Chapitre 7
CLAUS WILSON
Je sursaute de mon sommeil tout comme Alex en entendant quelqu'un tambouriner à notre porte avec insistance. Pestant contre la personne qui est à l'origine de ce vacarme, je m'extirpe du lit et pars récupérer mon peignoir sous le regard embrumé de ma moitié.
Ensorcelé par son doux visage, je rebrousse chemin et lui vole un baiser. La délicatesse de ses lèvres contre les miennes éclipse le tohu-bohu qui nous entoure et me porte sur un firmament. Lorsqu'elle glisse ces fins doigts dans ma chevelure et m'attire à elle, mon cœur explose de bonheur et un subtil frisson me parcourt l'échine. Peu à peu, je chancelle et m'abandonne à son charme de sirène. Mais son sortilège est vite brisé par la réalité, les interpellations de Caleb m'obligent à mettre fin à notre baiser.
— Je suis désolé, mais je dois aller voir ce qui se trame, grommelé-je entre deux baisers.
C'est à contrecœur que je me sépare de ma bien-aimée et ouvre la porte à la volée. Je m'attendais à tous sauf à tomber nez à nez avec un Caleb rouge de colère. Je pouvais sentir sa rage à des kilomètres.
— Je m'excuse de te déranger, mais la mère d'Alex est...
— Je suis ici ! indique-t-elle, boitant à l'aide ces béquilles elle vient dans notre direction.
— Je vous avais demandé de patienter dans le salon ! Que faites-vous là ?! s'égosille Caleb en serrant les poings. Il la foudroie du regard et s'interpose pour lui bloquer le passage.
— Madame je...
Sans me laisser terminer ma phrase, elle bouscule Caleb et m'administre une gifle sous l'attention éberluée de tous. La tête tournée sur le côté, mes yeux s'accrochent à Alex vêtu de sa robe de chambre qui s'approche de nous à la hâte.
— Mère ! Qu'est-ce qui t'arrive ? gronde-t-elle en me prenant le visage en couple. Ça va Claus tu n'as...
— Oh Alex ne me dit pas que tu as couché avec lui après tout ce que je t'ai annoncé hier ? Cet homme n'est pas fait pour toi et je te le prouverais. Quant à toi, monsieur Wilson, tu ne peux m'endormir avec tes balivernes. Tu n'es qu'un bâtard, quel genre d'héritiers assiste au meurtre de ses parents sans se débattre ! Tu es et tu resteras un assassin à mes yeux. Ton oncle pensait pouvoir me discréditer chez mon mari, mais malheureusement pour vous cela n'a pas fonctionné !
— Mais vous êtes complètement folle vous allez réveiller les enfants ! s'énerve Julia en bousculant la mère d'Alex au passage.
— Oh de futurs monstres tout comme leur père qui...
— Ça suffit ! crié-je pour mettre fin à ce feu qui consume mon logis. Je me fiche de les effrayer, mais là s'en ai trop !
Je ne me sens pas menacée par ces paroles, je suis juste blessé et meurtri d'être une fois de plus pointée du doigt comme l'assassin de mes défunts géniteurs. Pendant combien de temps encore les gens continueront-ils à me traiter de meurtrier ? Jusqu'à là, j'ai accepté ces injures, mais delà à embarquer mes enfants innocents je ne le tolère pas. J'ai toujours porter le poids de la mort de mes parents tout seuls et entendre la mère d'Alex proféré ces allégations contre ma personne ouvrent une plaît qui avait cicatrisé. Je suis en colère, mais je ne peux pas réagir pour le bien de ma compagne.
Le regard égaré dans celui de ma dulcinée, j'essaie d'effacer complètement le présent et de me perdre indéfiniment dans ces yeux.
Son portrait est un calmant sincère que j'adore admirer. Ces prunelles sont des émeraudes qui reflètent l'image d'un homme puissant et aimant et cet homme c'est moi.
Je sens une rage ronger mon être, j'ai envie de délier ma langue et mettre la mère d'Alex à sa juste place, mais en le faisant je lui donne raison. Sans piper mot je fuis le regard de ma femme et pars en direction du dressing. Elle me court après, mais je lui claque la porte en face. Le poing contre l'huis, j'y dépose mon visage plein de désespoir et de colère. Un tumulte de souvenirs refait surface, des relents que j'avais complètement enfouis dans les tréfonds de mon cœur et cela m'étouffent. Je ressens une gêne dans la poitrine, j'ai l'impression de suffoquer, ma cage thoracique est opprimée, un chapelet de frissons parcourt mon être et des bouffées de chaleur s'abattent sur moi. Je tremble de partout telle une feuille au vent. J'ai le sang qui bouillonne et la tête qui tourne. Pour la première fois, je suis sur le point d'exploser complètement. J'ai besoin d'aide et seule une personne est capable de venir à mon secours. J'ai besoin de mon psychologue pour reprendre le contrôle de la situation. J'ai un soudain besoin de lui parler. Des années sans le voir et je me sentais tellement bien jusqu'à ce que la soi-disant mère d'Alex fait son apparition. Putain !
— Alex ma chérie arrête de cogner à cette porte tu te feras mal ! renonce à lui, il...
— Maman, tu...
— S'en ait assez Alex, je ne te laisserai pas gâcher ta vie en compagnie de cet homme. C'est soit lui ou moi ! Il ne mérite pas ton amour, car sa famille m'a toujours détesté et ils ont longtemps cherché à me discréditer aux yeux de ton père ! Je ne peux accepter cette énième humiliation ! Alors choisi !
Énervé, par ce dilemme que sa mère lui édicte, j'ouvre la porte rageusement et l'attrape par le cou à la vue de tous, faisant chuter au passage ces béquilles. J'étais dans un état second, la seule chose qui existe est le visage suffocant de cette dernière. Je n'avais plus le contrôle de mes émotions...
— Tu vois c'est... avec un monstre... pareil tu vis ? murmure-t-elle en agrippant mon bras. Elle me griffe et essaie de se libérer du mieux qu'elle peut. Malheureusement pour elle j'étais devenu la bête qu'elle imaginait.
— Claus ça suffit lâche là maintenant ! Ordonne Alex en me tirant par le bras.
Mais rien n'a faire la peur et les yeux éberlués de la mère d'Alex me pousse à mettre plus de pression sur ma prise. Sans que je m'y attende, je reçois un coup dans les côtes de la part de Caleb ce qui me fait lâcher prise. Je me plie de douleur alors que ma victime toussote à la recherche d'air.
— Tu vois, il sait que j'ai raison ! Demande-lui où il était réellement ces derniers temps ?! Je ne te parle pas du mensonge qu'il t'a raconté pour ne pas venir me visiter à l'hôpital, mais plutôt de la vérité. Il est en contact avec mes ravisseurs et il devait faire les comptes avec eux après mon évasion et...
— J'en ai assez entendu, vous n'en savez rien !
— Illuminer ma lanterne très chère ?
— Je ne vous connais ni d'Adam ni d'Eve de là à être impliqué dans votre kidnapping, mais laissez-moi rire. Je ne sais pas qui vous a mis cela en tête, mais...
— Putain je vous reconnais ! C'est bien vous qui êtes venu...
— Ça suffit, putain !
— Claus...
Un rire sinistre m'échappe lorsque j'ancre mes yeux dans les siens. Je peux y lire une étincelle nouvelle. Je sens sa déception et ces doutes à des kilomètres. Comment ai-je pu en arriver là ? Présenter mes excuses n'arrangera pas mon cas. J'ai toujours été coupable aux yeux de tous et cela n'a pas changé. C'est déchirant de voir la personne aimer se défier de moi.
— Alex, tu devras choisir entre lui et moi et si jamais tu préfères rester à ces côtés sache que tu n'auras plus de mère tu devras continuer ta vie comme si j'étais morte !
En entendant cette dernière phrase, je me redresse, pars dans le dressing, mets un survêtement à la hâte et sors à toute vitesse de cette pièce.
Je sens mes poumons se compresser peu à peu. D'un élan, je me mets à courir. Caleb et Alex me pourchassent, mais je presse le pas pour les semer. Je continue ma fuite jusqu'au garage. Je dois sortir de ce drame et pour ça j'ai besoin de cette voiture que j'avais complètement jetée aux oubliettes.
À corps perdu, je retire la housse du véhicule et libère finalement la Jeep Wrangle de mon défunt père. Balançant une œillade en direction de Caleb et Alex qui se rapprochent, je me glisse sur le siège conducteur en crachant un soupir de tristesse. En me voyant dans cette automobile, Caleb se stoppe et capture mon regard, il comprend automatiquement ce que je ressens sans que je lui explique avec des mots.
Je caresse le volant avec lenteur et laisse un petit sourire mélancolique s'afficher sur mon visage. Des années se sont écoulées sans que je mette les pieds dans ce magnifique bijou, je n'en garde pas de mauvais souvenir. Fermant les yeux je tourne la clef et écoute le moteur ronronner.
Je fixe un point imaginaire devant moi, écrase l'accélérateur et tiens le volant si fort que mes jointures blanchissent. Les gommes brûlantes glissent sur les pavés qui tapissent ma cour et me font avancer hors d'ici.
Une fois franchies les portes de ma maison, je relâche la pression et laisse disparaitre le poids qui me pesait sur les épaules.
J'ai soudainement envie de le revoir et de lui raconter mes problèmes en espérant qu'il m'écoute après m'être éloigné de lui toutes ces années. J'avais besoin d'une personne et c'est mon psychologue. C'est la première fois depuis des années que j'ai cette envie. Soupirant, je me mets à fouiller dans la boîte à gants du véhicule à la recherche de ce foutu mini Nokia rouge.
Lorsque je le récupère, je lance l'unique numéro qu'il contient en souhaitant qu'il ait gardé toujours ce numéro d'urgence qu'il a créé pour moi.
— Allô ?! murmure-t-il à plusieurs reprises vu mon silence soudain. Claus, je sais que...
— J'ai nécessité de te parler et...
— Pas besoin d'en dire plus, je me trouve déjà dans ton bureau. Caleb m'a prévenu, je t'attends dans notre pièce.
Il ne me laisse pas le temps de répliquer et me raccroche au nez. C'est bien lui, James Baldwin, l'homme qui a presque changé ma vie. J'ai cru qu'il m'en voudrait de lui avoir fermé mon cœur il y a de ça quelques années, mais non, il est toujours présent. Il suffit que je prenne le téléphone pour qu'il accoure.
Je me demande ce que Caleb a bien pu lui raconter. Mourant de curiosité j'enfonce l'accélérateur encore et encore. Malgré les années, cette voiture a gardé du peps. Mon père serait tellement orgueilleux de me voir conduire son bijou.
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J'espère vraiment que ce chapitre Vous plaira 😘😍merciii à vous de me suivre 😍😍
Désolé pour les fautes j'ai relu le texte tellement de fois que je le connais par coeur 😂😂
Dite moi ce que vous pensez réellement de cette fin ? 😘😘😘😘
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