Chapitre 31
PDV Nagisa Shiota :
J'ai sérieusement cru que j'allais défaillir hier soir. Mais qui a décidé de ce plan à la con ! Ah oui, c'est vrai : c'est moi... Après, pour ma défense, je ne savais pas comment m'y prendre donc j'ai fait au feeling. En soit, il n'y avait pas besoin d'avoir peur puisque je n'allais pas le faire fuir, mais c'est mon anxiété qui parlait, et il était à son paroxysme. Maintenant que c'est fait, plus qu'à espérer que les autres ne le comprennent pas tout de suite. J'ai la flemme de me faire charrier dès la rentrée. Cependant, ça semble mal parti pour moi puisqu'on a effectivement pas dormi de la nuit – je vous laisse deviner à cause de qui – et que mes lèvres n'ont toujours pas terminé de dégonfler. Etant donné que Karma n'est pas dans un meilleur état, on va se faire cramer à coup sûr. Au moins, je m'en suis sorti sans morsure, c'est déjà pas mal je suppose. Oh et puis merde ! On verra bien comment ça se passe là-bas. Encore faudrait-il que monsieur daigne s'habiller.
« Tu as voulu qu'on fasse une nuit blanche donc maintenant tu assumes.
– Mais je pensais pas que tu serais en forme toi. Je voulais qu'on passe la journée ici.
– Bien sûr que je suis mort, qu'est-ce que tu crois ? Mais on ne peut pas sécher le jour de la rentrée comme ça donc prends ton courage à 2 mains et va te changer !
– Pfffff, t'es pas drôle Na-chan, grommèle-t-il en se dirigeant dans son dressing.
– Je sais, tu me le dis tout le temps. Sache que ce n'est pas parce qu'on s'est mis ensemble que je vais céder à tous tes caprices.
– Oui oui, j'avais cru comprendre, me répond-il d'un air boudeur. »
Sans attendre, le plus grand revient avec son uniforme en main, puis part en direction de la salle de bain. Quelques minutes plus tard, le voilà enfin prêt. Il nous reste tout juste le temps de prendre une briquette chacun et de mettre nos bentos dans nos sacs avant de filer vers le métro. Au bout d'une dizaine de minutes, nous arrivons à la station qui est bien plus bondée que d'habitude. Ils n'annoncent pas de grève ou de retard pourtant. C'est étrange, mais pourquoi pas. Ce n'est que quand nous sommes posés dans la rame que j'en profite pour regarder mes notifications. J'ai loupé quelques messages dans le groupe snap de la classe, mais rien de très important. Je vire ensuite tout ce qui concerne mes jeux en ligne avant de me rendre compte que j'ai reçu un sms. Quand je clique dessus, je vois que c'est Lovro-san qui m'a envoyé la date et le lieu de rendez-vous de notre prochaine rencontre. Cela fait plus d'un mois depuis la dernière fois. Le vieil assassin a été plutôt occupé donc notre escapade a dû être reculée à plusieurs reprises. Grâce à la présence du groupe et aux vacances, je n'ai pas senti de manque, mais avec le retour en classe, je sens que ça me guette. Ce sera pour vendredi soir donc il faudra que j'en parle à Karma dans la soirée.
PDV Karma Akabane :
Ca y est, c'est aujourd'hui qu'on va régler son compte au brocoli sur patte ! Itona nous a dégoté une petite ruelle devant laquelle cette connasse passe pour rentrer chez elle. C'est assez loin du bâtiment tout en étant à plus de 5 minutes à pied de son domicile donc on n'attirera pas trop l'attention. Il est temps qu'elle paye pour tout ce qu'elle a fait à Na-chan. Certes, ce n'est pas un ange, mais il ne lui a jamais causé de tort et ne mérite pas ça. Elle a de la chance qu'on ne fasse pas comme elle et qu'on ne s'en prenne pas à Okuda. De toute façon, mon petit doigt me dit qu'elles ne vont pas rester amies bien longtemps. Okinawa a permis à la potionniste de se rapprocher des autres filles de la classe, et elle a pas mal trainé avec Kurahashi et Fuwa ce mois-ci. Sans compter le fait qu'elles se sont disputées à midi, ça sent définitivement la fin des haricots.
Et la tête que Kayapute tirait ce matin était exquise. Ses yeux lançaient des éclairs envers quinconce qui croisait son regard au sien. Je pense que ses vacances d'été n'ont pas été très agréable, surtout vu ce que l'androgyne nous a dit de ses parents. J'aurais bien aimé avoir un aperçu de ce qu'elle a pu faire pendant qu'on vivait tous notre meilleure vie – histoire de se foutre encore plus de sa gueule – mais ce n'est pas possible. Tant pis, je me contenterai de sa tête de la matinée. En attendant, il va falloir qu'avec les autres on trouve une solution pour ce soir. Na-chan n'a pas cramé notre plan et on aimerait que ça reste ainsi. Mais qu'est-ce qu'on va bien pouvoir lui dire pour se séparer tout à l'heure ? Avec sa fête d'anniversaire qui est déjà passée, on ne peut pas utiliser ça comme excuse. En plus on va se faire repérer tout de suite si c'est moi qui lui en parle. Il vaudrait mieux qu'Itona s'en charge comme c'est le plus stoïque de nous. Après, pour le bobard, Rio aura sûrement une idée.
D'ailleurs, je ferais mieux d'envoyer un message dans le groupe tout de suite car ce n'est définitivement pas pendant la récré qu'on va pouvoir en discuter. En plus l'androgyne somnole à moitié donc c'est le moment idéal pour le faire. Rio et Itona qui sont au fond me répondent presque instantanément pour proposer leurs idées. Je n'étais pas très emballé par leurs suggestions jusqu'à ce que Terasaka en fasse une. Bon, ça m'étonne qu'un idiot comme lui ait réussi à nous sortir ça, mais c'est ce qui a le plus de chance de fonctionner donc on va suivre son plan. Na-chan lâche un petit bâillement, ce qui me sort de mes pensées... Je souris à la vue de son regard embrumé par la fatigue et replace une mèche de cheveux derrière son oreille. Ne t'en fais pas, on va s'occuper d'elle et après tu auras la paix.
PDV Rio Nakamura :
La cloche retentit dans toute la pièce, annonçant la fin de cette journée. Il était temps ! Depuis la pause, on ne tient plus en place. On a tout fait pour cacher nos sourires du mieux qu'on pouvait face à Nagisa, donc j'espère qu'il ne se doute de rien. Après il à l'air dans le coltard depuis un moment donc tout devrait bien se passer. En plus, Terasaka a eu un éclair de génie – pour une fois – et nous a trouvé une super excuse pour qu'on fausse compagnie à notre bleuté favori. Ça ne me fait pas plaisir de lui faire ça, mais on le fait pour l'aider. Je me dépêche de ranger mes affaires pour me diriger vers le bureau du principal concerné où Itona est déjà sur le coup.
« Vous voulez vous entraîner sans moi ce soir ?
– Oui, comme ça on te réservera des surprises pour notre prochain entraînement commun.
– C'est une jolie façon de me dire que vous allez me faire morfler mercredi ? Très bien, faites ce que vous voulez, moi je vais rentrer. Je suis trop crevé pour ça de toute façon.
– Ça va aller pour prendre le métro ? demande la tête de piment d'un air soucieux.
– Mais oui, ne t'en fais pas. Je ne vais pas m'écrouler non plus donc arrête de t'inquiéter. Envoie-moi un message quand tu seras en chemin, que le repas soit prêt quand tu rentres.
– D'accord, on fait comme ça. A tout à l'heure Na-chan. »
Le plus petit nous adresse un dernier signe de la main avant de partir. On dirait bien que le moment est venu. Kayano n'est pas encore sortie, ce qui nous arrange. Pour l'attirer dans la ruelle, il faut qu'une première équipe parte en avant pour la chopper à l'envolée et qu'une seconde parte après en mode furtif pour éviter qu'elle ne s'échappe. Je ne la laisserai pas foirer notre plan. Cette idiote a besoin d'être remise à sa place et que son petit jeu s'arrête. Elle se prend pour la plus forte alors qu'elle ne l'est pas. Il est temps qu'on lui rappelle à quelle point elle est pathétique. Sugino et Terasaka se sont éclipsés dès que la cloche a sonné donc ils sont dans les temps. J'espère juste qu'ils ont été assez rapides pour que Nagisa ne les voit pas, sinon il va se poser des questions. Même si tout est bien en place, il n'empêche que j'ai l'impression d'oublier quelque chose.
« Vous aussi vous sentez qu'on a oublié quelque chose ?
– Je ne crois pas, non. Tu veux qu'on ait oublié quoi ?
– Bien, que tous ceux qui sont encore là sortent s'ils veulent juste traîner ou viennent me voir s'ils ont besoin d'aide. Je vous rappelle que tous n'ont pas le luxe d'avoir terminé leur journée, nous fait remarquer notre professeur en pointant la planche à pain d'un tentacule.
– Eh merde, sifflé-je entre mes dents. »
Comment est-ce qu'on a pu oublier que cette idiote avait encore retenu le soir ? Bien que ça aide à solidifier notre mensonge de l'entraînement, ce n'est pas bon du tout. Le plus petit s'empresse d'envoyer un message à nos éclaireurs pour les prévenir qu'ils risquent d'attendre longtemps. A contre-cœur, nous sortons dehors, un peu sur les nerfs. Personne ne compte avorter la mission donc il ne reste plus qu'à l'attendre. Mais on ne peut pas stationner devant le bâtiment comme ça sinon on risque de nous poser des questions. On décide donc de grimper dans un arbre et de se fondre dans le feuillage pour éviter de se faire repérer. Il ne reste plus qu'à patienter ici jusqu'à ce qu'elle sorte. Mais c'est plus facile à dire qu'à faire : même en discutant le temps devient vite long et ce n'est pas confortable de rester sans bouger sur la branche. Itona a même failli tomber parce qu'il ne faisait pas gaffe, même si jamais il ne l'avouera. Ce n'est qu'après une bonne heure que la cible prend le chemin pour redescendre la colline. Enfin ! J'envoie un message rapide aux garçons pour qu'ils se préparent et nous commençons à la prendre en filature.
De tout le trajet, pas une seule fois elle ne s'est doutée de quoi que ce soit. C'est dans ce genre de situation que je me demande si elle suit vraiment les mêmes cours que nous. Une fois en bas de la colline, on était plus ou moins à découvert, donc malgré qu'on se soit fait discret, elle restait facilement repérable. Mais non, cette meuf n'a aucun instinct donc elle a continué son chemin comme si de rien n'était. Ce n'est pas parce que tu passes ton temps à broyer du noir qu'il ne faut pas rester sur ses gardes. Mais vas-y, ce serait une perte de temps de lui expliquer. De plus, on doit bien avouer que c'était à notre avantage donc je ne vais pas trop cracher dessus. Nous finissons par arriver au niveau de la ruelle, et sans même avoir le temps de dire, on voit les bras de Terasaka chopper notre victime. Elle n'a même pas eu le temps de crier, ce qui est une bonne chose. On se lance à leur suite et une fois au cul de sac, le plus grand la balance contre un mur. C'est à ce moment-là que je remarque que Sugino tient un milkshake dans sa main.
« Vous êtes sérieux là ? Nous on se fait chier dans un arbre pendant une heure et durant ce temps vous êtes partis vous chercher un milkshake ? dis-je d'une voix scandalisée.
– A vrai dire, on s'est même posé au café qui les vend. On n'allait pas rester là pendant 3 plombes ! Au final ce n'était même pas nécessaire que vous partiez après nous donc vous auriez pu en avoir un aussi si vous n'étiez pas têtu.
– Ouais enfin si elle avait changé d'itinéraire, vous auriez été bien content qu'on soit parti après pour vous prévenir. Mais cette fille est trop conne pour s'être rendu compte de quoi que soit, hein Kayano ? susurre Karma d'une voix mielleuse.
– Je ne te permets pas de me traiter de conne espèce de cinglé ! Attendez que Koro-sensei apprenne ce que vous m'avez fait, il va vous... »
La planche à pain n'à pas l'occasion de finir sa phrase puisque le poing de Karma se loge dans le pan du mur juste à côté de sa tête. Quelques débris tombent au sol sous la violence du choc. Même moi je n'ai pu retenir un léger sursaut. Ce mec a une force colossale, c'est hallucinant. Il semblerait que notre tête de piment est remontée à bloc contre elle. Même s'il avait dit qu'on était juste là pour l'avertir – et lui faire un peu peur au passage parce que c'est marrant – je ne suis pas sûr qu'il arrivera à se contenir. Un mot de trop et c'est game over pour elle. Vu la terreur qui se lit dans ses yeux, je pense que cette fois elle va se servir de sa cervelle et y réfléchir à 2 fois avant de sortir le moindre son.
« Je crois que tu n'as pas bien compris ce qui se passe. Nous parlons et tu fermes ta gueule. Tu n'auras la chance d'en discuter ni avec tes parents, ni avec nos profs si tu veux que ta tête reste entière, pigé ?
– Ou... commence à dire cette idiote avant que Karma ne l'interrompe à nouveau.
– Non, je crois que tu n'as pas capté ce que je voulais dire par "tu fermes ta gueule". Quand je te pose une question, soit je n'attends pas de réponse, soit je m'attends à ce que tu hoche la tête pour signifier que tu as bien compris. Mais maintenant que j'ai mis cela au clair, on va passer à la meilleure partie. Qui se lance en premier pour lui balancer ses 4 vérités ?
– Est-ce que je peux démarrer les festivités ? demandai-je d'une voix assurée.
– Mais vas-y, je t'en prie. »
Je m'approche de la masse tremblante avant de me mettre à son niveau. Comment une personne avec si peu de courage et si peu d'amour propre peut avoir pour passe-temps d'harceler les autres ? J'ai toujours du mal à croire ce que nous a dit Nagisa par rapport à sa convocation d'exclusion. Elle a plus le profil d'une victime en l'état que celui d'une meneuse. Ça fait vraiment pitié. Je pousse ses bras de devant son visage avant de lui lancer mon sourire le plus doux. Je ne lui ferai pas le plaisir de lui montrer ma colère aujourd'hui.
« Tu te rends bien compte que tu ne peux pas échapper aux conséquences de tes actes ? Si les autres ne sont pas prêts à en venir aux mains pour tout ce que tu as fait à Nagisa, ce n'est pas notre cas. Dis-moi, à quelle point ta vie est misérable pour t'en prendre à ceux que tu considères comme étant plus faible que toi ? C'est quand même triste de n'avoir tellement rien à foutre de sa vie que tu dois pourrir celle des autres pour te sentir exister. Eh oui Kayano, on connaît ton petit penchant malsain pour le harcèlement donc ne me regarde pas à ces yeux de merlan frit. Tu sais à quoi ça me fait penser tout ça ? Je pense que tu as un sérieux complexe d'infériorité et que tu t'en prends aux autres pour te convaincre de l'inverse. Sauf que cela ne fonctionne pas, n'est-ce pas ? C'est d'ailleurs pour cela que tu t'es disputé avec Okuda. Elle s'est rendu compte de ta mauvaise influence sur elle après ses vacances sans toi, et comme tu as vu qu'elle échappait à ton contrôle, tu as tenté de la faire revenir par les menaces.
– Ce n'est pas vrai ! Arrête de raconter ces mensonges, tu ne sais rien sur moi ! »
PAF
Oh, on dirait bien que je suis plus énervée que je pensais : je ne l'avais pas vu venir celle-là. Malgré que la claque n'ait pas été forte, le brocoli sur patte se tient la joue, ahuri par mon action. Mais à quoi est-ce qu'elle s'attendait au juste ?
« Ne fais pas cette tête, on t'avait prévenu de ne pas parler, dit Itona d'un ton placide.
– De toute façon, tu la mérites amplement cette baffe donc estime-toi heureuse qu'elle vienne de Rio parce que la mienne ou celle de Karma te feront sûrement bien plus mal, renchéri le brun de plus en plus agité.
– Et si tu penses qu'on a fini, tu n'es pas au bout de tes peines. De base, j'aurai aimé passer en dernier, pour enfoncer le clou dans la tombe, mais je suis arrivé au bout de mes limites. Que tu t'en prennes à quelqu'un qui ne t'a rien fait et ne peut pas se défendre, c'est déjà monstrueux, même pour moi. Mais que tu t'en prennes à quelqu'un que j'aime alors qu'il ne t'a rien fait ? Tu te doutes bien que je ne peux pas le cautionner. Encore plus en l'incitant au suicide, murmure quasiment Karma tout chopant cette salope par le col de son uniforme. Il est temps que tu apprennes où es ta place dans la hiérarchie, et spoiler, ce n'est pas en haut de celle-ci. Cette fois, aucun de nous n'hésitera à user de la violence en coulisse si tu t'avères... Récalcitrante.
– Je peux savoir ce que vous faites ? »
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Hey les gens ! On se retrouve aujourd'hui avec un chapitre de 2981 mots. C'était très cool à écrire et j'ai super hâte que vous découvriez la suite la semaine prochaine. Je comprends un peu votre douleur face au suspens maintenant parce que si je m'étais écoutée, j'aurais continué ma correction. Enfin bon, je pars normalement en vacances vendredi prochain donc je vais devoir corriger les 2 chapitres suivants dans les jours à venir vu que je ne compte pas y aller avec mon ordinateur. Promis, tout sera bien posté en temps et en heure ! Sinon, le nano s'est fini, et c'est avec joie que je peux vous annoncer que je l'ai réussi avec un peu d'avance. Au total, j'ai écrit environ 22K mots tout ce mois de juillet, ce qui est pas mal. Prochain objectif : terminer cette histoire avant ma rentrée. Sur ce,
Kiss les gens <3
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