Chapitre 9
PDV Nagisa Shiota :
Après avoir raconté à Lovro à peu près comment j'avais fini, il me regarde, l'air pensif. Ça me rend nerveux. Est-ce que j'ai bien fait de lui raconter ça au final ? Evidemment ! Sans son aide, impossible de couvrir entièrement mon meurtre. Ça n'a pas été la décision la plus simple à prendre, mais il fallait lui en parler. De toute façon, ce n'est pas un assassin comme lui qui va aller cafter mon crime à la police.
« Je vois. Ce sont les deux seuls meurtres que tu as commis ? Je vais prendre le relai pour maquiller le meurtre de ta mère, mais j'ai besoin de savoir s'il y en a d'autres.
- A ma connaissance il n'y a que ceux-là et personne n'est au courant du meurtre de ma mère. Pour la police et mes amis proches, elle a juste disparu. Pour tout ce qui est caméra de surveillance, je peux demander à Ritsu de s'en occuper, ça ne lui posera pas de soucis. Mais pour le reste, je veux bien de votre aide oui.
- Très bien. Ce qu'on va faire c'est que tu vas me laisser les clefs de ta maison pour que je passe m'occuper du bureau avant la fin de la semaine et toi tu vas passer quelques jours chez ton ami. Pour ce qui concerne ta soif de sang, je te communiquerai une date et un lieu de rendez-vous où se retrouver chaque mois par téléphone. Si tu ressens le besoin de me contacter avant la date prévue, mon numéro sera actif chaque soir de 18h à 19h . Je verrais ce que je peux faire pour t'aider.
- Merci infiniment Lovro-san. »
Je vais chercher le double des clefs et le tend à l'homme. Il la récupère de sa main gantée avant de placer dans la mienne un bout de papier. Sans un mot de plus, il se retourne et quitte la demeure. Je déplie le morceau déchiré et lit le numéro inscrit dessus avant de le fourrer dans ma poche. Bon, plus qu'à informer Karma que je vais devoir m'incruster chez lui et préparer mes affaires et on sera bon. Je me dirige à l'étage et retrouve Karma dans ma chambre. Même s'il a toujours ses écouteurs, je peux entendre d'ici les paroles de la chanson qu'il écoute, bien que le son soit étouffé. Quand il finit par me remarquer, il stoppe son activité et se remet debout.
« Ça y est, il est parti ?
- Oui c'est bon. Et j'ai une bonne nouvelle pour toi.
- Ah oui ?
- Toi qui ne voulais pas me laisser tout seul hier, tu vas être servi. Lovro-san m'a dit de rester avec toi pour quelque jours. Je dois éviter les grosses périodes de stress donc il m'a dit que ce serait bien que je ne reste pas seul pour cette semaine au moins.
- Donc si j'ai bien compris tu viens t'incruster chez moi.
- C'est un peu ça oui. J'espère que ça ne te dérange pas.
- Tu ne me dérangeras jamais Nagisa. Tu prends tes affaires et on part ?
- C'est un peu ça l'idée oui. »
Sans perdre plus de temps, je sors une petite valise et y fourre quelques tenues avant de filer à la salle de bain pour faire ma trousse de toilettes. Je sais que je n'ai pas besoin d'en prendre une tonne, mais à chaque fois que je dois partir quelque part, même pour une journée, j'ai tendance à en prendre trop. Mieux vaut être prévoyant comme on dit. Mais je résiste à la tentation et part juste avec le minimum, notamment ma brosse à cheveux et mes élastiques. J'en prends d'ailleurs un pour remplacer celui que j'ai craqué tout à l'heure. Je reviens ensuite dans ma chambre et termine le sac en y mettant ma DS, les différents chargeurs dont j'ai besoin et mes armes anti-Koro.
Une fois mes affaires enfin prêtes, Karma et moi récupérons nos sacs de cours en bas et partons pour chez lui. Le trajet n'est pas très long, et une dizaine de minutes plus tard, nous arrivons devant chez lui. Je n'y suis allé qu'une seule fois, mais je me rappelle à quel point c'était grand. Et mes souvenirs ne me font pas défaut. On voit que ses parents gagnent super bien leur vie. Mais je me dis que ça doit quand même être triste de vivre seul dedans. Après tout, Karma ne voit que très peu sa famille puisqu'ils sont tout le temps en voyage d'affaires. Je ne peux pas m'empêcher de toujours voir le négatif, c'est affligeant.
Mon meilleur ami compose le digicode et le portail s'ouvre en grand pour nous laisser passer. Il fait de même pour la porte et on entre enfin dans la demeure. J'ai à peine le temps de me déchausser que le plus grand m'attrape la main et nous fait monter dans sa chambre. Il pousse la porte qui laisser apercevoir une pièce avec une partie de ses murs peinte en noir et l'autre en rouge. Je pose mes sac à l'entrée et rentre dans la pièce. Un lit 2 places est placé contre le mur dans le fond gauche, avec à ses pieds un petit meuble qui abrite sa télé ainsi que ses consoles. Je marche sur son grand tapis écarlate avant de m'installer sur l'un des 2 pouffes noires qui trônent au centre de l'espace. Derrière le petit meuble se trouve son bureau avec une tonne de manuels de maths de niveau lycée qui traînent dessus. Il a vraiment la chambre parfaite. Mais, il manque quelque chose.
« Tu n'as pas d'armoire pour tes fringues ?
- La porte à côté de la table de nuit mène au dressing. J'aurais préféré avoir une salle de bain intégrée comme pour la chambre d'ami, mais mes parents n'ont pas voulu.
- Excusez-moi monsieur « j'ai tellement de thune que je peux exiger une salle de bain communicante avec ma chambre », je ne voulais pas raviver des souvenirs douloureux.
- C'est ça, moque-toi de moi. En attendant, toi tu auras la chance de ne pas avoir à sortir de ta chambre quand tu voudras aller te doucher.
- Ouais, enfin c'est pas la fin du monde non plus. En attendant, je remarque que tu n'es pas un très bon hôte. Tu ne fais même pas visiter ton humble demeure à ton pauvre invité.
- Quel hôte indigne je fais. Allez viens, je vais te faire le tour de la maison. »
Je craignais un peu d'avoir du mal à m'y retrouver vu que c'est très grand, mais avec mes vagues souvenirs de mon dernier passage, j'arrive à me repérer sans trop de problème au final. On termine la visite par la cuisine, et ça tombe bien car l'heure de manger approche à grands pas. D'un commun accord, Karma et moi décidons de cuisiner notre repas. Ce soir, ce sera des spaghetti bolognaise, une spécialité italienne. Je n'ai pas l'habitude de manger des plats étrangers, mais c'est l'un des plats préférés de la tête de piment alors je m'attèle à la tâche. Je désinfecte le plan de travail sous l'œil amusé de mon ami, puis on se lave les mains avant de débuter.
Je commence par mettre de l'eau à chauffer dans une casserole tandis que Karma me passe les ingrédients nécessaires pour la sauce. Je commence à couper un oignon en petit carré, puis fait de même avec un poivron et une carotte. Je les verse ensuite dans la poêle, très vite suivi de la viande hachée puis du bocal de sauce tomate. Une fois que l'eau des pâtes se met à bouillir, je veux attraper le paquet, mais je n'arrive pas à l'atteindre. Dans un petit rire, mon commis l'attrape pour moi et me tire la langue. Je roule des yeux et lui donne une petite tape sur l'épaule, avec la cuillère en bois propre, avant de retourner à ma recette. Je verse le sachet complet de féculent. Je discute avec Karma en attendant la fin de la cuisson des pâtes, mais celui-ci n'arrête pas de râler qu'il n'a plus de parmesan et qu'on va devoir se contenter de gruyère râpé. Je ne vois pas en quoi c'est grave, mais pourquoi pas. Une fois la cuisson terminée, je coupe le feu tandis que le plus grand égoutte les pâtes. Plus qu'à poser la table et on sera bon.
Je ne me rappelle pas avoir déjà goûté ce plat donc je ne suis pas sûr de comment on doit le manger. Du coup, j'ai laissé Karma se charger de ramener la vaisselle. Et j'ai bien fait puisqu'on va manger avec des fourchettes et non pas des baguettes. Je nous sers chacun une part avant de m'installer pour manger. Ça sent tellement bon, j'ai hâte de goûter le plat. Après avoir vu comment on enroulait les spaghetti autour de la fourchette, je mange la première bouchée. Mais c'est super bon ! D'accord, ça ne vaut pas un bon curry, mais je ne pensais pas que j'allais autant apprécier. Après avoir fait part de ma surprise à mon meilleur ami, on change de sujet pour savoir ce que l'on fait demain. Nous sommes tous les deux d'accord qu'il faut retourner en cours, même si l'envie n'est pas très présente. Et alors qu'un silence apaisant s'était installé, je remarque que Karma a réussi à se mettre de la sauce tomate sur la joue.
« Je ne sais pas si je dois rire ou pas.
- Bas pourquoi ?
- Tu as de la sauce tomate partout sur ta joue droite. Je pensais que tu mangeais plus proprement que ça.
- Mais c'est super dur de bien tournicoter les pâtes pour pas s'en foutre partout quand tu aspires !
- Mais quel enfant, pouffé-je de rire. »
Je me lève un peu de ma chaise et m'avance au-dessus de la table pour essuyer les restes de sauce tomate de sa joue. Je ne pensais pas devoir faire un truc comme ça, mais ça m'aurait dérangé s'il avait fini son repas avant d'aller se débarbouiller. Je reprends ma place et finis rapidement mon assiette, suivie de près par la tête de piment. On débarrasse tranquillement la table, et alors que Karma lance le lave-vaisselle, je nettoie toutes les surfaces utilisées. Une fois que je suis sûr de n'avoir rien laissé traîner, on remonte en haut, dans la chambre de mon hôte. Karma me propose de regarder un film d'horreur avant d'aller se coucher, et à mon grand étonnement, j'accepte. De base j'ai plutôt peur quand j'en visionne un, mais cette fois-ci, rien. Je n'ai déjà pas compris pourquoi j'avais dit oui, mais là je comprends encore moins pourquoi je ne réagis pas comme d'habitude. C'est très étrange, mais je ne relève pas, tout comme notre tête de piment national.
Une fois le film terminé, je souhaite une bonne nuit à Karma et file dans la chambre d'ami. J'avoue qu'une salle de bain attenante c'est quand même pratique. Après m'être changé et avoir brossé mes dents, je défais mes couettes et les coiffe vite fait. Je n'aime pas passer des heures au réveil à m'en occuper donc j'essaye de me faciliter au maximum le boulot. Aussitôt que je considère qu'ils sont assez démêlés je me couche dans le lit. Je n'ai pas trop de mal à m'endormir, mais vers 2h du matin, je me réveille trempé de sueur de la tête au pied. Encore un autre souvenir peu agréable. Au moins cette fois je n'ai pas pleuré. Sûrement parce que c'était moins violent qu'hier. J'essaye de me rendormir, en vain. Après une bonne vingtaine de minutes à me retourner pour rien, je réalise que je n'arriverai pas à me rendormir seul.
Mais est-ce que je peux aller réveiller Karma et l'embêter encore avec mes problèmes ? Une petite voix me dit que non, que je devrais respecter son sommeil. Mais la partie égoïste en moi me dit que ça ne le dérangera pas et qu'on pourra de nouveau s'endormir comme un bébé s'il joue avec nos cheveux. Bon, tant pis si je le réveille, dès que Morphée sera venu me chercher il pourra se rendormir, donc en soit je ne lui vole qu'un tout petit peu de son sommeil. Je sors de ma chambre et rentre dans celle de mon meilleur ami. Qu'est-ce que je l'envier de pouvoir dormir si paisiblement. Il a l'air si détendu. Mais je ne me laisse pas attendrir et le secoue avec douceur - parce que oui, je suis pas cool de le réveiller, mais je ne suis pas un monstre non plus - jusqu'à ce qu'il remue.
« Qu'est-ce qu'il y a Nagisa ? T'as encore fait un cauchemar.
- Oui. Je suis désolé de te déranger, mais je n'arrive pas à me recoucher. Tu dois me trouver idiot, mais je crois que je ne pourrais vraiment pas dormir si tu ne joues pas avec mes cheveux.
- Oh Nagisa... Je t'ai déjà dit que je ne me moquerais pas de toi, tu n'as pas à t'inquiéter. Ce n'est pas stupide, au contraire. Tu vis une période difficile, et c'est normal de vouloir un peu d'attention et d'affection dans ces cas-là. Je suis même persuadé que Rio et Sugino se feront une joie de ne pas te lâcher d'une semelle tout à l'heure. Maintenant, viens te coucher. »
C'est vrai qu'il me l'avait déjà dit, mais je ne peux pas m'empêcher de trouver que j'agis comme un enfant. A mon âge je ne suis plus censé réclamer qui que ce soit pour dormir après un cauchemar. Mais je suis trop fatigué pour argumenter. Je me cale sous le drap tandis qu'une main possessive trouve son chemin dans ma chevelure. Et je sens l'effet être immédiat. Je ne mets pas bien longtemps avant d'enfin retrouver Morphée.
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J'ouvre les yeux après avoir remarqué qu'un son super fort ne voulait pas s'arrêter. A tâtons, j'attrape l'objet de mes souffrances et le balance contre le mur. Une fois que je suis un peu plus réveillé, je me rends compte qu'il s'agit du réveil. Merde, on va être en retard ! Je secoue Karma comme un prunier avant de filer dans ma chambre. Je me prépare en quatrième vitesse avant de retourner voir mon ami, qui est tout sauf prêt. Mais c'est pas possible...
« Karma, je te jure que si tu ne bouges pas du lit je pars sans toi. Le métro passe dans 20 minutes, on a pas le temps !
- Quoi ? Mais pourquoi tu ne me l'as pas dit plutôt.
- Je pensais que tu étais assez intelligent pour remarquer qu'on était en retard quand je t'ai secoué avant de filer dans ma chambre. Maintenant, lève-toi ! »
Sans demander son reste, le plus grand s'engouffre dans sa garde-robe et part en coup de vent vers sa propre salle de bain. 10 minutes plus tard, nous sommes enfin prêts à partir. Karma bougonne de ne pas avoir mangé, mais je lui rappelle que c'était ça ou ne pas manger ce midi. Parce que oui, on ne s'est pas préparé de bento hier soir comme des idiots, donc j'ai dû faire des sandwichs le temps qu'il s'habille. Heureusement que ça m'a fait tiquer, sinon on ne mangeait pas avant ce soir. Mais j'ai quand même pensé à lui et lui tend une briquette de lait à la fraise pendant le trajet vers la station. Il l'accepte avec joie et le trajet se passe sans encombre. Sauf si on oublie le moment où la tête de piment a voulu me mettre sur ses genoux devant toute la rame entière. Sérieusement, à quoi est-ce qu'il joue ces derniers temps ? Entre hier et aujourd'hui y a rien qui va.
« Nagisaaaaaaaaaaa ! »
J'ai à peine eu le temps de comprendre ce qui se passait que Rio et Sugino me sautent dessus pour vérifier que je vais bien. Je ne suis pas sûr que c'était nécessaire, mais Karma m'avait prévenu qu'ils allaient sûrement faire ça. Après que tout le monde m'ait posé 3 milliards de questions, je peux enfin respirer. Mais alors que nous allions commencer à monter la pente, les 5 prodiges nous interceptent. Je ne peux vraiment pas me les voir en peinture ceux-là. Ils ont toujours l'air si hautain et te regardent comme si tu n'étais qu'un être insignifiant, une vulgaire feuille morte sur leur chemin. C'est insupportable !
« Shiota, quel plaisir de te voir. C'est justement toi et ton petit groupe que je cherchais.
- Le plaisir n'est pas partagé, Asano.
- N'est pas l'air si froissé de bon matin, j'ai une proposition à te faire.
- Peu importe ce que tu me dirais, je n'accepterais absolument rien. La classe E et la classe A ont déjà fait un pari, c'est amplement suffisant.
- Tu n'es même pas curieux de savoir ce que j'ai à te proposer ?
- Non, je ne suis pas stupide. Notre classe aura toujours bien plus à perdre qu'à gagner, et je suis persuadé que tu t'es tourné vers moi car j'ai l'air faible et facilement manipulable. Laisse-moi te dire que ce n'est pas le cas et que c'est pitoyable de s'en prendre à plus faible que soit. Tu n'établis pas ta dominance en faisant ça, tu montres juste à tout le monde que tu es toi-même faible en ne t'en prenant pas à quelqu'un de ta taille. Maintenant, si tu veux bien noux excuser, on va être en retard. »
Je m'éloigne sans un regard, très vite suivi du reste du groupe. Non mais sans blague ? Un second pari alors que le premier est encore en cours ? Il m'a pris pour un débile mental ou quoi ? En plus, Lovro-san m'a dit d'éviter le plus possible les conflits pour ne pas réveiller la soif de sang. Mais même sans elle, je lui referai bien le portrait à lui et ses petits toutous. Ils m'horripilent au plus haut point. Dit donc, ce n'est pas très gentil comme pensée ça. Je dirais même plus, c'est le genre de pensées que pourrait avoir un fou. Et super, maintenant je me mets à entendre des voix qui n'existent même pas. Vivement la fin de la journée, j'en ai déjà marre.
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Hey les gens ! Me revoilà avec un chapitre de 3051 mots. Ça y est, j'ai enfin une semaine de vacances pour souffler des cours, il était temps ! Je suis morte depuis lundi donc j'espère que je vais me remettre de la fatigue pendant ce break. J'ai galéré à écrire du coup, mais je conserve toujours mon avance donc ça va. On croise les doigts pour que je sois plus productive une fois remise. Sur ce,
Kiss les gens <3
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