06

J'étais absorbée par le cours de cette vie, je trébuchais sur sa surface si opaque. Ma réflexion se déchirait, fissurant ma folie éveillée. Le néant noir de mes pensées est brisé, emporté... Par la tempête que sont mes rêves. Mes membres glacés calmait mon coeur assailli d'une chaleur qui m'est si étrangère.

- Moi

Pdv de Spencer :

Une météorite atteint la surface de la terre ou d'un autre astre sans perdre l'intégralité de sa masse dans l'impact.
Si je traverse cette porte sans m'écrouler, je serai sans aucun doute une météorite.

Debout devant cette entrée, tandis que mes jambes refusent de bouger et que mes neurones sont en pleine ébullition. Des milliers de questions et de pensées accaparant mon esprit. Ma respiration devient saccadée, et je ne visualise presque plus ce qui se passe autour de moi emportée par le tourbillon de mes émotions.
Et si mon père avait raison ? Et si tout mes efforts étaient voués à l'échec ?

Plongée dans ma réflexion, je sens quelqu'un me toucher l'épaule. Je sursaute de surprise et me retrouve face à mon nouveau patron. Ce mot me paraît si bizarre.
Son costume trop petit pour lui fait ressortir son ventre et ses rondeurs. Ce qui ne l'empêche en aucun cas de dégager une froideur imminente.

- Être en retard le premier jour ne vous est pas conseillé, mademoiselle Levi.

Sa rudesse n'a vraisemblablement pas diminué depuis mon entretien, mon coté rêveur en prend un coup en rencontrant sa personnalité qui est loin d'être avenante. Je n'arrive décidément pas à comprendre comment un homme avec un tel caractère peut être en tête d'un journal auparavant altruiste et honnête.

- Ne vous inquiétez pas, et si je peux me le permettre, votre veste vous va très bien monsieur Turner. Je réponds avec un sourire des plus faux, évidement le compliment que je lui ai adressé n'était que ironie. Même si je me sens mal d'utiliser son apparence physique pour riposter, j'ai besoin d'une faiblesse à détecter chez lui, sinon je vais finir par être intimidée. Et cela ne m'a jamais apporté de bien.

Je tourne les talons avec l'intention de m'éloigner le plus de lui, mais je m'arrête rencontrant encore une fois cette fichue entrée. Quand pourrais-je traverser son seuil sans trembler de peur ? J'ai toujours rêvé de pénétrer dans ce monde mais j'ai oublié combien il peut se révéler intimidant. Fort heureusement, le verre des portes coulissantes ne laisse pas entrevoir ce qui se passe dans la réception, néanmoins ceux qui y sont peuvent m'apercevoir. Cette idée me glace le sang.

- Intimidée ? Me demande-t-il, avec pour la première fois une émotion apparente dans sa voix. De la moquerie. Je serre les dents, intimidée est un euphémisme dans mon cas. Je me laisse marcher dessus encore une fois à cause de ma peur de perdre le contrôle. C'est lassant à force.

Prise d'une soudaine impulsivité, je m'avance finalement vers la réception. Le regard que l'employée me jette me dicte qu'elle a forcément aperçu la scène, son éternel teint métissée n'a rien perdu de sa brillance depuis la dernière fois que je l'ai vu.
- Je suppose que tu es ici pour ton premier jour, allez viens je te montre ton bureau. Me dit-elle, comment pouvait-elle se permettre de me tutoyer alors qu'elle ne me connaît même pas ?
- D'accord, je vous suis.
Un sourire en coin se dessine sur ses lèvres en m'entendant la vouvoyer. Décidément, la politesse n'est pas l'une des qualités de cet établissement.
Je lui emboîte le pas, le son que crée ses talons est toujours aussi frustrant, ainsi que ses extensions capillaire bougeant au rythme de sa démarche.

- Ici chacun a sa propre clé de bureau, tu dois aller demander à Luc de te donner la tienne.

- Qui est Luc ? Je demande la frustration perceptible dans ma voix, le fait qu'elle me tutoie m'agace au plus haut des points, si c'était par ''sympathie'' ça ne m'aurait pas gêné mais elle se moquait clairement de moi.

- C'est l'employée chargé de tout ce qui est administration et management.

C'est en présentant cet individu qu'elle ouvre la porte de la pièce qu'elle appelle mon bureau. Certes, l'espace n'est pas très large mais le simple fait d'avoir quelque chose qui m'appartient me suffit. Une simple table de travail et positionnée prés d'une petite fenêtre ainsi qu'une chaise, le reste est vide aussi vide et neutre que celui de mon patron. Mais ce dernier contraste avec le mien par son luxe et sa largeur.

- Hum... Merci de m'avoir aidé, je bégaie mal à l'aise, même si je ne l'apprécie pas spécialement je dois quand même avouer qu'elle m'a sauvé la mise en m'éloignant de cette réception.

- De rien ! Bon moi je retourne à mon poste.

elle se dirige vers la sortie avec son éternelle démarche puis claque la porte me laissant seul avec un silence perturbée. Je touche du bout du doigt les murs blancs de la pièce, ils me paraissent trop blancs je ne déteste pas vraiment le style épuré mais je n'arrive pas à supporter ce vide. Je sors alors mon carnet de notes et écrit mes proverbes préférés puis je cherche des ''pins" dans les étagères installés. Heureusement, j'en troue quelques que uns et j'accroche mes notes sur le mur. J'ai alors l'impression qu'il me correspond déjà plus.

Je regarde autour de moi me demandant ce que je pourrai bien faire maintenant, j'ai bien peur de trouer un vide en moi tout comme ces murs...

Je sursaute de surprise en entendant quelqu'un frapper, la seconde suivante un grand blond à la silhouette filiforme pénètre dans mon bureau. Sa longue mèche lui cachant l'intégralité du visage m'empêche de distinguer ses traits, cependant je remarque sa mâchoire tellement carrée qu'elle laisse entrevoir ses os.

- Salut, je suis Luc. Je viens te remettre tes clés. dit-il si bas que j'arrive à peine à l'entendre. Lui aussi me tutoyer sans gêne

- Heu oui ! la réceptionniste m'a dit que c'est vous qui les avez.

Il se gratte l'arrière du crane se rendant compte de sa gaffe, il me tend les clés puis quitte la pièce à la vitesse de l'éclair. Je me suis définitivement trompé en pensant que tout les employés de ce journal sont pareils...

Regagnant ma chaise, je prends possession de mon stylo et de mon carnet pour recommencer à écrire. je souligne le titre de mon texte : différences.

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Hey ! Alors ce chapitre a vraiment mis du temps à sortir. J'espère de tout coeur qu'il vous plait. J'ai voulu révéler les défaut de Spencer car ne l'oubliant pas elle reste humaine mdr.
L'image en média veut dire : nous serons comme nous le voulons même pour un seul instant.
C'est en arabe, en hommage à mes origines ;)

So enjoy !

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