17 - Affrontement
Il ne la reconnut pas tout de suite.
Mais lorsqu'elle s'avança dans la lumière, il vit.
Elle.
La fille qu'il avait tué la nuit dernière.
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- Toi ?! Mais c'est impossible ! Hier soir tu étais morte ! Je m'étais occupé de ton cas.
- C'est sûrement une méta, suggéra Phil, sur la défensive.
Pour Vincenzo, peu importait comment elle avait ressuscité ou quel était son pouvoir. Ça lui etait égal, il la méprisait tout autant. Une seule question lui brûlait les lèvres.
- Comment es tu arrivée jusqu'ici ? siffla-t-il entre ses dents.
Ce fut une voix féminine qui répondit à sa question, mais pas celle de l'intruse.
- Monsieur DeRossi, vous n'êtes pas le seul à posséder de grandes ressources informatiques.
Une deuxième silhouette émergea dans l'appartement. Une femme vêtue d'une grande cape bleue.
Vincenzo la reconnut aussitôt. La messagère. Ou comme ils l'appelaient dans leur espèce de secte, la Cho Hai.
Elle se posta a côté de son acolyte, et semblait prête à en découdre.
- Vous êtes en train de vous mêler d'affaires qui ne vous regardent pas, monsieur DeRossi. D'autre part, vous avez éliminé bon nombre de nos confrères. Vous n'auriez pas dû.
Son attitude se voulait menaçante.
Vincenzo jeta un coup d'œil à sa gauche. Son Desert Eagle se trouvait posé sur un petit meuble en bois à environ un mètre de lui. Il ne lui faudrait qu'un pas pour...
Aussitôt, une dague en métal se planta sur la petite table, juste devant son arme chromée. Elle avait jaillit de la manche du Cho Haï, dans un mouvement d'une précision et d'une vitesse d'exécution inouïes.
Témoin de toute cette scène, le professeur Ferguson recula d'un pas fébrile et tenta une approche diplomatique.
- Il y a peut être moyen de discuter...
Vincenzo se fendit d'un petit rire.
- Non, je crois bien qu'il va falloir régler ça à l'ancienne.
Sans plus attendre, il se jeta dans un combat au corps à corps contre la Cho Hai.
De son côté, Phil vit les deux qui engageaient le combat. Il reposa son regard sur l'autre fille qui se tenait toujours debout devant l'entrée. Elle souriait en le regardant.
- Toi t'es à moi, lui lança-t-elle avant de se ruer sur lui.
Phil était divisé entre deux sentiments. D'un côté, il voulait se battre, prouver qu'il n'était pas un faible, et que son pouvoir était puissant. Prouver à Jessica qu'il était aussi fort qu'Alcide. Si il gagnait ce combat, il aurait une super histoire à lui raconter. Elle verrait en lui la bravoure, la force.
De l'autre, il était tétanisé par la peur. Peur du danger, de se blesser, de toute cette histoire dont il ne voulait pas faire partie, de cette violence. Peur d'utiliser son pouvoir.
Il n'avait plus le temps de penser. Une furie etait en train de se jeter sur lui. Il décida d'utiliser son pouvoir, et brandit le bras en avant afin de projeter de la nitroglycérine sur son assaillante pour la faire exploser.
Mais rien ne se passa.
Blocage.
Son pouvoir ne fonctionna pas.
Dérouté, il reçut une droite en pleine mâchoire et s'écroula sur le sol. Son adversaire se plaça à califourchon sur lui et lui asséna coup après coup.
Le combat entre Vincenzo et Cho Haï était plus équilibré, même si cette dernière semblait s'amuser avec l'italien. Il ne parvenait pas à la toucher réellement, alors que chacun des petits coups de son adversaire faisait mouche.
Témoin impuissant de la scène, Marcus sortit son téléphone portable pour tenter d'appeler de l'aide. Alors qu'il portait l'appareil à son oreille, une dague métallique surgit de nulle part pour venir épingler le téléphone et le planter au mur qui se trouvait à trois mètres derrière lui, manquant au passage de lui arracher la main.
La femme dans la cape bleue avait le temps de se battre contre Vincenzo et de lui balancer ses dagues en même temps. Impressionant.
Bouche bée, il la vit mettre l'italien à terre violemment. Elle posa sa botte droite sur son torse et se pencha vers lui, en s'accoudant sur sa cuisse tout en toisant son adversaire vaincu.
- Monsieur DeRossi, je pourrais vous tuer ici et maintenant, vous trancher la gorge avec une de mes dagues, vous transpercer le coeur... -elle appuya sur son thorax avec sa botte, provoquant plusieurs craquements osseux et les cris de Vincenzo- ou vous étouffer. Mais vous êtes si faible, si pathétique. Vous n'êtes rien. Même pas un insecte. Rien. Je pense que je n'ai même pas besoin de vous dire de ne plus vous mêler de ce qui ne vous regarde pas. -elle appuya une nouvelle fois- N'est ce pas ?
Elle se releva, adressa un signe à son acolyte, qui en avait terminé avec Phil, recouverte de son sang.
Puis elles s'en allèrent en silence, ignorant totalement Marcus qui était pétrifié devant cette scène qui venait de se dérouler sous ces yeux.
Vincenzo se tordait de douleur et avait du mal à respirer.
Phil était inerte au sol, le visage en sang totalement tuméfié.
Après s'être assuré que les deux membres du Dragon Rouge étaient bel et bien partis, le professeur adressa les premiers soins à ses deux compères. Les deux étaient dans un sale état. Surtout Phil.
- Ne vous inquiétez pas, j'ai de quoi vous soigner au labo, leur chuchota-t-il.
***
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