L'intrus entra dans la maison. Alcide, qui ne demandait qu'à tester son nouveau pouvoir, n'hésita pas une seconde. Il se jeta sur lui le poing en avant.
La suite se passa au ralenti.
L'inconnu évita aisément son assaillant en se déportant sur le côté. Il en profita pour lui frapper le plexus d'un coup sec, et se servit de l'élan du jeune homme pour l'envoyer valser dans le décor d'un geste habile.
Alcide se retrouva hors jeu en moins d'une seconde.
L'intrus avança dans le salon, observant un à un ses occupants avant de fixer son regard sur l'homme le plus âgé.
- Professeur Ferguson, commença-t-il d'une voix rauque, forte. Durant certaines exécutions, j'avais pour habitude de dire que ce n'était pas personnel. Ce n'est pas le cas ici. C'est personnel. En la mémoire de ma femme Clara, vous allez mourir. Ceci est ma vendetta.
Il sorti alors une arme de sa veste. Un imposant Desert Eagle, d'une finition chromée singulière, qui ne faisait que renforcer sa froideur. Il pointa l'énorme canon droit sur le vieil homme, et plaça son doigt sur la détente.
Phil, toujours paralysé par la peur de son nouveau pouvoir, ne bougeait pas. Il ne voulait pas prendre le risque de blesser ses amis à nouveau, de les faire exploser, ou de se faire exploser lui-même si il en venait à perdre le contrôle. Les mots du professeur résonnaient encore dans son esprit. Instable. Un mélange d'impuissance et de détresse se lisait dans ses yeux.
Ainsi, aussi surprenant que cela puisse paraître de la part d'une jeune femme si timide, ce fût Jessica qui se posta devant son ancien professeur pour le protéger.
- Alors il faudra me tuer moi aussi, lança-t-elle d'un ton autoritaire qu'elle ne se connaissait pas.
- Pas de problèmes.
BANG.
Elle reçut la balle en pleine poitrine et ferma les yeux.
Le temps sembla se figer durant quelques secondes.
Quand elle les rouvrit, timidement, elle fut toute abasourdie de découvrir la balle, complètement déformée, terminant de rouler sur le sol à ses pieds.
Le tireur parut un totalement désemparé lui aussi. La fille était là, debout, encore vivante. Il n'y avait pas la moindre trace de sang. Pourtant, il avait touché sa cible, il en était certain. Le petit trou dans le chemisier de la fille en attestait.
Le professeur, qui avait aussi remarqué l'incrédulité chez l'intrus, mais qui lui savait très bien ce qui venait de se passer, en profita pour entamer son plaidoyer.
-Attendez, attendez. Vous dites que votre femme Clara est morte ? Je ne comprend pas, qu'est ce que j'ai à voir la dedans ?
L'homme pointa à nouveau son arme chromée en direction de son interlocuteur.
-Elle a été tuée, il y a quatre ans, par l'une de vos créatures immondes. Le meurtre a été maquillé en accident de voiture pour cacher la vérité, mais les traces sur son corps ne correspondaient pas. Elle était trop... abîmée. C'est ce Centre qui l'a assassiné. Et vous travaillez pour eux.
-Une seconde... Clara vous avez dit ? Clara deRossi ? Je m'en souviens. Je sais qui l'a tuée. C'était un certain Jacob Krawczyk.
Vincenzo ricana.
- Bien sûr. Comme si vous me disiez la vérité. Et comment pourriez-vous vous souvenir d'un truc pareil ? Hein ?
Sa voix grondait de plus en plus. Puis la rage l'emporta.
- ARRÊTEZ DE VOUS FOUTRE DE MOI!
Le professeur tressaillit.
-Je... je vous jure que c'est la vérité. Si je m'en souviens, c'est parce les incidents comme celui de Monsieur Krawczyk sont très rares. De plus, il faisait partie des clients du Dragon Rouge. Cette société chinoise est le plus gros client du Centre. C'est une puissante compagnie qui y a déjà envoyé plus d'une centaine de personnes. Ils ont payé pour toutes les opérations. Et comme ni eux ni le Centre ne voulaient d'un scandale, ils ont étouffé l'affaire.
Vincenzo se calma peu à peu.
-Vous me dites que c'est cette société qui avait payé pour transformer l'assassin de Clara ?
-Oui, ainsi que pour un tas d'autres gens. Je ne sais pas pourquoi ils font ça. Et vu leur influence, personne n'ira poser ce genre de questions. Je suis sincèrement désolé pour votre épouse. Mais tous les méta-humains ne sont pas néfastes. Regardez ces jeunes. Il y a peu ils étaient encore normaux, et vous voyez bien qu'ils ne sont pas devenus des terroristes. Leur transformation ne les a pas rendus mauvais.
L'italien regarda la jeune rousse aux côtés du professeur, qui ne comprenait toujours pas pourquoi elle était encore en vie, et repensa à son geste pour sauver le vieil homme. Il se remémora également le jeune homme qui avait bondi sur lui pour protéger le professeur. Il soupira. Sa décision était prise.
-Soit. Je vais vais m'occuper d'eux. Mais ne vous méprenez pas, vous n'êtes pas gracié pour autant. Considérez plutôt ça comme un répit que je vous accorde.
Marcus Ferguson tomba à genoux de soulagement. Mais il n'était pas au bout de ses surprises. Vincenzo continua.
- Mais ce répit ne sera pas gratuit. En échange, vous allez m'aider à faire tomber cette société. Je vous recontacterai.
Et il disparut aussi rapidement qu'il était arrivé.
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