Chapitre 26
PDV Karma Akabane :
« Karma, on va être en retard alors dépêche-toi.
– C'est bon, calme-toi, j'arrive ! crié-je depuis ma chambre. »
Na-chan me râle dessus pour la millième fois depuis le réveil parce que selon lui je prends trop de temps pour me préparer. Le pire c'est que l'on n'est même pas en retard ! Il a mis 8 réveils répartis entre son portable, le mien et le radio réveil pour être certain que l'on ne loupe pas le départ. Comme si le poulpe allait nous laisser là pour une simple panne de réveil... Il est vraiment stressé et pressé, c'est un truc de fou. Mais je le comprends, ce voyage s'annonce génial. Toute une semaine loin de tout : pas de cours, pas de Kayapute, pas de mission. Juste du soleil et des moments entre amis, loin de la réalité. A nous la semaine tranquille à se la couler douce tout en bronzant au bord de la mer. C'est donc tout content que je sors de ma chambre et descends en bas pour rejoindre l'androgyne. Après avoir vérifié une dernière fois que nous n'avons rien oublié, nous partons enfin pour Okinawa.
PDV Nagisa Shiota :
C'est enfin le grand jour. A nous les vacances sur une île paradisiaque ! Je suis tellement excité que je presse un peu – voire carrément beaucoup – Karma pour qu'on puisse filer dès que possible. Une fois dans la station de métro je ne peux m'empêcher de sautiller sur place comme un enfant de 3 ans. Je suis très peu parti en vacances dans ma vie donc je compte faire de cette excursion les meilleures vacances de ma vie, en particulier si cela doit être les dernières. La tête de piment me dit de me calmer mais même avec toute la bonne volonté du monde je n'y arrive pas. Je prends plusieurs grandes inspirations pour essayer de ralentir les battements frénétiques de mon cœur, mais cela ne marche pas non plus. Tant pis, je lâche l'affaire et trépigne toujours sur place au grand las de celui qui m'accompagne. Il est encore tôt donc il n'y a pas grand monde sur le quai, ce qui est une bonne chose : je n'ai pas tout un public pour me voir agir tel un enfant.
Notre carrosse finit par faire son entrée. Bon, c'est pas vraiment un carrosse, mais on s'en fout ! L'essentiel c'est qu'il va nous emmener au point de ralliement aka devant le collège. Nous rentrons dans la rame et nous asseyons, la valise entre nous. Le compartiment est quasiment vide, et comme on est en heure creuse, elle ne gênera personne. Le métro démarre, mais plus les secondes passent, et plus j'ai l'impression que le paysage défile lentement. Bon dieu que c'est long ! Si j'avais su que ça allait se passer comme ça j'aurais pris des calmants avant de partir. Me voilà quasiment à bout de nerf, et le fait que Karma essaye de me faire la conversation ne m'aide malheureusement pas. Je lui aurais bien demandé de me faire quelques papouilles, mais j'ai peur de m'endormir et qu'on loupe l'arrêt par ma faute.
Après 10 longues et agonisantes minutes, nous sortons enfin du métro. Je suis à la limite de trottiner tellement je marche vite, mais je m'en fiche malgré les plaintes et soupirs de mon compagnon de route. Il râle que je suis trop excité alors que je sais pertinemment qu'il l'est tout autant que moi. C'est juste que lui arrive à le masquer. J'avoue que ça m'énerve de ne pas pouvoir enfiler mon masque comme d'habitude, mais je préfère ne pas pouvoir contenir ma joie plutôt que ma colère ou encore ma tristesse. Je vois au loin la forme de notre classe se dessiner. On est loin d'être les premiers, mais nous ne sommes certainement pas les derniers. Par contre, de ce que je vois, nous sommes les derniers de notre groupe. Je me précipite vers eux et saute sur Sugino sous le coup de la joie. Ce dernier me réceptionne sans problème et rigole de me voir comme un gamin. Le sadique de la bande arrive une petite minute plus tard, la valise en main.
« Tu aurais au moins pu rouler la valise jusqu'au bout au lieu de la bazarder. Elle ne pèse pas 100 grammes je te rappelle.
– Mais non, elle n'est pas si lourde que ça.
– Tu rigoles ? Je suis persuadé qu'elle était plus légère que ça quand je l'ai descendue hier. Qu'est-ce que tu as rajouté dedans ?
– Rien du tout.
– Na-chan, me dit-il très suspicieux.
– Bon d'accord, j'ai rajouté mon sèche-cheveux, une trousse de secours et toute ma gamme de soins capillaires sinon mes cheveux vont mourir entre le sable et l'eau de mer.
– J'ai hésité à prendre le mien aussi, mais comme il pèse une tonne et prend plein de place, j'ai abandonné l'idée qu'il rentre en plus de mes affaires, répond Rio, une fausse larme à l'œil.
– Mais pourquoi une trousse de premier secours ? Ce n'est pas le rôle des profs de prévoir ce genre de trucs ?
– On ne sait jamais Sugino, ça peut toujours dépanner en cas de soucis. Et puis, tu ne vas pas t'amuser à faire rappliquer les profs si tu t'es égratigné un peu et que tu as besoin de désinfectant et d'un pansement. Pareil, si tu as un p'tit mal de crâne au beau milieu de la nuit, tu ne vas pas aller tous les réveiller pour un doliprane, si ?
– C'est vrai que maintenant que tu le dis...
– Bien, les enfants je vais faire l'appel, puis on se chargera de mettre les valises dans la soute du bus avant de se diriger vers le port. J'espère qu'il n'y a aucun retardataire sinon on risque de louper le bateau. Si jamais vous avez des questions, j'y répondrai une fois installé dans le bus. Maintenant silence, je commence l'appel, nous dit Koro-sensei déguisé en humain. »
Vu son costume qui n'a pas changé depuis notre précédente sortie – excepté le nez taillé par Sugaya – on va se faire griller à coup sûr. Mais où est Karasuma-sensei ou Mme Pouffe quand on a besoin d'eux ? Je suis certain qu'ils devaient venir avec nous en plus. Dans tous les cas, notre prof ne ressemble pas à un humain et je n'arrive toujours pas à comprendre comment il ne s'est jamais fait démasquer jusqu'à présent. Est-ce que ça veut dire que les gens sont stupides du coup ? Peut-être oui, mais ce n'est pas le moment d'y réfléchir. On a notre superbe île qui nous attend. Aussitôt le dernier élève appelé, tout le monde se dépêche d'aller refourguer sa valise dans la soute, ce qui crée une cohue infernale. Je laisse, une fois de plus, la valise aux soins de Karma et attend sur le côté que le groupe ait fini de mettre les leurs. Quand nous montons dans le bus, je ne laisse pas à Sugino le choix de se mettre avec moi, ce qui fait que Karma a buggé quelques secondes quand il a réalisé que "sa" place était déjà occupée. Il me jette un faux regard trahit avant d'aller s'asseoir aux côtés de Rio qui l'entraîne très vite dans un de ses délires. J'espère qu'ils vont bien se tenir jusqu'à l'arrivée au port, le trajet ne devrait pas durer plus d'une demi-heure.
PDV Karma Akabane :
je suis parfaitement outré ! Comment Na-chan peut-il me remplacer, moi, la crème de la crème ? En soit, ce n'est pas que voyager avec Rio me dérange, loin de là, mais je comptais embêter mon petit androgyne pendant tout le trajet en réparation pour l'enfer qu'il m'a fait vivre pour arriver jusqu'au collège. Tant pis, je vais réserver ça pour ce soir, quand on sera seul dans la chambre. Il ne sera pas prêt pour la séance de chatouilles qui l'attend. Rio a décidé de finir sa nuit le temps du trajet de bus au final donc je mets mes écouteurs et lance la playlist commune dans mes oreilles. Et sans même que je n'ai le temps de dire ouf, il est déjà l'heure de descendre prendre le bateau.
Et devinez qui nous rejoint juste au moment de monter à bord ? Nos charmants prof d'anglais et d'EPS. J'allais finir par croire que Karasuma s'était débarrassé de Mme Pouffe avant de repartir travailler dans ses bureaux pour le reste des vacances scolaires. Mais non, au final ils seront tous les 2 là. Ça pourrait être marrant d'essayer de les pousser dans les bras l'un de l'autre. Oui, il faudra définitivement que j'en touche un mot à Rio ce soir.
Cette fois, nous gardons notre valise pour monter dans l'engin. Nous nous installons dans le salon qui nous est dédié et les empilons dans un coin. Ça y est, on est tranquille pour quelques heures. En attendant, je note que pour les pauvres épaves que nous sommes, nous voyageons dans le luxe. Cela montre bien la différence de traitement entre la classe E et la classe A. Mais au moins cela montre aussi que le proviseur et la classe A ont su se montrer "bons perdants" malgré leur ressentiment envers nous. C'est une grosse victoire pour nous et une écrasante défaite pour eux.
La vue est belle, notre destination est paradisiaque et je fais tout cela avec mes amis. Que demander de plus ? Après 3 bonnes heures de route et un bon déjeuner digne d'un resto sympa, on accoste sur le petit port de l'île. Le paysage est magnifique, exactement comme sur les brochures. La plage est dégagée, le sable est d'un blanc pur et les alignements de transats avec les parasoles sont parfaitement parallèles. Quant à la mer, elle est d'une jolie couleur turquoise sans aucune écume à l'horizon. C'est tout simplement magnifique !
On va bien s'amuser, je le sens déjà.
PDV Nagisa Shiota :
Cet endroit est si luxueux que j'ai l'impression qu'à tout moment je vais me réveiller d'un rêve. La plage, l'hôtel, le paysage... Tout est simplement parfait. C'est un décor digne des plus grands films hollywoodiens. On vient à peine d'arriver et je n'ai qu'une seule envie : aller sauter dans la mer; que je sois complètement habillé ou non. Bon, je dis ça, mais j'aimerais éviter de me faire passer pour un fou dès le début du séjour. J'inspire un grand coup pour tenter de prendre mon mal en patience et de masquer le plus possible mes émotions. Bon, pour le coup, on est tous dans le même état, mais je ne veux pas trop sortir du lot. Karasuma-sensei nous entraîne à la réception du bâtiment, et nous indique que nous devons récupérer nos clés et déposer nos affaires dans nos chambres avant d'avoir quartier libre sur la plage jusqu'au dîner. C'est donc dans un brouhaha que tout le monde attend son laissez-passer pour aller se changer. Avec Karma, nous sommes les heureux propriétaires de la chambre 113 située au premier étage. Sans attendre plus longtemps, nous quittons la réception pour monter à notre chambre, abandonnant nos amis le temps d'une grosse demi-heure.
Quand on ouvre la porte, nous faisons face à une pièce assez spacieuse. On arrive d'abord dans une sorte de petit salon avec un canapé et un fauteuil, ce qui fait qu'on pourra se réunir le soir. La porte juste à notre droite mène sûrement à la salle de bain, mais on ne s'y aventure pas et continuons notre chemin dans le mini couloir qui mène à la partie principale. Les murs pastel avec les grands rideaux blancs donnent un côté doux à la pièce qui abrite un grand lit King size encadré par une table de nuit de chaque côté. Attendez, il n'y a qu'un seul lit ? Ce n'est pas ce qu'on nous avait dit à la base. Vu les cris étouffés venant des chambres voisines, il n'y a pas de doute que nous ne sommes pas un cas isolé. On dirait bien que le principal est mauvais perdant au final. Bon, tant pis, ce n'est qu'un détail. Personne ne va mourir pour cela. C'est donc dans cette optique que j'ouvre la valise et sort nos affaires de plage.
Je tends son maillot de bain à la tête de piment et pars me changer dans la salle de bain. Je troque rapidement mon short de ville pour mon short de bain et enlève mon tee-shirt afin de l'échanger à son tour. Je ne pouvais pas rester torse-nu pour des raisons évidentes, donc comme pour les jours où on se baignait dans la piscine à l'école, je dois porter un tee-shirt anti-UV pour cacher la misère. Les gens ne se poseront pas trop de question vu comment ma peau très pâle réagit dès qu'elle est un peu trop exposée au soleil. Soudain, la porte qui s'ouvre me sort de mes pensées. Karma débarque, prêt à descendre.
« Qu'est-ce que tu fais ? Ça fait au moins 5 minutes que je t'attends.
– Désolé, j'étais un peu dans la lune. J'enfile mon haut et on peut y aller.
– Mauvais souvenir ? demande-t-il en m'enlaçant par derrière.
– Non, je réfléchissais juste trop.
– Comme d'habitude. Comment tu peux encore trop réfléchir alors que le but de cette semaine est uniquement de se vider la tête ?
– C'est ma nature, je n'y peux rien.
– Et je ne te demande pas de changer. Je t'aime comme tu es Nagisa, avec toutes tes qualités et tous tes défauts. Je veux juste que tu passes de bonnes vacances, loin de tout stress, me dit-il avant d'embrasser ma nuque. »
Je sens mes oreilles chauffer au contact, mais je n'ai pas le temps de m'inquiéter de ma réaction que le plus grand a déjà quitté la pièce. Bon, il faut que je me passe un coup d'eau sur le visage si je ne veux pas sortir de l'hôtel avec le visage couleur écrevisse. Foutu Karma...
PDV Rio Nakamura :
Grâce à l'incident des chambres, je vais pouvoir aller photographier les "couples" la nuit, dans les bras l'un de l'autre. Ca me fera un très bon moyen de chantage, surtout pour nos chers Karma et Nagisa. Ces vacances vont être d'enfer ! Pour passer une bonne après-midi avec les autres, j'ai fait mon sac de plage avec ma serviette, ma crème solaire et un bon bouquin pour m'occuper. J'enfile une robe blanche par-dessus mon maillot de bain 2 pièces – parce que je ne veux pas me trimballer comme ça dans l'hôtel – et mets mes lunettes de soleil avant de quitter ma chambre. Je rejoins le groupe au niveau de la réception et voit qu'ils n'attendent plus que moi. Karma a un peu bougonné parce que je les ai retardés, mais ses plaintes se taisent vite pour laisser place à l'excitation au fur et à mesure qu'on se rapproche du bord de la mer. Aussitôt arrivés, Terasaka, Itona et Sugino enlèvent leur haut pour aller piquer une tête dans l'eau salée.
Je ne sais pas comment ils font pour rentrer dans l'eau comme ça, et en plus ils ne suivent même pas les consignes de sécurité. Les garçons, je vous jure... De mon côté, je déplie ma serviette à l'ombre d'un parasol avant de retirer ma couche en trop pour me tartiner de crème solaire. A ma droite, mes 2 autres amis en font de même, Nagisa aidant Karma à s'en mettre correctement dans le dos. Moi aussi je veux un copain qui pourrait me le faire pour moi, mais il n'y a pas un seul garçon à mon goût dans cette classe ! Et le pire, c'est qu'aucun des 2 ne fait attention à moi tellement ils sont plongés dans leur propre monde. Ils sont si méchants, ils auraient au moins pu proposer de m'aider, mais non. Au lieu de ça, le plus grand aide l'androgyne à faire des tresses pour éviter que ses cheveux ne s'emmêlent à cause de l'eau de mer. Je soupire un coup et me détourne d'eux pour observer le reste de la classe. La plupart des garçons se baignent, et seules Okano et Yada se sont jetés à l'eau côté fille pour l'instant. Tous les autres sont en train de se faire dorer la pilule exceptées Okuda et Kanzaki qui se sont mises à l'ombre pour lire. Même si je suis tentée de faire comme elles, je pense que je vais moi aussi aller me baigner avec les gars. J'interromps la discussion des garçons pour leur proposer de se joindre à moi.
« Les gars, je vais rejoindre Terasaka, Sugino et Itona pour me baigner. Est-ce que vous voulez venir avec moi ?
– Pas pour l'instant, non./Oh oui ! me répondirent-ils en même temps.
– Pour une fois que vous êtes en désaccord.
– Je veux aller me baigner donc viens, Rio, Karma peut bien rester tout seul comme grand.
– Non, ne me laisses pas tout seul Na-chan ! Reste un peu avec moi, s'il-te-plaît, lui dit-il avec une bouille plaintive.
– Je t'ai déjà dit que la manipulation ne marchait pas sur moi, garde ça pour tes victimes. Je vais me baigner donc soit tu viens avec nous, soit tu restes ici.
– C'est bon, tu as gagné, j'arrive. »
Notre presque couple se lève et on se dirige tous les 3 dans l'eau. Je commence à mourir avec cette chaleur donc ce n'est pas plus mal que je parte me baigner. J'aurais dû descendre avec mon chapeau, mais je ne pensais pas que tout le monde irait se jeter à l'eau avant 16h. J'y penserais demain, c'est promis. Je rentre petit à petit dans l'eau qui est bien plus chaude que ce que je ne pensais. Et alors que je suis immergée jusqu'à la taille, je sens une paire de main me soulever sous les aisselles pour me jeter un bon mètre plus loin. Bon bah maintenant je suis trempée de la tête au pied. Quand je me retourne pour voir qui est le coupable, je vois ce crevard de Karma qui me fait un clin d'œil. Non, mais je n'y crois pas ! Tu ne paies rien pour attendre ma chère tête de piment. Ce soir, ça va être ta fête, et ma vengeance sera terrible, foi de Rio.
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Hey les gens ! Malgré une publication très tardive, on se retrouve quand même ce dimanche pour un chapitre de 3062 mots. Je me suis réunie ce week-end à Lyon avec plein d'autres copains auteurs/steamers écriture et c'était absolument génial ! Je pourrais vous en parler pendant des heures, mais ce n'est pas le sujet donc je me contenterai de dire que j'ai pu rencontrer en vrai des personnes absolument incroyables et que je suis triste que ce soit déjà fini. Sinon, ça y est, nos protagonistes sont enfin à Okinawa ! Rio prépare sa vengeance dans son coin et ça risque de, pas du tout, vous surprendre. Donnez moi vos suggestions en commentaire, j'ai hâte de voir si vous savez ou non ce qu'elle compte faire. Sur ce,
Kiss les gens <3
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