Je me dirigea rapidement vers l'école où je suis sensée me sociabiliser et me faire des amis tout en étudiant. Tout le monde dit ça, mais quand ils doivent serrer la main à un Troubleur, c'est comme si on leur demandait de toucher du vomi régurgité par une vache. 

Je suis peut-être misanthrope, ou juste quelqu'un de détestable, mais je hais les gens qui nous font croire que les personnes sont égales, quelque soit leur type. Ce n'est pas vrai. Quand on parle d'identité, les gens ne regardent pas le prénom ou le visage sur la photo d'abord, ils regardent le type. Prouvez-moi le contraire.

Peut-être avez-vous regardé mes notes, bande de cachottiers. La prochaine fois je les cacherai mieux. Enfin bref, ce n'est pas un problème, si c'est juste cette feuille là je ne vais pas vous assassiner. Au moins vous êtes préparés et savez beaucoup de choses à propos de ce sujet, ou en tout cas les bases. Vous voulez savoir mon type? Mhm, peut-être plus tard. De plus, je pense que vous avez déjà votre petit idée.

Shane s'approcha d'une fille aux long cheveux châtains et aux yeux verts, s'asseyant devant la grille de l'établissement, sur son livre. Elle releva la tête, et afficha un sourire lumineux sur son visage.

"Shane !"

Elle, c'est Beryn. C'est une des seules personnes que je supporte, et qui accepte ma présence. Bref, on est amis. Elle m'a raconté un jour ou je ne sais quoi, que son prénom signifie "pierre précieuse vert pâle", en grec. Ses parents ont dû le savoir aussi le jour de sa naissance, lui donner ce nom qui va très bien avec ses yeux était une bonne idée. Elle m'a aussi forcé à trouver la signification de mon prénom, un jour, en cours d'informatique, même si honnêtement je m'en contrefiche. "Shane" signifie "Dieu fait grâce", en irlandais. Pour éviter d'être vulgaire, j'ai juste dit "Mes fesses".

"Salut Beryn. Toujours sur ton bouquin?"

Beryn hocha la tête, montra une page de son recueil.

"Erwan et Jenna se sont enfin embrassés! Pas trop tôt, depuis le chapitre 5 je l'attendais. Il leur a fallu 56 pages pour faire le grand saut!
- Holà, me spoile pas. Je vais pas le lire, mais bon.
- Oui oui..."

Beryn laissa échapper un petit ricanement malicieux. Elle rangea le livre dans son sac, et se mit debout. Shane se rappela de la taille de son amie, qui devait faire au moins une tête de plus qu'elle. Elle laissa supposer qu'elle était celle qui était trop longue, avec ses foutues génétiques, ou alors c'était elle qui était trop petite. Vu la taille de leurs camarades de classe, elle compta plutôt sur la deuxième option.

J'en ai vraiment marre d'être un schtroumpf redesigné... on ne me prend même pas au sérieux. Ça me saoule, déjà qu'on ne me prenait pas au sérieux au départ.

"Allez, on doit aller en cours maintenant. Trouve du courage!
- Je sais bien... je suis obligée après tout." soupira Shane.

Je hais les cours... en plus on commence avec les cours de langues. À quoi ça sert sérieux...
Bon, au moins je serai tranquille au fond de la classe. La prof ne me dit jamais rien de toute façon. C'est comme si elle m'évite.

Beryn prit la main de Shane.

"Allez viens!"

Shane la suivit.

On s'enfonça dans le portail, la gemme de l'école projettant sa lumière écarlate sur nous. Pour faire simple, il y a une espèce de pierre accrochée au mur frontal de l'établissement, qui agit comme le choixpeau version remasterized Google dans Harry Potter. (Je n'ai jamais lu Harry Potter, je parle de mes connaissances de culture général.) Il vous "scanne" votre personne et immédiatement reconnaît votre identité, votre nom, votre type, votre classe, et même le cours auquel vous allez avoir à l'instant.
Si la gemme ne vous reconnaît pas? Un surveillant arrive, et regarde qui est devant l'école. Si c'est un étranger, le surveillant appelle tous l'administration, les directeurs et les défenseurs, et c'est la pagaille. C'est très drôle quand ça arrive.
Enfin bref, la pierre magique nous reconnaît, blah blah blah, et elle nous laisse rentrer.
Dans la cour, notre classe attendait patiemment notre professeur de langues. Beryn et moi étions les dernières on dirait.

"Eh, salut la Troubleuse. Avec son amie manipulable."

Quel accueil.