Chapitre 18
PDV Nagisa Shiota :
« Il y a bien des choses que je peux laisser passer Kayano, mais s'en prendre à ma famille et mes amis n'en fait pas partie.
– Quoi, je t'ai blessé en parlant de tes parents chéris ? Et quant à tes amis, laisse-moi rire. Ils ne sont auprès de toi que parce qu'ils ont peur et pitié de toi. Tu es seul face à tout le monde.
– Non mais c'est une blague ? C'est toi qui me dis ça alors que toute la classe t'a mise en marge à cause de tes propos ? Je rectifie : c'est toi qui es seule face aux autres. Quoique, il y a bien Okuda qui continue de te suivre comme un petit toutou.
– Je ne te permets pas de parler d'Okuda comme ça. C'est une amie qui m'est très fidèle, non pas parce que je la tiens en laisse, mais parce qu'elle m'apprécie pour ce que je suis !
– Ne te mets pas si en colère, je n'ai fait que te renvoyer les mêmes propos que tu me tiens depuis 5 minutes, et, accessoirement, que tu me rabâches depuis des semaines. Si tu ne voulais pas te faire renvoyer le bâton, il fallait rester dans ton coin et me laisser tranquille. Ton attitude est pathétique. »
Au fur et à mesure que la conversation escaladait, le reste de la classe a commencé à s'attrouper. C'est bien, au moins je ne serais pas le seul témoin du comportement déplorable du brocoli sur pattes. Comment peut-on dire autant de merde à la seconde sans se remettre en question ? La planche à pain me jette un regard noir qui en dit long. Désolé pour toi, tu n'es pas malade, et il y a trop de témoins pour me tuer en paix. Mais tu peux essayer si tu veux, je serais ravie de te voir te rétamer quand je me défendrai.
BAM !
Je porte ma main à ma joue, une sensation de brûlure faisant surface. Est-ce que c'est moi qui rêve ou elle vient juste de me gifler ? Et ensuite c'est moi qui fais pitié... Tu comptes la laisser faire ? Cette fois elle mérite une bonne leçon ! Bien que ce soit une idée très séduisante, on va avoir des problèmes si je fais ça. Je ne pourrais pas échapper aux heures de colle et les autres vont tous prendre peur. Certes, mais tu as dit que tu répliquerais si elle s'en prenait à toi en premier. Il n'y a aucune raison pour ne pas lui rétamer la face. Ne commencez pas à vous y mettre aussi s'il-vous-plaît. C'est déjà assez dur de garder mon sang froid comme ça, pas besoin d'en rajouter une couche. C'est de sa faute, elle ne pourra s'en prendre qu'à elle-même. Allez Nagisa, flanque-lui une bonne correction !
Mais je n'ai pas le temps de prendre en considération ce que Cat et Deb me proposent. Plusieurs de mes camarades se sont rapprochés de la plus petite pour tenter de lui faire entendre raison, en vain. Ça me touche qu'il y ait encore des gens autres que mes amis pour prendre ma défense, mais leurs efforts sont voués à l'échec. Elle ne s'arrêtera jamais tant qu'elle pense pouvoir m'atteindre.
« Kayano, y en a marre de ton attitude de gamine ! Si tu crois que c'est en le giflant qu'on va prendre ton partie, tu te trompes. Nagisa a tous les droits de s'énerver après toi après ce que tu viens de lui faire.
– Tu n'es pas la seule qui doit être effrayée par la condition de Nagisa, mais ce n'est pas une excuse pour justifier ton comportement, lui indique Kataoka.
– Personne ne viendra te sauver le cul si tu t'obstines, souligne Maehara.
– Je m'en fiche ! Nagisa est vraiment le pire être humain qui puisse exister sur Terre. Il a tué quelqu'un devant nous et vous continuez de le défendre ? Soit, vous êtes complètement taré, soit on vous a lavé le cerveau. Enlevez vos œillères et voyez la vérité en face. Nagisa est un monstre !
– Un... Monstre ? Je suis bien des choses Kayano, mais certainement pas un monstre. Par contre, si tu en veux un, je peux te le donner sans problème. »
Il n'y a pas de mot pour décrire la vague de haine qui commence à me submerger. Non seulement elle m'a repoussé dans mes retranchements, mais elle a aussi énervé les voix et la soif de sang. Si tu veux voir un monstre, tu seras aux premières loges pour cela. Je peux être très clément, mais ma patience à des limites. Cette fois, je ne me retiendrais pas, alors prépare-toi.
PDV Karma Akabane :
Comme tout le monde, je me suis rapproché pour voir ce que Kayano racontait encore comme conneries. Quand j'ai entendu sa dernière phrase, j'ai vraiment hésité entre éloigner Na-chan pour qu'il ne l'attaque pas ou lui sauter dessus moi-même. Mais je n'ai pas eu le temps de prendre une décision puisque l'androgyne s'est vite approché de la plus petite pour lui retourne sa baffe. Avant qu'elle ne puisse réagir, il la pousse pour qu'elle tombe à ses pieds. La "malheureuse" cherche de l'aide du regard, mais tout le monde lui fait bien comprendre que c'est de sa faute ce qui lui arrive et qu'elle va devoir se débrouiller toute seule pour s'en sortir. On l'avait prévenu que cela allait arriver, mais elle n'en a fait qu'à sa tête. Bien fait ! Quand je pense qu'il y a encore quelques temps on la pensait tous très douce et attentionnée... On s'est tous fait avoir comme des bleus. Mais c'est terminé. Maintenant qu'elle nous a dévoilé son vrai visage, plus personne ne peut tomber dans le panneau. Je suis certain que même les prodiges ont l'air d'anges comparés à elle.
Nagisa se baisse et lance un sourire carnassier à son adversaire avant de l'empoigner par les couettes et de lui fracasser le visage contre le sol. Elle essaye de se débattre, mais la poigne exercée sur ses cheveux est trop forte. Et voilà qu'elle commence à pleurer... Je crois que je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi pathétique dans une situation de combat. On est des apprentis assassins et à part remuer un tout petit peu elle ne fait rien d'autre. Est-ce qu'elle croit sérieusement s'en sortir en demandant au bleuté de la relâcher ? Même si elle venait à s'excuser il n'arrêterait pas pour autant.
« Nagisa ! Kayano ! Je peux savoir ce qu'il se passe ici ?
– Ça ne se voit pas ? Puisque Kayano a décidé que j'étais un monstre, je lui donne une raison de le penser. Au moins maintenant elle pourra dire que je suis un monstre sans se faire passer pour une menteuse, proclame le concerné d'une voix froide et calme
– Ça recommence à ce que je vois. Karma, est-ce que je peux te demander de m'aider à l'attraper ?
– Oui monsieur. »
Nous empoignons chacun un des bras de l'androgyne pour l'écarter de Kayapute, mais il refuse de lâcher prise, ce qui la contraint à suivre le mouvement pour ne pas finir avec des mèches en moins. Rio et Itona viennent à la rescousse pour la soustraire aux mains fermement agrippées à son crâne. Ce n'est qu'au bout de longues minutes qu'ils parviennent à leur fin, nous permettant d'enfin reculer. Et pour compliquer encore plus la tâche, Na-chan a décidé de se débattre comme si sa vie en dépendait. À tout moment il nous échappe et repart tabasser l'autre connasse. Bon, j'avoue que ça ne me dérangerait pas outre mesure, mais ce ne serait pas une bonne idée du tout. Si on pouvait éviter un second meurtre pour le moment, ce serait bien. Alors je fais ce que je sais faire de mieux : je chuchote à l'oreille du plus petit pour l'apaiser. Cette fois, il semble bien moins loin et finit vite par se stopper.
Une fois Karasuma assuré que la situation est maîtrisée, il part voir comment se porte Kayano. Vu son état, pas sûr que cette histoire ne se termine qu'avec un simple avertissement. Son nez n'a pas l'air cassé, mais on voit déjà une grosse bosse se former par-dessus ainsi que sur son front et ses yeux sont très rouges à cause des particules de terre. Nagisa porte, quant à lui, la marque de main de cette salope. Je jure que si je n'avais aucune retenue, j'aurai été l'achever de mes propres mains. Mais il faut que je me contienne. Ça ne sert à rien que je sois moi aussi sanctionné pour une personne pareille. Je me concentre sur le bleuté et vois qu'il est dans un état second. Seules quelques larmes roulent sur ses joues.
PDV Rio Nakamura :
« Je vous jure monsieur que Nagisa ment ! Il m'a attaqué sans aucune raison. »
Non mais là c'est le pompon ! Comment peut-elle mentir si éhontée alors que toute la classe a été témoin de son comportement dégueulasse ? Il porte la trace de sa main sur sa joue bordel de merde ! Je vais vraiment finir par la chopper dans un coin après les cours pour me la faire à ce stade. Je suis sûre que si je demande aux garçons ils seraient prêt à m'aider. Non mais j'hallucine.
« Tu vas trop loin Kayano ! Tout le monde t'a vu et entendu dire à Nagisa que ce n'était qu'un monstre. Arrête de mentir pour essayer de t'en sortir, scande Kanzaki.
– C'est vrai ! Non seulement elle l'a traité de monstre, mais en plus elle l'a giflé en première. Tout ça c'est de sa faute, râle Terasaka.
– Je veux 5 personnes qui ont vu et entendu toute la scène pour m'expliquer la situation plus en détails. Quand Nagisa aura repris son état normal et que Kayano aura été soigné, j'écouterai leur propre version des faits. En attendant, pour ceux qui ne restent pas, allez vous changer. »
Kanzaki, Maehara, Takebayashi, Sugaya et moi suivons l'agent ministériel jusqu'à la salle des profs. Après avoir viré la pauvre Mme Pouffe de la salle, nous entrons chacun un à un dans la salle pour raconter notre version de l'altercation. Quand tout le monde est passé, nous nous retrouvons tous devant le bureau du professeur.
« Il semblerait que vous ayez tous la même version et que Kayano m'a menti. Je vais malheureusement devoir sanctionner sévèrement vos 2 camarades.
– Mais monsieur, ce n'est pas juste pour Nagisa !
– Je sais ce que tu penses Nakamura, mais je ne peux pas laisser passer un tel comportement. Je pourrais avoir des soucis avec le principal si je ne punis pas Nagisa. De plus, je ne souhaite pas qu'il mette le nez dans nos affaires plus que nécessaires. Je vais convoquer leurs parents et adopter la sanction la plus juste selon le règlement de votre établissement.
– Mais est-ce que Kayano aura un blâme plus grand ? Ce serait injuste qu'ils aient le même degré de punition alors que c'est elle qui s'en ai pris à lui.
– Je comprends vos inquiétudes, et je vous assure que Nagisa aura une sanction plus légère, mais je ne peux malheureusement pas éviter l'exclusion temporaire pour qui que ce soit. Vous pouvez regagner les vestiaires et aller vous changer. Dites-leur de ne pas venir me voir au final. Ils viendront s'expliquer quand ils seront convoqués avec leurs parents dans les prochains jours. »
C'est dépité que je ressors du bâtiment. Nagisa va se sentir si mal quand il va apprendre la nouvelle. Ça ne fait qu'augmenter ma colère envers Kayano. Si cette salope n'existait pas, ce serait bien mieux. J'ai hâte qu'elle soit exclue pour qu'on ait plus à la voir ! Plus que quelques jours à patienter et on sera bien. Mais cela veut aussi dire que dans quelques jours il n'y aura plus notre androgyne pour nous tenir compagnie. Je sais que ce ne sera pas une exclusion définitive, mais ça me fend le cœur. Le groupe m'attend devant les vestiaires, Nagisa dans un meilleur état que tout à l'heure.
« Est-ce que ça va Nagisa ?
– Je ne sais pas trop. Je suis encore perturbé par tout à l'heure, mais il faut que j'aille voir Karasuma.
– Au final tu n'as pas à y aller... Ils vont te convoquer avec tes parents et ceux de Kayano pour décider des sanctions à prendre. Je suis désolée de ne pas avoir pu t'éviter cela, dis-je dans un murmure.
– Rio, tu n'as pas à t'excuser, rien n'est de ta faute. De toute façon, j'ai répliqué en toute connaissance de cause. Ne t'en fais pas et va te changer, on t'attend pour partir. »
PDV Nagisa Shiota :
Quand on est rentré, je suis tout de suite parti me blottir sous les draps de Karma. Cette après-midi m'a drainé plus que je ne le pensais. Et même si la fatigue est présente; je sais que je n'arriverai pas à fermer l'œil. Trop de stress pour ça. Alors j'attends que la tête de piment me rejoigne. Je sais qu'il sait que j'ai besoin de soutien ce soir, plus que d'habitude. C'est donc sans surprise que moins d'une minute après mon arrivée, il pousse la porte qui se met à grincer. Je laisse ma tête dépasser de la couette tandis qu'il vient s'asseoir sur le lit à son tour.
« Tu comptes rester emmitouflé dans ton cocon ?
– Est-ce que tu comptes me rejoindre ?
– Désolé Na-chan, mais j'ai trop chaud pour ça.
– Alors non. »
Je sors des draps et rejoins Karma qui a bougé pour se caler contre les oreillers. Sans plus attendre, je me retrouve tiré contre lui, mon dos reposant sur son torse. Monsieur commence à jouer avec une de mes mèches comme il en a pris l'habitude. Son souffle s'écrase contre ma nuque, ce qui provoque des petites décharges électriques le long de mon échine. Ok Nagisa, on va se calmer tout de suite.
« Tu as faim ? Je peux commander des sushis si tu veux.
– Non merci, je n'ai pas assez d'appétit pour ça.
– Tout à l'heure alors. Je ne te laisserais pas aller au lit sans avoir mangé. Est-ce que tu veux parler de ce qui s'est passé ?
– J'étais... Tellement en colère contre elle. Les insultes, c'est devenu une sorte de routine à ce stade, mais elle n'était jamais allée aussi loin. Et en plus, quand elle a commencé à parler de toi et de ma famille... Ça m'a mis hors de moi. Je jure que je ne voulais pas en arriver là, mais avec le reste ça a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Maintenant tout le monde va avoir peur de moi.
– Tu te trompes Nagisa. Oui, certains vont prendre peur, mais il y a aussi beaucoup de gens qui ont compris pourquoi tu en étais arrivé à cette extrémité. Personne ne peut nier que Kayano t'a repoussé dans tes retranchements.
– Peut-être, mais ce n'est pas parce qu'elle a eu un comportement de merde que ça va excuser le mien, dis-je tout bas.
– On ne va pas en reparler Nagisa, tu es-
– Malade. Oui, je sais. Mais être malade n'excuse pas tout, même quand la pathologie alterne le comportement. Oui, la soif de sang était très proche quand ça s'est produit, mais ce n'est pas elle qui a tenté de lui défoncer le crâne, c'est moi ! Je ne vais pas mentir sur ça pour vous faire plaisir. Je voulais lui exploser le crâne pour m'avoir dit tous ces trucs ignobles. Si les autres ont peur, et continue de vouloir me fuir comme la peste, ils ont raison ! »
Je me tourne brusquement et me mets à fixer Karma. Personne n'ose rompre le contact. Un long moment se passe avec pour seul son le bruissement des feuilles du dehors. Après un soupir, mon meilleur ami se baisse et embrasse mon front tout en me rapprochant un peu plus de lui.
« Je vais te dire un truc : j'en ai strictement rien à foutre que ce soit toi qui lui aies défoncé la gueule ou pas. Je te rappelle que je ne suis pas un exemple en termes de morale et que je passe ma vie à me bagarrer avec d'autres gars juste parce que ça me fait marrer. Et le reste du groupe n'est pas beaucoup mieux à ce niveau-là donc arrête de te prendre la tête sur ça. Personne ne va venir te juger sur tes élans de colère alors que des gens comme Terasaka ou Itona lui auraient refait le portrait bien avant que toi tu ne pètes un câble. Oui, on s'inquiète pour toi quand la soif de sang prend le dessus, mais c'est plus parce ce qu'on sait que tu vas te sentir coupable après plutôt que par l'acte en lui-même.
– Je... Je ne voyais pas les choses comme ça.
– Bien sûr que tu ne voyais pas les choses comme ça. Tu as vécu un grand changement dans ta vie et c'est difficile de te voir changer, mais nous sommes tes amis et on ne te jugera jamais pour ça. Si c'est le regard des autres qui te tracasse, dis-toi que nous sommes présents pour toi et que les autres on les emmerde. Tu n'as pas besoin de l'approbation de tout le monde pour vivre ta vie. En plus, il faudra bien un jour que tu acceptes tout ça si tu veux que ton quotidien soit plus simple.
– Tu as raison. Je ne devrais pas réagir face à tout ça comme je l'ai fait. J'étais débordé par mes sentiments et terrifié que vous finissiez par m'en vouloir ou partir. Tu sais que je ne suis pas le meilleur pour gérer mes émotions.
– C'est un euphémisme. Tu es pire que moi à ce niveau-là, ce qui est un sacré exploit. Mais maintenant il va falloir dépasser cela et t'ouvrir un peu plus à nous.
– Je sais, de toute façon, j'ai des choses à te dire. J'ai encore besoin d'un peu de préparation mentale, mais promis, je te le dirai dès que possible.
– Bien. Maintenant que tu as l'air d'aller mieux, on va pouvoir se les commander ces sushis.
– Seulement si tu payes.
– J'ai l'air de te facturer la bouffe à chaque repas ?
– Non, tu m'aimes trop pour ça.
– Tu n'as même pas idée. »
Sans même que je ne puisse réagir, monsieur se baisse et éloigne une mèche de mes cheveux pour me planter un baiser sur la joue. Très fier de lui, il me laisse béat sur place pour appeler le restaurant du coin. Foutu Karma...
____________________________________
Hey les gens ! On se retrouve en ce dimanche soir avec un chapitre de 3130 mots. Je me félicite d'avoir réussi à le corriger après 2 jours et demi à me griller le cerveau. J'avais pas mal de trucs à gérer en même temps ce weekend, mais j'ai réussi à m'en sortir pour FFW. C'est donc avec joie que je vous annonce que l'équipe jaune dont je fais partie a gagné haut la main avec 113K mots d'avance. Les 2 équipes combinées ont écrit plus de 2,6 millions, et de mon côté j'ai atteint les 10 183 mots. J'ai donc pu récupérer 3 chapitres d'avance qui vont m'être utile dans les prochaines semaines. Maintenant je repars en mode révisions de partiels sous la couette. Sur ce,
Kiss les gens <3
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top