Chapitre 7: L'enquête commence
Débouchant d'un sentier quittant la jungle, les deux jeunes adultes arrivèrent enfin aux abords du petit village de l'île et se dirigèrent une nouvelle fois vers le musée en espérant pouvoir obtenir des réponses sur la disparition d'Ethan Halloway et sur les étranges évènements qu'avait vécus Sarah, ces derniers temps.
Lucas en profita pour garer la voiturette dans la ruelle à côté du bâtiment et ceux-ci descendirent pour se diriger à l'intérieur.
Une fois les portes passées, ils se dirigèrent vers le bureau d'accueil et se retrouvèrent face à une employée qui n'avait définitivement pas l'air d'aimer son travail.
— Soixante dollars pour deux personnes, lança cette jeune adolescente à la peau noire faisant des bulles avec son chewing-gum.
— Euh, en fait, on veut juste poser quelques questions sur les Mahawaki à quelqu'un qui s'y connaît. On n'est pas là pour visiter.
L'employée fit une bulle plus grosse que les autres avant de la faire éclater.
— Rien à foutre, c'est le règlement. Soixante dollars où je vous jette dehors.
Les deux adultes soupirèrent avant de sortir chacun trente dollars de leur portefeuille et de le déposer sur le bureau d'accueil.
— Merci, répliqua l'adolescente dans le même ton désintéresser, passez une agréable journée.
— Et si on veut parler à un guide qui pourra répondre à nos questions?
— Pascal est dans son bureau. C'est dans le couloir là-bas, répliqua bêtement l'employée en pointant du doigt la direction à prendre.
Tout en soupirant, Sarah et Lucas se dirigèrent vers ce fameux couloir et lorsqu'ils aperçurent la porte du bureau de celui leur ayant fait visiter le musée le jour d'avant, ils y frappèrent.
— Oui? répliqua une voix de l'autre côté.
La jeune femme ouvrit la porte du bureau et y entra doucement en compagnie de Lucas.
— Monsieur Amawi? Bonjour, on faisait partie de votre groupe de visite d'hier. Je suis Sarah Lewis et voici...
— Lucas Halloway, coupa Pascal en souriant. Votre père fait beaucoup pour cette île alors beaucoup de gens le connaissent, lui et sa famille.
Le fils cadet du PDG milliardaire sourit en entendant cette phrase.
— Ravi de voir que mon père est populaire ici.
Un léger silence s'installa après ces derniers mots avant que monsieur Amawi ne finisse par demander :
— Alors? Que puis-je faire pour vous?
— En fais, on aurait aimé vous poser quelques questions sur la civilisation Mahawaki, demanda Sarah.
Pascal prit une gorgée de son café et se leva du bureau où il était assis avant de faire quelques pas pour se rapprocher d'eux.
— D'accord, allez-y.
— Qu'est-ce que vous pouvez nous dire à propos du temple de Kapi?
— Vous voulez aller le visiter? Malheureusement, j'ai bien peur que le tremblement de terre d'hier ne l'ait abimé.
— Non, non, on a déjà eu le temps de le visiter. On était juste curieux de savoir à quoi il servait dans le temps, car le panneau d'informations se trouvant sur place parlait d'étranges sacrifices d'enfants.
— En fais, la communauté archéologique est divisée en deux sur cette fameuse question. Si vous voulez mon avis, il n'y a jamais eu aucun sacrifice dans ce temple.
— Ah, bon?
— Oui, c'est ça. Laissez-moi vous raconter quelque chose : il y a quelques années, j'ai lu un ancien texte, qui était probablement mal traduit, qui disait qu'un certain garçon du nom de Sarek avait été choisi pour être sacrifié au dieu Kapi, mais quelques semaines plus tard, je suis tombé sur un second texte recensant les habitants de l'île plusieurs années plus tard et le nom de Sarek y figurait. Celui-ci avait maintenant vingt-cinq ans, était devenu un guerrier exemplaire et avait une femme et trois enfants.
— Alors, à quoi pensez-vous que ce temple servait?
— À mon avis, c'était comme une sorte d'église où les gens allaient pour prier les dieux, rien de plus.
— Vous en êtes sûr? Je vous rappelle qu'Ethan Halloway a disparu dans ces ruines.
— Ah, le jeune Ethan, soupira Pascal. Bien des gens ont été attristés par cette tragédie.
— Vous n'avez pas idée de comment, s'incrusta Lucas en baissant les yeux.
— Désolé, si je vous ai offensé, jeune monsieur Halloway. Je sais que cela doit vous affecter grandement que la disparition de votre frère ait aussi permis la découverte du temple Mahawaki le mieux préserver de Mahka Awé.
— En effet.
— Vous pensez que le temple aurait eu un lien avec sa disparition? Coupa soudainement Sarah. Je veux dire, c'est vous qui aviez bien dit que ce peuple trempait dans le surnaturel.
— Vous croyez à cela, jeune demoiselle?
— Un peu, ouais.
— Eh bien, sachez que je n'ai jamais observé la moindre chose inhabituelle sur cette île, et ce depuis ma naissance. Ce n'est que du folklore local et tant qu'il n'y aura pas de preuve concrète, nous ne parlerons ici que de sujets purement fantastiques. C'est pour cela que je doute fortement que la disparition du petit Ethan ait un quelconque lien avec les supposées activités surnaturelles qu'avaient les Mahawaki.
En entendent ces mots, Lucas se mit à sourire et regarda la jeune étudiante en journalisme d'un regard voulant littéralement dire : « Tu vois, j'avais raison! »
— Je vois, répliqua Sarah en soupirant. Dans ce cas, est-ce que vous pourriez quand même répondre à cette dernière question?
— Oui, quelle est-elle?
La jeune femme agrippa son téléphone et lui montra la photo de la marque qu'elle avait sur l'épaule.
— Savez-vous si ce symbole signifie quelque chose?
— Qui est le pauvre malheureux qui s'est fait faire ce genre de blessure, s'exclama soudainement le guide.
— Euh, c'est une amie qui s'est réveillée avec ça après une étrange initiation à l'université, mentit la jeune femme.
— Vous êtes sûre?
— Oui, oui, c'est vraiment ça.
Pascal soupira avant de se diriger vers la bibliothèque se trouvant dans son bureau.
— Ce symbole a en effet une signification. Laissez-moi vous montrer.
Il agrippa un épais classeur à anneaux dans lequel se trouvaient plusieurs documents et le déposa sur son bureau.
— Assoyez-vous, je vais vous expliquer.
En entendant cela, Sarah et Lucas s'exécutèrent et s'installèrent sur les chaises devant le bureau de monsieur Amawi.
— Ceci est une copie du livre de légendes faisant partie de l'exposition, commença-t-il en l'ouvrant. Le symbole que vous m'avez montré me fait penser à celle de Sohmek Kapi, dont je vous parlais lors de la visite.
Il tourna quelques pages avant d'en montrer une en particulier aux deux jeunes adultes.
Sur celle-ci, un total de quatre dessins tribaux étaient représentés et celui de la jeune femme en faisait partie.
— Vous disiez que cette légende parlait d'une guerre entre les deux dieux principaux? demanda Sarah, ne se rappelant pas exactement des détails.
— C'est ce que le début raconte en tout cas, répliqua Pascal. Malheureusement, il reste encore un gros pourcentage de l'histoire à déchiffrer et les traducteurs se font rares, ces derniers temps.
— Donc vous ignorez ce que ces symboles veulent dire?
— Pas tout à fait, répondit le guide avec un petit sourire.
Il montra alors du doigt l'un des quatre symboles, mais pas celui de la jeune femme.
— Ce symbole-là représente la signature du dieu Kapi. J'ignore encore les circonstances dans lesquelles il était utilisé, mais c'est définitivement ce que ça signifie.
Sarah plissa des yeux en voyant cela.
— C'est étrange, j'ai comme l'impression de l'avoir déjà vu quelque part ce symbole.
Pascal et Lucas devinrent étonnés par cette réponse.
— Ah bon? répliqua le fils cadet de monsieur Halloway en tournant la tête dans sa direction.
— Ouais, mais je ne me rappelle plus où.
— Je suis sincèrement désolé de ne pas pouvoir vous aider davantage, intervint soudainement Pascal.
— Ne vous excusez pas, vous avez fait votre possible, répliqua Sarah en se levant de sa chaise.
Lucas se leva aussi et serra la main du jeune guide.
— Merci d'avoir répondu à nos questions.
Sarah aussi lui serra la main et les deux jeunes adultes quittèrent le bureau de monsieur Amawi pour se diriger vers la sortie du musée.
Une fois à l'extérieur, le jeune homme regarda l'heure sur son téléphone et soupira en voyant qu'il était maintenant seize heures.
— En tout cas, lança-t-il à l'intention de son amie, je te l'avais dit que c'était des conneries tout ça. Même Pascal ne croit pas que le surnaturel ait joué un rôle dans la disparition de mon frère.
— Ferme-la, il reste encore le symbole que j'ai sur l'épaule et celui que j'ai reconnu dans le livre à identifier.
— Erf, tu ne t'arrêtes jamais, ma parole.
— Je te signale que j'étudie en journalisme. C'est mon boulot de creuser les mystères sans jamais lâcher prise.
— C'est ce que je vois.
En entendant cette phrase, celle-ci lui répondit en lui faisant une petite grimace.
— Alors, reprit le jeune homme, tu connais quelqu'un d'autre qui pourrait te dire ce que sont ces symboles?
— J'ai légèrement quelqu'un en tête, mais allons-y demain parce que je suis totalement crevée et que j'ai vraiment besoin d'une bière.
Lucas sourit en entendent cela.
— Je connais un petit resto-bar sympa où on pourrait aller, mais c'est toi qui paies, car tu m'en devais une après m'avoir forcé à venir visiter avec toi ces stupides ruines de merde.
— Mais c'est toi qui es le fils d'un milliardaire!
— Ouais, répliqua-t-il avec un drôle de regard narcissique, et alors?
— Pfff, espèce d'exploitant à pauvre! répliqua la jeune femme en grimaçant joyeusement.
Ils se dirigèrent vers la ruelle où se trouvait leur voiturette et y prirent place avant que Lucas ne se mette à la manœuvrer sur une centaine de mètres avant de s'arrêter devant un petit bâtiment de restauration.
Ils se dirigèrent à l'intérieur et s'installèrent à une table se trouvant près d'une fenêtre.
— Bonsoir, les jeunes! les salua la serveuse avec l'accent local tout en se dirigeant vers eux.
— Bonsoir.
— Salut.
— Alors, qu'est-ce que ce sera pour vous?
— Une bière, lança Sarah.
La serveuse le nota sur le calepin qu'elle avait avec elle et se tourna ensuite vers Lucas.
— Et pour monsieur ce sera quoi?
— La même chose et je voudrais aussi une assiette de nachos avec ça.
— Parfait, je vous apporte ça tout de suite, répliqua l'employée avant de partir.
— Hey, se moqua Sarah, tu n'as pas le droit de te commander de bière, tu n'as pas encore dix-huit ans.
— Ha, ha, répliqua sarcastiquement son ami de dix-sept ans, très drôle. Au cas où tu l'ignorerais, l'âge légal pour boire de l'alcool est de seize ans dans cette partie du pacifique donc j'ai parfaitement le droit de le faire.
La jeune femme lui envoya une grimace tandis que la serveuse arrivait à leur table avec ce qu'ils avaient commandé.
— Et voilà, les jeunes, lança-t-elle avant de partir.
Sarah s'empressa de décapsuler sa bouteille et de prendre une gorgée.
— Ah, ça fait du bien avec une chaleur pareil.
Lucas sourit en la voyant et décapsula lui aussi sa boisson avant de prendre une gorgée et de reposer la bouteille sur la table.
— Tu veux goûter à mes nachos?
— Ouais, pourquoi pas?
Ils agrippèrent tous les deux l'une des croustilles de tortilla avec sa garniture et les dévorèrent, souhaitant savoir si celles-ci avaient bon goût.
— Miam! s'écria Sarah.
Ils dévorèrent finalement l'intégralité de l'assiette à deux et se commandèrent quelques bières supplémentaires qui étaient aux frais de la jeune étudiante en journalisme.
La soirée passa assez rapidement et lorsqu'il fut vingt-et-une heures, le téléphone portable de Lucas se mit à sonner.
— Ouais? répliqua celui-ci en décrochant.
— Lucas, commença Clarissa Halloway d'une voix furieuse, t'a vu l'heure qu'il est? Je t'ai dit que les rues du village ne sont pas sûres à cette heure-ci alors tu vas rentrer immédiatement!
— Ouais, maman.
Confuse par le ton de voix qu'avais son fils, sa mère ne put s'empêcher d'ajouter :
— Est-ce que tu as bu?
— Juste un peu, ne t'en fais pas, répliqua le jeune homme en riant bizarrement.
Malheureusement, lui et Sarah avaient définitivement dépassé la limite de la sobriété depuis longtemps.
— Erf, j'envoie une voiture te chercher, soupira Clarissa à l'autre bout du fil.
— Non, non, non, ma merveilleuse maman chérie, moi et Sarah on va être parfaitement capables de rentrer tous les deux sans ton aide.
— Sarah est avec toi?
— Ouais, elle est totalement bourrée aussi et dort sur la table du restaurant.
Clarissa soupira à nouveau.
— Vous rentrez tous les deux, maintenant! Ordonna-t-elle avant de raccrocher subitement.
Lucas rangea ensuite son téléphone dans les poches de son pantalon et commença à secouer l'épaule de Sarah qui somnolait sur la table.
— Hey, ma mère veut qu'on rentre à la villa.
— OK, répliqua la jeune femme en se réveillant doucement, je règle l'addition et on dégage.
Cela lui prit un effort monumental pour se lever et elle se dirigea vers le comptoir pour payer les bouteilles de bière et les nachos qu'ils avaient consommés.
Ensuite, les deux jeunes adultes se dirigèrent à l'extérieur en titubant légèrement sous l'effet de l'alcool.
Sous la lumière des lampadaires et de la lune éclairant la rue, ils aperçurent la voiturette de golf que Lucas avait garé près d'un muret en béton et se dirigèrent vers elle.
Malheureusement, ceux-ci n'étaient pas seuls et trois jeunes hommes à la peau noire, à l'allure menaçante, se tenaient à proximité et l'un d'eux tenait une batte de baseball.
— Hey, s'écria le premier en apercevant Sarah, regardez la jolie nana blanche.
Ils commencèrent alors à marcher dans leur direction, pendant que celui qui tenait la batte la faisait tournoyer dans les airs.
Sarah et Lucas commencèrent bientôt à paniquer, sachant que quelque chose de très mauvais était sur le point de se passer.
À suivre...
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Quelques clarifications:
- Houlà, je crois que ça va bientôt barder pour nos deux jeunes enquêteurs? ._.
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