PDV Nagisa Shiota :

« Aujourd'hui, vous ne ferez pas cours d'EPS dans vos tenues de sport classiques, mais dans de nouveaux uniformes offerts par le gouvernement. Ils ont déjà été placés dans les vestiaires et sont étiquetés avec votre nom dessus, donc je vous laisse aller les découvrir. Soyez prêt dans 5 minutes pour l'entraînement. »

Tout le monde se hâte vers le petit bâtiment qui abrite l'attraction du jour. Certains des garçons ne peuvent retenir leurs exclamations de joie face à ce qui se tient devant nous. Nous avons une panoplie complète très impressionnante, mais qui risque de nous tenir un peu chaud au vu des températures : le haut est composé d'un tee-shirt manche longue bleu nuit avec une veste à manche courte bleu presque grise – qui abrite le E de notre classe en jaune – et d'une paire de gants brun. Pour le bas, nous avons un pantalon du même bleu avec des protège-genoux et des bottes montantes bleu nuit. Et comme si ce n'était pas déjà assez cool, nous avons tous un étui à couteau qui peut s'attacher à notre bras ou notre cuisse. J'attache le mien à ce dernier avant de presser mes amis pour sortir au plus vite. J'ai hâte de les tester en situation réelle. Une fois tout le monde rassemblé face au prof – qui s'est lui aussi changé dans la foulée – il commence à nous expliquer l'exercice du jour.

Apparemment ce sera un jeu du gendarme et du voleur où le but est d'arriver à le toucher pour l'équipe A et de ME toucher pour l'équipe B. A quelle heure il comptait me dire que j'allais moi aussi devoir servir de cible ? Pas que je me plains car ce sera un bon moyen de me défouler puisque je vais devoir en choper un maximum pour les envoyer en « prison » auprès de notre professeur principal. Mais quand même, un petit mot avant d'aller me changer n'aurait pas été de refus. Tant pis, ce n'est pas grave. Je m'approche à sa demande, et après qu'il m'ait mis un foulard rouge autour du biceps droit pour me différencier de la plèbe, il se met à faire les équipes. Je suis ravi d'apprendre qu'à part Terasaka il n'y a aucun de mes amis qui est censé me pourchasser. Bien que j'aurais dû redoubler d'effort pour ne pas me faire avoir vu qu'ils me connaissent bien maintenant, je n'ai pas envie d'avoir trop de fil à retordre cette après-midi. Un c'est déjà très bien, même si ce n'est pas un très bon tireur. Par contre, je vais devoir me méfier de Chiba.

Je sens que c'est moi qu'il veut tester, plus que les autres. Il ne manquait plus que Karma et Karasuma-sensei ne me faisait aucun cadeau. Bien que l'agent ait un niveau bien supérieur au mien, il a réparti les équipes de façon égale. Donc même si je n'ai pas trop de doute sur l'issue du match, je ne peux pas baisser ma garde pour autant. Ils savent tous que je ne joue pas dans la même cour qu'eux et feront tout pour m'abattre avant qu'ils ne terminent emprisonnés. Et comme notre adversaire principal a le double de notre âge en plus d'être surentraîné, je ne pense pas qu'ils sont si loin d'échouer que ça. Après tout, je suis seul face à une dizaine de personnes et ce petit jeu va durer une grosse heure de ce que j'ai compris. Il n'est pas impossible que je me fasse avoir si je n'en élimine pas minimum 3 d'entrée de jeu. Au moins la soif de sang va pouvoir me servir à quelque chose pour une fois. Grâce à mon espèce de sixième sens et mes réflexes, je vais pouvoir esquiver la plupart des attaques au corps à corps. Ça fera déjà ça de moins à s'inquiéter.

Le top départ est lancé et les autres ont une grosse minute avant que nous ne partions les chercher. Pendant ce temps, l'adulte en profite pour me demander de passer à son bureau après le cours car il a quelque chose à me dire. Peut-être qu'il veut s'attaquer aux fiches que nous avons remplies avant les vacances ? Mais je n'ai pas plus le temps de me questionner puisqu'il est temps de partir à la chasse. Je m'élance à la suite de Karasuma avant de vite bifurquer dans une autre direction. Bien évidemment, aucun élève ne traîne dans les parages. Avec si peu de temps, je doute qu'il ne se soit trop enfoncé dans la forêt, mais ils ont dû aller aussi loin que possible pour pouvoir m'échapper et former un plan.

Je continue sur ma lancée, et au bout d'une centaine de mètres, je vois déjà les plus lents dans mon champ de vision. Je me fais le plus discret possible pour qu'ils ne me repèrent pas avant de saisir mon couteau peinturluré de rouge. Sans un bruit, je bondis vers Yoshida et Fuwa qui n'ont même pas le temps de comprendre ce qui se passe avant de se faire éliminer. Ristu annonce cette nouvelle à tous les participants et j'entends déjà d'ici Terasaka qui doit fulminer sur place. Il veut absolument gagner pour se venger des entraînements terribles que je peux leur faire subir donc à coup sûr il ne doit pas être enchanté. Mais ce n'est pas mon souci : moi aussi je suis là pour gagner. Mais pour cela, il va falloir que je les trouve, et ça c'est une autre affaire. J'ai eu de la chance d'en avoir attrapé 2 d'un coup alors que le jeu avait à peine commencé, mais ce ne sera plus le cas à présent. L'effet de surprise est passé, et les autres sont sûrement partis se planquer à l'autre bout du terrain le temps de mettre en place une stratégie pour m'avoir. Et ça, c'est sans compter qu'il y a aussi tous ceux du groupe A dans les parages. Ça risque vite de devenir le bordel cette histoire...

Et fait est dit puisque je ne vais faire que croiser l'équipe adversaire pendant au moins les 15 prochaines minutes. Je ne sais pas s'ils ont fait une alliance entre eux pour me rendre chèvre, mais ça commence à me taper sur le système. Et comme si ça ne suffisait pas, Koro-sensei a été corrompu donc tous les prisonniers ont été libérés. On aurait dû demander à Mme Pouffe de faire la garde, on aurait eu moins de chance que ce genre d'incident se produise. J'inspire un bon coup tandis que je monte à un arbre. Il ne faut pas que je commence à m'énerver sinon je ne vais pas pouvoir remplir correctement ma tâche. Maintenant que j'ai une vue d'ensemble sur les alentours, j'arrive à avoir les idées plus claires. Il n'y a quasiment aucune de mes cibles dans le secteur, sauf une : Okano. Évidemment, il fallait que ce soit la plus coriace en première, mais si je me débarrasse d'elle, alors j'aurai éliminé l'une des plus grosses menaces. J'ai bien essayé de repérer Chiba sur les hauteurs, en vain. Tant pis, il devra attendre. Je retente une approche discrète venant du haut, mais au moment de lui sauter dessus, elle a dû me sentir puisqu'elle a aussitôt fait volte-face.

« J'aurais préféré t'avoir comme ça, mais on dirait que le destin en a décidé autrement, lui dis-je en retombant au sol.

— Il faut croire que la gymnastique me donne un sixième sens. J'ai senti ta présence tout de suite.

— Pourtant, j'ai essayé de me faire tout petit exprès, répliqué alors que j'engage le combat.

— Je pense que c'est difficile de ne pas sentir ta présence quand on s'y attend. Tu pourras te faire aussi discret que tu le souhaites, ce ne sera pas suffisant pour te masquer, me répond-elle tout en esquivant mon couteau de peu.

— J'avais cru comprendre oui, mais je ne baisse pas les bras aussi facilement. Après tout, j'avais bien réussi à avoir Yoshida et Fuwa tout à l'heure.

— C'est à se demander comment ils ont fait pour ne pas te sentir arriver. »

Nous poursuivons cette petite conversation sans pour autant arrêter de se battre. Les attaques et défenses s'enchaînent des 2 côtés pendant encore 3 petites minutes avant que je n'arrive à l'atteindre à la hanche. Je savais bien que lui parler tout du long allait finir par la déconcentrer. Son sourire ne s'efface pas de son visage malgré sa défaite et elle part la tête haute vers la prison.

Je remonte à un arbre et continue la traque. Je ne peux peut-être pas les avoir avec l'effet de surprise, mais je sais que la plupart d'entre eux ont du mal à contrer les offensives qui viennent du haut. Comme Takebayashi par exemple qui se trouve à moins de 10 mètres de moi. Lui aussi m'a vu arriver, mais il n'a pas eu le temps de commencer à courir que je lui suis tombé dessus, lame en main. Et c'est comme ça que je recommence à plusieurs reprises avec Yoshida, Mimura, Hara, Fuwa, Kataoka et Isogai. Les 2 derniers ont été assez chanceux pour se lancer dans un combat, mais j'ai réussi à en venir à bout. Isogai s'est grandement amélioré depuis la dernière fois, j'ai eu bien plus de mal à m'en débarrasser qu'il y a 2 mois et j'ai bien cru qu'il finirait pas m'avoir. Mais aussi coriace soit-il, je l'ai envoyé au tapis avant que sa lame ne m'atteigne. Plus que 4 et ce sera terminé. Sauf que dans les 4 il y a Chiba et Terasaka. Ça m'énerve que je ne puisse pas tirer du fait que je sois le gendarme, ça aurait été si simple. Mais non, à la place je vais devoir galérer pendant qu'EUX ont le droit de me mettre une balle entre les 2 yeux si ça leur chante.

Il faut que je redouble de vigilance car je sens qu'ils ne sont pas loin et vont tenter de me piéger. C'est donc avec prudence que je repars me percher à la cime d'un gros chêne. J'observe tout ce que je peux, et aperçois Okuda non loin de là. Depuis le voyage à Okinawa, je n'ai eu aucun souci avec elle, et vu qu'elle a rejeté la planche à pain hier, je doute que cela se reproduise. Mais même si elle me fout la paix, le jeu est le jeu donc je me dois de l'éliminer comme les autres. Alors que je m'avançais vers elle, j'ai eu comme un pressentiment. Et j'ai bien fait d'écouter mon instinct puisque que si je n'avais pas fait gaffe, je n'aurais jamais pu éviter le tir du noiraud. La bille de paintball est venue éclabousser la cime de l'arbre d'une couleur bleu semblable à mes cheveux. Eh merde, je savais qu'ils comptaient me faire une douille comme ça alors pourquoi je ne m'en suis pas douter tout de suite !

Je redescends quelques branches plus bas avant de me fondre dans le feuillage. Si je reste là, cette fois je vais y passer, et c'est hors de question. Je fais du mieux que je peux pour discerner le tireur parmi les feuilles, mais sans grand succès. Tant pis, je ne peux pas risquer de rester ici plus longtemps. On dirait que Sugaya n'est pas avec eux donc je ferai mieux d'aller me charger de lui avant que les 3 autres ne commencent à me pourchasser à travers toute la forêt. A moins que ce ne soit aussi un piège ? Fais chier ! Je ne compte pas perdre donc s'il faut que je devienne la proie, alors faisons comme ça. Je suis loin d'être mauvais à la course comparés à ceux qui sont toujours en liste.

« Ristu, combien de personnes reste-t-il encore en jeu dans l'équipe A ? marmonné-je en sortant mon téléphone de ma poche.

— Il ne reste que Maehara et Karma dans l'autre équipe.

— Même Itona a été éliminé ? la questionnai-je tout en continuant de prendre la fuite.

— Oui, et avec Karasuma-sensei qui a remonté les bretelles du professeur Koro, personne n'a eu l'occasion de s'enfuir depuis la première évasion.

— C'est une bonne nouvelle. Avec le peu de temps qu'il me reste, je ne me voyais pas aller tous les rattraper un par un. Et avec les autres qui me collent aux fesses, ce n'est pas comme si j'en aurai eu l'occasion. Merci de l'info.

— Mais je t'en prie Nagisa. »

Une fois que l'IA a disparu de l'écran, je range mon portable. Comme il ne reste quasiment plus personne, ceux de l'équipe A ne peuvent plus me déranger, mais ils ne pourront pas me servir de diversion pour autant. De toute façon, connaissant l'agent ministériel, il ne va pas les laisser galoper pour très longtemps. Dans 5 minutes maximum, ils termineront à leur tour en prison et tous les autres attendront la fin de la séance pour savoir si l'équipe B ou moi finira vainqueur. Et vu comment ça se passe dans l'immédiat, on dirait bien que j'ai mes chances. Je pensais que les autres allaient me suivre, toutes balles dehors à vider leurs chargeurs dans l'espoir de me toucher au moins une fois, mais rien. Pas de pluie de balles, pas de cris, juste le bruit des feuilles sur mon passage. Je jure que si ces crétins se sont posés en haut d'un arbre pour tenter de m'avoir de loin, je ris. Comment pourraient-ils penser que cela peut marcher pour un tel exercice ?

Nous ne sommes pas sur la bataille des drapeaux là, mais sur un gendarme et voleurs. Si eux ne bougent pas et attendent désespérément que je me fige pour leur laisser une chance de gagner, je vais venir les chercher pour régler l'affaire. J'espère vraiment que je me trompe parce que sinon je vais devoir me foutre de la gueule de Terasaka jusqu'à la fin de l'année. Parce que oui, pour avoir un plan aussi barré ça ne peut venir que de lui. Bref, je me dépêche de repartir en trombe dans l'autre sens à leur recherche et là, devinez qui je vois : Sugaya qui n'est qu'à quelques branches de moi. Mais c'est quel genre de miracle ça ? Je me précipite vers lui et ne lui laisse pas la moindre chance de dégainer son couteau avant que je ne le touche. J'aurais pu me réjouir de ma victoire si nous n'étions pas en train de glisser de la branche. Fort heureusement, j'ai réussi à nous raccrocher au tronc avant que l'un de nous ne chute. J'ai bien cru qu'on allait devoir se faire ramasser à la petite cuillère, parce que vu la hauteur à laquelle nous sommes, c'était mission impossible pour éviter une blessure grave.

Après m'avoir remercié chaleureusement, l'artiste se remet à terre pour retourner au terrain de sport. Plus que 3 et 5 minutes avant la fin de l'exercice. Pour le coup, je doute réussir à tous les avoir, mais si je pouvais au moins choper l'abruti qui me sert d'ami, je serais heureux. Et c'est reparti pour les chercher partout. Il reste si peu de temps et tant de surface à explorer que c'est exactement comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Mais on dirait bien que les miracles signent et persistent puisque je finis par trouver ma cible sans Chiba, mais avec Okuda. Je sors mon second couteau que j'avais planqué dans ma botte et me concentre pour viser juste. Je n'ai pas le droit à l'erreur si je veux me venger. Et après une vingtaine de secondes à calculer ma trajectoire, je lance le projectile. J'ai l'impression de voir le lancer au ralenti tellement je stresse de me foirer, mais au final, le brun se le prend en pleine tête, comme prévu. Je n'ai le temps d'entendre qu'un « Espèce de tricheur ! » avant de fondre sur la plus petite qui ne tente même pas de résister. Une fois les deux peinturlurés de rouge, Ritsu nous annonce que le jeu est terminé et que j'ai gagné.

« Alors comme ça je suis un tricheur Terasaka ? lui demandai-je avec un grand sourire.

— Ce... Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire. On peut en discuter Nagisa.

— Oh, tu crois ? Moi je pense surtout que tu es mauvais perdant, et que comme tu m'as accusé de tricherie à tort, je vais t'en faire baver à tous les prochains entraînements. Qu'est-ce que tu en dis ? »

Sans vraiment lui laisser le temps de me répondre, je commence à le tirer par l'oreille, droit vers où se situe la prison. Le plus grand proteste tandis qu'Okuda nous suit avec un sourire gêné. On finit au final par croiser Chiba sur le chemin du retour.

« Ah mais te voilà ! J'ai cru pendant un moment que tu t'étais posé à un endroit avec Terasaka pour essayer de me tirer dessus de loin.

— Alors c'est une idée qu'il a effectivement eue, mais je ne pensais pas que ça allait marcher, alors on s'est séparé. J'ai tenté de te suivre pour te tirer de plus près, mais je t'ai perdu en moins d'une minute sans réussir à te retrouver.

— Je pensais être suivi au départ donc j'ai vraiment tout fait pour brouiller les pistes. Ça ne m'étonne pas que je t'ai perdu. En tout cas bravo, tu es le seul que je n'ai pas réussi à avoir dans le temps imparti.

— Je ne prends pas trop cela pour une victoire parce que je sais que si Koro n'avait pas été corrompu, tu aurais eu le temps suffisant pour m'avoir.

— C'est vrai, mais je ne t'ai pas vu une seule fois avant que tu ne me tires dessus, et pour cela, je te tire mon chapeau. »

Le tireur me remercie et le trajet se termine dans le calme. Quand on rejoint le reste de la classe, je libère le membre endolori du basané avant de retrouver le groupe. De là, le prof nous fait un bilan de cette session avant de libérer tout le monde. Je me dépêche de me changer avant de filer vers le bâtiment principal — non sans avoir prévenu mes amis — où Karasuma-sensei m'attend déjà. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression que quelque chose cloche. Quand nous entrons dans le bureau, cette sensation ne fait que se renforcer, et c'est donc avec une légère boule au ventre que je m'installe.

« Vous vouliez me parler monsieur ?

— Oui, j'ai plusieurs choses importantes à te dire. Tout d'abord, je voulais te faire savoir que nous commencerons à nous pencher sur les fiches de niveau vendredi midi. Je m'excuse de devoir prendre de ton temps de repas, mais avec les retenues de Kayano que je dois superviser le soir, je ne voulais pas te causer de l'inconfort avec sa présence.

— Ne vous en faites pas, tant que vous me laissez au moins 5 minutes pour manger, il n'y a pas de problème. Qu'y avait-il d'autre ?

— Eh bien, c'est là que c'est le plus délicat. Je suis désolé Nagisa, mais je n'ai pas eu d'autre choix que de parler de ta situation à mes supérieurs suite à ce qui s'est passé avec Takaoka. Comme l'avait prévu Lovro, ils comptent effectivement te prendre en charge et t'aider en échange de la réalisation de missions pour le gouvernement. J'ai réussi à les convaincre de te laisser dans la classe E tant qu'il n'y avait pas de nouvel incident, mais je n'ai pas pu faire plus. Et même si tu es déjà sous ma surveillance, ils ont trouvé plus prudent d'envoyer une autre personne plus appropriée pour t'évaluer. J'espère que tu pourras me pardonner de t'avoir caché la vérité pendant tant de temps.

— Je... Je ne m'attendais pas à cela quand vous avez demandé à me voir, mais je le savais déjà au fond de moi. Je n'ai jamais pensé depuis que je suis au courant pour la soif de sang que j'y échapperai. Et avec ce qui s'est passé il y a 2 mois, je me doutais que vous ne vous étiez pas chargé seul de cette affaire. Je ne suis ni en colère, ni déçu, parce que je sais que vous essayez de faire ce qu'il y a de mieux pour moi. Je suis simplement triste de me dire qu'en mars, je vais devoir quitter ma famille et mes amis alors que c'est grâce à eux que je ne suis pas encore tombé en morceaux, lui répondis-je avec un sourire triste.

— Je comprends que tu puisses ressentir cela car tu es jeune et n'as pas décidé de cela. Mais, j'aimerais que tu comprennes aussi que tu ne seras ni traité, ni considéré comme un prisonnier. Du moment que tu ne seras pas en mission, tous pourront te rendre visite autant qu'ils le souhaitent, et tu pourras même toi aussi avoir des jours de permission si ton état mental te le permet, je te le garantis, dit-il d'un ton plus doux.

— Je me doute que ce ne sera pas le cas, et qu'ils ne peuvent pas me priver de tous mes droits, mais vous ne pourrez pas m'enlever de la tête que cela reste une sorte de prison avec quelques privilèges en plus. Et si vous pensez que Karma se contentera de simples visites, vous vous trompez. Bonne chance avec lui parce que ce crétin a déjà décidé qu'il ne vous laissera pas m'emmenez là-bas. Et vu son tempérament, il serait sûrement capable de me kidnapper et m'enfermer quelque part si cela signifie qu'il peut me garder, soupiré-je de désespoir.

— Nous ne pouvons pas le laisser faire cela, mais cela ne veut pas dire qu'il est impossible de satisfaire les 2 partis. Karma a des résultats académiques excellents en plus d'avoir de nombreuses qualités de leader et d'assassin. Je suis certain qu'avec un tel profil il y a moyen de trouver un arrangement d'ici mars. Qu'en dis-tu ?

— Je pense que ça pourrait fonctionner. Après, il faudra voir avec le principal concerné, et ça s'est une autre paire de manches.

— Nous y sommes encore loin donc laisse-moi m'organiser et je reviendrai vers toi plus tard. Lucile — la personne qui doit venir t'évaluer — arrivera demain matin et restera jusqu'à la fin de la semaine. Si tu n'as pas de question, tu peux y aller.

— Très bien. Passez une bonne journée Karasuma-sensei. »

Est-ce que j'aurais dû vraiment parler de tout cela avec lui ? Une part de moi me dit que non car il pourrait très bien tenter d'écarter Karma du chemin et lui refuser toute visite pour éviter que je me retrouve dans la nature. Mais une autre part me dit que c'était la bonne chose à faire car cela a permis d'ouvrir une porte qui pourrait mettre d'accord tout le monde. Est-ce que l'influence de Karasuma pourrait nous permettre de loger ensemble dans le futur ? Ça me semble à la fois si réaliste et hors de portée.

Je ne devrais pas penser à ça maintenant, il est encore trop tôt pour ce genre de chose. Je devrais plutôt me concentrer sur la venue de cette fameuse Lucile. Je n'ai aucune information sur elle, et ça me rend nerveux. Si je ne fais pas bonne impression, elle pourrait rendre une évaluation qui me vaudrait de me faire enfermer, et c'est un non catégorique. Je ne laisserais personne m'interdire de finir la mission avec le reste de la classe, et je les laisserais encore moins me retirer aux gens qui me sont chers.

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Hey les gens ! On se retrouve cette fois à la bonne date pour un chapitre de 3916 mots. Est-ce qu'on bat un nouveau record de longévité ? Absolument ! Pendant la correction, j'avais oublié que c'était si long, et quand j'ai vu le nombre de mots que j'avais à copier-coller, j'étais là en mode "wtf ?!" face à mon ordi. Bref, c'était long, et pourtant, il ne s'est rien passé d'incroyable ni de vraiment important. Sinon je me rends compte que la rentrée est dans 3 semaines pour moi, que je n'ai plus que 2 chapitres d'avance (oui, je suis devenue lente) et qu'en plus je suis loin d'avoir bouclé l'histoire. C'était un peu (beaucoup) mon objectif de finir ce bouquin avant que je ne retourne en cours donc il va falloir que je charbonne si je veux y arriver. Comme d'habitude, je vous tient au jus. Sur ce,

Kiss les gens <3