Ryu

... Mais, qu'est ce que je fais bon sang ! Je suis en train d'embrasser un gars que je ne connais que depuis 3 jours ! C'est insensé ! Mais, ce n'est pas déplaisant pour autant. Il a une odeur de caramel à la crème. C'est étrange, je sais, mais j'adore reconnaître les gens à leur odeur, en plus de leur regard.

Je suis indécise ; depuis la rentrée, depuis ces trois jours, j'ai toutes ces choses bizarres qui m'arrivent. Et chaque fois, il a su me calmer et enlever ma douleur. Est-ce que c'est parce que je suis amoureuse que je ressens tout cela ? Je ne pense pas. Même si beaucoup de personnes disent que c'est aussi merveilleux que douloureux. Je n'y crois pas. Et alors, moi je ne suis pas sûr de mes sentiments, mais les siens encore moins !

Je me détache doucement, avant de reculer plus vivement. Ayden me regarde, puis semble réaliser son acte. Il écarquille les yeux et rougit.

- Excuse moi, je ne sais pas ce qui m'a pris et...

Il s'arrête je prends la suite.

- Nan, c'est moi, je suis... Je ne sais pas, et c'est bien ça le problème. Laisse moi juste un peu de temps. Okay ?

Il acquiesce doucement avec un sourire radieux sur le visage. Un raclement de gorge se fait alors entendre. Surpris, nous nous retournons d'un seul mouvement. Ce bruit nous rappelant que nous n'étions pas seuls. Ayden vire au cramoisi, moi aussi je pense car mes joues se mettent à me brûler. En bafouillant il me présente son ami Arnold. Celui-ci rigole, dissipant le malaise. Puis, il nous rappelle gentiment que nous devrions aller en cours si on ne veut pas se faire coller dès la première semaine. Arnold m'explique alors.

- Aujourd'hui, pour les première année comme nous, c'est la découverte du métier, cependant, tout le monde ici est bien renseigné ! Alors les professeurs ont laissé tombé et proposent plusieurs ateliers en lien avec les Idoles. Parmi eux, celui de chant auquel nous nous rendions avec Ay.

Je hoche la tête. Aucun des deux garçons n'ose me proposer de venir avec eux. De toute manière, la gêne m'empêcherait d'accepter. Un silence de mort s'installe. Puis Arnold dit qu'ils doivent y aller. Ayden me lance un regard en mimant un appel téléphonique. Je fais oui de la tête, Alisha m'avait donné son numéro "au cas où tu en aurais besoin". Et bien c'est utile je crois.

Mince, tant que j'y pense, Alisha doit être folle d'inquiétude. Mais là, je n'avais pas envie de tout lui raconter, ou plutôt, j'avais envie de parler sans son enthousiasme débordant et fatiguant. Du coup, mon amie est retournée en bas de la liste de mes soucis. Je fis volte face et retourna dans la direction dans laquelle j'étais venue. En faisant attention à ne pas retomber sur les garçons.

***

Je tambourine à la porte en répétant son nom en boucle. Yūn m'ouvre agacé. Quand ses yeux se posent sur moi, son agacement disparaît, remplacé par un sourire presque euphorique.

- Je t'ai manqué nae salang ?

Je l'ignore et entre en trombe dans son salon. Je me retourne d'un coup en manquant de me prendre mon chingu (mon ami) en pleine figure. Yūn prend alors un air grave en voyant mon effarement. Quelque chose que j'aime bien chez lui, c'est qu'il sait parfaitement saisir une atmosphère, malgré le fait qu'il paraît toujours rire de tout. Je lui demande calmement de s'installer sur le canapé. Il s'exécute, tout en rigolant à l'aise que je prends quand je suis chez lui. Il voit ma panique, et essaie de me calmer à sa manière.

Je lui raconte tout, omettant évidemment l'épisode où... Enfin bref voilà. Je lui raconte ma douleur, je lui raconte mes visions, et le fait que la vue d'Ayden les a déclenché. Yūn se décompose, moi je pleure, d'extérioriser pour la première fois tout ce qui se passe et qui me pèse depuis ma rencontre avec les jumeaux. Mon ami se lève calmement, son visage est rouge. Il se dirige vers une chaise autour du bar, l'empoigne et la fracasse contre le sol. Je sursaute. Il recommence avec les plats restants de notre petit déjeuner. Je me lève, ébahi, je cours vers lui pour lui attraper le bras.

- Yūn ?! Qu'est ce que tu fais ?! museun il-iya ? Calme toi enfin !

Il se dégage violemment et hurle.

- ANI, LAISSE MOI RYU !

Je me raccroche à lui, si je ne peux pas l'arrêter, je peux au moins le ralentir dans sa destruction de ses biens. Il continue de s'égosiller. Je ne le lâche pas, jusqu'à ce qu'il crie :

- Pourquoi dois-je toujours croiser la route de ces gaejasig de luminés !

Je laisse tomber mes bras, le sang me bat au tempes, j'ose murmurer un "quoi ?". Yūn se stoppe net. Il se retourne vers moi lentement. Je pose mes mains sur les joues de mon ami et tourne son visage vers moi, le forçant à me regarder dans les yeux. Il me regarde, et semble prendre conscience de son excès de colère incontrôlé. Il regarde autour de lui et constate tristement ses dégâts. Je lui intime de s'asseoir, il me suit. Je m'assois doucement, tandis que lui s'affale à côté de moi et pose sa tête sur mes épaules. Je suis attendrie, mais je ne comprends pas du tout sa réaction et je sais qu'il en sait plus que moi. Et ça me met dans une incompréhension totale. Il a enfoui sa tête dans mon épaule et ne dit plus rien. Il ne pleure pas, mais il ne crie pas non plus. Peut-être qu'il a compris pour Ayden et moi... C'est quand même une bien étrange réaction !

Yūn relève sa tête et me transperce de son regard. Un regard brillant de malice d'habitude, n'est là qu'un bleu froid et mat. Et lance:

- Je te dois des explications non ?

J'acquiesce vivement. Il se réinstalle correctement puis pose ses yeux sur les miens et commence.

- Tout à l'heure, quand tu as pris des habits de femmes en affirmant que c'était ceux de "toutes mes ex" 

Je fronce les sourcil de son imitation clairement foireuse.

- Eh bien c'était ceux de ma sœur. Parce que oui, j'en ai une, ou plutôt, j'en avais une...

Il s'interrompt.

- Elle est... Je souffle

Il confirme d'un hochement de tête. Je rougis alors de ma bêtise et de mon jugement trop rapide. Je en sais pas du tout quoi dire, alors je le laisse continuer.

- Ma sœur était une des rares personnes à être atteint d'un TDE; d'un Trouble Déficit de l'Esprit...

- Ca n'existe pas ça ! C'est n'importe  quoi !

- Bien sur que non que ça n'existe pas. C'est le nom officiel pour que les gens nous lâche la grappe. Tant qu'on dit que c'est une maladie grave les gens ont simplement de la pitié. Pour les plus curieux, et entre vous, vous appelez ça les "luminés"...

- Comment ça "vous" ? Je n'ai aucun rapport avec ça moi !

Ca m'énerve qu'il me traite de folle.

- Ecoute, tu n'es pas folle, je te l'assure !

Je rougis qu'il ai deviné ma pensée.

- Ta description, tes visions, tout ça m'a mis la puce à l'oreille.

Je l'encourage à continuer d'un "Okay vas y..."

- Alors, si tu veux, les luminés ça marche par deux. On dit que parfois, par erreur, il arrive qu'un esprit se scinde en deux bébés. Ces deux... connectés ressentirons à un moment de leur vie un manque extrême, même si elles sont sincèrement bien entouré !

Je proteste. 

- Mais ce n'est pas mon cas ! Au contraire, je ne souhaite que ça de temps en temps, un peu de solitude !

- Je sais ! Et c'est bien ça qui est étrange ! Mais, je ne sais pas si c'est le cas, mais...

Il prend une grande inspiration et se lance. 

- Ma sœur est morte à cause de son luminé... Quand la personne avec qui tu es connecté, ton luminé est en danger de mort, tu l'es aussi. C'était le cas pour lui, mais ce hangmun à réussi à s'en tirer au dernier moment alors que ma sœur y est passé. M'enfin bref, j'ai pas envie de parler de ça, en tout cas pas maintenant. Ce que je veux te dire là, c'est que de tout ce que j'ai connu, il ne reste qu'une seule explication pour répondre à tes soucis...

- Ma luminé est en danger...

Il complète.

- De mort...

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