Chapitre 17

PDV Nagisa Shiota :

Quand je déverrouille la porte d'entrée, Karma m'attend de pied ferme. Bon, c'est l'heure d'assumer ses actes. Sa mine est renfrognée et ses sourcils froncés. Ouais, je sens que ça va être ma fête. J'ai à peine le temps de poser mon sac par terre que monsieur me saute à moitié dessus pour s'assurer que je vais bien. Une fois qu'il a constaté que je suis en un seul morceau, les représailles commencent.

« Est-ce que je peux savoir pourquoi tu ne m'as envoyé aucun message alors qu'on s'était mis d'accord sur le fait que tu me préviennes si tu prenais plus de temps que prévu ?

– Je suis désolé Karma. J'ai perdu la notion du temps, et je n'ai remarqué tes messages et l'heure que quand Koro-sensei est venu voir ce que je foutais encore au collège en pleine nuit. Je sais que ça va te paraître bidon, mais j'ai vraiment pas entendu mon portable ni fait gaffe qu'il faisait nuit noir.

– Il aurait pu t'arriver n'importe quoi !

– Je sais, mais ce n'est pas arrivé, et le prof m'a ramené chez toi donc tout va bien. Tu sais, ce n'est pas parce que je rentre tard que forcément il va m'arriver un truc. Et je ne suis plus la même personne qu'au début de nos années de collège. Maintenant je sais me défendre et m'en sortir face aux autres. Tu n'as plus besoin de me protéger comme avant.

– Ce n'est pas ça. Tu seras toujours mon petit Na-chan et je continuerai de m'inquiéter pour toi quoiqu'il arrive. Mais maintenant, je m'inquiète plus pour tes adversaires que pour toi. Au moindre faux pas, ta soif de sang peut resurgir, et on sait tous les 2 très bien quel genre de dégâts elle peut faire. Essaye de me comprendre, je ne veux pas que tu finisses en prison. La situation est encore instable et je ne veux pas te perdre pour un truc con.

– Je comprends, mais c'est fini maintenant. Je n'ai croisé personne et il ne s'est rien passé donc détends-toi. »

J'entraîne la tête de piment dans une étreinte, ce qui l'aide à se relâcher. Je comprends pourquoi il était tendu et ses inquiétudes, mais je ne suis plus un enfant. Oui, je suis malade, mais pas encore mentalement instable. J'arrive quand même à me contrôler et ne pas casser la gueule des autres dès qu'on m'embête un peu. La preuve : je n'ai pas encore refait le portrait de Kayano alors qu'elle ne fait que de me provoquer. Et, croyez-moi, ce n'est pas l'envie qui me manque. Ça me démange, ça démange la soif de sang, et même les voix commencent à s'y mettre, mais j'arrive à me contenir. Je ne serais pas celui qui succombera le premier à sa guerre. Si elle me met le premier coup je n'hésiterai pas à le lui rendre, mais jamais elle ne me verra lui mettre une raclée pour quelques mots stupides.

Voir que Karma a si peu confiance en mes capacités fait grandir une rage folle en moi, mais je ne la laisserais pas ressortir. Et il a raison en un sens de ne pas croire en moi sur ce point. Je ne lui ai jamais vraiment montrer le contrôle que j'ai sur mes sentiments, et mes élans de violence d'il y a quelques semaines n'arrangent pas mon cas. Non, il n'a aucune raison de me croire capable d'une telle prouesse pour le moment. Même si je le peux, il faut que je le prouve. Je ravale donc ma fierté et toute ma colère au fond de moi et accompagne monsieur pour enfin manger un bout. Je sais que masquer mes émotions comme ça va finir par se retourner contre moi au bout d'un moment, mais je n'ai pas la force en ce moment de faire autrement. Ça fait tellement d'années que je fais cela que c'est devenu aussi naturel que de respirer, et à chaque fois que j'ai laissé mes sentiments paraître sans aucun filtre, ça ne s'est jamais bien terminé. C'est plus simple d'adopter une façade en cohérence avec ce que son interlocuteur veut plutôt que de faire face à ce que moi je ressens.

Une fois le repas fini, on remonte en haut pour que je puisse enfin aller prendre ma douche. Je ne m'étais pas rendu compte, mais je suis couvert de feuilles et de poussière de la tête au pied. Si je l'avais remarqué plus tôt, je n'aurais certainement pas mangé avant. Heureusement que je me suis bien lavé les mains avant le repas. J'ai l'impression d'avoir sali partout où je suis allé, et maintenant j'ai une envie fulgurante d'aller nettoyer chaque pièce où je suis allé avant d'aller me coucher. Mais une certaine personne met mon plan en péril sans même s'en rendre compte.

« Tu m'as fait attendre pendant 3 plombes et je me suis fait un sang d'encre, donc ce soir tu dors avec moi en compensation. N'essayes même pas de m'esquiver après ta douche sinon je viens te chercher par la peau des fesses.

– Tu oses me faire du chantage, à moi, ton être humain préféré ? Et en plus un chantage aussi direct ? Je sais que tu me veux plus que tout dans ton lit, mais je te pensais plus subtil que ça, dis-je d'une voix mélodramatique.

– Désolé, mais pas ce soir. En plus je suis crevé donc si tu pouvais te dépêcher, ce serait cool. »

Bon, on va dire que je lui dois bien ça. Je ne sais pas trop si je suis très emballé ou pas par cette idée. D'un côté, je suis toujours super bien quand je dors avec lui et j'ai l'option papouille dans les cheveux qui est divin, mais d'un autre, c'est un peu gênant de dormir côté à la personne que tu aimes sans être sûr à 100% de savoir si elle t'aime de la même façon en retour. Beaucoup dirait que c'est évident que Karma m'aime en retour, mais on a toujours été si complice et fusionnel que j'émets encore quelques doutes. Après tout, on agissait déjà pas mal comme ça avant la « rupture » et à ce moment-là c'était juste platonique de mon côté. Rah, pourquoi est-ce qu'il faut que ça soit aussi dur !

Je sors de la douche et enfile mon pyjama en vitesse avant d'aller rejoindre Karma dans sa chambre. Une fois la porte fermée et la lumière éteinte, je mets mon portable à charger avant de me glisser sous les draps. Je suis aussitôt tiré contre le corps chaud de mon meilleur ami qui s'empresse de jouer avec mes cheveux. Je ferme les yeux pour profiter un peu plus de la sensation. Je jure que je le paierai pour m'en faire toute la journée si j'étais millionnaire. C'est un cadeau divin, je vous le jure ! Mais au fur et à mesure des minutes, mon cerveau ne peut s'empêcher de dériver sur la conversation de tout à l'heure. La colère s'est calmée, pour laisser place à une part plus... Sentimentale de moi ? Chose qui, pour une raison que j'ignore, décide de passer la barrière de mes lèvres.

« Tu sais, si je fais tout ça, c'est autant pour vous tous que pour moi. Tu es quelqu'un de très cher à mes yeux Karma, une sorte de repère dans ce monde cruel, et je ne pourrais jamais me pardonner si je te fais quelque chose à toi. Il en est de même pour Sugino, Rio, Terasaka ou Itona. Vous êtes ma priorité. Même si je ne souhaite pas que cela arrive, le sort d'inconnus ne m'importe pas. C'est votre sécurité à vous, en plus de la mienne, qui est le plus important.

– Je sais Na-chan. Sous l'inquiétude, j'ai été un peu brusque et impulsif, mais je sais que tu fais des efforts pour te maîtriser. J'ai juste peur qu'il t'arrive quelque chose, pardonne-moi.

– Tu n'as rien à te faire pardonner. Tu veux mon bien et me protéger et c'est normal. Mais il ne faut pas que tu oublies que moi aussi j'ai parfois besoin d'être seul et de me défouler.

– Je l'ai bien compris, je veux juste que tu me préviennes moi ou Sugino, ou n'importe qui du groupe d'où tu es. Tu as le droit d'être seul, je veux simplement que quelqu'un sache où tu te trouves au cas où. Comme moi je te préviens d'où je suis quand je ne suis pas à la maison ou au collège.

– D'accord. »

———————————————————————

« Oh putain, mais c'est pas vrai ! Je te jure Karma que ton satané réveil est maudit.

– Quoi, qu'est-ce qu'il a mon réveil ? me dit-il encore dans les vapes.

– Il se trouve que ton réveil n'a pas sonné et/ou on ne l'a pas entendu. Donc, comme d'habitude, on est en retard.

– Encore ?

– Oui, encore, donc bouge-toi le cul avant qu'on ne loupe le métro. »

Et c'est une nouvelle matinée où on doit encore courir afin d'être à l'heure au collège. Pas de douche pour ce matin, je me change juste avant de me coiffer et faire mes couettes. J'ai des courbatures à cause d'hier, mais ça va. Normalement le cours de sport ne devrait pas trop me poser de soucis. Enfin, c'est ce que je pensais quand je me suis rappelé du nouvel entraînement de Karasuma-sensei. Je vais morfler cette après-midi, je le sens déjà, surtout si je me flingue le dos. Ce dernier est déjà en compote alors que la journée n'a même pas commencé. Je croise les doigts pour revenir en un seul morceau ce soir.

PDV Karma Akabane :

« Karma et Nagisa, je peux savoir pourquoi vous êtes en retard ? »

Oui, même en se dépêchant on est quand même arrivé en retard. Koro-sensei n'aime vraiment pas que nous arrivions après la sonnerie, surtout quand on a pas d'excuse comme dans notre cas. On aura beau essayer de se défendre comme on peut, je crois qu'on aura le droit à une session de rattrapage ce soir.

« Professeur, je vous jure que le réveil de Karma est maudit. 2 fois sur 3 on ne l'entend pas et c'est un enfer pour être à l'heure. C'est un miracle que ce soit seulement la première fois que l'on soit en retard.

– Il n'a pas tort monsieur. Depuis qu'il a emménagé à la maison, le réveil ne nous réveille pas.

– Ce ne sont pas des excuses. Comme je sais ce que Nagisa a fait hier soir, je ne vous donnerai pas de session de rattrapage à la fin des cours. En revanche, vous me ferez une rédaction de 30 lignes pour demain sur l'importance d'être à l'heure en plus de vos autres devoirs.

Parce que vous nous espionnez maintenant ? s'écrient le reste de la classe en parfaite harmonie.

– Mais pas du tout ! »

Ça m'ennuie d'être obligé de me coltiner un devoir en plus, mais au moins ce sera mieux de le faire à la maison plutôt qu'à l'école avec le prof qui ne te quitte pas des yeux. En attendant, les explications de Koro ont enlisé la situation et une bagarre générale a éclaté avec des balles qui fusent de partout. Quand les chargeurs sont enfin vides, plusieurs d'entre eux essayent de toucher le prof avec leurs couteaux. Rio profite de la zizanie pour se faufiler auprès de nous. Elle n'arrêtait pas de ricaner après notre défense donc ça ne m'inspire rien qui vaille.

« Alors les amoureux, vous avez fait un gros dodo et n'avez pas entendu votre réveil sonner ?

– Oh non, ça y est, elle recommence, soupire l'androgyne.

– Allez, vous pouvez bien nous dire la vérité. Est-ce que notre tête de piment est trop fier pour avouer qu'il voulait garder son chéri pour lui tout seul ce matin ?

– ...

– Rio, je crois que tu nous l'as cassé. Retourne à ta place avant que je ne t'y envoie moi-même !

– Rholala, tu n'es pas marrant du tout. Mais j'ai quand même peur pour mes fesses donc je m'en vais, dit la blonde en s'éloignant de nous.

– La terre à Karma, est-ce que vous me recevez ? Ton visage a presque la même teinte que tes cheveux, ça te rendrait presque mignon pour une fois. »

Les petites mains de Na-chan pressent mes joues, ce qui renforce la brûlure qui me mord le visage. Comment peut-il être si calme et détendu avec toutes les insinuations qu'elle a faites ? C'est le premier à tiquer quand on lui parle de relation amoureuse, en particulier quand ça le concerne directement. Mais cette fois, rien. Je ne comprends pas. Je ne comprends plus. Lui qui est si dégoûté par l'amour, il laisse couler cela sans aucun souci. Est-ce que c'est parce qu'il a l'habitude qu'elle nous fasse ce genre remarque ?

« Tu es raide comme un piquet, je ne pensais pas que ses paroles t'auraient autant retourné. Viens t'asseoir avant que quelqu'un ne remarque que t'agis bizarrement.

– Je... J'ai du mal à savoir pourquoi ça m'a perturbé comme ça. Par contre toi ça ne t'a rien fait du tout.

– Je te rassure, ça m'a crispé et énervé qu'elle nous dise tout ça, mais par rapport à toi je l'ai très bien masqué. C'est son but de nous chambouler quand elle sort ce genre de phrase donc il ne faut pas lui montrer ce qu'elle veut pour qu'elle s'arrête.

– Ce n'est pas faux. Elle va me charrier toute la journée maintenant, n'est-ce pas ?

– Bon courage d'avance. »

PDV Nagisa Shiota :

Une fois que le calme est revenu dans la classe, les cours sont vite passés. Actuellement nous sommes sous l'arbre, et je sens un peu plus les courbatures par rapport à tout à l'heure. Plus jamais je ne fais d'entraînement si long tant que je n'ai pas plus d'expérience. Je me suis bien niqué alors qu'il y a encore le cours de sport tout à l'heure. Non seulement c'était trop long, mais en plus je n'ai fait quasiment aucune pause, ce qui n'arrange pas mon cas. Karma a dû le remarquer puisqu'il me lance un regard inquisiteur. Oui monsieur la tête de piment, je sais que je ne dois pas recommencer, pas besoin de me dévisager comme ça.

« Arrête.

– Arrêter quoi ?

– Tu sais très bien de quoi je parle. Je me suis déjà excusé hier et je ne le ferai pas une seconde fois.

– Vous pourriez avoir la gentillesse de nous éclairer sur ce dont vous parlez ? On comprend que dalle, s'énerve un peu Terasaka.

– Avec Karma et Sugino on a été s'entraîner hier. En fin d'aprem, j'ai décidé que j'allais continuer un peu seul, et alors que j'avais dit que je rentrerai pour 20h, je n'ai pas vu le temps passé et c'est Koro-sensei qui m'a retrouvé à 22h avant de me raccompagner. Comme j'ai oublié de le prévenir, monsieur n'était pas content, et là il me regarde avec insistance parce qu'il a vu que j'avais des courbatures.

– En même temps, tu n'en aurais sûrement pas si tu étais rentré avec moi.

– Là n'est pas la question. Je croyais qu'on avait réglé tout ça hier.

– Je n'ai pas dit le contraire. C'est toi qui t'énerves parce que je te regarde. »

Je soupire bruyamment avant de continuer à manger mon omelette. Mes cours de sport ont été adaptés, avec les conseils de Lovro-san, afin que je me dépense un maximum et me renforce plus vite que les autres. Si je sens bel et bien que ça me défoule physiquement, ce n'est pas vraiment le cas mentalement. Il manque cette approche stratégique qui m'aiderait aussi à ce niveau-là afin de garder un certain équilibre mental. Parce que si j'arrive à tenir en laisse la plupart de mes sentiments, il n'empêche que j'ai des sautes d'humeur qui font parfois surface ces derniers temps. Et pas le genre de sautes d'humeur qui arrivent en fin de journée quand tu es mort, non. C'est le genre qui vient et qui te ferait péter une durite sur n'importe qui pour de minuscules détails. Cette connasse de Kayano l'a bien remarqué et en jouait à longueur de journée. Ca a fini par énerver Koro-sensei qui a échangé sa place avec celle de Karma afin d'avoir la paix pendant ses cours. Tant mieux ! Maintenant elle ne peut plus me faire chier comme elle le souhaite.

Mais ce n'est pas la seule qui s'en est rendu compte dans la classe. D'autres aussi l'ont remarqué lors de certains travaux de groupe, et en quelques jours, tout le monde était au courant. Certains évitent depuis de se retrouver avec moi lors de ce genre d'exercices, de peur de se prendre mes foudres. Ça m'attriste un peu, mais je les comprends : mon contrôle n'est pas infaillible, et se retrouver avec un gars qui t'engueule pour une broutille n'est pas une perspective très cool. La plupart du temps j'arrive à l'internaliser, mais c'est très dur d'y arriver certains jours. Quand ça vient de la soif de sang, c'est toujours plus compliqué à gérer que si ça venait de mes sentiments seuls.

Le son de la cloche me ramène à la réalité : il est temps de retourner en classe. J'ai eu le malheur d'avoir un de mes élastiques qui a craqué en plein cours, et bien sûr, pile le jour où je n'en ai pas de rechange. J'ai oublié d'en mettre autour de mes poignées avant de partir comme on était dans le rush. J'enlève le second élastique, mais décidé de ne pas faire de queue de cheval quand je vois que lui aussi est sur le point de me lâcher. Il faut que je le préserve pour le cours de sport, sinon je vais être gêné. Je ne suis pas du tout à l'aise comme ça, j'ai juste l'impression d'être épié et moqué de tous les côtés. Je sais que ce n'est que dans ma tête parce que quand j'observe autour de moi, tout le monde a les yeux rivés sur le tableau, mais j'ai du mal à faire partir cette sensation. Ce n'est que quand la pause arrive enfin que je finis par me détendre.

Pas un seul des gars – et de Rio aussi – n'a fait de remarque sur ma coiffure. Les autres de la classe n'ont pas non plus relevé, ce qui me soulage. Je déteste être au centre de l'attention, en particulier quand ce sont mes traits féminins qui sont mis en avant. Et un nouveau défi se dresse face à moi puisqu'il est temps d'aller se changer pour l'EPS. C'est vraiment le moment que je déteste le plus. Surtout si je n'ai pas mis à l'avance mon tee-shirt de sport, comme c'est le cas aujourd'hui. Il va falloir que je fasse gaffe à mon dos, et en plus à ma cuisse donc les coupures sont encore visibles, bien que presque entièrement cicatrisées. Quel enfer... Je commence par le haut. Tout le monde discute ou se change dans son coin donc j'arrive sans trop de souci à troquer ma chemise sans me faire repérer. Par contre, quand le moment arrive d'enlever mon pantalon pour mettre le jogging, Sugino – qui a terminé de mettre sa tenue – décide de me taper la discussion. Je me retrouve donc avec lui qui m'a en visu, près à remarquer la moindre blessure. Quand Karma se joint à nous, je ne sais pas si c'est un malheur ou une bénédiction. Cela distrait le fan de baseball, mais maintenant c'est lui qui me regarde fixement, et c'est sûr qu'il va remarquer mes blessures. Tant pis, au bout d'un moment, il va quand même falloir que je me change. Je me dépêche donc, et sans surprise, Karma me fait une tête qui veut dire « Toi et moi on va avoir une petite conversation tout à l'heure. ». Je fais comme si je n'avais pas capté, et on sort du vestiaire.

Pour ce cours de sport je ne participerai pas activement. Ce n'est pas plus mal vu que mon corps n'était pas décidé, mais je suis tout de même un peu déçu. Je me serais bien engagé dans un petit combat pour faire retomber la pression, mais Karasuma-sensei en a décidé autrement. L'objectif de ce cours est d'observer la classe pour trouver les faiblesses de chacun et leur donner des pistes d'amélioration. Enfin un challenge plus intellectuel ! Selon lui, il est essentiel que j'arrive à remarquer les points faibles de mes camarades comme entraînement, afin de pouvoir exploiter celles de mes futurs adversaires. Même si ce n'est pas ce que j'aurais voulu sur le moment, cela reste un exercice très intéressant qui change de d'habitude. Je sors mon carnet, et me mets un peu en retrait. S'ils se rendent compte de ce que je fais, les résultats risquent d'être fossés, surtout chez les gens vite nerveux comme Takebayashi ou Okuda. Plus l'heure avance et plus mon carnet se remplit. Je ne pensais pas du tout que j'arriverai à noter autant de détails. Mais il faut se rendre à l'évidence : c'est l'accumulation de petites erreurs qui font que certains ont du mal à s'en sortir.

Quand Karasuma-sensei rassemble tout le monde, il indique ma tâche de la journée et du fait que je vais passer les voir pendant le prochain exercice pour leur indiquer ce qu'ils doivent retravailler. C'est donc pendant qu'ils s'entraînent au tir que je fais mon petit tour. Je commence par les personnes qui s'en sont le mieux sorties – comme Karma ou Maehara – afin d'avoir le temps pour les plus maladroits. Je craignais qu'ils ne prennent pas bien la critique, mais ça s'est très bien passé. Il n'y a que Kayano qui n'a pas apprécié ce que je lui ai dit, mais je m'en doutais. C'est bien pour ça que j'ai décidé d'aller la voir en dernière. Et comme si cela ne suffisait pas, elle continue ses provocations, mais cette fois elle parle bien fort, comme si elle voulait qu'on l'entende. Elle me fatigue et j'ai envie de me barrer. Plus que quelques minutes et le cours est fini.

« C'est bien ce que je me disais, on dirait vraiment une fille comme ça, me dit-elle en pointant mes cheveux lâchés du doigt. »

Eh, merde ! J'ai oublié de me faire une queue de cheval en sortant du vestiaire. Comment j'ai fait pour oublier ça ? Je rectifie tout de suite mon erreur, mais, bien évidemment, c'est déjà trop tard. C'est vrai quoi, pourquoi s'arrêter en si bon chemin ? Ce serait quand même con d'économiser sa salive et de se mêler de son cul quand tu peux emmerder ton monde.

« Comment tu peux te prétendre garçon si tu as l'apparence d'une fille ? Quoique, ça doit bien t'aider pour serrer Karma, est-ce que je me trompe ? Ta famille doit avoir si honte à l'heure actuelle de devoir supporter un pédé efféminé comme toi. »

Ok, cette fois la guerre est déclarée. Je peux supporter tous ses commentaires sur moi sans broncher, mais je n'accepterai jamais qu'elle implique mes amis ou ma familles dans son discours plein de merde. Prépare-toi, Kayapute : moi aussi je peux aboyer si on me cherche des puces.

_______________________________________

Hey les gens ! Est-ce que vous me croyez si je vous dit que j'ai fait quasiment le même nombre de mots que pour le chapitre 16 ? La semaine dernière on était à 3867 mots et aujourd'hui on est à 3889. Sinon c'est les vacances pour beaucoup, et j'ai moi même une pause de 2 semaines avant d'avoir mes derniers partiels. Je suis hyper crevée donc je vais prendre 2/3 jours pour me reposer et ensuite je reprendrais l'écriture. Il y a Fight for words du vendredi 26 au dimanche 28 (un challenge d'écriture français et gratuit) qui arrive, et comme je vais y participer, le chapitre 18 sortira sûrement plus tard que d'habitude. Je vous raconterais comment ça s'est passé dans le nda du chapitre. Sur ce,

Kiss les gens <3

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top