Chapitre 25
PDV Nagisa Shiota :
« Parce que tu crois que tes amis sont réels ? Qu'ils vont rester avec toi jusqu'à la fin ? Les happy ending n'existent pas pour les gens comme toi. A la fin de l'année ils vont tous t'abandonner et tu te retrouveras tout seul, livré à toi-même ! Si j'étais toi j'irai me pendre quelque part très loin d'ici pour ne pas avoir à subir ça. C'est un conseil d'ami que je te fais là. »
On dirait qu'il est temps de mettre la présence d'un public à mon avantage. Je baisse la tête, comme si ses mots m'avaient atteint, et après avoir serré mes poings jusqu'à en avoir mal, je fais ruisseler des larmes de crocodiles sur mes joues. Je fais mine de les essuyer, et quand je lève les yeux sur elle, je vois son sourire victorieux. Eh non, c'est perdu pour toi. Mes larmes silencieuses tournent en sanglots, et sans même que je n'ai à bouger le petit doigt, plusieurs de nos camarades se précipitent vers moi, très vite devancé par Karasuma-sensei. Ce n'est pas le prof le plus expressif du monde, mais il a ce regard qui peut te geler en un coup d'œil, et celui qu'il lance à Kayano fait partie de cette catégorie. Autant je me doutais bien qu'il allait prendre mon parti, autant je ne pensais pas qu'il irait jusqu'à me prendre dans ses bras. Pour le coup c'est une agréable surprise.
L'adulte somme à Kayapute de lui expliquer ce que je fais dans cet état, mais elle ne fait que s'embourber à cause de sa colère. Ce n'est que quand elle me voit sourire à travers mes larmes qu'elle devient livide. Bas oui ma p'tite planche à pain, tu t'es faite avoir comme une bleue. Mais je ne garde pas cette expression plus longtemps. Ce serait dommage de se faire prendre la main dans le sac maintenant. Karma finit par arriver et prend la relève de notre professeur de sport. Je redouble mes sanglots pour être sûr qu'il ne découvre pas la supercherie. Il ne serait pas en colère s'il apprenait la vérité, mais je préfère garder le joker sympathie de mon côté. J'enfouis ma tête contre son torse tandis qu'il me chuchote des mots pour me réconforter. C'est fou à quel point il sait exactement quoi me dire pour que j'aille mieux. Bon, je n'en ai pas besoin dans cette situation, mais il n'a pas besoin de le savoir. Après quelques bonnes minutes à souiller son haut, je ressors ma tête et essuie quelques larmes qui coulent encore. A ma droite, Kanzaki me tend un mouchoir que j'accepte pour sécher les derniers sillons de perles salées. Maintenant que je suis "calmé" je peux raconter ma version des faits.
« J'étais en train de me diriger vers les vestiaires quand Kaya... Kayano m'a stoppé. Comme elle ne disait rien, je lui ai demandé si elle avait besoin d'aide et elle a commencé à dire que je la prenais de haut. Quand je lui ai répondu que pas du tout, elle n'a pas apprécié et m'a traité de dégénéré avant de continuer à me dire des horreurs. Et ensuite elle... Elle a dit que je devrais me pendre et que... que c'était un conseil d'ami qu'elle me faisait.
– Quoi, mais toi aussi tu m'as-
– Ça suffit Kayano. Tu as déjà été exclu pendant 2 semaines à cause de ton comportement, n'as-tu donc pas retenu ta leçon ? Si tu continues sur ta lancée, c'est en conseil de discipline que tu vas aller, et cette fois tu es sûre de te faire exclure de l'établissement. Je te conseille vivement de te calmer et de changer de comportement, réplique l'agent d'un ton dur.
– Karasuma-sensei, écoutez-moi, ce n'est pas-
– Ne dis pas un mot de plus. Nagisa ne t'as rien fait et mérite exactement le même respect que tous tes autres camarades. Comme tu n'as pas l'air de comprendre cela, une mesure disciplinaire s'impose. A partir de la rentrée, tu seras en retenue avec moi ou ton professeur principal tous les soirs pendant un mois. Est-ce que cela te va le poulpe ? dit-il dans la direction de la créature qui a débarqué à Mach 20.
– Je trouve cette sanction tout à fait appropriée, cependant, j'aimerais rajouter la mienne par-dessus la vôtre. Kayano, en tenant de tels propos à ton camarade de classe et ancien ami, non seulement ton comportement est inexcusable, mais en plus il est dangereux. De ce fait, en plus de ce mois de détention, j'enverrai un courrier à tes parents pour les informer que tu ne viendras pas avec nous à Okinawa à cause de ton attitude déplorable.
– Vous n'avez pas le droit, j'ai travaillé d'arrache-pied pour me hisser dans le top 50 et y avoir le droit ! répond l'autre, au bord des larmes.
– Tant que tu agiras ainsi, tu n'auras pas la prétention de vraiment faire partie de la classe E, et par conséquent, tu n'auras pas la chance de jouir de ce privilège. Maintenant, va te changer et rentre chez toi.
– Mais...
– Ferme-là Kayano et casse-toi ! Tu es toujours là à traiter Nagisa de tous les noms et de le pousser à bout donc c'est bien fait pour toi ce qu'il t'arrive. Et tu veux que j'te dise ? Je trouve que la seule personne monstrueuse de la classe, c'est toi.
– Maehara, on ne dit pas ça non plus à ses camarades, ce n'est pas poli du tout ! »
Et voici le clou du spectacle. C'est pour cela que j'adore Maehara : il me défend toujours bec et ongle contre Kayano. La planche à pain devient un peu plus livide face au retour de bâton. J'espère que cette fois elle va comprendre pour de bon que je ne suis pas quelqu'un avec qui on joue sans se faire brûler. Si je ne faisais pas attention à mon masque, j'en sauterai de joie. Il n'y a plus aucun moyen qu'elle ne s'en sorte maintenant. Koro-sensei et Karasuma-sensei ont été très tolérants vis-à-vis d'elle par rapport à leurs politiques donc elle devrait s'estimer heureuse de ne pas avoir écopé d'une sanction plus lourde. En attendant, bon débarras ! Les vacances ne seront que plus savoureuses sans elle.
PDV Karma Akabane :
Mon sang n'a fait qu'un tour quand j'ai entendu Na-chan résumer la situation. Je jure que je vais finir par l'étriper moi-même si elle continue son petit jeu. Je rassemble le peu de sang froid qu"il me reste et me concentre dessus pour ne pas aller lui refaire le portrait tout de suite. Et je vois que je suis loin d'être le seul. Outre notre groupe qui a l'air bien remonté, et nos profs qui discutent de façon animée, il y a Isogai, Maehara, Kanzaki, Chiba et Hayami qui sont eux aussi en rogne face au comportement de cette salope. Quant au reste de la classe, tous ont des regards compatissant et/ou sympathiques pour l'androgyne. Je suis rassuré de voir que personne ne soutient – du moins pas ouvertement – ce qu'elle a fait. Je peux être un enfoiré quand je m'y mets, mais j'ai moi-même des limites, et dire sérieusement à quelqu'un d'aller se pendre est bien au-dessus d'elles.
Je me tourne vers mon meilleur ami et vois qu'il est entouré de tout le groupe qui s'assure qu'il va bien. Mes nerfs se détendent un peu quand je vois qu'il a retrouvé le sourire, même s'il est bien plus fantomatique que d'ordinaire. Mais je n'arrive pas à chasser l'image du bleuté en sanglots de mon esprit. S'il y a bien une chose qu'il déteste par-dessus tout, c'est de se montrer vulnérable face aux autres, et là, toute la classe a pu le voir dans cet état. Je jure que je vais faire payer Kayano au centuple pour toutes ses crasses. Je ne vais certainement pas la laisser s'en sortir indemne. Une fois cette promesse interne scellée, je rejoins mes amis.
« Tu es sûr que ça va aller ? On peut tous aller chez Karma pour te changer les idées si tu veux. Ou on peut aller au parc pour prendre l'air. On peut même aller grignoter un truc dans un café pour que tu-
– Encore une fois, je vous remercie tous de vous inquiéter pour moi, mais je vous assure que ça va. J'ai été très secoué par ses mots parce que je n'étais pas préparé, mais tout va bien, je vous le promets. C'est juste que c'était la première fois qu'elle en arrivait là et je ne savais pas trop comment réagir et c'est mon subconscient qui a décidé pour moi. Maintenant que l'effet de surprise est passé, pas besoin d'en faire tout un plat. C'est juste une idiote qui n'en vaut pas la peine.
– Nagisa, ce n'est pas bien du tout ce qu'elle t'a balancé à la gueule et tu ne devrais pas le banaliser.
– Terasaka a raison, peu importe la forme et peu importe la personne qui te le dit, c'est de l'incitation au suicide. Elle pourrait être sanctionnée pénalement pour ça.
– Wow, on va se calmer de suite. Je ne vais pas porter plainte contre elle juste parce qu'une de ses menaces m'a fait pleurer. Ce serait une perte de temps en plus d'être une perte d'argent. Il ne reste que quelques mois avant que je n'ai plus jamais à la revoir donc pas besoin d'en arriver à de telles extrémités. Donc ce qu'on va faire c'est qu'on va tous aller se changer et rentrer chez nous et mercredi on va chez Karma après les cours pour y passer toute l'après-midi pour se détendre ensemble. Est-ce que ça vous va ? »
Sachant pertinemment qu'aucun n'obtiendrait gain de cause, tout le monde lui répond positivement avant de retourner se changer dans les vestiaires. Na-chan se dépêche de se remettre en uniforme, et une fois les gars prêts, on attend Rio devant pour partir tous ensemble. Le chemin du retour est tout aussi animé puisque chacun d'entre nous essaye de convaincre le bleuté de ne pas se laisser faire. Après tout, elle a obtenu ce qu'elle voulait aujourd'hui donc je doute qu'elle ne s'arrête en si bon chemin. On est tous persuadé que ce n'est pas quelques heures de colle qui vont la stopper, au contraire. Mais notre ami tient bon et continue de refuser en bloc de saisir le conseil disciplinaire du collège. Au bout d'un moment, on finit par lâcher l'affaire et le reste du trajet se passe dans le calme.
Quand nous rentrons à la maison, Na-chan fait à manger malgré mes protestations. Et le voilà encore dans son toc, même s'il semble bien moins fort par rapport à d'habitude. Il peut dire ce qu'il veut, mais je sais que les paroles du brocoli sur patte l'ont affecté. De toute façon, qui ne le serait pas dans cette situation ? Mais rien n'y fait, il continue de m'assurer que ça va; tout en évitant que je ne touche à ce qu'il y a dans la casserole. On passe à table et je décide de dériver du sujet pour lui changer les idées. Et quoi de mieux que de revenir sur le voyage pour ça ? C'est donc avec entrain qu'il m'explique les quelques activités qu'il souhaite faire, notamment la plongée sous-marine pour voir certaines espèces de poissons rares.
Il aurait pu continuer sur sa lancée pendant encore au moins 2 bonnes heures s'il n'avait pas fallu appeler son père. Et à notre grande surprise, c'est Norio qui a proposé de lui-même qu'il ne vienne pas à la maison ce weekend afin de terminer les préparatifs du voyage. Je pense qu'il a compris que ça l'aiderait à ne plus penser à l'autre et à se concentrer pleinement sur la chose qui le fera s'évader de ses soucis pour quelques jours. Le problème est réglé, on va pouvoir profiter de tout notre mercredi pour nos amis, reléguant le souci des valises pour samedi et dimanche. Enfin, c'est ce que je pensais. L'androgyne est tellement excité par la bonne nouvelle et le fait que j'ai parlé d'Okinawa à table qu'il est parti regarder à l'étage ce que le poulpe a préconisé d'emmener. Un long soupir me prend et après avoir rapidement débarrasser la table, je monte le rejoindre.
« Tu sais qu'on a le temps et qu'on peut voir tout ça samedi ?
– Non parce que je t'entends déjà me dire samedi que tu ne sais pas quoi emmener, et que quand je vais commencer à t'aider, tu vas me demander si j'ai mis un vêtement spécifique dans la valise alors que tu as mis ce dernier il y a 3 jours et qu'il n'est pas passé à la machine. Donc, non, on va regarder tout de suite ce qu'on veut emmener, comme ça on met les fringues propres de côté et on lave en priorité les autres.
– Est-ce que tu peux arrêter de me connaître autant ?
– Laisse-moi réfléchir... Non. Mais ne fait pas comme si tu ne me connaissais pas tout autant, tu n'es pas désavantagé.
– Franchement, tu n'es pas drôle.
– Je sais, maintenant viens voir ce que tu veux mettre.
– D'accord, mais juste les vêtements, rien d'autre. Le reste peut attendre ce weekend.
– Oui, ne t'en fais pas. »
Il m'a menti.
On a fait quasiment toute la valise avant d'aller se coucher. Les seules choses qui ont échappé à l'emprisonnement, ce sont les trousses de toilette. Heureusement qu'on a besoin de se doucher et de se brosser les dents, sinon il allait vraiment finir par vider toutes les salles de bain de leur contenu sans que je n'ai le temps de dire ouf. Mais c'est bon, c'est terminé, et comme il est bien fatigué de sa journée, j'ai réussi à le mettre au lit. Oui, on dirait que je parle d'un enfant, tout va bien. Je m'installe à ses côtés et joue avec ses cheveux un moment. Une fois que je suis certain qu'il ne va pas se réveiller avant au moins plusieurs heures, j'ouvre mon portable. Il est temps de s'occuper du problème "Kayapute". Je vais dans mes discussions et crée un groupe spécialement pour l'occasion. Je ne suis pas très fier de faire ça dans le dos de Na-chan, mais si on l'écoute on ne doit rien faire, et ce n'est une option pour aucun de nous dans le groupe. Fort heureusement, tout le monde est encore connecté malgré l'heure.
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Je ferme mon portable au moment où tout le monde se déconnecte pour enfin aller se coucher. Maintenant que notre plan d'attaque est en place, il ne reste plus qu'à attendre. Je me glisse un peu plus sous les draps et enlace Na-chan avant de moi aussi m'endormir.
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Hey les gens ! Je suis un peu en avance aujourd'hui avec ce chapitre de 2895 mots. Je suis sûre que je vous ai surprise avec la tournure des évènements, mais je suis contente. Je trouvais un peu répétitif de taper sur notre brocoli national, donc j'ai changé de version pour ça. C'était très cool à écrire donc j'espère que je ne vous ai pas déçu. Sinon, j'ai enfin réussi à terminer le chapitre maudit ! Je suis toujours lente, mais au moins j'avance. Encore 2/3 autres comme ça et c'est terminé (j'espère). Sur ce,
Kiss les gens <3
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