisse que rarement les choses au hasard. Votre cher Clark n'a que deux ans de plus que ma petite Eleanor, ce qui me semble être une configuration idéale.

Je vous laisse évidemment le soin de juger du bien-fondé de potentielles fiançailles. La Terre du Rubis serait en tout cas honorée de vous offrir l'un de ses enfants.

Avec tout mon respect,

Kishan du Rubis »

À la lecture de ces mots, quelque peu effacés par le temps, Eleanor serra les dents. Elle savait déjà qu'elle avait été conçue dans la seule optique d'être fiancée au fils du Grand Alpha. Sandhya, sa grande soeur, prenait souvent un malin plaisir à le lui rappeler. Papa et maman ne voulaient pas d'un troisième enfant, lui susurrait-elle dès qu'elle avait besoin de passer ses nerfs. Ils t'ont eue seulement parce que le Grand Alpha a eu un fils et qu'il leur fallait une autre fille.

Même si elles n'avaient que cinq ans d'écart, la soeur d'Eleanor ne s'était quasiment jamais intéressée à elle. Sandhya avait toujours laissé sa jalousie la consumer, maudissant le fait d'être plus âgée que Clark.

— Mon père avait vraiment tout prévu, commenta-t-elle en repliant la lettre sans ménagement. Il paraît que toutes les nuits, il implorait la Lune de lui donner une fille. Certains ont été internés pour moins que ça...

Le Grand Alpha acquiesça et tritura distraitement l'une de ses manches.

— Quant à moi, je suis sûr qu'avant ma naissance, mon père priait chaque jour pour avoir un fils. Pour un Grand Alpha, c'est le meilleur moyen de renforcer ses liens avec une meute autre que celle du Diamant.

En effet, même si chaque loup obéissait naturellement au Grand Alpha, dirigeant de toutes les meutes, une alliance n'était jamais de trop. Seul l'alpha du Diamant héritait de ce pouvoir suprême, ce qui conférait à cette meute une position privilégiée. En épousant un membre d'une meute extérieure, il satisfaisait le groupe entier et lui prouvait sa considération.

Toutefois, se marier à une personne qui n'appartenait pas à la meute du Diamant présentait un risque. Lorsque deux loups aux meutes différentes avaient un enfant, il fallait attendre sa première transformation, à l'âge de dix ans, pour savoir à quel groupe il était lié. Même en donnant naissance à six enfants, il était tout à fait possible qu'un loup du Diamant et une louve du Rubis se retrouvent avec six petits loups du Rubis. Si Clark se retrouvait dans cette situation, aucun d'eux ne pourrait hériter de son pouvoir de Grand Alpha. À sa mort, l'un de ses cousins serait obligé d'accéder au titre, sans avoir été suffisamment préparé pour ce rôle.

Pour éviter ce genre de problème, il était assez rare qu'une héritière épouse un loup venant d'une autre meute. En revanche, lorsque le futur Grand Alpha était un garçon, conclure des alliances extérieures était moins risqué. Si aucun louveteau du Diamant ne naissait, l'homme avait en général le temps d'avoir de nouveaux enfants avec une louve du Diamant.

— Vous... Vous n'avez pas l'intention de faire la même chose avec votre fils, n'est-ce pas ? l'interrogea-t-elle. Il n'est pas déjà fiancé à quelqu'un ?

Il écarquilla les yeux, horrifié par une telle perspective.

— Bien sûr que non. Même si malheureusement, certains voudraient encore continuer ces mariages arrangés... Quelques semaines après la naissance de Marcus, l'alpha de la Terre de l'Émeraude s'est fait un plaisir de nous annoncer la venue au monde de sa fille...

Eleanor retint un grognement. Décidément, au sud comme au nord, les alphas étaient tous de sacrés imbéciles.

— De toute façon, comme cette pauvre petite est la future alpha de l'Émeraude, elle ne pourra jamais épouser Marcus. Deux alphas ne peuvent pas prendre le risque de s'unir.

La louve hocha la tête. L'une des meutes pourrait effectivement se retrouver sans héritier, ce qui causerait une énorme crise. Sans compter que toute vie de couple serait impossible, chaque alpha étant tenu de rester sur son territoire pour le gouverner.

— Je ferai tout pour qu'il puisse se marier avec la personne qu'il aimera, sans avoir à tenir compte de ce que les autres attendent de lui. Cela fait peut-être de moi un mauvais Grand Alpha, mais je m'en fiche.

Au contraire, aux yeux de la jeune fille, cela faisait de lui l'une des meilleures personnes qu'elle connaissait.

Loin d'être prête à l'avouer, elle reporta son attention sur la boîte. La seconde lettre qu'elle y trouva avait été écrite par le précédent dirigeant des loups.

— Lorsqu'ils prennent des décisions importantes par courrier, les Grands Alphas sont tenus de conserver un double de leurs lettres, lui apprit Clark. Cela évite que le destinataire détourne ensuite nos propos et nous invente des prétentions.

Lorsqu'elle arriva à un passage crucial de la missive, Eleanor comprit que cette précaution n'était pas inutile...

« Après avoir étudié plusieurs potentiels partis pour mon fils, j'ai l'intime conviction que votre fille représente la candidate idéale. Je vous invite à venir à Bois-Lunaire dès le mois prochain, afin de conclure des fiançailles officielles.

Évidemment, au cours des prochaines années, vous devrez régulièrement m'envoyer des nouvelles de la concernée. Le moindre problème de santé devra être porté à ma connaissance. Si j'estime qu'elle est de trop faible constitution, toute union sera impossible.

À partir de son dixième anniversaire, j'enverrai un médecin l'examiner tous les six mois. S'il me fait part d'un quelconque défaut de fertilité, nous serons dans l'obligation d'annuler ces fiançailles.

Il va sans dire que le jour où votre fille épousera mon fils, elle devra être parfaitement intacte. Je vous appelle donc à surveiller ses fréquentations... »

Le reste de la lettre poursuivait plus ou moins sur le même ton. Mille et une conditions étaient posées par le Grand Alpha, mais la principale revenait presque à tous les paragraphes : Eleanor ne devait pas avoir été touchée par qui que ce soit avant son mariage.

Si elle s'en fiait à la date de la missive, la jeune fille avait environ quatre ans et demi au moment de l'accord. Cela était fidèle à sa mémoire, car d'aussi loin qu'elle se souvenait, elle avait quasiment toujours été fiancée à Clark.

— Votre père a tenu son engagement, commenta le jeune homme. Il a envoyé de vos nouvelles aussi souvent que possible.

Les nombreuses enveloppes contenues dans la boîte confirmaient ses dires.

— Je vous déconseille de regarder les dernières lettres. Elles concernent la rupture de nos fiançailles et... Je ne pense pas que ce soit vraiment des choses que vous ayez envie de lire.

Eleanor ressentit une boule de honte se former dans son ventre. Elle aurait préféré que Clark ne mette jamais la main sur toutes ces horreurs. Face à sa tête baissée, il s'empressa de la rassurer :

— Ne vous inquiétez pas, je n'ai pas tout lu. J'ai rangé les lettres dès que j'ai vu de quoi il s'agissait, tout cela ne me regarde pas. J'ai pensé à les brûler, mais je me suis dit que ça vous ferait peut-être du bien de le faire vous-même, donc...

Il semblait redouter sa réaction, or pour une fois, il n'avait rien à craindre d'elle. Au contraire, elle lui était profondément reconnaissante de cette attention.

Lorsqu'elle était plus jeune, elle n'avait eu aucun pouvoir sur ces fiançailles arrangées. À présent, elle pourrait décider quoi faire de cette stupide correspondance qui avait régenté sa vie.

— Je... Je vous remercie, déclara-t-elle d'un ton mal assuré. À l'occasion, je les réduirai en pièces et les jetterai dans la cheminée.

Elle fit mine de tourner les talons, mais le Grand Alpha l'arrêta :

— Attendez, j'ai fait une autre découverte. Je pense que celle-ci va vous plaire...

Note de l'auteure :

Coucou ! J'ai décidé de couper le chapitre en deux car il était trop long, je ne voulais pas vous assommer 😅 J'espère ne pas vous avoir trop perdus avec ces histoires d'alliances et de Grand Alpha qui ne peut hériter de son pouvoir que s'il est un loup du Diamant, j'ai un peu galéré à tout expliquer sans trop faire de répétitions... 😭 N'hésitez pas si vous avez des questions ! ^^

Mine de rien, il y a ici pas mal de petites infos qui vont être importantes pour la future histoire sur le thème de Blanche Neige... **rire maléfique** 😈 (tout sera rappelé et mieux expliqué en temps voulu, ne vous inquiétez pas)

En parlant des futures histoires, j'aurai une petite question à vous poser, mais je ferai ça à la fin du prochain chapitre, sinon cette note va être beaucoup trop longue 😂

On se retrouve normalement mercredi pour la suite ! Bisous ! 😘❤️

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