Chapitre 16

PDV Nagisa Shiota :

Cela fait déjà 2 bonnes semaines que j'ai officiellement emménagé avec Karma. Une sorte de routine s'est installée entre nous et ce n'est pas désagréable. La seule chose qui me dérange c'est le moment d'aller dormir. Outre la peur qui me tord les entrailles à chaque fois que je me glisse sous les draps, quand j'arrive à enfin sombrer dans le sommeil, c'est pour me réveiller à peine 2 ou 3 heures après. Il n'y a que quand Karma joue avec mes cheveux que ça va à peu près, mais je refuse de dormir avec lui toutes les nuits. Déjà parce que c'est un peu gênant, même si je l'aime, et aussi parce qu'il va finir par se rendre compte que j'ai des cauchemars/flashbacks tout le temps. Déjà qu'il doit se douter de quelque chose... Ça fait plusieurs fois que je le surprends à me fixer ou alors à être tellement perdu dans ses pensées qu'il ne m'entend pas quand je lui parle. Je ne sais pas ce qu'il s'est mis en tête, mais je suis sûr que cela a un rapport avec moi. Mais pour revenir au sujet de base, je ne doute pas que ça ne dérangerait pas monsieur de m'avoir dans son lit toutes les nuits. Il peut vite devenir lourd avec ça. Parfois je me demande ce que je peux bien lui trouver... Et en parlant du loup, le voilà qui débarque dans la cuisine, un grand sourire aux lèvres.

« Tu te rappelles de ce que Lovro et Karasuma-sensei t'ont dit, n'est-ce pas ?

– Il va falloir que tu sois un peu plus précis parce qu'ils m'ont tous les 2 dit une tonne de choses ces derniers temps.

– C'est pas faux. Je parlais du fait que pour t'aider à gérer les crises de la soif de sang il faut que tu te renforces physiquement.

– Comment veux-tu que j'oublie cela alors que Karasuma est toujours derrière mon dos pendant les cours de sport ? Je te rappelle que mes entraînements sont presque 2 fois pire que les vôtres !

– Bon ok, c'était pas la meilleure façon d'amener le sujet, mais je me suis dit qu'il fallait qu'on reprenne nos propres entraînements de notre côté. »

D'accord, je vois où il veut en venir. Ça va finir en free running dans la forêt et en baston amicale prochainement. Je suis même certain qu'il va vouloir inviter tous les autres tant qu'il y est. En soit, ce n'est pas une mauvaise idée, mais avec la soif de sang je ne suis pas fan du fait qu'il n'y ait pas de supervision. Je ne voudrais pas que cela se finisse mal... Je croque dans la tartine que je me suis préparé, attendant sagement que Karma m'expose son plan qu'il a, je n'en doute pas, déjà planifié sans me consulter.

« Je pense que 1 à 2 entraînements par semaine ce serait pas mal. On pourrait faire ça le mercredi après-midi comme on n'a pas cours et le vendredi soir vu que le weekend tu es chez ton père. Moi je trouvais que c'était pas trop mal, mais si t'as peur d'être trop éclaté le samedi, on peut juste garder le mercredi. On aura toute l'aprem donc on pourra faire plus d'heures selon ton état.

– Tu sais, au lieu de m'exposer ton plan tout fait, tu aurais pu m'en parler avant. Je ne suis pas handicapé donc j'aurais pu y réfléchir aussi vu que ça me concerne. Mais je trouve que c'est une idée pas mal oui. Pour l'instant on garde juste le mercredi et on verra ensuite si on augmente la cadence ou pas. Et comme on est mercredi, je suppose que tu veux qu'on y aille ?

– Ça, c'est toi qui l'as dit, pas moi. Mais oui, ça pourrait être cool. Un peu de free running et de tir me tente bien perso.

– Ça me va comme programme. Et si on invitait Sugino ? Son entraînement de baseball est bientôt fini je crois.

– C'est une bonne idée ouais. Attend, je lui envoie un message pour lui demander.

– Ça marche. On se change, on prend nos armes et on part. »

Sans plus tarder je monte en haut en direction de ma chambre. Ma chambre. C'est toujours étrange de la désigner ainsi et non plus comme la chambre d'ami. Je pioche une tenue confortable dans ma nouvelle armoire et me hâte dans la salle de bain pour l'enfiler. J'ai arrêté de faire mon pansement à la jambe il y a presque une semaine car il n'y avait plus de risque de saignement, mais j'hésite à en refaire un pour aujourd'hui. Mon pantalon est bien plus près du corps que celui de mon uniforme et j'ai peur d'être gêné par les frottements avec la matière. Mais je pense qu'il m'en faudrait quand même plus que ça pour être vraiment dérangé. Et puis ce n'est pas comme si j'allais ramper au sol pendant des heures. Allez, je prends le risque et termine de me préparer.

Quand je ressors de la pièce, je vide mon sac d'école et remplace les cahiers de cours par toutes mes armes anti-koro. Bon, je n'avais sûrement pas besoin de tout prendre, mais comme je doute que Sugino se trimballe avec les siennes tout le temps sur lui, au moins ça évitera que chacun ne doive attendre son tour pour tirer ou utiliser les couteaux. Quand je rentre dans la chambre de Karma, il est lui aussi prêt à partir et est au téléphone avec notre acolyte.

« On se rejoint au collège tout à l'heure ? Il faut que je repasse chez moi pour prendre mes armes avant de venir.

– Pas la peine Sugino, nous on est à la maison donc on va en prendre en rab pour toi. Tu penses arriver quand à notre classe ?

– Vous êtes sûr les gars ? Je serais là-bas dans une demi-heure grand max.

– Ne te fais pas de bile, je me doutais bien que tu n'avais rien sur toi alors j'ai rempli mon sac exprès. Contente-toi de ramener tes fesses, lui dis-je avant de raccrocher.

– Ça va, je ne te dérange pas ?

– Pas du tout. Maintenant que tout le monde est prêt, on peut y aller. »

Karma lâche un petit soupir avant de me suivre dans les escaliers. J'avoue que j'ai un peu hâte qu'on reprenne les entraînements comme on le faisait au début. Cela fait presque 1 mois qu'on n'en a pas fait et il était grand temps de s'y remettre. Le trajet se passe sans encombre, et comme prévu, on retrouve notre dingue de baseball juste devant notre bon vieux bâtiment. On discute quelques minutes pour se mettre au point sur le programme de l'après-midi quand nous croisons Hayami et Chiba, les bras pleins de cibles.

« Salut les gars. Vous venez vous entraîner vous aussi ?

– Comme tu peux le constater, oui. On comptait faire un peu de tir nous aussi. Vous nous avez laissé quelques cibles dans la réserve j'espère.

– Je crois qu'on les a toutes prises, mais ce n'est pas grave on peut partager. Vous voulez peut-être qu'on s'entraîne un peu ensemble ?

– Carrément ! On va vous aider à tout disposer, propose Sugino avec entrain.

– Ouais, pourquoi pas. Avoir un cours particulier avec les deux meilleurs tireurs de la classe me paraît être un bon plan. »

Chiba se contracte et rosit un instant avant de se détendre à nouveau. Je ne pensais pas qu'il aurait un peu de mal à prendre le compliment. Certes, ce n'est clairement pas le genre de personne à être imbu de lui-même, mais il est si stoïque au quotidien que je ne pensais pas qu'il allait réagir. Enfin bref, là n'est pas le sujet. Chacun prend une partie des cibles puis nous partons tous les installer un peu partout dans les bois. Je me retrouve plusieurs fois à devoir grimper aux arbres pour en fixer certaines, mais ça fait un bon échauffement. Quand je vois la quantité de cibles et leurs emplacements, je me rends compte à quel point nos tireurs d'élites ne sont pas là pour rigoler. A côté, les cours ce n'est rien du tout pour eux. Je me demande s'il ne s'ennuie pas trop du coup. Il n'y a rien de pire que d'effectuer des exercices qui nous paraissent simplissimes.

« Bon, maintenant qu'on a tout mis en place, on va faire un peu de free-running pour faire un repérage des cibles. Une fois cela fait on revient au bâtiment et lançons chacun un chrono. Le but est de toucher le plus de cibles possibles en un minimum de temps. C'est à la fois un exercice de rapidité et de précision puisque certaines des cibles sont dans des endroits où il est compliqué d'avoir un bon angle de tir. Le but n'est pas de viser dans le mille, c'est encore trop difficile pour le moment avec notre niveau, mais le minimum c'est d'au moins atteindre l'intérieur du cercle. Le parcours se fera chacun de son côté afin d'éviter de nous gêner. Est-ce que ça vous va ? »

Tout le monde acquiesce avant de débuter notre tour d'horizon. Si depuis le temps la forêt n'a plus vraiment de secrets pour nous, il reste compliqué de se rappeler où se trouve chacun des bouts de tissus tant il y en a. Certains sont à des emplacements où, effectivement, on a du mal à les discerner car ils sont cachés par la végétation. Une fois cela fait, on récupère des billes de paintball qui nous serviront à l'exercice. Pour nous différencier les uns des autres, nous avons chacun une couleur différente. Hayami a de l'orange, Chiba a récupéré les billes vertes, Sugino a pris les jaunes et Karma a récupéré les rouges – bien évidemment – avant de me tendre les bleues. Une fois les armes chargées et les recharges en poche, tout le monde déclenche son chronomètre et se lance dans les bois.

Je me dépêche de me diriger vers les cibles qui sont les plus accessibles, même si ce ne sont pas les plus proches. Peut-être que ce n'était pas une bonne idée de procéder ainsi, mais c'est ce qui me paraissait le mieux. Je croise une fois Chiba, mais heureusement j'avais déjà terminé quand il a débarqué. Je suppose que notre nombre rajoute aussi une difficulté étant donné que c'était sûr qu'on allait finir par se croiser. C'est aussi pour ça que j'ai décidé de ne pas faire les cibles les plus proches avant de faire les plus éloignés : c'est un schéma très classique à suivre. Après je dis ça, mais commencer par le simple est lui aussi un grand classique. Je continue sur ma lancée et commence à faire les zones où le niveau d'accessibilité est plus moyen déjà. Je n'ai pas plus de soucis que ça et les abat rapidement. Mais là il ne me reste plus que celles qui sont les plus dures si j'ai bien compté, et c'est à ce moment que je me rends compte que le maniement du couteau est bien plus mon rayon. Je galère comme ce n'est pas permis, vidant presque toute ma recharge rien que sur les deux premières. Finalement, je n'ai réussi à en abattre que 3 – et encore, le dernier n'est pas à l'intérieur du cercle – quand je stoppe mon chrono, faute de munitions.

Quand je reviens au point de ralliement, Chiba et Hayami sont déjà là. Karma débarque au même moment que moi, puis Sugino qui nous rejoint quelques minutes plus tard. Au moment de débriefer, je me rends compte que je n'ai pas été le seul qui a galéré, ce qui me rassure.

« Ça m'énerve d'avoir dû m'arrêter parce que je n'avais plus de billes. J'aurais aimé pouvoir finir, même si le chrono aurait été bien plus long.

– Tu n'étais pas très loin derrière nous donc je trouve que c'est une bonne performance, surtout si le tir n'est pas ton point fort. Même si tu n'as pas atteint toutes les cibles, ce n'est pas grave. On est loin d'être des pros donc il ne faut pas prendre cette session comme un échec.

– Tu te prends un peu trop la tête je crois Nagisa. De mon côté je n'ai pas touché une seule des cibles en hauteur. Le tir n'est pas mon point fort du tout. Mais je suis content d'avoir un peu plus pris mon temps que je n'aurais dû car j'ai globalement réussi à avoir toutes les autres que j'ai trouvé. Par contre, je crois que j'en ai oublié quelques-unes. Et toi Karma ?

– J'ai réussi à avoir 2 des cibles en hauteur, avant d'avoir fini mon chargeur, sinon le reste c'était plutôt facile. Je pense que le plus dur dans tout ça c'était de bien se rappeler où on avait mis tel ou tel type de cible. C'était sympa comme exercice, faudra penser à le refaire.

– De notre côté on est avec Chiba on a battu notre record, mais on a touché que 5 des 10 cibles en hauteur. Il aurait fallu qu'on grimpe pour atteindre les autres, mais ça nous fait perdre trop de temps pour le moment. »

Comme quoi, je m'inquiétais pour rien. Au final, je ne suis pas si loin derrière nos tireurs en termes de cible. Par contre, avec les autres on est bien plus lent qu'eux. Comment ont-ils pu réussir à faire un temps pareil ? Ils s'entraînent tous les jours, ce n'est pas possible autrement. Et effectivement, ils viennent après les cours pour développer leur point fort au moins 3 fois par semaine pendant 1 à 2 heures. Ils sont motivés, ça c'est clair. Et de la motivation, c'est ce qu'il nous a fallu quand on a dû aller récupérer toutes les cibles éparpillés dans la forêt. Cette fois-ci, j'ai laissé Karma se hisser en haut des arbres et faire le plus gros du taff. Oui, j'avais la flemme de tout ranger. Mais ce qui est bien, c'est qu'une fois les toiles en main, on peut voir la différence de précision entre nous tous, et si on s'en est sorti tous très bien pour celles au sol et bien visibles, ça n'a pas été le cas pour les autres. Les résultats sont très disparates et inconsistants. Les miennes sont au mieux moyennes, au pire vraiment nulles. Il faut vraiment que je tire plus souvent.

Après avoir tout remballé, et discuté encore un peu entre nous de cette séance, le duo nous quitte pour rentrer faire leurs devoirs. Quant à nous, on s'enfonce dans les bois jusqu'à atteindre la clairière où nous avons l'habitude de nous entraîner. Aujourd'hui on ne bosse pas nos attaques combinées, mais des bons vieux combats dignes de notre cours de sport. Sauf que cette fois je me retrouve seul face à Karma ET Sugino, le tout sans couteau. Ils veulent voir comment je m'en sors en défense. Je sais que le but c'est de me faire bosser, mais quand même.

« Est-ce qu'il faut que je vous rappelle que je ne m'appelle pas Karasuma ? Je suis loin d'avoir ses réflexes de malade, leur dis-je en évitant de peu le couteau de Karma.

– Tu dis ça alors que ça fait au moins 5 minutes qu'on a commencé et aucun de nous 2 ne t'a encore touché. Donne-toi un peu de crédit ! réplique Sugino avant que je ne bloque son bras et ne le repousse loin de moi.

– Peut-être que je n'ai pas l'air trop mauvais, mais je bouge beaucoup par rapport à lui et je redirige plus difficilement vos armes pour ne pas qu'elle me touche. Attendez encore quelques minutes et l'un de vous va finir par m'avoir.

– Je suis sûr que tu es bien moins fatigué que nous. Tu fais exprès de nous mobiliser plus pour compenser.

– Bon les gars, ce n'est pas que vous me dérangez, mais on est censé se battre, pas faire la conversation. Maintenant concentre-toi Sugino pour qu'on puisse enfin gagner !

– Désolé Karma. »

Je me baisse de justesse quand les 2 couteaux de mes adversaires fendent l'air. Un peu plus et je me les prenais en pleine poitrine. Heureusement que c'est souple ces trucs sinon je n'imagine pas la douleur de se le prendre dans le sternum. Il faut que je sois plus en alerte. Certes, j'essaye de les fatiguer plus vite que moi avec des mouvements nerveux, mais ce n'est pas assez décousu pour ne pas reconnaître un certain schéma. Si je ne fais pas plus gaffe, Karma va s'en rendre compte et là je serais cuit. J'admets que je me débrouille pas trop mal pour un élève, mais ce n'est pas suffisant dans mon cas.

C'est la semaine prochaine que Lovro-san m'emmène avec lui pour que « ma soif de sang se lâche ». Si je ne doute pas qu'il viendra à mon secours en cas de soucis, j'aimerais tout de même ne pas avoir recours à lui pour achever ma victime. Il faut que ce soit rapide et propre. Enfin, aussi propre qu'un meurtre puisse l'être. En plus, pour que cela « satisfait » la soif de sang, il faut que ce soit une attaque au corps à corps, donc une situation où je peux être vulnérable si je ne fais pas attention. Ça commence sérieusement à me prendre la tête ! Alors que Sugino fait une énième tentative pour m'avoir au niveau de la gorge, je l'esquive et lui met un violent coup de coude dans la mâchoire. Un craquement se fait entendre avant que le dingue de baseball ne tombe à la renverse. Oh merde ! Je ne pensais pas que j'avais frappé si fort, mais du fait que j'étais énervé, j'ai dû mettre plus de force que prévu. Karma et moi arrêtons l'exercice pour voir si notre ami va bien.

« Je suis désolé Sugino, est-ce que ça va ?

– Oui, je vais bien. Ça fait mal, mais j'ai surtout été surpris par la force du coup. Je t'assure que ça va, dit le malheureux en se frottant à l'endroit où le choc a eu lieu.

– On a quand même entendu ta mâchoire craquer. T'es sûr que tu n'as rien de cassé ?

– Je pense que j'aurais vachement plus mal que ça si c'était le cas. Vous pouvez vous calmer les gars, c'est juste un accident. On reprend maintenant ?

– Bien sûr que non idiot ! On ne va pas reprendre du tout alors que tu aurais pu être sérieusement blessé. Je pense même que ce serait bien que tu rentres chez toi et que tu te reposes. Avec les examens qui approchent on a tous besoin d'être en forme donc on s'arrête là pour aujourd'hui. De toute façon, on a déjà bien bossé et il fera nuit dans pas très longtemps.

– Vous avez raison, on reprendra la semaine prochaine. Du coup je te rends tes armes Nagisa. Rentrez bien les gars, et à demain. »

Nous saluons notre ami et le regardons s'enfoncer dans les bois pour aller retrouver le chemin de la colline. Karma a dit qu'on avait assez travaillé pour aujourd'hui, mais j'ai l'impression que ce n'est pas assez, que je ne suis pas à la hauteur. il me reste à peine une semaine et la sensation qui me tord les entrailles ne partira sûrement pas d'ici là. Avec si peu de temps, même si je m'entrainais plus de 10h par jour ce ne serait pas suffisant. Je sais au fond de moi que ça ne sert à rien que je m'inquiète. Si la soif de sang a su m'aider ou se débrouiller seule depuis le début, je ne vois pas pourquoi ce serait différent cette fois-ci. Mon adversaire ne sera pas préparé et n'aura sûrement pas les mêmes compétences qu'une personne comme Takaoka. Mais je suppose qu'une petite heure de plus ne me fera pas de mal. Juste pour que cette sensation parte un peu.

« Tu peux rentrer si t'es éclaté Karma, mais je compte rester plus longtemps de mon côté.

– Je croyais qu'on devait y aller doucement ?

– Tu dis ça comme si j'allais rentrer à 3h du matin. Je ne pense pas dépasser les 21h, il faut juste que je peaufine 2 ou 3 petits trucs avant de pouvoir me poser.

– D'accord, si tu es sûr, mais tu me préviens si jamais tu dépasses l'heure. Je t'attendrai pour manger.

– Oki ça marche, à tout à l'heure. »

La tête de piment rassemble ses affaires, embrasse mon front et s'en va à son tour de la clairière. Bon, au travail maintenant !

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« Nagisa, est-ce que je peux savoir ce que tu fais ici à cette heure de la nuit ? »

La nuit ? Comment ça la nuit ? Je sors mon portable et remarque qu'il est 22h passé. Merde ! Karma m'a envoyé plusieurs messages que je n'ai pas entendu. Quand je rentre, je suis mort, c'est certain. Je me tourne vers la personne qui m'a interpelé. Sans surprise, je me retrouve face à Koro-sensei qui tient dans une de ses tentacules nos contrôles de japonais réalisés juste avant la fin des cours cette après-midi. Pourquoi est-il encore dans le bâtiment à une heure pareille ? Il peut tout faire à Mach 20 donc ce n'était pas pour s'occuper de nos copies.

« Je pourrais vous retournez la question vous savez ?

– Je reste très souvent après les cours pour m'occuper de planifier les prochains programmes de révisions que je vais vous dispenser. Par contre, toi, tu devrais déjà être rentré. Ta mère ne t'attend-elle pas ?

– Je ne suis plus sous sa garde désormais, et comme mon père habite loin, je passe la semaine chez Karma. Mais oui, je viens de voir que j'ai dépassé l'heure et qu'il m'attend.

– Je vois. Mais ce n'est pas parce que tu n'es pas supervisé par tes parents en semaine que tu dois rester ici jusqu'en pleine nuit. Je vais te raccompagner jusqu'à chez Karma si tu me le permets. »

Sans même vraiment me demander mon avis, je me retrouve glisser dans la robe du professeur, comme lors de notre voyage à Hawaï avec Karma et Ritsu pour voir le dernier Sonic Ninja. Même si c'était un peu flippant, c'était l'une des meilleures expériences de ma vie. Et cette fois-ci, bien que le voyage fut très court, la sensation ne fut pas différente. C'était aussi une chouette expérience.

« Bien, maintenant que tu es arrivé à bon port, il est temps pour moi aussi de rentrer. Mais avant de partir, j'aimerai te dire un dernier mot. Il est bien de vouloir t'endurcir et te préparer au mieux pour les épreuves qui t'attendent, mais tu ne dois pas te surmener pour autant. Tu as de merveilleux amis et toute une classe prête à te soutenir, ne l'oublie pas. Fais-toi confiance et laisse-les t'aider, et tu verras que pas mal de tes soucis finiront par s'estomper. En d'autres mots : prends soin de toi Nagisa. »

Sans plus attendre, la créature à tentacules repartit, me laissant seul devant le portail de la maison.

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Hey les gens ! On se retrouve en ce dimanche avec, ce qui semble être, le chapitre le plus long posté à ce jour puisqu'il fait 3867 mots. Désolé de l'avoir posté aussi tard d'ailleurs, mais le plus gros de mes partiels sont jeudi prochain donc j'ai charbonné toute la journée. Vivement que ce soit fini, parce qu'entre ça et mes rdv médicaux, j'ai l'impression de ne pas avoir une minute à moi. Promis je me repose quand même un peu dans tout ça, je joue à Luigi's Mansion sur ma DS pendant mes pauses. A partir de vendredi prochain le rythme devrait ralentir donc je vais pouvoir me remettre à mon chapitre 22. Sur ce,

Kiss les gens <3


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