Ils se mirent à marcher plus vite en direction de leur voiturette, mais le petit gang s'interposa entre eux.

— Hey, lança le second en reconnaissant Lucas, si ce n'est pas le petit rejeton chéri de ce putain de milliardaire.

Soudainement, le premier agrippa Sarah par le bras.

— Lâchez-moi, cria-t-elle encore sous l'effet de l'alcool.

En voyant cela, son agresseur ne put s'empêcher de rire.

— Ha, ha, elle est complètement bourrée.

— Lâche-la, espèce de trou du cul! lui lança soudainement Lucas avec rage.

En entendant cela, les deux autres hommes se précipitèrent sur lui et celui tenant la batte de baseball lui donna un violent coup dans le dos.

— LUCAS! s'écria Sarah, totalement paniquée.

Celui-ci s'effondra alors au sol, pris par une énorme douleur au dos.

— Hein, commença celui qui venait de le frapper, comment l'as-tu appelé?

Les trois brigands se mirent aussitôt à rire avant que celui maintenant Sarah ne la pousse violemment en direction du muret et ne la plaque contre celui-ci.

— Tu sais, ma jolie, si tu coopères et que tu t'amuses avec nous, nous ne ferons pas davantage de mal à ton copain.

Sarah avait un regard mêlant panique et confusion et lorsque son assaillant commença à lui déboutonner sa chemise, elle atteignit le comble de l'affolement.

— À L'AIDE! AIDEZ-MOI! AU SECOURS!

Elle voyait très bien le visage de la serveuse dans la vitrine du restaurant qu'elle venait de quitter de l'autre côté de la rue, mais celle-ci ne faisait que regarder la scène comme un gentil petit badaud.

— La ferme salope! cria soudainement son agresseur en la giflant violemment.

Soudainement, celui-ci fit signe à ses deux complices et l'un d'eux assena un autre coup de batte de baseball à Lucas, qui ne put s'empêcher de lâcher un horrible cri de douleur.

Soudainement, la jeune femme fut prise d'une forte douleur à l'épaule, là où l'étrange symbole y avait été brulé.

Le jeune délinquant déboutonnait de plus en plus sa chemise et en plus de devoir endurer cette panique insoutenable, la douleur sur son épaule commençait doucement à lui faire perdre connaissance.

Ce qui se passa ensuite ne fut pas que troublant pour les trois voyous, mais aussi pour Sarah et Lucas.

Un étrange nuage de fumée noire apparu de nulle part au beau milieu de la rue déserte et ce qui en sortit déconcerta tout le monde.

Un jeune homme aux cheveux bruns et aux yeux d'un vert perçant se dressait maintenant devant eux.

L'étrange inconnu, qui avait un tatouage tribal sur le côté gauche de son visage légèrement couvert par une barbe de quelques jours, portait un immense manteau brun et tenait dans ses mains un étrange couteau avec un manche en ivoire.

Soudainement, il se précipita à une vitesse quasi impossible vers l'assaillant de Sarah et le poignarda violemment dans le dos.

Celui-ci se mit à hurler de douleur tandis que son t-shirt commençait à devenir trempé par le sang.

— Espèce de salopard! Je vais te buter! lança-t-il en sortant un canif de ses poches tout en se retournant vers l'homme en manteau.

Malheureusement, avant même qu'il n'eût le temps de faire quoi que ce soit, l'inconnu lui agrippa le bras à une vitesse époustouflante et le lui cassa littéralement avec une force surhumaine.

— AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHH!!!

Le briguant s'effondra ensuite à terre en hurlant de douleur et ne tarda pas à perdre connaissance.

Voyant cela, le deuxième voyou agrippa fermement sa batte de baseball et se précipita vers l'assaillant de son ami, mais celui-ci exécuta une série de manœuvres digne d'un film de combat et évita tous ses coups avant de se frayer un chemin derrière lui et de lui donner un bon coup solide derrière le crâne avec la paume de sa main, ce qui eut pour effet de le faire s'écrouler au sol à son tour.

Le troisième et dernier délinquant en profita de son côté pour sortir un pistolet de son pantalon et fit feu sur l'inconnu.

La balle lui atteignit littéralement le cœur et une étrange substance noire commença à s'écouler de sa blessure, mais celui-ci ne semblait pas le moindrement affecté et demeurait toujours debout.

Prit de panique, le voyou voulut s'enfuir, mais son assaillant apparu derrière lui, sortant mystérieusement d'un autre nuage de fumée noire, et lui donna un solide coup à la tête avec le manche en ivoire de son couteau et celui-ci s'effondra lourdement au sol.

Le silence revint à nouveau et Sarah n'en revenait toujours pas de ce qui venait de se passer.

Elle n'arrêtait pas de fixer cet étrange homme, qui ne devait pas avoir plus de vingt ans, qui se tenait maintenant immobile au milieu de la route.

Soudainement, celui-ci fut de nouveau enveloppé par cette étrange fumée noire et disparu aussi soudainement qu'il était apparu.

Se retrouvant à nouveau seule, la jeune femme reboutonna rapidement sa chemise avant de se diriger à vive allure vers son ami qui se tordait de douleur au sol.

— Lucas! Tu vas bien?

— Non, j'ai le dos en compote, gémit celui-ci.

— Attends, je vais t'aider à te lever.

Elle lui agrippa les flancs et le jeune homme se servit d'elle comme appui pour se relever.

— Argh! Fais chier, ça fait sacrément mal!

— Courage, il faut juste se rendre à la voiturette et je te ramène chez toi.

Ils se mirent à marcher doucement en direction de celle-ci et la jeune femme allongea le jeune homme sur les sièges se trouvant à l'arrière.

— T'as vu ce qui vient de se passer, bordel! S'exclama-t-il alors que Sarah prenait place sur le côté conducteur.

— Oui, j'ai tout vu, mais rentrons à la villa pour le moment. Je ne veux pas rester ici davantage.

Sur ce, elle se mit à conduire la voiturette parmi les rues du petit village pour se rendre à la route menant dans la jungle.

Elle fit quelques kilomètres ainsi avant de déboucher sur le domaine Halloway et d'arriver devant la villa.

Clarissa, Peter, et Marianne, qui les attendait sur la terrasse, les aperçurent et se ruèrent dans leur direction, pris de panique.

— Oh, mon dieu! Lucas! s'exclama la mère de celui-ci en arrivant près de lui. Que s'est-il passé?

— Un petit groupe de voyous l'ont tabassé avec une batte de baseball alors qu'on s'apprêtait à rentrer, lui expliqua Sarah.

— Aïe, lâcha le jeune homme alors que Clarissa essayait de le relever.

— Viens, on va aller te reconduire à ta chambre, le rassura-t-elle, et j'appellerai le médecin local pour qu'il vienne t'examiner.

— Merci, maman.

Sur ce, Clarissa et Peter entrèrent dans la villa tout en aidant leur fils à marcher.

De son côté, Marianne se dirigea vers sa fille.

— Et toi, ça va?

— Ouais, répondit-elle en soupirant, par contre c'était vraiment une soirée merdique.

En réalité, elle ne pouvait pas vraiment raconter ce qui s'était passé, car sa mère ne l'aurait jamais cru.

— Rentrons, d'accord? Lucas est en sécurité maintenant et dormir te ferait grandement du bien.

— Oui, tu as raison.

Sur ce, elles se prirent la main, car Sarah était encore légèrement sous l'effet de l'alcool, et se dirigèrent vers la maison d'invités servant à les héberger.

Lorsqu'elle se réveilla le lendemain, Sarah ne se sentait pas vraiment bien et était prise d'une horrible nausée.

Elle agrippa son téléphone pour regarder l'heure et ne put s'empêcher de trouver la situation des plus étrange.

— Encore sept heures!

En effet, la jeune femme ne cessait de se réveiller pile à cette heure depuis son arrivée sur l'île et celle-ci trouvait ça horriblement étrange, car elle n'utilisait aucun réveille-matin.

Elle se releva doucement et sortit du lit avant de se diriger vers sa salle de bain privée pour y prendre quelques comprimés d'acétaminophène.

Trente minutes plus tard, alors que son état commençait tranquillement à s'améliorer, elle alla prendre une bonne douche chaude et en profita pour s'habiller.

Elle quitta ensuite sa chambre et descendit au rez-de-chaussée.

— Maman?

Personne ne lui répondit, ce qui lui indiqua que Marianne était déjà à la villa Halloway pour accomplir son travail de secrétaire, qu'elle devait pratiquement faire vingt-quatre heures sur vingt-quatre et même pendant les vacances.

Voyant cela, elle enfila ses chaussures et quitta la maison pour se diriger vers la villa.

En arrivant près de la terrasse, elle remarqua Peter et Clarissa qui discutaient entre eux devant un bon déjeuner continental.

— Bonjour monsieur et madame Halloway.

— Bonjour mon enfant, lui répondit Clarissa. Bien dormi?

— Ouais, disons. Les lendemains de beuverie, ce n'est pas vraiment ce que j'apprécie.

Peter se mit à rire en entendant ces mots.

— Profites-en, car quand tu auras notre âge, tu ne pourras plus faire grand-chose.

La jeune femme se mit à rire légèrement en entendant cela avant de changer de sujet.

— Et Lucas, comment va-t-il?

— Il va bien, répliqua Clarissa, tu peux aller le voir à sa chambre si tu veux.

— Oh, c'est ce que je vais faire dans ce cas.

Elle agrippa une assiette avant de se prendre quelques bagels au fromage à la crème dans le buffet se trouvant sur la terrasse et se dirigea à l'intérieur de la demeure en passant par la porte vitrée se trouvant tout près.

Celle-ci déboucha ensuite dans la cuisine et se mit en marche en direction du hall.

Une fois sur place, elle commença à monter le grand escalier en direction du deuxième étage.

Après avoir parcouru un léger couloir, elle arriva devant la porte de la chambre de Lucas et y frappa.

— Ouais? répliqua ce dernier de l'autre côté de la porte.

Sarah entra doucement et déposa son assiette de bagels sur un bureau qui ne se trouvait pas loin.

Le jeune homme de dix-sept ans était légèrement relevé dans son lit, ne portant qu'un vieux t-shirt et ses sous-vêtements, et essayait de manger un bol de céréales sur un vieux plateau en bois.

— Salut, lui lança Sarah en le voyant ainsi.

— Bonjour, répondit celui-ci d'un ton calme.

— Alors?

— Le docteur a dit que j'ai de l'inflammation au niveau du dos et que demain, ça devrait être guéri.

— Oh, c'est rassurant, ça.

— Il m'a même prescrit des séances de massage pour diminuer la douleur.

La jeune femme se mit à bouder en entendant cette phrase.

— Oh, le chanceux. Qu'est-ce que je donnerais pour un bon massage, moi.

Lucas lui fit une grimace et retourna à son repas.

La jeune femme fit de même et retourna chercher son assiette de bagels et s'installa sur une chaise pour commencer à manger.

— Alors, commença-t-elle, pour ce qui s'est passé hier...

Lucas eut un drôle de regard en entendant ces mots.

— C'était qui ce mec qui nous a sauvés?

— Si tu veux mon avis, je crois que c'était Ethan.

— Ethan? T'es sérieuse?

— Il lui ressemblait beaucoup en tout cas, les mêmes cheveux, les mêmes yeux...

— On était bourré, je te signale. Ça aurait pu être n'importe qui et on a peut-être halluciné des trucs sous l'effet de l'alcool.

— Du calme, ce n'est pas comme si on s'était drogué. On a vu tous les deux ce qui s'est passé et c'était aussi réel que la conversation que je suis en train d'avoir avec toi.

Lucas ne put s'empêcher de soupirer en entendant cela.

— C'est complètement dingue tout ça.

— Je sais, mais tu te souviens aussi quand Pascal nous a montré ces étranges symboles?

— Ouais.

— Et que j'ai dit que j'en reconnaissais un.

— Ouais et...

— Je me disais que je l'avais vu quelque part et c'était lors du rêve que j'ai fait l'autre jour!

— Un rêve?

— Oui, il y avait Ethan dedans et celui-ci avait le même tatouage sur le visage que cet étrange individu en manteau!

— Mais si ce mec était vraiment Ethan, comment est-ce possible? T'as vu tous les trucs de fou qu'il a fait! Je crois même qu'un des mecs lui a tiré une balle dans le cœur et ça ne lui a rien fait du tout!

— J'ignore encore l'explication à tout ça, mais je crois que ça à un rapport avec la légende dont nous parlait Pascal.

— OK, poursuis tes recherches là-dessus et essaie de trouver des réponses à tout ça.

— Pas question, je vais attendre que tu sois remis sur pied!

— Mais pour le mec en manteau?

— Il peut se planquer n'importe où sur l'île et se lancer dans des recherches serait trop compliquer. Par contre, s'il s'agit vraiment d'Ethan, je crois qu'il faudrait en parler à tes parents.

— T'es folle! s'exclama le jeune homme. Penses-tu vraiment qu'ils vont gober ça? Maman, papa, je crois que moi et Sarah on a retrouvé Ethan. C'est devenu un mec super louche avec un tatouage dans la figure qui saigne du sang noir et qui se téléporte dans des nuages de fumée noire!

La jeune étudiante en journalisme baissa les yeux en entendant tout ça.

— Ouais, finalement, je crois que tu as peut-être raison.

— Écoute, on va d'abord comprendre ce qui se passe sur cette île et après on parlera de tout ça aux autres.

— D'accord.

— Pour le moment, on va faire comme tu as dit. Tu préfères attendre que je sois à nouveau sur pied alors aujourd'hui tu vas en profiter pour te détendre. On est sur une île tropicale, il fait chaud, il fait beau, c'est le temps idéal pour aller se prélasser sur la plage ou faire une petite trempette dans l'océan.

La jeune femme ne put s'empêcher de sourire en entendant cela.

— Tu vas venir avec moi? demanda-t-elle tout en mangeant les derniers morceaux de son bagel.

— Je vais essayer, si mon dos me le permet. Bon dieu, j'ai l'impression de parler comme un vieillard.

Ils se mirent tous les deux à rire après cette phrase tandis que Lucas déposait son petit déjeuner.

— Bon, si tu veux m'excuser, ma première séance de massage commence bientôt et il faut que je me change.

Sarah se retourna avec l'intention de se diriger vers la porte, mais le jeune homme l'interrompit.

— Et n'oublie pas : il ne sera plus question de se rendre au village une fois la nuit tombée.

— Oui, promis.

Elle se dirigea vers la porte et quitta la pièce avec l'intention de retourner à sa demeure de vacance.

L'enquête allait devoir attendre le temps que Lucas guérisse de son mal de dos et la jeune femme allait enfin pouvoir profiter d'une bonne séance de relaxation sur le bord de la plage, mais cela serait-ce vraiment le cas?

À suivre...

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Quelques clarifications:

- Et voilà que l'histoire prend une tournure intéressante...

- Qui est vraiment cet étrange homme en manteau avec un tatouage sur le visage? Est-ce qu'Ethan serait réellement revenu?