Chapitre 5: Ciel rouge et océan noir

Lorsqu'elle revint à elle, Sarah fut confuse de se réveiller dans une chambre d'hôpital.

— Hein, mais qu'est-ce que...

Habillée en patiente, celle-ci se mit à regarder autour d'elle, essayant de se rappeler les évènements l'ayant conduit ici, mais rien ne lui revint en mémoire.

Soudainement, une joie immense lui parcouru le corps lorsqu'elle aperçut sa mère, qui lisait un magasine sur l'un des fauteuils se trouvant dans la pièce.

— Maman...

Voyant que sa fille venait de se réveiller, Marianne délaissa sa lecture et se leva avant de se diriger vers elle à vive allure.

— Ma chérie! Tu vas bien? Est-ce que tu as mal?

La jeune femme regarda ses bras couverts de petites ecchymoses et de poussière, mais se sentait assez en forme.

— Ouais, euh, je vais bien.

Marianne fut soulagée par cette réponse et agrippa la tête de sa fille avant de lui embrasser le front.

— Dieu merci, j'ai eu si peur pour toi.

Soudainement, un médecin entra dans la chambre.

— Oh, mademoiselle Lewis, je vois que vous êtes réveillé. Parfait, car j'ai de bonnes nouvelles pour vous. Vous n'avez aucune blessure majeure et semblez ne pas avoir souffert de commotion cérébrale ni de choc nerveux donc je crois que vous allez pouvoir sortir de l'hôpital et retourner chez vous.

— Merci docteur, répliqua la jeune femme, encore légèrement confuse.

Sur ce, le médecin fit signe à Marianne de le suivre hors de la chambre pour remplir quelques formulaires et pour recevoir quelques recommandations par rapport à sa fille.

Ensuite, de légères secondes s'écoulèrent avant que Lucas n'entre dans la pièce à son tour.

— Salut, dit-il d'un ton calme.

— Salut.

— Tout va bien?

— Oui, le médecin a dit que je vais pouvoir sortir.

Le jeune homme soupira de soulagement en entendant cela.

— Tant mieux. Écoute, je m'excuse pour...

— Pourquoi tu t'excuses, tu n'as rien fait de mal? D'ailleurs, tu diras à ceux qui m'ont sorti de l'intérieur de ce maudit temple que je les remercie.

Lucas sembla étonné par cette réplique.

— Euh, tu ne te rappelles pas? C'est toi qui en es sortie toute seule. J'ignore comment tu as fait avec tous les débris, mais quand les secours sont arrivés, tu étais sans connaissance au pied de l'escalier en métal.

Sarah aussi devint étonnée.

— Hein?

La seule chose dont elle se rappelait était d'avoir perdu connaissance à l'intérieur du temple après avoir aperçu ces étranges yeux lumineux qui la regardaient dans le noir.

Elle hésita quelques secondes avant de prendre une grande inspiration et de regarder Lucas dans les yeux.

— Euh, il faut que je t'avoue un truc.

— Lequel?

— Je crois que j'ai vu Ethan.

Lucas devint tout aussi confus qu'elle en entendant cela?

— Ethan? Euh, c'est impossible, ça. T'es sûr que tu vas vraiment bien?

— Je te jure que je l'ai vu! Enfin, il faisait vraiment noir, mais je reconnaitrais ces yeux verts entre mille!

Lucas soupira en voyant l'obstination de la jeune femme.

— Calme-toi, pour commencer. Ce temple a été fouillé de fond en comble, je te rappelle, et il n'y avait aucune issue, aucune extension de la caverne alors on l'aurait sûrement déjà trouvé il y a sept ans.

Sarah soupira et remonta la couverture de son lit d'hôpital pour mieux se couvrir car elle avait légèrement froid.

— Écoute, poursuivit le jeune homme, tu as probablement halluciné. Dans un état de panique extrême, il se peut que ce genre de chose arrive.

— Alors comment j'ai fait pour sortir, hein? Tu as vu l'entrée se faire ensevelir tout comme moi et, crois-moi, j'étais littéralement pris au piège à l'intérieur et je te jure qu'il n'y avait pas d'autre sortie.

Lucas soupira à nouveau en entendant son amie.

— Je ne sais pas comment tu as pu sortir, mais je peux t'assurer que ce n'était pas grâce à mon frère.

La jeune femme baissa les yeux en entendant tout ça et revint finalement à la réalité.

— Ouais, t'as peut-être raison, finalement. Ethan est sûrement mort depuis longtemps et j'ai dû halluciner.

— Prends le temps de te reposer, d'accord? Ce que tu viens de vivre était assez stressant. Moi-même, je suis encore sous le choc.

— D'accord, répliqua la jeune femme en agitant la tête.

Soudainement, Marianne revint dans la chambre avec des vêtements à la main.

— Tiens, j'ai des vêtements propres pour toi donc tu vas pouvoir te changer.

Ensuite, elle tourna la tête vers Lucas.

— Mon garçon, je crois que ton père te demande à la villa.

— Ah, d'accord, j'y vais tout de suite.

Sur ce, le jeune homme quitta la pièce en laissant les deux femmes dans la chambre.

— T'as besoin d'aide? demanda Marianne.

— Non, merci, ça ne sera pas nécessaire.

Sarah se leva et agrippa ses nouveaux vêtements avant de tirer les rideaux autour du lit pour se changer.

— En tout cas, ce tremblement de terre était terrifiant, commença-t-elle alors qu'elle se changeait.

— Ouais, j'étais dans la bibliothèque de Peter quand ça s'est passé et j'ai eu toute une frousse.

— Tu crois que c'est le volcan qui fait ça? Je sais qu'il est éteint, mais...

— Je l'ignore, répliqua sa mère.

Sarah tira à nouveau le rideau, ayant maintenant enfilé ses vêtements propres et s'installa une dernière fois sur le lit pour mettre ses chaussures.

Ensuite, la mère et sa fille quittèrent la chambre en direction de la sortie du petit hôpital local.

Une fois à l'extérieur, Sarah remarqua la limousine du patron de sa mère qui les attendait devant le bâtiment.

— Monte, Peter et Clarissa sont impatients de te revoir.

Sur ce, elles prirent place à bord et le chauffeur conduisit la voiture jusqu'à la villa Halloway.

En voyant le véhicule s'approcher, Peter, Clarissa et Lucas, qui discutaient sur la terrasse, se levèrent et se dirigèrent à vive allure dans sa direction.

Une fois immobilisé, le chauffeur coupa le moteur et quitta le véhicule pour aller ouvrir la portière à ses passagères.

— Sarah! s'écria Clarissa en prenant la jeune femme dans ses bras, dis-moi que tu vas bien?

— Oui, ne vous en faites pas, il y a eu plus de peur que de mal.

Celle-ci soupira de soulagement.

— Merci, mon dieu, on a cru que l'on allait te perdre, toi aussi!

Un léger malaise s'installa parmi eux et Sarah se contenta de baisser les yeux.

— Ne vous en faites pas, tout est terminé.

Soudainement, Lucas se mit à rire.

— En tout cas, j'imagine que les archéologues vont piquer l'une de ses colères lorsqu'ils vont voir que leur magnifique temple souterrain n'est plus qu'un tas de ruines.

Étrangement, cette phrase les fit tous sourire et la tension commença à baisser peu à peu.

Essayant d'oublier toute cette mésaventure, Peter invita tout le monde sur la terrasse et ceux-ci discutèrent de tout et de rien pendant de longues heures.

Une fois le soleil couché et l'heure du souper arrivé, un buffet italien leur fut ensuite servi et tout le monde s'en donnèrent à cœur joie à manger la délicieuse nourriture qu'avais préparé les cuisiniers de monsieur Halloway.

— Mmm, s'exclama Clarissa en dégustant une assiette de gnocchis, c'est délicieux.

— Merci beaucoup, madame, lui répondit Pierre, le cuisinier en chef.

Soudainement, alors qu'elle mangeait une assiette de cannellonis, Sarah se mit à bâiller.

— Whoa, je suis dû pour aller dormir, moi, lâcha-t-elle.

— Vas-y, ça te fera du bien après ce qui t'est arrivé, approuva Marianne.

— Ouais, mais je vais terminer mon assiette avant, car c'est vraiment trop bon.

De longues minutes passèrent et lorsque la jeune femme eut enfin terminé, elle se leva doucement de table.

— Pardonnez-moi tout le monde, mais je suis épuisée alors je vais rentrer me coucher. On se revoit tous demain matin, d'accord?

— Bonne nuit, lui souhaitèrent Peter et Clarissa.

Sarah les salua une dernière fois et quitta la terrasse pour se diriger vers le sentier menant à sa maison de vacances.

Une fois à l'intérieur, elle monta directement à sa chambre pour se changer.

Retirant son pantalon et enfilant une chemise de nuit en coton, celle-ci se glissa doucement sous les draps de son lit et ne tarda pas à s'endormir pour clore cette journée des plus éprouvante.

Malheureusement, le rêve qu'elle fit cette nuit-là allait de loin dépasser tous les autres.

Celle-ci marchait pieds nus sur la plage bordant l'île de Mahka Awé et regardait le paysage ayant d'étranges couleurs qui n'étaient pas naturelles.

Le ciel était aussi rouge que du sang et l'océan avait pris une horrible teinte noirâtre et remontait le sable de la plage en submergeant les pieds de la jeune femme au passage.

— Mais qu'est-ce que...

Soudainement, son attention fut attirée par la silhouette d'un jeune garçon, qu'elle reconnut aussitôt, marchant dans le sable à environ deux-cents mètres devant elle.

— Ethan! cria-t-elle tout en se mettant à courir dans sa direction.

Celui-ci marchait tranquillement en lui tournant le dos et semblait l'ignorer totalement et quand elle arriva à son niveau pour lui toucher l'épaule, celui-ci disparut dans un étrange nuage de fumée noire.

Ne comprenant pas ce qui venait de se passer, la jeune femme demeura sur place et se mit à regarder aux alentours à la recherche du jeune garçon de treize ans.

Ne le voyant nulle part, elle finit par soupirer et des larmes commencèrent à lui couler des yeux.

— Ethan, pourquoi m'as-tu laissé tomber ce jour-là, dit-elle à voix baisse.

Soudainement, un horrible son strident, ressemblant à des ongles sur un tableau noir, retentit et elle s'agrippa les oreilles en hurlant de douleur.

Lorsque le bruit se dissipa enfin, la jeune femme fut étonnée de voir qu'elle ne se trouvait plus sur la plage, mais au beau milieu de la jungle.

Le ciel était toujours rouge et les arbres autour d'elle étaient aussi blancs que de la neige et dégageaient une vive lumière équivalente à celle des néons.

Elle commença à marcher devant elle à la recherche de quoi que ce soit qui pourrait l'aider à comprendre la situation dans laquelle elle se trouvait.

— Hé, ho? Il y a quelqu'un?

Errant pendant quelques minutes, celle-ci déboucha enfin sur un sentier avant d'apercevoir à nouveau le jeune Ethan qui la fixait d'un regard troublant à quelques mètres devant elle.

Elle se mit à courir dans sa direction, ayant les pieds couverts de terre et de poussière, et s'arrêta devant lui.

C'est alors qu'elle remarqua que, caché légèrement par ses cheveux, le jeune garçon avait un étrange tatouage tribal noir, émettant une faible lumière, partant de son front et qui descendait jusqu'à sa joue gauche.

— Ethan, je t'en prie, dis-moi ce qui t'est arrivé?

Soudainement, celui-ci plaça son index devant sa bouche pour demander le silence et commença à parler, mais, étrangement, aucun son ne se faisait entendre.

C'était comme si quelqu'un avait appuyé sur le bouton de mise en sourdine d'une télécommande de télévision.

Sarah essaya de lire sur ses lèvres, mais n'y arriva pas et finit par demeurer dans l'incompréhension.

Elle voulut à son tour ouvrir la bouche pour dire quelque chose, mais l'horrible son strident retentit de nouveau.

Grimaçant de douleur tout en s'agrippant les oreilles, la jeune femme se fit téléporter à nouveau et se retrouva bientôt à l'intérieur du temple dans lequel elle se trouvait au moment du tremblement de terre.

Ne voyant pas grand-chose, car la lumière était quasi inexistante, elle se mit à marcher doucement sur le plancher de pierre, espérant trouver à nouveau Ethan.

Soudainement, celle-ci le trouva, debout près du piédestal en ruine à la surface brulée.

— Ethan, il faut vraiment que je sache, lui lança-t-elle.

Celui-ci détourna subitement les yeux pour la regarder et se dirigea vers elle.

Ils s'échangèrent alors une longue série de regards silencieux avant que cette mystérieuse fumée de couleur noire n'apparaisse à nouveau et n'enveloppe le jeune garçon.

Soudainement, celui-ci leva la main dans sa direction.

Craintive, Sarah s'avança, alors que son ami d'enfance était toujours enveloppé par cette étrange fumée noire et la lui agrippa doucement.

Le jeune garçon fut alors entièrement enveloppé et, sous les yeux confus et terrorisés de la jeune femme, celui-ci se mit à changer de forme.

Le nuage se mit à grossir, étant maintenant beaucoup plus grand qu'elle et quand la silhouette d'un grand homme commença à se dessiner à l'intérieur, le bruit strident retenti à nouveau et une douleur atroce lui parcourut l'épaule.

Celle-ci se mit alors à crier, souffrant terriblement.

— Ah, ça fait mal!

Elle avait l'impression que son épaule était en feu et une forte odeur de brulé commença à se dégager de son corps.

La douleur s'amplifiait de plus en plus et Sarah savait qu'elle n'allait pas pouvoir l'endurer davantage et luttait pour ne pas perdre connaissance.

Elle voulut retirer sa main, mais la silhouette la lui tenait fermement et l'empêchait de faire quoi que ce soit.

Malheureusement, ce qu'elle redoutait arriva.

Tout ce qui se trouvait autour d'elle commença à tournoyer et ses yeux commencèrent à se fermer doucement et lorsqu'elle perdit finalement connaissance, son corps s'effondra lourdement sur le plancher de pierre.

À suivre...

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Quelques clarifications:

- Et encore une fois, Sarah perd connaissance! XD

- À votre avis, comment a-t-elle pu sortir du temple?

- Quel rêve étrange? Vous ne trouvez pas?

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